Zoom sur
4 concerts qui vont vous ouvrir les yeux aux Suds à Arles

Au-delà de vouloir chercher des artistes issus de cultures différentes pour montrer la diversité, le festival Les Suds à Arles travaille à mettre en lumière les fractures du monde et adopte une approche géopolitique par la biais de sa programmation réfléchie et innovante. Voici 4 concerts à ne rater sous aucun prétexte cette année du 11 au 17 juillet, en Provence. 

1/ Джэрпэджэж / Jrpjej, le vendredi 15 juillet à 19h30

Mélangez du drone ambiant, du metal et du noise avec de des chansons d’amour, des rituels de guérison et de résistance, et vous aurez un avant-goût du projet post-traditionnel acoustique du groupe Jrpjej, originaire de Nalchik, une région du nord-ouest de l’actuelle Russie (anciennement Circassie). Le quatuor d’artistes, devenu trio en raison de la pandémie, est le projet phare du label ethnographique indépendant Ored Recordings, qui cherche à nouer des liens avec la diaspora circassienne en Turquie, chassée de son pays au XIXème siècle, afin de transmettre la culture musicale à répertoire vivant et la réinventer. Sur le dernier album du groupe, Taboo, le focus n'est pas mis sur l’histoire racontée dans les titres, mais plutôt sur les mélodies, en faisait la part belle à quelques instruments originaux pour la musique circasienne comme le violoncelle et la cornemuse allemande, afin de mettre fin au cosplay circadien, et envisager la création d’un son nouveau.

2/ La Nuit des Suds, le samedi 16 juillet à 21h30 

2022 marque un cap important pour l’Algérie, qui fête cette année le 60ème anniversaire de son indépendance. Dans la volonté de faire un clin d’oeil à la culture de ce pays, le festival lui consacre une soirée nommée la Nuit des Suds. Pour animer cette soirée spéciale, le festival a fait appel au trio électro Acid Arab, au groupe transgénérationnel de femmes Lemma initié par la chanteuse algérienne Souad Asla, et à Sofiane Saidi surnommé par la presse “le prince du raï 2.0”. C’est donc aux rythmes d’une électro arabisante et moyen-orientale, d’un chant traditionnel d’Algérie du Sud, et d’un tarab ultra-dansant que se fera la fête au théâtre Antique de Arles. En complément, le festival invite également Edwy Plenel et l’historien Fabrice Ricepeti le lundi 11 juillet pour parler de “ L’Algérie au coeur, de la guerre d’indépendance au soulèvement du Hirak”. Enfin, le festival proposera une projection du film de William Klein, qui revient sur les figures politiques du moment et les artistes qui ont marqué le tout premier festival culturel panafricain d’Alger en 1969. 

3/ Oumou Sangaré, le vendredi 15 juillet à 21h30

Oumou Sangaré est une artiste qu’on ne présente plus. Surnommée diva à la voix d’or, elle faisait ses premiers pas sur scène en 1989 avec son premier album "Moussoulou", qui la lançait dans le chemin du succès. Une nomination aux Grammy Awards en 2009, des concerts à l’Opéra de Sydney et au Nippon Budokan de Tokyo, des reprises par Beyoncé et Aya Nakamura... 30 ans de carrière plus tard, l’artiste issue des quartiers pauvres de Bamako revient en 2022 avec un nouvel album, Timbuktu, produit par son propre label, un nouveau cap dans sa carrière. Et si Oumou Sangaré en est là aujourd’hui, ce n’est pas uniquement grâce à sa formidable voix oscillant entre pop moderne et blues, mais aussi grâce à son engagement dans la défense des droits des femmes africaines. Un tout qui fait d’elle une “artiste complète à l’image de son Afrique natale : lumineuse, libre et insoumise !”

4/ Otim Alpha, le vendredi 15 juillet à 00h30

Du côté de l'Ouganda, l'ex-boxeur et harpiste Otim Alpha, accompagné du producteur Leo Palayeng, invente une version électro plus accessible de la musique nuptiale de la région Acholi du nord de l'Ouganda et du sud du Soudan, en y rajoutant des boîtes à rythmes polyrythmiques effrénés. C'est la naissance de l’Acholitroni ! En raison de l'influence des missionnaires chrétiens, la musique acholi a longtemps été bannie à une existence périphérique en Ouganda. Lorsque Otim Alpha sort son album Gulu City Anthems, son mélange de sons nostalgiques et futuristes était exactement ce que le public local aspirait. Comme le proclame si bien le festival Les Suds à Arles “Quand l’art, remède à la survie, devient un hymne à l’impérieuse furie de vivre !”. Prêts à danser jusqu'à en perdre la raison ?

Des découvertes mouvantes et émouvantes qui viennent à nous des quatre coins du globe, qui nous ouvrent un peu plus les yeux sur les cultures d'ailleurs et lèvent le voile sur les richesses de pays trop souvent méconnues dans l'Hexagone. 

Le festival Les Suds à Arles se tiendra du 11 au 17 juillet 2022. Le pass semaine est affiché à partir de 150€, le billet pour un concert est à partir de 22€, et le pass soirée du 12 juillet est à 50€. Pour prendre vos billets c’est par ici. 

Crédit photo : Les Suds à Arles // Page Facebook