On était à
Garorock, l’épanouissement de la vingtaine

Dans la plaine de la Filhole se tenait ce weekend le festival Garorock, pour la vingtième année consécutive. Avec une programmation alléchante, un jour supplémentaire, une météo clémente pour un camping serein, les quatre scènes du site ont vibré pendant 4 jours. Récit de notre virée à Marmande.

Jour 1. 19h21, c’est l’échauffement

Arrivés en voiture dans la ville de Marmande, nous trouvons assez rapidement un parking. Nous attendons ensuite la navette qui rapproche les festivaliers de l’entrée de la plaine, nous évitant ainsi une marche de vingt minutes sous un poids conséquent de sacs. L’essentiel de la foule étant arrivé beaucoup plus tôt dans l’après midi, il n’y a aucune attente pour recevoir les bracelets, ni pour entrer dans le camping après une fouille réglementaire des bagages. La route a été longue pour venir, on déplie les tentes et on se fait quelques sandwichs pour attaquer sereinement cette première soirée de concerts.

22h33, des étoiles dans les yeux

Nous arrivons un peu avant le début de Muse (photo), qu’il n’est nul besoin de présenter. Matthew Bellamy nous sert une sélection d’un peu tous les albums du groupe, ce qui ravira évidemment tout le monde. Le show est puissant, il nous transporte. Les fans et même les moins fans sont conquis. Le pari est largement gagné pour cette première soirée, même si plusieurs se plaindront du fait que Muse ait été annoncé tardivement, bien après le début des ventes des pass trois jours.

01h48, after boomboombus

C’est donc de bonne humeur que nous revenons sur le camping. On n’a pas du tout envie d’aller se coucher : on se promène donc dans le camping pour tâter le terrain. On tombe alors sur le Redbull boombus (photo) et ses DJ set, qui nous permet de continuer à sautiller et se dandiner jusqu’à 2h30 environ. L’ambiance dans le camping est très festive et bon enfant. On observe que le public du festival est très majoritairement jeune. On fête son bac !

Jour 2. 11h55, tous à poils

Après une nuit festive, on se réveille presque comme des fleurs, et nous nous dirigeons vers les douches collectives, situées à côté de l’entrée du camping. Une douche à même le bitume qui fait du bien, l’eau est tiède mais il fait suffisamment chaud en ce vendredi pour se dénuder. Après le rafraîchissement vient l’heure de manger : il y a sur le camping quelques stands de restauration. On y trouve de bons produits locaux, comme par exemple un burger au canard sur son lit de frites ou encore une omelette assaisonnée, entre autres produits de qualité. Cette qualité a cependant un coût, compter 10€ pour le repas. Pour les budgets restreints, il est tout de même possible de s’aventurer dans Marmande pour aller chercher nourriture et boissons.

18h31, du groove en bloc

Après un après midi repos et jeux de cartes, on se prépare pour une nouvelle soirée riche en événements. L’entrée du festival est fluide, on se dirige directement vers Naive New Beaters (photo) et leur rock groovy et dansant. David Boring et sa team ont trois albums à leur actif, connaissent la scène et savent nous mettre à l’aise en parlant au public entre les chansons.  Nous partons ensuite pour une petite balade vers un des stands de boissons, nombreux et bien répartis sur tout le festival. La pinte de kro est à 5€, un prix honnête mais il faut aussi compter la traditionnelle consigne du gobelet à 1€. En promenant notre regard autour de nous, on se rend compte que l’enceinte du festival est bien plus grande que celle de l’an passé. Garorock grandit encore.

22h23, onduler en douceur

C’est avec grand intérêt que nous prêtons une oreille à Jain, que nous ne connaissions pas du tout. L’ambiance monte et les gens s’enjaillent. La chanteuse a beau être seule sur scène, elle sait intuitivement y faire. On en oublierait presque de se diriger vers la scène Trec pour aller voir Glass Animals (photo). Ce groupe, encore peu connu en France, nous offre une pop onctueuse et suave. Chacune de leur chanson est un câlin, la voix est parfaitement posée pour un concert tout en amour. Ces petits gars là iront loin, c’est évident. On aimerait aussi voir la petite scène du festival, le Garoclub, cerclé par une palissade, mais il semblerait que pas mal de gens aient eu la même idée. Ca se pousse, c’est oppressant, on abandonne.

00h07, bon appétit

Nous accédons ensuite à l’espace réservé aux foodtrucks. Il y a une immense zone dédiée à la restauration, et il est tout à fait envisageable de faire un tour du monde gustatif en voyant la variété des propositions : entre les pizzas, la paella, les burgers, le thaï, les nachos ou encore la cuisine locale, non seulement l’attente est raisonnable mais en plus il y en a pour tous les goûts et les budgets. C’est le ventre plein que nous allons voir The Kills (photo) un duo de rock glam et lascif qui a déjà largement fait ses preuves. On savoure les riffs et les voix. On bascule ensuite vers Casseur Flowters, qui enchaînent leurs titres avec une patate et une gouaille remarquable! Sans être super fan, on apprécie et on applaudit.

Jour 3. 15h52, apprentis rockeurs

Sur l’espace du camping, il y a foule de choses à faire et à voir, mais pour certaines des activités il faut s’inscrire avant l’ouverture du festival. Il y a le traditionnel tournoi de foot sur le stade, les DJ set ou encore la fanfare qui déambule tous les après midi pour danser sans jamais s’arrêter. On peut voir aussi une petite scène pour les rockeurs en herbe! Les musiciens s’inscrivent au préalable et peuvent ainsi taper un boeuf en bonne compagnie et avec un petit public de curieux. Il y a le village de tipis, une initiative qui nous vient du Portugal. Il s’agit d’un espace clos au sein même du camping qui fonctionne un peu comme un hôtel, avec réservation et paiement pour bénéficier d’un espace plus calme, propre et avec plus de confort.

19h42, la fête foraine

Passés par les portes avec une entrée encore une fois assez fluide, on se décide pour aller voir Odezenne, que nous ne connaissons que de nom. Cependant ce dernier ne parviendra pas à nous captiver. On s’éloigne un peu des scènes. En face de celles-ci, on peut aller faire de l’auto tamponneuse ou encore visiter une maison hantée. Cette idée incongrue plait beaucoup, les festivaliers sont hilares et semblent être aux anges. En poursuivant cette promenade, on aperçoit un stand qui propose des recharges de portable pour la durée d’une heure, c’est déjà ça.

23h34, ratatouille attaque!

Les deux New-Yorkais de Ratatat (photo) arrivent en scène devant un public bien présent et déjà conquis. Un concert électro éclectique et totalement instrumental, accompagné de visuels tout à fait foufou, tout en efficacité. La foule se rassemble et se masse encore plus pour voir Flume. Le jeune DJ trouve ici un public ciblé adolescent très en forme. Le concert est de qualité mais, pour nous, trop d’électro tue l’électro. On regrette un peu que ce style de musique, aussi riche soit-il, soit devenu le thème principal du festival.

02h42, les clubbeurs acharnés

Les gros DJ se suivent les uns les autres sur les trois grosses scènes (scène Garonne, scène de la Plaine et scène Trec). Il y a toujours autant de monde pour le garoclub (photo), la plus petite des quatre scènes. On y va avec curiosité mais cet espace est clos, toujours blindé. Il est vraiment difficile d’y évoluer, et impossible de se rapprocher de la scène. On a raté le remarquable Petit Biscuit la veille à cause du même souci. Les agents de sécurité créeront d’ailleurs une deuxième porte en poussant des barrières car la première, pas assez large, représentait un danger certain. Ce soir tout comme la veille, les concerts se terminent vers 04h30 pour les plus motivés.

Jour 4. 17h28, et que ça swing!

Dimanche, dernier jour de festival et encore énormément de monde. ça bloque un peu à l’entrée du site, la fatigue se fait sentir de toute part. On arrive pendant le concert de Caravan Palace qui sait toujours réveiller leur public et le remotiver grâce à une chanteuse toute en énergie vive et en sourire. On va ensuite découvrir du bon rap à la française avec Carribean Dandee (photo), Joey starr est en pleine forme pour notre plus grand plaisir.

22h22, rock Dandy

Derrière les rappeurs Method Man & Redman, le groupe de rock au féminin, Savages nous offre un élégant concert poprock british, dans l’esthétique de la fin des années 90 voire début 2000. Peu de festivaliers devant ce concert, ceux-ci sont partis manger ou alors devant d’autres scènes et c’est regrettable. Dans la continuité du style, c’est les suédois de The Hives (photo), avec costards et cheveux gominés qui regroupent le public dispersé avec une énergie mesurée et controlée.

00h13, to the end

Les derniers concerts se jouent enfin après quatre jours intenses. Le choix est cornélien, il faut choisir entre Mass Hysteria (photo) et Disclosure. On opte pour le rock, on est loin d’en avoir eu assez. Entre circle pits et wall of death, sueur et poussière, ça revigore, ça fait du bien! C’est la dernière nuit au camping, on a donc bien évidemment droit à de la percussion sur les containers poubelle jusqu’à 7h du matin. A Garorock on n’est pas là pour dormir, ou alors il faut prévoir de très bons bouchons d’oreilles.

Le bilan

Côté scène

Les pros
Muse, pour un show qui vaut le détour

Les bêtes de scènes
The Hives et Casseurs Flowteurs, deux styles pour deux groupes qui s'éclatent en live

Les ambianceurs
Naïve New beaters, pour des beats qui sentent le sable chaud

 

La découverte
Jain, seul sur scène elle promet beaucoup

Côté festival

On a aimé :
L’organisation ciselée des concerts, pas un retard !
Les voisins du camping ! L’ambiance était vraiment à la cool, ça fait du bien.
La bonne humeur des bénévoles tout au long du festival

On a moins aimé :
L’absence d’un coin chill Out dans le camping
Des points d’eau potable un peu trop rares dans le camping
Aucun dépliant pour la programmation, pas pratique du tout pour s’organiser.

Conclusion

Pour ses 20 ans, Garorock va toujours plus loin : c’est 40 000 personnes de plus que l’année dernière grâce au jour supplémentaire. On aura profité cette année d’une programmation surtout orientée électro, genre musicale qui semble faire l'unanimité chez les post ados qui compose en grande partie les festivaliers de Marmande. L’accueil reste en tout cas chaleureux, et ce dans un cadre adapté pour un événement de cette envergure, ce qui fait de ce festival une valeur sûre.

Un récit de Solenne Guellier.