On était à
Sziget Festival 2023 : des dragons et des drones au cœur de Budapest

Après plusieurs années à baver devant les aftermovies du Sziget Festival et les témoignages de nos amis extasiés, on a décidé de vivre l’expérience nous-mêmes sur la fameuse Ile de la Liberté au coeur de Budapest et ce pendant 6 jours. Oui, oui, vous avez bien lu : 6 jours de concerts, d’art, de balades, de conférences et de spectacles sont prévus pour animer les journées et soirées du festival. Ce n’est pas pour rien que le Sziget est considéré comme l'un des plus grands festivals d’Europe. Alors bienvenue à toi dans un monde d’exception, à la programmation richissime et aux innombrables activités ! On vous raconte notre semaine sur la magnifique île d’Obuda, en Hongrie. 

Jour 1. 11h00, le pont-levis émotionnel

On a choisi d'arriver quelques jours avant le festival dans la ville de Budapest pour découvrir et... trouver un endroit gratuit pour se garer. Le festival se tenant sur une île, il est compliqué de s’y rendre en voiture (ce qui est une bonne chose, hein). Mais pas de panique, de nombreuses places sont dispo gratuitement dans la ville, il ne sera pas nécessaire de se ruiner dans un parking privé. Et si comme nous, vous êtes de grands impatients, vous pourrez récupérer vos bracelets de festival en avance ddans des lieux communiqués par le Sziget. Pour arriver sur l’île de la Liberté, rien de plus simple, l’entrée du festival se trouve à 10 minutes à pied d’une sortie de métro. Nous arrivons devant le pont mythique du Sziget et là commence pour nous un enchaînement de missions pour être fin prêts à démarrer le festival dans des conditions optimales. 

Étape 1: récupérer le passeport du Sziget pour être officiellement une szitoyennes et szitoyen. Il s'agit d'un petit carnet avec le plan du festival, les différentes programmations des scènes et des spectacles de cirque, une présentation des activités etc…

Etape 2 : emménager dans la tente que l’on a réservé au camping Sziget Ville. Le festival met en place plusieurs solutions de camping. De notre côté, on a choisi une tente appelée The Who, plutôt spacieuse d’après les images avec 2 petits lits. Bien sûr, il existe plein d’autres solutions de camping, dont gratuites. Avec une solution de campement comme la nôtre, à votre arrivée, tout est déjà installé. Mais à l'arrivée, c'est la douche froide : la tente est dégueulasse, avec des taches d’alcool sur le sol et des couettes mal lavées… On est loin d'être les seuls avec ce problème. Nos voisins et voisines étaient aussi dans la même situation. L'explication vient du fait que la société qui propose ces prestations pose des tentes dans de nombreux festivals, d’où l’état lamentable de ces dernières.

Étape 3 : l’installation et le grand ménage finis, on part à la découverte du festival et en quête de nourriture car on commence à être affamé. Le lieu est immense. Il y a tellement de choses à voir et à faire ! Mais avant tout, premier choc pour nous, les prix des foodtrucks ! Nous avons déjà fait des festivals en Hongrie, où les prix des stands étaient extrêmement bas, alors quelle était notre surprise en découvrant qu'ici il est difficile de manger pour moins de 15€ par personne et pour des rations plutôt petites. Après avoir fait le tour de dizaines de stands, on trouve enfin des bruschettas pour 6,5€ et bien garnies.

16h, premières palpitations

Le premier endroit qu'on veut absolument voir, c’est la scène dédiée à la techno : la Colosseum. Une gigantesque scène en cercle construite avec uniquement des palettes. Le décor est original et la configuration permet de vraiment se plonger dans une bulle. Le premier artiste devant lequel on va taper du pied s’appelle Nakrasia, un jeune DJ de Budapest qui fusionne les styles Hardgroove et Breakbeat sur des mélodies galvanisantes. Un cocktail plus qu’efficace sous un temps magnifique. Aujourd'hui c'est grand soleil, mais pas trop chaud. Le petit plus c’est que la scène est équipée de brumisateurs d’eau fraîche, parfait pour rester des heures à taper du pied. Mais c’est déjà au tour de la française u.r.trax de prendre les platines. Jeune surdouée de la techno, à moins de vingt ans, elle a déjà été repérée par certains des "grands" comme Nina Kravitz ou Richie Hawtin. D’entrée, on prend une bouffée d’énergie, son set aux sonorités industrielles est très entraînant allant de la Dark Trance vers de la techno plus froide en passant par des sons plus psychédéliques.

17h30, des câlins à gogo 

Sur le chemin de la Main Stage, on s’arrête prendre canette de bière à la pêche pour 1890 Forint, à savoir l’équivalent de 4€ avant d'arriver dans une foule déjà bien compacte au vu de l’heure. C’est le groupe Foals qui débarque sur la scène avec une énergie de dingue et un chanteur qui n’hésite pas à mouiller la chemise. Le groupe mixe les vieux tubes bien rock avec des titres plus récents à l'ambiance plus chill et planante. Et le mélange passe très bien. On s’éclate, à l'instar du chanteur qui termine le show dans les crash barrières avec les festivaliers en feu. Ce sera ensuite le tour de l’un des groupes les plus attendus de cette édition : Florence + the Machine. Un groupe de rock indépendant aux influences indie pop et baroque, porté par Florence Welch. Dès le début du concert, on est happé par la présence scénique de l'artiste, envoûtante et passionnée et subjugués par la relation qu'elle entretien avec son public qu’elle semble tant chérir. Elle aussi passera une bonne vingtaine de minutes du côté des crash barrières pour chanter avec ses fans et les enlacer.

23h, téléportation au Defqon.1

Pour manger sans dépenser des sommes délirantes, on est tombé sur une épicerie Aldi au coeur du festival, avec des prix qui, cette fois-ci, défient toute concurrence. L'espace est bien pensé et comprend un grill où l’on peut donner faire faire cuire ses achats gratuitement. On trouve notre bonheur avec des croque-monsieur tout chauds et du poulet mariné, le tout pour moins de 9€ à deux. 

Direction la scène Samsung Party Arena, couverte et ouverte uniquement entre 22h et 6h du matin. Ce soir elle est animée par Q-Dance, la société leader d’organisation d’événements Hard Style, dont le festival Defqon.1. Nous y allons principalement par curiosité, et on finit par bien accrocher à l’ambiance. On découvre donc Sound Rush, un duo de jumeaux hollandais qui propose un Hardstyle profond, créatif, frais et surtout très euphorique. Du côté de la scène Colosseum, à 3 min de marche de là, on découvre le live de Patrick Mason, figure incontournable de la nouvelle scène underground berlinoise, qui nous livre un set de techno house hybride accrocheur très contagieux et envoûtant dans un voyage à travers le son. Mais la fatigue commence à se faire sentir et alors qu'on se dirige vers le camping, on se fait happer par la Samsung Party Arena et le duo Sub Zéro Project aux platines qui envoie du lourd. Un duo figurant dans le top 100 du Dj Mag qui produit du Rawstyle (sous genre du hardstyle influencé par la techno hardcore hollandaise aux mélodies plus sombres). On arrive dans une fosse avec un public en feu et une énergie débordante, devant des écrans géants, où des visuels un peu creepy mais fun sont projetés. On finit complètement vidés, mais au moins, on s’endormira rapidement.

Jour 2. 10h, réveil en douceur... ou presque

Se coucher tard, faire la grasse matinée... c’est ce qu’on imaginait pour ces vacances. C'était sans compter sur les balances matinales d’Imagine Dragon en guise de réveil. Alors, certes, il y a pire dans la vie, mais imaginez-vous entendre crier pendant plus de 20 min d'affilée « TENGOO JYEAHHHH ». Ca tend. Pour retrouver un peu de fraîcheur après ce réveil surprenant, une douche s'impose. Des douches bien chaudes pour les filles et plus froides pour les garçons, pas de chance. Les lieux restent cependant propres et des agents d’entretien sont présents toute la journée et la nuit pour s'assurer que cela reste ainsi. On trouve également des espaces pour se préparer avec des grands miroirs et chaises à disposition. Et maintenant direction l’Aldi pour acheter ce qu’il faut pour faire des bagels maison et se poser grailler "à la maison" !

14h, de la créativité en très grande dose

Au regard du nombre d’activités sur le festival, on n’a pas le temps de s’ennuyer. Intrigués, on découvre un espace de type fête forraine, avec des mini attractions, des jeux en bois, des spectacles de magie, de jonglage ou encore de marionnettistes. De quoi faire ressurgir l’enfant qui sommeille en nous. Juste à côté se trouve l’espace cirque où on profitera du spectacle exétieur de ManoAmano, un duo qui utilise le corps comme marionnette et joue avec des objets qui semblent échapper à la gravité. Du côté de la Art Zone, on retrouve un grand espace aux multiples stands qui permettent aux festivaliers d'exprimer leur créativité : stands de dessin, de peinture, de scrapbooking, de musique avec des instruments en libre-service ou encore un stand de perles et de Legos. Bref de quoi s’occuper l’esprit et les mains.

17h30, le rock, sauce Disney

Bière en main, on se donne rendez-vous à la Main Stage pour découvrir le groupe hongrois de rock alternatif Carson Coma, plutôt festif et portant un message positif, avant le très attendu Yungblug qui devrait remettre une couche d’ambiance sur la grande scène. Après un passage comme acteur dans des séries-télé, notamment The Lodge produit par Disney, "Dominic Richard Harrisson" de son vrai nom, se lance dans la musique et développe une carrière à succès avec 3 albums et une tournée mondiale. Sapé d'une tenue à rayures et des chaussettes roses, Yungblud déborde d’énergie sur scène et semble bien décidé à retourner la foule. Il fera d’ailleurs monter quelques fans sur scène pour partager un moment qu'ils ne seront pas prêt d’oublier. On ne peut pas dire qu'on n'a pas aimé le concert, le type est un vrai showman avec une voix et un growl parfaitement maîtrisés. En revanche, niveau musique, on était sur du rock de teenagers. Comme une impression d'un concert imaginé par Disney justement...

21h20, des paillettes plein les yeux 

On reste dans la fosse pour garder notre place car la foule s'est très largement étendue. Une quarantaine de minutes plus tard, les lumières s’éteignent, laissant place à un écran géant qui diffuse des images de la nature sous un discours épique, puis apparaissent, l’un après l’autre, les membres du groupe Imagine Dragons. L’ambiance de la foule est au summum. Le son du concert est bien géré, la scénographie est plus que correcte et niveau effets spéciaux, on est servi, avec des explosions de confettis à gogo, des canons à fumée, et même des dizaines de ballons géants jetés dans la foule. Le groupe quant à lui est vraiment porté par le chanteur Dan Reynolds, qui incarne ses chansons comme personne et leur donne une force et une puissance exceptionnelles. C’est avec des étoiles plein les yeux qu'on s'arrache de la foule et en levant les yeux, on aperçoit un spectacle de drones dans le ciel, qui forment le logo du Sziget et des emojis.

Direction maintenant le Freedome, deuxième plus grande scène du festival qui se trouve sous un gigantesque chapiteau, sous lequel la température a explosé grâce à un public qui semble être complètement hypnotisé par la performance de Ben Bohmer. Malheureusement la mayonnaise ne prendra pas chez nous, on a du mal à se mettre dedans. Next!

1h00, un voyage au Awakenings Festival 

Du côté de la Party Arena, c’est le "Awakenings", l’un des plus grands festivals de techno au monde, qui se charge de la programmation de la soirée, ainsi que de la scénographie. On rejoint une ambiance complètement différente à celle d’hier, mais tout autant appréciable. Le décor est plus sobre, laissant plus de place à la musique avec tout de même un mapping lumière impressionnant et le célèbre miroir sphérique au-dessus du Dj pour jouer avec les lumières. On arrive pour le début du set de Bart Skils, une pointure de la scène techno néerlandaise. Son live est une démonstration de son talent, le set parfait, sans fausse note et une techno avant-gardiste par ses sonorités et à la fois autoritaire avec des kicks détonnants. C’est ensuite au tour du grand Adam Beyer de prendre le relais de la soirée. Si Bart Skils est une pointure, Adam Beyer est un incontournable, puisqu'il est le fondateur de l’un des labels les plus influents du genre. Depuis les années 90, Adam Beyer continue de nous surprendre dans ses productions et dans ses sets toujours modernes. Ce soir n’échappera pas à la règle. D’entrée de jeu, on prend une gifle par l’efficacité de son set grâce à des drops, des transitions et des kicks de folie. L’ambiance dans la foule est dingue, tout le monde est subjugué par la prestation de maître qu’il nous livre.

Jour 3. 10h, quand on prend une claque de réalité 

Il n’y a pas vraiment besoin de réveil au Sziget, la Main Stage s’en charge pour vous. Après notre petit rituel Aldi, douche, pipi, on se motive pour aller voir la représentation du Cirk la Putyka au cirque du Sziget. Venus par simple curiosité, on ne va clairement pas regretter cela va s'avérer être l’un des plus beaux et des plus touchants spectacles que nous avons eu l’occasion de voir. Représenté par des artistes tchèques et ukrainiens, il raconte l’influence de la technologie sur les Hommes, la réalité désastreuse de la guerre en Ukraine et leur combat pour garder l'espoir, ainsi que le soutien et l’accueil qui leur a été réservé par les pays voisins. Une petite claque quoi.

19h30, qui a dit que les dinosaures avaient disparu ? 

C'est en se dirigeant vers la grande scène que des bruits un peu étranges nous interpellent. Derrière nous, cinq dinosaures sont en train de slalomer dans la foule et s’amusent à effrayer les festivaliers. Petite ambiance Jurassic Park, et stupeur assurée. Sur la grande scène, c'est Niall Horan, et son style pop rock aux sonorités très country, qui joue les morceaux issus de son dernier album « The Show ». Depuis One Direction, on sent une réelle prise de maturité dans ses chansons. Bien qu'on observe le concert de loin, sa musique match super bien avec le magnifique coucher du soleil.

On se faufilera ensuite dans la foule pour s'assurer une bonne place pour le live très attendu de David Guetta, la légende française de l'électro, qui a ouvert tant de portes, essuyé tant de critiques, mais qui malgré les années, est toujours dans le top des plus grands dj et producteurs influents. Il nous présentera ici son nouveau « Monolith Show » devant une foule qui ressemble à un gigantesque karaoké entre amis. Le live est satisfaisant, mais sans grande surprise. On aurait apprécié plus d'interactions avec le public et moins d'enchaînements de titres.

00h00, une drôle de balade nocturne

Chez Aldi, ce soir, on se régale pour moins de 6€ avec des feuilletés aux fromage et à la saucisse, avant d'entamer une balade digestive u côté de mini scènes incalculables, de bars qui passent en mode boîte de nuit et où les festivaliers chantent, dansent et font la fête jusqu’au bout de la nuit. Bien évidemment, on s'attardera également devant la mythique grande roue éclairée de toutes les couleurs, avant de se retrouver dans un party bus dans lequel on saute et on crie, collés à des dizaines de festivaliers, puis terminer à la Chill Zone avec ses tapis et poufs à gogo ainsi qu'une petite scène. Un groupe y joue un air entraînant et hypnotisant à la fois qui poussera les personnes assises à se lever et se mettre à danser toutes ensemble. Une vague de légèreté et de communion va surplomber ce magnifique concert qui nous rappelle l’ambiance du festival voisin, Ozora. 

L'heure tourne et Jeff Mills va bientôt prendre possession du temple de la techno, le Colosseum. Véritable légende du genre, on découvre un set bluffant, percutant, mais sans pour autant taper fort. Le rythme, les sonorités et le placement des kicks rendent un son unique et propre à l’artiste qui nous laisse stupéfaits par sa technique, sa maîtrise et sa techno minimale à la mode de Détroit.

Jour 4. 11h30, la chillance de haute voltige

C'est devenu notre petite tradition de début de journée, direction le cirque du Sziget pour admirer le spectacle d’une école de cirque hongroise. Une flopée d’artistes va se relayer pour nous présenter sa discipline : acrobaties, danse, cerceau, voltige… Tout y est pour nous impressionner. On sera d’ailleurs subjugué par le final du show. Et aujourd’hui on s'octroie une petite folie, à savoir un repas dans un foodtruck avec un burger à 8000 forints chacun, soit environ 20€ le burger frites, qui n'en valait pas le prix et une excellente bubble waffle à 3000 forints. Pour la digestion (et la banqueroute) on va découvrir la plage, ses transats et ses coins d'ombre. Pas besoin ici d'embarquer sa bouée, l’accès à l’eau est interdit et vu sa couleur et la puissance du courant, ce n’est pas plus mal.

19h15, qui ne saute pas n’est pas français, eh !

On regardera le concert d'Arlo Parks de loin, affalés dans l'herbe, grâce aux écrans géants présents sur les côtés de la grande scène et sur la régie. La chanteuse-compositrice, d’origine nigériane, tchadienne et française, évolue dans un style indie pop et néo soûl. On sent une véritable communion entre le public et elle, sous encore un coucher de soleil magique.

Au tour de Mumford Sons, un groupe de folk rock anglais de s'essayer à l'envoûtement, mais le temps passe et on le trouve long. L’ambiance est sympa, mais c’est très calme, alors qu’au même moment, M83 performe sous le Freedome devant une foule est en délire. Pour continuer sur notre lancée d’artistes français, on rejoint la scène Yardland, réservée aux artistes urbains, parée de graffitis et dotée d'une fosse en bois, dédiée à des spectacles de hip-hop la journée et des concerts de rap le soir. Pour l’instant, la scène est quasi vide, mais elle se remplit petit à petit, principalement par des frenchies de notre sorte, qui chantent la Marseillaise pour l'arrivée tant attendue de Josman. Le rappeur qui devait initialement jouer 45 minutes, va faire durer le concert 30 minutes supplémentaires. Dans la foule, des pogos en masse sont initiés par les membres de 47Ter programmés plus tôt et qui semblent bien décidés à faire la fête avec nous.

Jour 5. 9h30, journée zen

Aujourd’hui, on st réveillés tôt pour assister à un cours de Yoga au global village, avec notre petite serviette installée sous les arbres, et c'est parti pour se relaxer pendant une bonne heure. Après 4 jours de festival, cette séance nous aura fait le plus grand bien et on passera l'après-midi à l'Art Zone, où on observe les créations diverses et on écoute de loin un concert.

En début de soirée, la Main Stage reçoit l’artiste néo-zélandaise Lorde, avec son style et sa voix si particulière. Nous qui aimont beaucoup ses morceaux, on trouve que la présentation est un peu monotone et l'artiste à tendance à se mettre un peu trop en avant, au détriment de ses musiciens cachés derrière des rideaux sur une grande partie du concert. Malgré tout, elle nous réservera une surprise en invitant sur scène Caroline Polachek pour interpréter Greenlight ensemble. C’est ensuite au tour du plus grand ambianceur de festivals, Macklemore, de prendre le micro. S’il y a bien un rappeur qui sait retourner un public avec des musiques positives, c’est bien lui. Depuis des années, il enchaîne les tubes et les tournées dans le monde entier. Comme d’habitude, il pousse la foule à se lâcher, à sauter et à danser sans jamais s’arrêter. Son discours sur la confiance en soi, l'égalité et le respect est très prenant et rajoute une véritable force à son concert.

23h30, de Sven Väth à Tale of Us

Place maintenant, à une véritable icône de la scène techno allemande. Depuis 41 ans, Sven Väth n’a pas changé, ni perdu son amour du live, set vinyle à l’époque, set vinyle maintenant. Sur scène avec ses énormes caisses à vinyles, il ne prévoit rien et passe les disques en fonction du public et de ses envies. Pendant 3 heures, il va enflammer le Colloseum.

Du côté de la Party Arena, le dj producteur allemand Chris Avantgarde, ne s’est pas limité à choisir un camp. À la fois producteur de musique de films, il est également un excellent producteur de musique électronique très talentueux. Il va d’ailleurs plus loin puisqu’il a pour ambition de créer des titres qui provoquent des émotions et racontent des histoires, tout comme au cinéma. Son live explore des sonorités toujours plus poussées et pointues avec des drops fracassants. La scène est parée de nombreux lasers qui ajoutent une vraie plus value.

Pour continuer sur cette magnifique lancée, c’est Tale of Us qui prend le relais de la soirée. On sera un peu étonné de voir que le duo n’est finalement que représenté par l’un d’entre eux. On sera aussi un peu déçu de ne pas avoir droit à la fameuse scéno incroyable qu'on a tant vu passer sur les réseaux sociaux. Niveau son, il n'y à rien à redire, l'artiste brise les frontières poétiques et émotionnelles de la techno en apportant de la rêverie. Le son est propre et soigné, laissant place à l’imagination grâce à des percussions envoûtantes et des accords obsédants. Cette ambiance pleine de suspense et mystérieuse est parfaite pour... aller nous coucher.

Jour 6, 11h00, y’a pas que le soleil qui tape 

Aujourd'hui on démarre les festivités dès 14h30, sur la scène Colloseum, en tapant du pied avec 999999999 sous un soleil de plomb. Heureusement qu'il y a les brumisateurs d’eau qui nous permettent de rester quelque peu vivants parce que ce n'est pas le set de folie que nous livre le duo nqui va faire baisser le mercure. Ici, chaque kick est tonitruant, chaque coup de synthé précis, et chaque ligne d'acide est tirée avec l'intention claire d'obtenir la réponse physique et émotionnelle du public avec des sonorités imposantes et entraînantes. Après ce début d’après-midi intense, une sieste s'impose si on compte tenir à cette dernière soirée sur l'Ile de la Liberté.

19h30, Happier Than Ever

On décide d’aller découvrir le show de Girl in Red, une chanteuse en solo qui fait de l’indie pop/rock. L’ambiance est sympa, mais on sent qu’une partie de la foule est là surtout pour la tête d’affiche qui suit, Billie Eilish. L’énorme pop star de 21 ans a réussi à révolutionner la pop en inventant ses propres codes, avec un chant tout en soupirs qui mêle dans ses chansons l’électro et la douceur, tout en gardant un côté sombre qui va définir son style et sa popularité. Elle va livrer un concert riche en émotions, à la fois intense, mais sans trop en faire. Pas besoin de confettis ou de flammes, sa simple présence sur scène va nous hypnotiser tout le long du show. Accompagnée de son frère sur scène, elle va nous toucher et son mythique son « Bad guy » va clairement résonner dans les mémoires pour nos derniers moments à la Main Stage.

23h30, dernières heures au Colosseum

C’est avec des étoiles plein les yeux qu’on retourne à notre scène préférée du festival, pour voir Kobosil, DJ et producteur de techno ayant créé un son à la fois profond, rapide et agressif. On change alors complètement d’atmosphère dans une foule clairement à fond et prête à en découdre pour cette dernière soirée. La foule est tout aussi déchaînée devant Shlømo, pépite de la scène française, avec une techno dure, froide et aux kicks surpuissants. On passe alors une grosse heure à sentir notre corps trembler et à taper du pied sans s’arrêter. On n'a clairement pas envie de dormir, mais il faut être raisonnable, car on a une longue route à faire demain, alors direction la tente avec la tête remplie de souvenir de 6 jours exceptionnels.

Bilan

Côté concerts :

La Masterclass : Imagine Dragons, un concert exceptionnel porté par l’excellent Dan Reynolds.

La véritable star : Billie Eilish, qui va réussir à nous transporter dans son univers, sans artifices, ni grande scénographie

Notre belle découverte : Nakrasia, on a tout simplement adoré son set, on espère voir sa carrière décoller.

Le pionnier du festival : Jeff Mills, un set impressionnant de techno old-school sans en faire trop.

Le gastronome de la musique électronique : Chris Avantgarde, que ce soit au niveau des sonorités, des mélodies et des kicks, on a vraiment eu la sensation de voir un set comparable à un restaurant de haute gastronomie.

Notre point faible : le trop fort, Adam Beyer. Ce n’est pas pour rien qu’il est autant reconnu, il est tout simplement trop fort, aucune fausse note.

Côté festival :

On a aimé :
- Le cadre exceptionnel du Sziget sur l’île d’Obuda-island. Ainsi que son aménagement très bien pensé
- Le nombre tellement impressionnant de scènes, ainsi que la diversité musicale même qui fait que même au bout de la nuit, on trouve des scènes avec des after rock, disco, funk, techno etc..
- La sécurité fortement présente dans les toilettes, les campings etc... L’ambiance générale du festival nous donne la réelle impression d’être dans une gigantesque Safe place. C’est tout ce qu’on attend.
- La propreté des toilettes à n’importe quelle heure grâce aux équipes de nettoyage présentes quasiment H24.
- L’intelligence d’avoir installé un supermarché dans le festival.
- La diversité des activités et scènes pour s’occuper en dehors des concerts (cirque, escape game, danse, yoga, art zone etc…)

On a moins aimé :

- Le prix de la nourriture dans les foodtrucks.
- La propreté des tentes en location déjà installées, un vrai scandale.
- La propreté des festivaliers qui jettent leurs canettes partout par terre, heureusement, c’est nettoyé ensuite, mais quand même…

Infos pratiques :

La Hongrie est un pays dont la monnaie est le Forint. Nous vous avons fait la conversion en euros.

Prix des boissons :
Bière : entre 4 et 6€
Verre de vin entre 2 et 5€
Cocktail : environ 11€
Soft : 3€
Eau en bouteille : 2,5€

Prix de la nourriture :
Burger : entre 9€ et 20€
Frites : entre 4 et 5€
Pâtes : 12€
Comptez entre 10 et 15€ en moyenne dans les foodtrucks et environ 5€ au Aldi pour manger correctement.

Prix du festival :
Pass 6 jours : 350€
Pass 3 jours : 280€
Accès à l’espace camping privé : 149€ par personne
Prix de la location de tente : 590€

Conclusion :

Avec une fréquentation de plus de 420 000 festivaliers cette année, le Sziget a été une franche réussite. La programmation éclectique composée d’artistes de tous les styles et du monde entier répartie sur 60 scènes, nous a clairement conquis. On a évidemment été subjugué par la taille du festival, du nombre de stands et d’activités proposées, ici c’est impossible de s’ennuyer ! Avec un temps magnifique, on a pu profiter pleinement de chaque moment et se créer de magnifique souvenirs. Bon après 6 jours de festival, on a fini complètement crevé, mais ça valait largement le coup. Pour finir, on ne peut que vous recommander de vivre au moins une fois l’expérience du Sziget, de notre côté, on espère avoir la chance de pouvoir revenir pour refaire partie des Szitoyen et Szitoyennes de l’année prochaine !

Récit et photos : Mélanie Tardy et Arthur Fargeot