On était à
La nouvelle année en Nouvelle-Zélande: trois jours au Rhythm and Vines

A plus de 18000 kms de la France, des festivaliers se retrouvent chaque année depuis plus de dix ans à Gisborne, en Nouvelle-Zélande pour fêter le passage à la nouvelle année. En pleine période festivalière dans l’hémisphère sud, on a passé trois jours dans un des plus beaux festivals au monde: Le Rhythm and Vines.

Jour 1, Dimanche 29 décembre

15h, la découverte des lieux

©Gregoire Masson

A 6 heures de route d'Auckland: Gisbourne, première ville au monde à voir le soleil chaque jour. Situé dans une vallée à quelques kilomètres de l'océan, le Rhythm and Vines nous accueille dans le domaine de Waiohika Estate, site du festival depuis la première édition.

17h, premiers pas au camping

©Gregoire Masson

A quelques minutes du parking, se trouve un des campings les plus originaux que l'on ait vu: les tentes sont installées au milieu des pieds de vignes. Un détail qui a son importance, ils font 2m50 de haut! Pendant plusieurs heures ce sont des centaines de festivaliers qui montent leurs tentes, Décathlon n'a pas encore imposé sa tente deux secondes comme standard trois étoiles en festival Néo-Zelandais !

20h, un démarrage en petite vitesse

©Gregoire Masson

Alors que les organisateurs terminent de préparer le site, la pluie leur a pas mal compliqué la tâche, le festival a ouvert quelques heures plus tôt pour trois jours de festivités. On découvre les lieux: un cadre purement et simplement magnifique. Les deux scènes principales, la Rhythm et la Vines, sont réparties entre deux vallées séparées par une colline. Les quatre autres scènes, aux noms des sponsors comme Adidas, Red Bull ou Jager, sont étalées sur le reste du site à taille humaine. On se demande très vite si on ne s'est pas trompé de date: le festival est quasiment vide et les allées sont étrangement calmes. Une poignée de personnes se retrouvent devant Powhiri sur la scène Rhythm pour écouter le groupe de chant traditionnel Mahauri alternant mélodie et Haka. Un démarrage en douceur...

21h, les premières notes de Drum n' Bass raisonnent avant Empire of the Sun

©Laetitia Laubscher - Empire of the Sun

Programmer des groupes à cette période de l'année n'est pas si simple, la concurrence fait rage avec les évènements Australiens. C'est donc une brochette de Dj qui défile pendant trois jours. Parmi eux, High Contrast qui a fait office d'échauffement avant la tête d'affiche de la soirée: Empire of the Sun. Les Australiens fascinent la foule à la fois par leur prestance, leurs costumes et le show scènique mis en place. Une vraie énergie est dégagée, le courant passe avec le public qui reprend les tubes "Alive" et "Walking on a dream" en coeur. Un vrai grand concert qui marque le début du festival !

00h30, 7$ la bière...

©Gregoire Masson

On a quitté la scène Rhythm depuis quelques minutes, les mauvais réglages son ne nous incitant pas à rester devant, malgré l'excellent groupe Hermitude dont on conseille vivement l'écoute de leur album HyperParadise et en particulier du très bon morceau Speak of the Devil. Depuis le passage d'Empire of the Sun, le festival s'est rempli et c'est au bar qu'on décide de sympathiser avec les locaux. 7$ la bière de 33 cl, ça change de la Kro à 3€... Avec quelques dollars de plus on peut aussi se désaltérer avec du cidre ou du whisky... Côté scène, la soirée se poursuit avec Camo & Krooked sur la scène Vines pour 1h30 de Drum and Bass à la perfection. Idéal pour terminer la première soirée.

Jour 2, Lundi 30 décembre

14h, début d'après-midi au camping

Il y a différents types de camping au R&V, tout dépend du prix qu'on est prêt à mettre. Du "Mid Camp" au milieu des vignes au "Bass Camp" avec piscine en passant par la location de Tipi, il y en a pour tous les types de porte-monnaie (jusqu'à 560$ les trois jours !). Notre accès nous ouvre pas mal de portes, et c'est entre piscine et rampe de skate qu'on occupe notre après-midi, une première en plein festival !

17h, mariage, tobbogan et déguisements

©Paul Hoelen

Le site ouvre avant 17h, mais comme la veille, il est vide. On en profite pour faire un tour plus approfondi que la veille. Au détour de la scène Adidas (dans un van Volkswagen) on se retrouve devant la "Chapelle" qui célèbre de faux mariage, du moins pas officiellement reconnus. On prend note du lieu, on n'est pas à l'abri de revenir plus tard dans la soirée avec un ou une Néo-Zélandaise ! A quelques mêtres (le festival n'est pas si grand), le Fruju Waterslide. Simple et efficace, le Fruju est un toboggan qui permet de ralier les deux grandes scènes du festival. Sensations garanties ! Evidemment, rien n'est gratuit et il coutera quelques dollars pour une descente en moins de vingt secondes ! Par tradition le deuxième jour du festival est le jour des déguisements, c'est donc à un défilé permanent de Super Woman, Power Ranger, Cowboy ou animaux de la savane en tout genre auquel on assiste toute la journée.

18h20, moments de douceurs avec Janine & the Mixtape et Tahuna Breaks

©Paul Hoelen

Après un passage pour recharger nos bracelets en dollars, car nos bracelets d'entrée sont à la fois un moyen electronique de vérifier nos accès aux Checkpoint, mais aussi un moyen de paiement dans les bars du festival, on se laisse emporter par la voix mélodique de la charmante Janine sous un soleil de plomb (plus de 27° en fin de journée).

22h00, Wiz Khalifa, à l'américaine

©Paul Hoelen - Wiz Khalifa

Profiter du coucher de soleil en Nouvelle-Zelande, ce n'est pas tous les jours, on en profite autant que du concert de Weird Together. L'espace se remplie de plus en plus, comme la veille les Kiwi arrivent tard, principalement pour le gros nom US de la soirée Wiz Khalifa. Rappeur américain, il ne déroge pas à la règle du retard, mais il est vite pardonné par sa préstation ! A l'inverse de certains rappeurs qu'on a vu cet été, Eminem à Pukkelpop par exemple, c'est bien lui qui chante sur scène. Le public est comblé, les cameramens n'hésitent pas à laisser les plans des filles les plus dénudées du festival sur les écrans géants. Ses tubes y passent, mais c'est le final qui fait un véritable carton: Wiz Khalifa termine son show par "Young, Wild & Free" titre devenu un véritable hymne chanté par tout le public.

23h45, le festival vibre au son des basses

©Paul Hoelen

Les scènes font le plein aux quatre coins du festival et les basses raisonnent devant la grande scène. Flux Pavillion lâche les tubes avec lesquels il est en tournée depuis maintenant... trois ans: "Got to know", "I cant stop", "Bass cannon" et dernièrement son ft avec Major Lazer, "Jah no partial". Le festival prend un air d'I Love Techno en plein air avec Kill the Noise en clôture vers 2h30. Le reste de la soirée se poursuivra au camping, pour bien préparer le réveillon.

Jour 3, Mardi 31 décembre

13h, le soleil, la plage...

On profite pour la première (et dernière) fois du weekend des navettes mises à disposition pour se rendre à la plage. Un 31 décembre, c'est une réelle expérience ! Une façon pour nous de se recharger avant le bouquet final du festival. On y passera une bonne partie de la journée...

22h, au revoir 2013...

©Paul Hoelen

Après le concert de David Dallas et ses chansons reprises en coeur par la foule, qui assurera d'ailleur la première partie d'Eminem avec Kendrick Lamar en fevrier prochain à Auckland, c'est au tour de Shapshifter d'avoir la lourde tâche de clôturer l'année 2013. Le groupe fait partie du paysage local et tout le monde les connait. Pour nous, c'est une découverte et on se prend même à faire semblant de les connaitre tellement le public est conquis. On comprend mieux pourquoi ce groupe de Drum and Bass a été programmé à ce moment: c'est le groupe idéal pour finir l'année et chauffer le public à blanc avant le "show" Kim Dotcom.

00h00, Happy new year by Kim Dotcom

©Paul Hoelen

Peu avant minuit le mégalo-bling-bling fondateur de Megaupload, Kim Dotcom apparait sur scène avec une veste néon. Installé aux platines, aidé par sa compagne et le producteur des Black Eyed Peas, il se lance dans un décompte fou vers minuit annonçant le feu d'artifice.

©Paul Hoelen

Suivent une dizaine de minute de show pyrotechnique dans le ciel ! Une sorte de 14 juillet mais le 31 décembre. Pas réellement habitué à se souhaiter la bonne année en festival, on risque de s'en souvenir un bon bout de temps. On ne parlera pas des musiques "jouées" par Kim Dotcom venues gacher le niveau musical du weekend... 

2h00, nos premières heures en 2014

Après le Dj set de très faible niveau de Rudimental, on reste quand même persuadé que le live du groupe est à voir, et le set de Wilkinson, nouveau talent de la dnb, on finira la soirée en naviguant de scènes en scènes, sans réellement se soucier des artistes. L'important n'était pas dans le programme, mais dans le plaisir prit à fêter les premières heures de 2014 à plusieurs milliers de kilomètres de l'Europe.

Côté concerts

La claque:
Empire of The Sun et leur énergie débordante

Le show drum and bass:
Camo & Krooked

Le bon rap US:
Wiz Khalifa, il a fait le boulot contrairement à pas mal de rappeur sur scène

La déception:
Rudimental... en espérant que le live est mieux que le Dj set

Côté festival

On a aimé:

le lieu exceptionnel
- la diversité de l'offre de loisir, du toboggan à la plage en passant par la chapelle et les activités des différents campings
- la propreté du festival et/ou des festivaliers
- le choix varié des stands de nourriture
- le bracelet électronique qui fait office de carte paiement

On a moins aimé:

les tarifs exorbitants des places: plus de 350€ les 3 jours avec camping
- les prix des consommations en général et les 3€ demandés à chaque recharge du bracelet
- la venue de Kim Dotcom hors sujet

Conclusion

Un weekend exceptionnel dans un lieu exceptionnel à plusieurs milliers de kilomêtres de la France. On revient des souvenirs plein la tête en ayant l'impression d'avoir vécu un moment rare. Malgrè cela, cette chance est loin d'être donnée à tout le monde, ne serait-ce qu'à cause des tarifs des billets et des consommations. La programmation n'est pas à la hauteur d'un grand festival européen, mais au Rhythm and Vines, l'important est ailleurs. Il faut le vivre, c'est un des plus beaux festivals du monde... peut-être même le plus beau.