Le célèbre festival Lollapalooza au format parisien était de retour cette année avec une programmation encore une fois composée d’artistes de renommée internationale pour attirer un public venu de tous les horizons. C’est parmi les 130 000 spectateurs et sous une canicule suffocante que nous nous retrouvons sur les terres de l’Hippodrome de Longchamps.
Jour 1. Samedi 16 juillet. 15h30, il fait chaud non ?
C’est sous un soleil de plomb et sans l’ombre d’un nuage que nous arrivons dans l’enceinte du festival, après avoir passé plus d’1h30 à patienter dans différentes files d’attente faute d’un manque d’indications. Commençons par faire un tour du propriétaire : le site est immense et en jette pas mal avec 5 scènes, un espace pour enfants "Kidzpalooza", et la fameuse Tour Eiffel conçue spécialement pour l’événement devant lequelle de nombreux festivaliers (TOUS) viennent immortaliser le moment avec une photo de leurs looks tous plus beaux les uns que les autres. Autour de nous, d’innombrables stands de nourriture, et il y en a pour tous les goûts. En avançant un peu, on arrive à un espace nommé « Lollaplanet» sur lequel on trouve de nombreuses associations qui présentent leurs actions, notamment sur l’environnement ou sur les enjeux sociaux d’aujourd’hui et de demain.
Maid plus on se balade, plus on se dit qu’il y a quand même un gros problème. Nous sommes en pleine canicule et on ne trouve pas un point d’ombre pour éviter d’être en plein cagnard, à part un petit mur de brume sur le côté d’une scène tout au fond du site du festival et un canon à eau proche de la Main Stage. On s'imagine déjà les insolations et les malaises à gogo. Mais pas le temps de paniquer, on fonce prendre une bière.
16h40, premier concert, premier coup de soleil
C’est donc bière en main que nous inaugurons notre premier concert du week-end avec Modest House. Le trio accompagné de 3 musiciens, à l’univers pop rock indie, par moment psychédélique et expérimental saura nous faire oublier la chaleur. Toujours en quête d’ombre, nous découvrons un chemin filant dans une zone boisée. C’est l’espace Kidpalooza (photo), qui fait plaisir aussi bien aux grands qu’aux petits puisqu’on y trouve de nombreuses activités et jeux : trampoline, puissance 4 géant et de nombreux jeux en bois.
Nous voilà partis pour applaudir le rappeur Tiakola. C’est sur la scène Radar qu’il décide d’enflammer la foule en nous interprétant son tout dernier album « Mélo ». Ses sons mélodieux apportent une vibe dansante et joviale pendant toute la durée de son show. On en profite pour aller prendre une bière au bar Desperados installé pour l’occasion et chercher de quoi nous restaurer. En se baladant devant les stands, on a rapidement le souffle coupé en découvrant les prix proposés. C’est la main tremblante qu’on se laisse alors tenter par un sandwich à 9€ et un grilled cheese à 10€...
19h40, qui n’a pas dit bonjour ?
La pop star brésilienne Anitta, accompagnée de ses danseurs, interprète ses tubes devant une foule en folie. Sa bossa nova et ses chorégraphies caliente font encore grimper la température et elle invite même Dadju pour chanter leur morceau ensemble.
C’est Vald (photo) qui prend le relais sur la Mainstage. Le « V » saura faire plaisir à tous ces fans puisqu'il proposera des morceaux issus de son dernier projet ainsi que ses plus gros classiques. Pour le coup, le rappeur habitué des festivals va littéralement retourner la fosse et nous livrer un concert bouillant rythmé par de nombreux pogos.
21h30, ambiance de stade
Les têtes d’affiche de la soirée tant attendues Imagine Dragons (photo) font leur entrée sur scène, acclamés par une immense foule. Le groupe connu pour sa musique énergique et fédératrice livre un live splendide porté par le charismatique chanteur Dan Reynolds qui fait passer quelques messages, prônant la paix avec un fond de lumière aux couleurs de l’Ukraine, son histoire tragique ou encore les attentats de Paris.
Au tour de David Guetta de prendre les platines, pour un show rempli de surprises et très efficace. On sent qu’il y a l’expérience. Avec un spectacle aux multiples pyrotechnies, et un invité de marque Dj Snake, le public est conquis.
Jour 2. Dimanche 17 juillet. 14h00, bon qu’est-ce qu’on fait ?
C’est avec une faim de loup qu’on débarque. Direction « Lollachef », un espace où l’on peut retrouver des plats proposés par des chefs étoilés telles que des tomates farcies ou du poulet cajun. On a (toujours) plutôt envie de fraîcheur donc on choisit des wraps à 12€ et une barquette de frites à 5€. Une fois le ventre plein (et toujours le porte monnaie vide) on se demande qu’est ce qu’on va bien pouvoir faire ? C’est curieux que sur un festival aussi grand, on ne trouve pas autre occupation que d’aller zyeuter les stands des marques partenaires, où les seules activités consistent à personnaliser ses vêtements (et c'est évidemment payant) (photo) ou encore de faire une photo marrante au stand Coca-Cola. Ce sera encore une fois Kidpalooza pour nous...
15h45, de belles surprises nous attendent
Devant la Perry’s stage, on est déçus de ne pas avoir entendu un seul des sons du dj et producteur Todieforert malgré un concert plutôt cool et entrainant. Son collègue de scène, Fanzine débarque lui avec une flopée d'invités. C’est d’abord Chilla qui viendra rejoindre les deux musiciens, puis Tsew the Kid et enfin Youv Dee qui fera un final punk rock dantesque.
18h15, ils sont fous ces Romains !
Megan Thee Stallion, très attendue pour sa première performance en France est sur scène, avec la promesse de nous faire vivre un show à l’américaine. Accompagnée de sa troupe de danseur.euse.s, les twerks sont mis à l’honneur. Megan en profite pour faire monter des fans sur scène pour nous faire une démonstration de leurs talents dans la démarche de transmettre le fait de s’assumer pleinement.
Nos popotins bien chauffés, on est directement entraînés par les premiers riff de guitare du groupe Maneskin (photo). Les pop-punks italiens sont en forme et ont bien envie de nous le montrer tout comme le public. Leur concert sera déjanté, ils iront même dans le public pour jouer au cœur d’un pogo.
20h15, place à la frustration
Une installation surprenante prend forme sur scène, c’est un mannequin géant gonflable qui intrigue la foule impatiente de voir le rappeur Asap Rocky (photo) débarquer. Le concert commence fort : flammes et flow détonnants, mais… pas pour longtemps. En effet, après chaque son (sans jamais les finir) il fait des interludes qui durent bien 2 minutes ce qui cassent l’ambiance pourtant bien partie.
On migrera vers la Perry's Stage pour voir plutôt Kavinsky, absent depuis presque une décennie, il est enfin de retour avec un projet appelé « Rebord » pour symboliser sa renaissance. Son live sera à la hauteur de nos espérances, avec des son électro-progressifs qui auront conquis le public ravi de son retour. Avant de prendre la route, on commande un plat à emporter, ce sera burger italien et frites pour la marche qui nous attend jusqu’à la voiture, tristes de louper l’incontournable groupe Pearl Jam.
Le Bilan
Côté concerts
Les rois
Imagine Dragons, on en a pris plein les yeux et plein les oreilles
La surprise
Maneskin, on s’attendait à un concert pour ados, finalement, on a été bluffés
Le flop
Asap Rocky, nous qui pensions voir un show à l’américaine…
La pop-star par excellence
Megan the Stallion, accompagnée de ses danseurs
Côté festival
On a aimé :
- La programmation avec des groupes internationaux qu’on n'a pas l’habitude de voir
- Les diversités des stands de nourritures, il y en a pour tous les goûts
- La qualité des concerts, irréprochable
- La fluidité pour se déplacer de scène en scène, malgré le monde
- La propreté des toilettes ainsi que la présence d’urinoirs féminins (en trop petit nombre en revanche)
On a moins aimé :
- L’absence de mesures pour lutter contre la canicule (pas d’ombre à part à l’espace enfants)
- Le manque d'activités hors concert, on s'ennuie la journée
- Le prix de la nourriture et des boissons : 3€ la bouteille d’eau + 1,70€ la consigne
- L’organisation catastrophique pour rentrer dans le festival le premier jour
- L’humeur des festivaliers pendant certains concerts
Infos pratiques :
Prix des billets : 149€ le pass 2 jours
Prix des boissons : 8,50€ la pinte + 1,70€ la consigne / 3€ la bouteille d’eau
Prix de la nourriture : Wrap XXL : 11€ / Burger : entre 12 et 17€ / Frites : 4€ à 5€ / Sandwich : 8€
Conclusion
On a apprécié la programmation éclectique capable de faire rêver les plus grands comme les plus petits et les concerts aux qualités sonores indéniables. Malheureusement, il n’y a pas que les concerts pour faire un festival réussi... On était déçu de voir si peu d'efforts pour lutter contre la canicule et le manque cruel d’activités sur le site du festival. Et en prime, nous avons eu le sentiment que tout était cher, entre les prix de la nourriture, les prix des boissons et le prix des billets, la carte bleue a “prix” un gros coup... Mais heureusement, nos oreilles aussi !
Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy