On était à
Sunshine et Bordello au Foin de la Rue

L’année dernière, le festival avait souffert de la pluie et de la boue. Cette année le soleil était au rendez-vous. C’est donc tout naturellement que les 16 000 festivaliers se sont rués à l’assaut de Saint Denis de Gastines, petite bourgade du nord de la Mayenne.

Un camping loin, très loin ...

19h, nous arrivons à l’entrée du village, et là, stupeur, les champs qui habituellement sont mis à disposition par l’agriculteur pour servir de parking et de camping ne le sont pas cette année. Le nouveau parking est donc aux antipodes du camping, lui-même à quelques bornes du site. Mais bon, on fait comme tout le monde, on porte notre glacière et notre quechua sous un soleil de plomb avant un apéro encore plus mérité.

La claque du vendredi !

Avec tous ces rebondissements nous manquons de peu le show de Keny Arkana. Ceux qui ont eu la chance d’être présents à cette heure étaient unanimes : un moment unique et intense, la marseillaise joue quasiment tout le concert dans la foule debout sur un tabouret. C’est ensuite au tour des Cowboys Fringants d’entrer sur scène, visiblement très attendus ce soir pour la majeure partie des festivaliers. Ca swing, ça chante en Québécois, et ça met tout le monde de bonne humeur.

Nous nous déplaçons ensuite sur la petite scène pour découvrir le projet « Mix Up Maroc », projet impulsé par le festival Marsatac réunissant les marseillais de Nasser, des musiciens Gnawa de Casablanca et le rappeur Komy, figure du crunk marocain. Malheureusement la team n'est pas au complet ce soir, seul Nasser répond à l'appel. Mais ce n'est pas pour déplaire au public qui est visiblement conquis par le nouveau live de Nasser. L'alchimie passe et la prestation surprise fait finalement l'unanimité !

Direction ensuite la grande scène pour la prestation des Gogol Bordello. Le groupe démarre au quart de tour, la foule est en délire. C’est le chaos le plus total et on est déjà en sueur ! Du Gipsy punk huilé au pinard, cela ne pardonne pas.


Eugene Hütz des Gogol Bordello retourne le foin de la rue

Puis on enchaîne sur un set dévastateur de Tha Trickaz. Les deux parisiens et leurs fidèles MPC sont en forme. Les basses tapent dans nos cages thoraciques. Le show est intense. On prend une claque ! On terminera cette soirée sur un live quelque peu décevant (il faut dire que les groupes précédents nous ont aussi complètement achevé) et peut-être trop attendu d’Ebony Bones, avant de s’attaquer à la route longue et semée d’embûches jusqu'au camping.

Pizza, Picon et copeaux 

Samedi, nous sommes levés de bonne heure par ce drôle de phénomène physique qui transforme n’importe quelle tente moderne en four à pizza lorsque la météo est clémente.

On profite de cette belle matinée pour faire une petite virée du côté du village, où on tombe nez à nez avec la fanfare Monty Picon qui joue au bord de l’étang. Comme son nom l’indique, ça s’abreuve et ça déconne ! Au final tout le monde terminera à la baille, et c’est sans déplaire à ces Messieurs-Dames au vu de la chaleur qui s’abat sur Saint Denis de Gastines en ce samedi !


La fanfare des Monty Picon en action !

Petit retour ravitaillement au camping puis direction le site pour le live des britanniques Archive. Le show est propre et super efficace. Le public est vaporisé, happé par les Anglais au son trip-hop rock, résolument plus électro qu'avant. Transition rude (boys) avec l’arrivée de Raggasonic. L’énergie et la vibe sont toujours là. On doit l’admettre, malgré leur âge, Big red et Daddy Mory, savent faire bouger une fosse bien remplie.

On redécouvre comme tous les ans la franche camaraderie des Copeaux d’Abords, les toilettes de festivals les plus funs de toute l’union européenne ! On y reste à faire la fête, à rencontrer des gens, voire même à oublier d’aller aux concerts (pardon The Skints) ! Ils sont bons ces Copeaux, ils font tout pour que l’on évacue ailleurs que sur les bâches, et ils le font bien !

C’est le duo The Name qui clôture le festival. The Name c’est un bonhomme armé d’une tripotée de claviers analogiques au sonorité club néo disco et un batteur d’une technicité impressionnante. Le duo français met tout le monde d’accord. C’est LA claque du samedi soir. Quand ça s’arrête, on comprend qu’il faut aller se coucher, que les Foins auront tout donné ce weekend.

 

Côté concerts

La Claque :
Archive, la classe internationale, tout simplement !

La Découverte :
The Name, de l'electro club qui tâche, mais avec de vrais instruments en live (clavier/batterie)

La Confirmation :
Raggasonic, ne seront jamais en retraite visiblement 

La Déception :
Ebony Bones, on était pas plus emballé que ça, il manquait quelque chose

Côté festival

On a aimé :

- L'ambiance bon enfant et la convivialité, les mêmes depuis des années !
- La démarche éco-festival, vraiment pris au sérieux ici (toilettes sèches par les Copeaux d'Abords, gestion des déchets sur le camping, ...)
- L'organisation générale et le taf des Michels (bénévoles), on lâche rien Michel !

On a moins aimé :

- Le changement de place du camping et du parking cette année.
- Keny Arkana programmée un peu tôt à notre goût, mais bon il en faut toujours un(e) pour ouvrir les festivités !

La conclusion

Le foin de la rue, c’est le genre de festivals à taille humaine qui peut se vanter d’avoir un public de fidèles depuis maintenant 14 années. Un festival caractérisé, outre les concerts d’une qualité irréprochable, par la super ambiance générale et la convivialité. On peut d’ores et déjà vous dire que nous serons présents pour la 15ème édition ! 

 

Crédits photos : Stéphane Dufresne, James Grassick