A Saint Nazaire, le dernier week-end de juillet promet d’être furieusement placé sous le signe de la joie de vivre, du soleil et même de la samba ! La côte Atlantique verra le retour de l’échappée musicale phare de l’Ouest français le festival des Escales, sur l’île du petit Maroc. Chaque année le festival explore les énergies musicales d’un territoire ou d’une ville, à la rencontre d’autres cultures musicales, artistiques et même culinaires. Pour cette 29e édition, les festivaliers vont être transportés jusqu’à la ville bouillonnante de Sao Paulo.
Un line-up aux saveurs d’acaï
La prog’ des Escales est déjà très joliment garnie de pépites d’artistes internationaux comme le groupe écossais Franz Ferdinand qui est totalement en train de se réinventer dans un album hyper dansant ou encore l’énergique groupe de hip hop français Hocus Pocus qui fait vis des grandes retrouvailles avec la scène. On fera aussi la bringue avec le camerounais Manu Dibango qui depuis une bonne trentaine d’albums a réussi à semer dans le monde entier des airs de musique devenus cultes. Pour une coolitude encore plus élevée, trois concerts secrets par jour sont prévus, à chaque fois dans un lieu insolite sur le site du festival.
Mais cette édition sent très bon le Brésil donc nous aurons droit à une belle brochette d’artistes tout droit venus de São Paulo avec leurs vibes du soleil. Le groupe Demônios da Garoa (photo) est un véritable emblème de São Paulo, avec leurs arrangements bien structurés qui habillent la ville de notes enthousiastes et reflétant parfaitement le climat pauliste. En 2018 le groupe fêtait ses 75 années de carrière (oui tu as bien lu), des légendes donc. On y trouvera aussi Sepultura, un groupe de métal brésilien sans équivoque, avec un style se rapprochant assez du trash metal qui ferait headbanger tes parents. La jeune artiste Tássia Reis se chargera d’apporter la touche plus r’n’b et jazzy : elle est définitivement l’une des figures phares du hip hop métissé brésilien, reflet des influences ethniques du pays. Mais qui dit Brésil dit percussions et pas moins de deux gang de percussionnistes déchaînés feront circuler ton sang au rythme de la samba dans tes veines. Entre tradition et modernité, les surdos, les tamborims et les caisses claires se laisseront volontier frapper pour l’amour des rythmes fracassants. Préparez donc vos pas de danse, ça va s’ambiancer sec.
L’art hors/sur des murs
Le dimanche on pourra assister à un évènement unique en son genre puisqu’on pourra voir des gens s’envoyer en l’air. On parle ici d’une véritable battle de danse aérienne bien sûr, sur fond d’ambiance musicale latino. Des groupes de performers sont venus des quatre coins du monde pour participer à cette immense Aerial Dance Battle et tenter de charmer le jury sur un des plans techniques et artistiques et remporter le titre. L’impressionnant spectacle mêlera plusieurs type de disciplines comme le trapèze, les cordes ou encore les sangles.
Toujours avec cette volonté de nourrir l’esprit créatif, l’équipe des Escales a invité cette année deux jeunes street artistes qui racontent des histoires à travers des fresques murales et qui habillent les villes d’un imaginaire sans limite. Pour la création de leur identité visuelle, l’orga a fait appel à GLeo, une graffeuse et peintre colombienne à l’univers fantastico-magique. Elle a ainsi imaginé l’intrigante Angela, le visage de cette édition 2019. Les créations visuelles du muraliste Apolo Torres se répandront dans la ville de Saint Nazaire. Les façades des immeubles du centre-ville se pareront des design tout droit sortis de son esprit, dans la continuité du parcours street art que le festival a initié en 2015. Pour réaliser ses oeuvres, Apolo Torres doit se rendre chez les habitants pour pouvoir accéder aux façades, une occasion supplémentaire de le rencontrer et pouvoir échanger. Il est certain que la visite de la ville par le parcours de street art nourrira ton âme de créativité.
Le festival qui va jusqu’à son public
L’équipe des Escales a imaginé des partenariats et des initiatives pleines d’humanité que l’on se devait de relever. Si nombreux sont ceux qui tente de rendre leur festival accessible au plus grand nombre, les Escales ont tué le game en montant d’un grand dans son aspect solidaire. Pour les publics les plus fragiles qui sont dans une incapacité de se déplacer, comme les personnes âgées ou alitées, le festival s’extrait de son site pour aller avec ses artistes à la rencontre de ce public, parfois isolé de la vie culturelle. C’est avec l’aide du Conseil Départemental et la ville de Saint Nazaire que Les Escales vont pouvoir faire bénéficier à ce public d’un concert gratuit de Tássia Reis, en plein coeur du jardin des plantes. La citoyenneté et son soutien sont des valeurs qui auront motivé l’équipe à aller vers un décloisonnement entre les acteurs culturels et médico-social dans l’objectif de lutter contre l’isolement. Un véritable temps fort pour la démocratisation culturelle. Dans leur démarche, l’équipe vise également les plus jeunes publics en organisant de nombreuses activités qui leurs sont destinées : visites pédagogiques, conférences, débats, rencontres, séances d’écoute… Le but est non seulement d’offrir un accès à l’expression artistique aux enfants mais également de leur faire découvrir les métiers du secteurs des musiques actuelles. De quoi ravir les mini-festivaliers.
Le festival aura lieu du 26 au 28 juillet à Saint Nazaire, le pass 3 jours est disponible pour 80 euros sur le site officiel.
