On était à
Garorock, soleil lourd pour chaleur musicale

Pour cette 22ème édition de Garorock, le festival a mit le paquet. Une programmation très complète entre stars mondiales et talents du moment pour 4 jours finalement passés à 3, à Marmande, suite à l’annulation pour risques d’orages du dernier jour. Cela n’aura pas entaché notre expérience haute en température, entre soleil de plomb, bonne ambiance et organisation au top.

Jour 1, Jeudi 28 juin. 14h38, arrivée ensoleillée

Nous arrivons dans notre petite Twingo à Marmande, avec pour première mission se garer : la tâche est loin d’être facile car tous les parkings sont pris d’assaut. Notre Graal se trouve à 1 ou 2km de notre destination, un peu de marche c’est pas grand-chose vu la programmation. Pour 4 jours, on avait prévu gros, 5 sacs chacun ! Pense bête pour l’an prochain... prendre moins de sacs. On avait pensé à tout pour ne plus avoir à sortir du festival … sans penser qu’il fallait d’abord tout amener au festival. Après un périple pédestre sous un soleil épuisant, et une longue queue pour la fouille, ce n’est que 2h plus tard que nous entrons enfin avec toutes nos affaires sur le camping. Heureusement, des amis nous avaient réservé une place.

18h20, GaroBelge

On commence les concerts avec Angèle sur la scène Garonne. La nouvelle petite belge fait bien son boulot, une vocalise irréprochable, des textes qu’on a plaisir à chanter, on a même eu le droit à un son spécial festival. Pendant que Django Django entonnent sur la scène de la Plaine, on va se chercher une petite bière en attendant Damso au Repère, nouvelle petite scène à côté d’un bar, où on découvre le DJ Diplomatico. Espace sympa pour savourer notre pinte à 7€ + gobelet consigné à 1€. Showman naturel, Damso (photo) met l’ambiance grâce à son rap sur fond de trap et se permet même de demander le score de la Belgique au mondial aux festivaliers puisque le match se déroulait durant son concert. Petit bémol, les effets choisis sur les écrans géants, des étoiles qui avancent, des arbres, nous font un peu trop penser à des écrans de veille d’ordi. On ne dira pas non plus merci à ceux qui durant tout le concert lançaient chaussures, gobelets, papiers toilettes et autres bouteilles plastiques... Bon esprit les gars.

21h50, on dénonce en chanson

Premier soir et déjà une des têtes d’affiches. Nombreux sont venus voir Indochine (photo), aussi bien des familles que des jeunes mais on n'est pas pour autant entassé et on a largement la place pour circuler et danser. Nicolas Sirkis entame le show, pour un concert convivial et populaire, il prend le temps de descendre dans la fosse signer des autographes. Le concert est engagé : en plein live une vidéo du Président des Etats-Unis qui annonce son retrait de la convention de Paris pour la protection de l’environnement est projetée et aussitôt le groupe brandit des doigts d’honneur suivi rapidement par tous les festivaliers. Exténués par le trop plein d'émotions, on capitule pour la soirée et on rentre sur le camping, un peu déçus de rater The Blaze qui passent juste après.

Jour 2, Vendredi 29 Juin. 8h30, mission ombre

Réveillés par le soleil, il est l'heure du petit déjeuner sur le camping : à 1,20€ la viennoiserie et 2€ le café ou le thé, on est agréablement surpris dès le bon matin. Mais la chaleur et le soleil finiront par nous taper le crâne et alors que toutes les places sous les arbres sont déjà prises, on est contraits d'improviser un abri à l'ombre avec 2 cartons et des pieds de tente. Pendant ce temps-là, aux douches, très peu d’attente et l’eau est froide à la perfection. Il fait tellement chaud que certains festivaliers se douchent tout habillés et trempent les serviettes pour se rafraichir le visage. Sous 37°C, toutes les techniques sont bonnes pour faire descendre la température du corps. A côté des douches les éviers posés sur l’herbe, débordent et le terrain est couvert de boue... pas super agréable de patauger là-dedans quand on sort pimpant de la douche.

19h02, les pogos de Lolo

Faute à la fouille entre le camping et le festival, qui a créée un énorme rassemblement à l’entrée du site, pénible à supporter avec cette chaleur, on arrive sur le festival qu'au milieu du show de Lorenzo. Devant la scène, on est très vite entrainé par tous les pogos organisés par l’Empereur du Sale, une ambiance au top. Rilès étant moins de notre goût, on va recharger nos batteries au stand Global Charger découvert lors d'un précédent festival sur lequel on a pu acheter des batteries externes pour 25€ avec l’assurance de pouvoir les échanger gratuitement contre des batteries pleines sur d'autres festivals. Polo and Pan (photo) ou « pif et pam » comme on les appelle amoureusement entrent sur la scène Garonne avec leur décor coloré, leur volonté d'interagir avec le public, des drops lourds qui font danser… Tout est au complet pour passer un super moment. 

22h10, folie et ennui

Marilyn Manson (photo) sur la scène de la Plaine change 6 ou 7 fois de tenue pendant son show, fait des doigts d’honneur à tout va, se roule par terre et mime un acte sexuel avec son guitariste et jette systèmatiquement son micro par terre sur scène produisant un son strident sur tout le site festival dont on se serait bien passé. Arrivé le tour d’Orelsan, on constate que le public s'est incroyablement épaissi : adieu règles de vie en société et espace vital, là, c’est chacun pour soi et tout le monde veut être devant… On décide de reculer mais on finit tellement loin qu’on entend Black Cofee sur la Scene Garoclub , ce qui nous empêche de profiter pleinement de la fin du concert. L’artiste qu’on était venu voir... On est dépité. 

Jour 3. Samedi 30 juin. 09h40, la belle vie du camping

Après une bonne douche rafraîchissante, on en faisant un tour sur le camping, on tombe sur le stand Ricard qui organise pétanque, tournoi de baby-foot, lancer d’avions en papier le tout à l’ombre d’un chapiteau et avec la possibilité de profiter de transats géants, de deux tapis de glisse géants et d'un soundsystem avec des DJ qui défilent toute la journée. La détente prime, il faut être en forme pour la suite du programme…

17h46, les mystères planent sur Garo

On voulait voir Purple Disco Machine à 17h, mais ces derniers ont dû annuler leur venue. Pour nous consoler, on prend une canette de Redbull histoire d’être en forme pour DJ Snake, programmé plus tard dans la soirée. Surprise, le serveur nous donne un bracelet «ghost line-up» nous expliquant que c’est secret et que c’est pour demain à 15h… Mystère, on adore l’idée. Mura Masa entre sur la scène Garonne. Nous, à part la playlist de FIFA, on ne connassait pas… Le DJ est excellent, il lâche de vrais drops mais par on est plutôt déçus par la chanteuse qui l'accompagne qui certes sait rapper mais chante en décalé avec la musique pendant tout le concert cassant tous les drops… Frustrant.

00h04, le serpent calme le S-Crew

Nekfeu monte sur scène, on aurait voulu le voir de plus près mais on vit la même même histoire que pendant le concert d'Orelsan. Quand le rappeur lance un pogo les protagonistes se précipitent vers le devant de scène pour chopper une meilleure place, plutôt que de se rentrer dedans comme le veut la coutume, quand il fait un bain de foule, au lieu de le faire slamer comme il se doit, ses fans le tirent à terre en quelques seconde. La distance et les groupies gâchent le concert malgré le fait que l’artiste soit irréprochable, dommage. Heureusement, Dj Snake (photo) arrive avec un public plus mature. Le serpent met le feu littéralement avec lance-flammes et feux d’artifice. A part une petite coupure de lumière, le tout s'enchaîne jusqu'à un énorme wall of death et une belle Marseillaise. On fini la soirée avec Nina Kraviz a la scène Garoclub qui cette année s'est transformée en une grande scène prenant la place de celle du Treck de l’an dernier.

Jour 4. Dimanche 1er Juillet. 09h46, triste nouvelle

Comme à notre petite habitude, on déjeune de petites viennoiseries. Pour anticiper notre départ plus tard dans la journée on commence à charger la voiture et on s’arrête acheter des bouteilles d’eau pour notre camp. Et là, c'est le drame : le commerçant nous apprend que le dernier jour a tout simplement été annulé ! Un message à été envoyé sur l’appli Garorock : orage, grêles et vents violents, un arrêté préfectoral a été pris. En rentrant sur le camping, on croise une marée de campeurs qui sortent tous en même temps. Malgré le nombre de festivaliers, l’organisation est impeccable : des navettes sont mises à disposition, des trains supplémentaires sont programmés et le Parc des Expositions est ouvert pour la nuit pour loger les festivaliers qui ne pourraient pas partir avant le lundi. Le tout, avec l’encadrement des forces de l’ordre et de tous les bénévoles qui guident les festivaliers. Les navettes sont même encadrées par des motards de la Police pour leur donner la priorité sur la route et évacuer le site au plus vite. Des bouteilles d’eau sont distribuées par les policiers ainsi que par les bénévoles, tout est bien orchestré. Le site est évacué en quelques heures seulement malgré la déception générale. Au revoir Feder, désolé Tryo, à bientôt Thérapie Taxi et Synapson

Le Bilan

Coté concerts

Proche de son public
Indochine toujours au plus près de leurs fans

La découverte
Polo and Pan, véritable coup de foudre sur leur univers

Les maîtres de l’ambiance
DJ Snake et Lorenzo, mettre l’ambiance en deux-deux, ils savent faire.

La déception
Mura Musa, que l’on préfère seul derrière ses platines

Coté Festival

On a aimé :
- La programmation, que du lourd
- Le cadre et le parc boisé de Marmande
- Le peu d’attente devant les douches
- Les différents stands que ce soit au camping ou sur le site
- Le dispositif mis en place pour lutter contre la chaleur (jets d’eau à droite à gauche et autres tunnels de brume)
- Le service de livraison de courses du Leclerc, super idée
- L’organisation pour l’annulation, top les gars super efficace

On a moins aimé :
- L’odeur des toilettes du camping, détestable
- Les groupies qui ne respectent personne pour avoir leurs places devant
- Le manque de points d’eau dans le camping, pour certains les robinets étaient bien loin de leur emplacement, les obligeant à marcher sous un soleil pesant pour pouvoir se désaltérer.

Infos pratiques

Prix de la bière
Pinte 7€, Red Bull et eau 2€

Prix de la nourriture
Burger frites : 9,50€, couscous : 7€, viennoiseries : 1,20€

Prix des billets
Le pass : 50€ 1 jours, 95€ 2 jours, 130€ 3 jours, 190€ 4 jours

Transport
En train 8€ pour un Bordeaux-Marmande en moins d’une heure. La gare est desservie par des navettes.

Conclusion 

Une fois encore, Garorock a tenu ses promesses. La qualité de la programmation, l’organisation sans faille et le site bucolique en font un festival apprécié de tous. Les festivaliers nombreux cette année, ont su profiter des concerts et des espaces qui leur étaient dédiés pour repartir la tête pleine de bons souvenirs.

Récit et photos de Thomas Véro