On était à
InVersion Fest', grosse chaleur au nouveau grand rendez-vous hip-hop lyonnais

Après deux années pauvres en grands événements, la région Auvergne-Rhône-Alpes en association avec Olympia Production lancent l’InVersion Fest' au Matmut Stadium lyonnais avec pour projet de devenir un rendez-vous incontournable des musiques urbaines. Près de 40 000 personnes étaient attendues lors de cette première édition. Avec une programmation alléchante et un week-end aux fortes chaleurs, découvrez avec nous cette première édition prometteuse.

Jour 1. Vendredi 17 juin. 20h15, l’ascenseur émotionnel

Après 8 longues heures de bus  nous voilà enfin au Matmut Stadium. Nous fonçons directement vers la scène où Josman est en train de performer. L’ambiance est au rendez-vous, mais il y a encore beaucoup d’espace vide pour l’heure. Tant pis pour les absents, Josman assure le show et réussit à faire chanter les spectateurs qui se sont déplacés. A l'heure du dîner, on se laisse tenter par des grilled cheese... Et on passe donc 40 minutes dans une file d’attente pour qu'une fois arrivés au comptoir, on nous explique qu'on a fait la queue pour obtenir un ticket et qu’il faut faire une seconde fois la queue (environ 1h) pour espérer obtenir le dû avec également le risque qu’il n’y ait plus de grilled cheese lorsque nous nous présenterons, car ils n’ont pas beaucoup de stock. Douche froide. Ce sera donc frites. Des festivaliers nous expliquent que c'est la même galère sur tous les stands... On anticipera demain. 

22h00, alors on danse ?

Le stade s’est bien rempli à l’heure d'accueillir l’incontournable Stromae qui fait son grand retour cette année. L'artiste n’a rien perdu de son talent et son show est épatant. L’enchaînement des morceaux est toujours bien pensé et il incarne à la perfection les personnages de ses textes. Il terminera son concert par l'hymne « Alors On Danse », faisant lever, sauter et danser l'ensemble du Matmut. Au tour de PNL, réputés pour être souvent en retard lors de leur shows et qui n’auront pas failli à leur réputation puisqu’ils arriveront sur scène plus de 25 minutes à la bourre. Leur prestation divise, une partie de la foule est à fond et se régale, quand l'autre ne trouve visiblement pas ça fou. Et on s'aligne bien sur cet avis... on se fait chier. Une fois de plus les frangins n'auront pas réussi à nous convaincre en festival.

Jour 2. Samedi 18 juin. 15h00, du vélo pour un smoothie ?

Il fait 38 °C à l’ombre aujourd'hui alors sans attendre, on fonce au bar prendre une bouteille d’eau fraîche à 2€ qu’on pourra remplir ensuite gratuitement sur l'un des nombreux points d’eau mis à disposition des festivaliers. Du côté des stands de nourriture et d’associations présentes sur le site, on en découvre un qui propose de faire nos smoothies nous-mêmes en pédalant sur des vélos. L'idée est très cool, mais sous cette chaleur, on est vite cuit. Heureusement qu'il y a le smoothie pour se mettre un coup de fouet !

16h00, Flash mob sous le soleil

La zone chill du festival présente l'énorme avantage de proposer des tables à l’ombre et des poufs géants pour se poser et fondre en paix. Quelques minutes plus tard, le collectif SODA CREW composé d’une dizaine de personnes s’installe devant la scène Radar et démarre un show de danse hip-hop impressionnant avec de nombreuses acrobaties au rendez-vous. Des danseurs inviteront même des spectateurs à venir les rejoindre pour un flash mob totalement improvisé, à la sauce High School Musical.

17h20, le continent africain mis à l’honneur

L’heure de la reprise des concerts a sonné. C’est James BKS, le fils du grand Manu Dibango, qui lance la soirée. Le producteur franco-camerounais est venu présenter son premier album « Wolves of Africa » accompagné de musiciens, d’un rappeur et d’une rappeuse. Leur prestation est bourrée d’énergie et ils réussissent à la transmettre au public qui danse malgré la chaleur. Les équipes de la sécurité ont des tuyaux d’arrosage qu’ils allument de temps en temps en l’air pour rafraîchir la foule sous le soleil, et distribuent des bouteilles d’eau gratuitement. C’est au tour de Sampa The Great de prendre le micro. Originaire de Zambie, la rappeuse aux flows détonants et à la voix unique met une ambiance de folie dans le stade qui commence à bien se remplir. A l'espace restauration, rien n'a changé. On découvre des queues interminables, à la seule différence que cette fois-ci, de nombreux stands notent des plats en rupture de stock. Bon ben va pour le summer body...

19h30, premier pogo

Le rappeur Central Cee, très attendu, envoie le feu directement. Le représentant de la Drill UK impressionne par son aisance et ses flows rapides. C’est pendant son live que naitront les premiers pogos du festival. Le stade est quasiment plein et la foule est excitée comme jamais de retrouver Laylow par la suite, qui va interagir avec la foule à de nombreuses reprises. On sent l’émotion de l’artiste de jouer devant un si grand public. En plus de jouer des morceaux émouvants avec des messages importants, il met le feu avec de gros bangers avant de donner le relais à SCH qui va enchaîner les tubes et ses morceaux classiques. Le live est efficace, nous aurons même droit à son titre Fade Up en collaboration avec Hamza dont la sortie est prévue la semaine suivante. Pour finir, le S interprétera le fameux bande organisée qui va emmener le stade dans une ambiance encore plus festive que ce qu’elle n’était déjà. Incroyable, mais vrai. 

22h15, coup de vieux

Alors que les Black Eyed Peas interprètent tous leurs plus grands tubes, on prend un énorme coup de vieux, car certains titres (que l’on connaît encore par cœur, bien entendu) ont déjà plus de 19 ans ("Where is the Love is sorti en 2003 les gars...). Le public se régale avec ce groupe qui malgré son expérience n'a rien perdu de son énergie. Orelsan nous présentera son dernier spectacle. C’est sa première date en festival de l’année et son show à la scénographie travaillée est impressionnant. Il invitera deux personnes du public à monter sur scène pour faire une partie de « Civilisation Fighters », un jeu de combat inspiré de Street Fighter où les combattants sont Orelsan et ses musiciens. Le moment est rigolo et surtout inédit. Une belle note pour clôturer deux jours de chaleur et de bangers. 

Le bilan 

Côté concerts

C’est qui le patron ?

Stromae, le génie aura mis tout le monde d’accord.

Le moment karaoké 

Black Eyed Peas, qui nous auront fait replonger en enfance

La déception

 PNL, ça commence à être une habitude…

Les découvertes

 James BKS/Sampa The Great, à ne louper sous aucun prétexte

Côté festival

On a aimé :

- Les efforts faits pour rafraîchir le public pendant cet épisode de fortes chaleurs.
- L’impressionnant nombre de bar sans file d'attente
- L’infrastructure du stade qui a permis d’avoir un grand nombre de toilettes. Là non plus, pas d'attente

On a moins aimé :

- L’organisation des stands pour se restaurer, chaotique.
- L’absence d’identité forte du festival. On a parfois l’impression d’assister simplement à l’enchaînement de concerts.
- Les différentes catégories de festivaliers : la fosse était séparée en deux espaces (normal et or), et l’accès à certains stands de restauration réservé aux spectateurs détenteurs de billets catégorie or. Pour nous ce n'est pas « l’esprit festival. »
- Le prix des billets, surtout pour les détenteurs de billet gradins, placés loin de la scène et qui n’ont pas accès à la fosse ni à certains espaces de restauration...

Infos pratiques

Prix des boissons : 5€ pour 40cl de bière, 3€ les softs, 2€ l'eau + 1€ de consigne
Prix de la nourriture :  Entre 10€ et 15€ selon les plats... Si vous arrivez à bout de la queue.
Prix du festival : 69€ pour pass pelouse 1j, 89€ pour un pass pelouse, or 1j, entre 35€ et 99€ pour un pass gradins 1J selon les catégories.
Pour les transports : Accessible en métro et en bus. 

Conclusion :

Pour une première édition, on est globalement plutôt satisfait malgré certains points d’amélioration, comme la restauration ou encore la séparation des spectateurs en catégories. Cependant, on ne peut pas ne pas évoquer les nuisances sonores provoquées par le festival dans Lyon et Villeurbanne. Plusieurs témoignages montrent que le festival a été entendu à plusieurs kilomètres et empêché de nombreux habitants de dormir. On reste malgré tout sur un bilan positif et on hâte de venir l’année prochaine pour observer l’évolution du festival !

Récit et photos : Arthur Fargeot