On était à
Garorock 2019, la légende marmandaise

Garo, la 23ème édition. Notre premier, c’était il y a déjà 7 ans. À l’époque, Garorock était déjà l’évènement de la région. Aujourd’hui il est passé du grand festival du Sud-Ouest à l'un des géants français. Encore une fois du lourd de prévu, côté météo comme programmation. Entre artistes mondialement connus et des températures valsant avec les 40°C, on se rappellera longtemps ce week-end du 27 juin. Pour cette année 2019, 160 000 festivaliers étaient présents sur la plaine de la Filhole. Nous étions parmi eux et nous vous racontons notre GaroExpérience.


Jour 1. Jeudi 27 juin. 17h47, règle numéro 1 : ne pas être en retard ou avoir de bons potes.

Une fois n’est pas coutume, nous arrivons en retard au festival. La galère des parkings marmandais à failli nous faire perdre la tête. Entre parkings privés qui vous redirigent gentiment vers la sortie à peine arrivés, les parkings du festival pleins à craquer, les moindres places/trottoirs de la ville occupées par des voitures et les parkings gratuits à 1 h de marche, la mission garer sa voiture est un vrai challenge à Garorock. Mais notre périple ne s’arrête pas là ! Après une longue marche au soleil nous voilà à l’entrée faisant la queue pour la fouille habituelle. On finira vite notre stock d’eau dans ces conditions caniculaires. Coté camping tout le monde est déjà installé, les places à l’ombre sont prises d’assaut. À Garo soit tu arrives tôt soit tu cuis au soleil tout le week-end. Heureusement pour nous, nous avons d’adorables connaissances. Arrivées à 9 h, ce matin, elles nous ont gardé une place à l’ombre idéalement située entre les toilettes, les douches, les activités du camping et l’espace concert. Merci à vous les filles !


19h45, la Garopilule

Après un passage fluide entre espace camping et concert, nous n’arrivons, par conséquent, qu’à 19h45 en face des scènes. Dégoûté d’avoir manqué nos petits potes de Salut C’est Cool (des habitués de Garo) on ne fait qu’à peine regarder Moha La Squale. Découvert l’an dernier au Freemusic, on ne trouve pas grand-chose de changé dans sa prestation, et par conséquent, on se dirige le cœur lourd vers l’espace restauration. On se met bien niveau Garobouffe, le choix est extrêmement diversifié, les prix sont abordables et surtout de très bonne qualité. Nos burgers, frites, sandwiches et surtout nos pâtes carbonara nous aurons régalés tout le week-end. Seul bémol, la queue : manger bien ça se mérite et vu le nombre de festivaliers il y a beaucoup d’attente devant les stands de nourriture. En revanche niveau boisson la pilule a du mal à passer : 4 € le soft, 2,50 € la bouteille d’eau, 9 € la pinte de skoll et 8 € le Jägerbomb ? En période de canicule des tarifs de boîte de nuit en festival ça fait mal, très mal.


21h02, Garoclub Deezer élu meilleure scène

Rassasié, on part redécouvrir la scène Garoclub Deezer, la troisième scène du festival. Peu de monde à notre arrivée ce qui nous permet de nous placer en première ligne pour Blood Red Shoes. Pourtant inconnu au bataillon ce petit groupe de rock nous met une vraie claque. Bonne ambiance, pogos, voix enchanteresse gros rythme... Spéciale mention au batteur qui envoie sévère. Plus qu’une belle découverte un véritable coup de cœur pour ce couple britannique sulfureux.

Ce soir, en fans d’électro, on attend surtout le trio final Boris Brejcha / Charlotte de Witte et Marshmello. On profite donc de notre bonne place à la scène Garoclub pour attendre le DJ allemand. Boris se fera attendre près de 10 minutes, mais cela valait le coup. Un concert incroyable, des basses qui vous transcendent un univers atypique. Le DJ masqué prolongera même le plaisir avec 30 minutes de mix supplémentaires, désolé Charlotte qui devra patienter en loge. Dû a ce décalage on ne profite que très peu de la DJette belge, et on part assez tôt malgré les énormes drops de madame pour ne rien manquer de Marshmello.


00h15, le chamallow a pris feu

Marshmello on connaît pour tous ces hits, amateurs d’électro assez costaud, on le trouve un peu trop « gentil » pour nous, mais par curiosité et parce qu’il ne passe pas souvent, on décide d’aller le voir. Ce petit chamallow américain n’avait finalement rien de mou ce jeudi 27 juin. Il nous a complétement retourné, partis avec nos préjugés « gneugneu c’est commercial » on se prend une énorme claque tellement le DJ envoie du lourd. Évidemment on reconnaît tous ces titres mais ils sont remixés de façon très nerveuse. Nous voilà à pogoter et danser comme des petits fous devant un concert qu’on allait voir sans grande conviction. L’expérience est totale, les jeux de lumière sont incroyables, la scène explose littéralement, confettis, lasers, tout y est. 


Jour 2. Vendredi 28 Juin. 8h04, camping paradis

Nous voulions faire une grasse matinée ce matin. Sous notre tente sous les arbres, nous nous pensions protégés. Et là, c’est le drame. Le plus gros astre de notre système solaire a réussi à se faufiler entre les feuillages transformant notre tente en véritable four. Prochain achat : une Fresh and Black, marre de se faire réveiller comme ça alors que nos amis équipés dorment bien tranquillement. Après ce réveil difficile, on décide d’équiper le campement en conséquence, une bâche en guise de parasol les matelas sortis à l’ombre nous voilà installé pour une bonne sieste cette après-midi.

En attendant petit tour du coté camping, ventriglisse géant à 1€ la descente, énorme stand Ricard avec bar intérieur terrain de pétanque transats et vaporisation d’eau sur les festivaliers. Parfait pour une partie de boules avec les copains en dégustant un petit jaune. Sinon pour les autres sportifs, un terrain de foot est sur place un tournoi est même organisé. A noter la présences d’orchestres un peu partout et un atelier chute libre ou on saute d’une grue dans un coussin gonflable.


20h07, Planète Rap

Après une sieste bien méritée, un apéro au campement et la dégustation de quelques sandwiches triangles sortis de notre glacière, on se dirige vers les concerts. Ben Harper is on the stage. Armé de sa guitare, il met un bon mood sur le festival. Mais aujourd’hui, on est surtout là pour les rappeurs Vald et Columbine, même si encore une fois nous avons un excellent trio électro de fin Paul K / Kompromat / Vini Vici. Pas de découverte donc ce soir, le déroulement des concerts est déjà bien planifié dans nos têtes. Seul hic, notre dream team de fin de soirée passe en simultané sur les scènes Garoclub Deezer et la scène de la plaine. Il faudra faire des allers-retours.

Le duo de Columbine monte sur la scène Garonne. Les mecs se donnent à fond, on voit qu’ils passent un bon moment et par conséquent nous aussi. Les paroles sont connues, les titres reconnus, même un peu loin du concert, on profite bien du show. Les drapeaux bretons flottent dans le ciel et un wall of death se met en place. On enchaine avec Vald, le rappeur d’Aulnay-Sous-Bois, qui nous fait turn-up depuis déjà bientôt 10 ans. Le mec commence à avoir de la bouteille et ça se voit sur scène. Face au metteur d’ambiance naturel, les pogos ne se feront pas attendre. A noter la présence de Vladimir Cauchemar qui montera sur scène pour son feat sur « Elevation ». En concert le lendemain, on se doutait bien qu’il viendrait tâter les platines, connaissant la réputation du personnage.


1h17, trio électro

Sur la scène Garoclub Deezer, Kompromat se placent derrière les platines. Pour les non-initiés, Kompromat c’est la rencontre entre Vitalic et Rebeka Warrior. Mais si, Vitalic voyons... Le DJ de Dijon qui joue cette année sous le nom de Dima à Garo. Oui bon, c’est un peu compliqué, en tout cas pour l’avoir vu et écouté plusieurs fois, on connait sa qualité. On n’est pas déçu de la collab, un univers rétro une belle alchimie entre les deux artistes. Décidément, Vitalic persiste et signe dans nos cœurs.

Oui, mais voilà, Paul Kalkbrenner n'a pas que ça à faire de nous attendre de l’autre côté du festival. On quitte la larme à l’œil notre DJ national pour retrouver l’allemand, lui aussi au crâne luisant. On en attend beaucoup de Paul K, ce n’est pas n’importe qui dans la sphère électronique. Depuis 1999 il rassemble les foules et cette année encore le public est présent. Pour autant, on est quelque peu déçu de la prestation bien que le son soit de qualité et les rythmes planants... peut-être un peu trop, tellement, qu’on peut s’allonger sur le sol au fond et flirter avec Morphée quelques instants. Pas bon signe pour un concert électronique, notre fatigue de la journée et le rythme répétitif lent du DJ auront eu raison de nous quelques instants.

Requinqués par cette sieste éclair, direction le concert de Vini Vici. Le duo israélien remplit la scène Garoclub comme jamais auparavant. L’espace est plein à craquer impossible de circuler, pour autant l’ambiance est folle l’expérience vaut le coup. Voyez plus grand, Deezer, coté scène la prochaine fois.


Jour 3. Samedi 29 Juin. 9h03, soleil lourd et sommeil léger

Notre tente mal rangée, impossible de retrouver nos saintes boules quiès. Résultat, avec les enceintes des voisins à quelques mètres et ces derniers peu discrets à cause de leur taux d’alcoolémie, impossible de dormir. On est pour la fête aussi, et même rarement les premiers couchés, mais à 6h30 du matin, et avec quatre jours de canicule, on aurait préféré profiter de la fraîcheur de la nuit pour se reposer. En attendant la sieste de l'après-midi, on se dirige vers l’espace restauration du camping pour un petit déj' à base de café et croissant, rendant notre réveil un peu plus agréable. La mission maintenant est de refaire nos stocks d’H2O. Des points d’eau sont présents partout sur le festival, par ce temps, s’hydrater est notre priorité. Mais voilà, arrivés aux points d’eau, ils ne fonctionnent pas ! Obligés d’aller à ceux de l’entrée après une marche en plein cagnard. 140, c’est le nombre de malaises liés à la chaleur en ce troisième jour. Garo avait fait de la prévention oui, mais on estime qu’un aussi gros festival aurait pu faire bien mieux. L’an dernier lors de l’évacuation les bénévoles passaient en distribuant des bouteilles, pourquoi cette année ce ne fut pas le cas ?


21h18, Full Full Full

On se retrouve côté concert pour Thérapie Taxi. On aime beaucoup ces artistes, mais ce qu’on retiendra de ce passage, c’est surtout un évènement hors du commun. En effet, alors que le chanteur fait monter sur scène une jeune fille du public qui à son tour y invite son amie. Sur scène, la jeune spectatrice pose un genou à terre devant sa compagne et la foule part en délire, hurlant de joie et criant « oui ! ». Le groupe reste un instant en retrait laissant ce jeune couple star du moment profiter de l’instant. Un moment magique suivis d’un long baiser sous les applaudissements du public.

On ira faire un tour voire le phénomène Vladimir Cauchemar avant de passer à une tout autre ambiance avec Sum 41.  Moins dans la douceur, le groupe de punk-rock mythique envoie du pâté ce soir. Le monde amassé est impressionnant. Habituellement rempli, l’espace concert est désormais plein à craquer pour la première fois du week-end. On a du mal à circuler mêmeà l'arrière des scènes. Du monde partout pour un concert déjanté. Feder sort ses platines du côté de l’autre scène. Hier soir, pour Vini Vici on pensait avoir vu l’espace Garoclub Deezer rempli… ce n’était rien face au public rassemblé ce soir. Pour le coup impossible de circuler dans l’espace délimité par des containers, pire que des férias !


0h00, le serpent s’étouffe avec un chamallow

Pendant Lomepal, on retrouve encore une fois notre petit Vladimir Cauchemar qui s’incruste comme à son habitude dans les concerts des copains. On trouve ça marrant une sorte de comique de répétition qui nous fait à chaque fois sourire. Par contre ce qui nous fait moins sourire, et même peur, c’est quand le rappeur décide de faire des pauses de près de une minute sans rien sur scène sans son donnant l’impression que le concert est fini avant de revenir sur scène faire un titre. Ca casse le rythme, bien qu'on puisse comprendre qu'avec cette chaleur, des pauses s’imposent.

DJ Snake est sur place, niché en hauteur sur la scène, et s'attèle à bien y mettre le feu. L’an dernier, c’était l’évènement du Garo. Cette année le serpent s’est fait défier à domicile par un chamallow. On attend une réponse à la hauteur. Seulement voilà, le show nous met moins une claque cette fois-ci. Le DJ fait durer, en feintant de partir, avec une Marseillaise. Au moment de son fameux wall of the death, la foule se sépare en deux avant de se rentrer dedans. Trop tard pour nous, l’ambiance était retombée même si par réflexe on se précipite volontiers dans la cohue générale. On finira notre soirée avec notre Dima aka Vitalic, nous mettant dans un meilleur mood avant de rentrer sous notre tente-four. 


Jour 4. Dimanche 30 juin. 12h30, les sanitaires de la peur

Enfin, la grasse matinée tant attendue. Grâce à nos fameuses boules quies, d’un t-shirt en cache œil et la présence d’un nuage protecteur au-dessus de notre tente toute la matinée ce sommeil fut réparateur. On profite donc de ce bon début de journée pour aller faire nos affaires sanitaires. Enfer et damnation, les toilettes de Garorock sont des toilettes chimiques. Au programme, une montagne de défécations baignant dans un liquide répugnant qui vous regardent droit dans les yeux à peine passé la porte, le tout agrémenté d’une odeur pestilentielle caractéristique de ce style de toilettes. Tant pis, on oubliera tout ça sous la douche. Surprise cette année, elles sont collectives, alors pourquoi pas, c’est convivial et on y rigole bien, mais quand le sol autour de ta douche se transforme en un véritable bain de boue, tu te demandes pourquoi tu es là finalement. À peine sorti de la douche, tout frais, "plouf" les pieds dans la gadoue.


15h18, agréable surprise

Jeudi, quand on s’est pris notre RedBull de bienvenue à 4 €, nous avions reçu un bracelet "Ghost Line-up". Comme l’an dernier, un concert secret à 1h le dernier jour pour tous ceux qui ont pris une canette. L’évènement avait été annulé l'an passé, mais cette fois-ci, il aura bien lieu avec Gringe ! Le membre des Casseurs Flowters tourne un clip sur le festival en compagnie de DJ Pone. Le rappeur met le feu a la scène. Une ambiance de folie se dégage malgré un concert sous un soleil de plomb. Tout en interaction avec son public Gringe le fera danser, pogoter, taper des mains, fort, très fort. Le poitevin nous fera passer des cris aux larmes avec son titre scanner puis des larmes aux pogos avec on danse pas. Une caméra articulée est présente sur scène pour le clip et elle diffuse en direct ses images sur les écrans géants, les mouvements sont fluides, le public bouillant, hâte de voir le résultat.

22h20, La classe à l’américaine.

On se retrouve devant la scène principale pour Aya Nakamura. Même si on n'est pas du tout fan, on admet que ça envoie. La chanteuse transmet la dose d’amour à son public qui lui le rend bien. On ne rate pas non plus Roméo Elvis. Le mec se donne à 800% il saute tellement dans tous les sens qu’il retirera son t-shirt trempé avant de finir son concert assis, exténué. C’est ce qui s’appelle donner de sa personne.

Ce soir encore, la programmation est contre nous puisque qu’elle fait passer en simultané 3 artistes que l’on apprécie : Synapson, Interpol et Malaa. Il a donc fallu faire un choix. Malgré un problème technique Synapson réussissent à mettre l’ambiance, plutôt chill. L’atmosphère est reposante parfait avant la tornade que sera le membre de Pardon My French. Malaa, c’est du très très lourd. Ça part dans tous les sens on en prend plein les yeux.

Mais la tête d’affiche ce soir c’est Macklemore, annulé l’an dernier il vient prendre sa revanche sur le festival marmandais. Un véritable show à l’américaine, beaucoup d’humour et un battle de dance mémorable entre deux personnes du public. Macklemore déclarera son amour au public français avec un discoure de tolérance un peu cliché mais qui fonctionne. Pour un finish en toute beauté. 

Le bilan


Coté concerts

La découverte
Blood Red Shoes, on est encore sur les fesses, une complicité iconique dans le duo une ambiance de folie.

Ça casse la baraque
Boris Brejcha, Charlotte de Witte, DJ Snake, Marshmello, Kompromat, Vini Vici, Malaa, Feder adeptes de boum boum, on était super bien servi.

GaroROCK
Sum 41, Interpol, on a connu programmation plus rock n roll à Garo mais ceux-ci ont fait le job.

Ils aiment ce qu’ils font et ça se voit
Roméo Elvis, Columbine, Gringe, jamais des rappeurs ne nous auront autant donné l’impression de prendre du plaisir sur scène

Le Stan Lee des festivals
Vladimir Cauchemar, toujours là où ne l’attend pas a squatter les scènes des copains comme un bon caméo.


Côté festival

On a aimé :

- La prog, complétement folle. Une vraie Garorégalade.
- Les infrastructures, les stands sont sympas les activités diversifiées.
- Les bénévoles merveilleusement bien intentionnés.
- La nourriture, grande diversité et une tout aussi grande qualité. A Garo on mange bien et pour pas cher
- Le cadre, l’air de rien la plaine de Filhole à de l’allure.

On a moins aimé :

- Les toilettes chimiques, changez-nous tout ça !
- Le manque de moyens face à la canicule, au prix du festival on aimerait pouvoir en profiter sans une insolation.
- Le prix des boissons, comment est-ce possible d’avoir des prix abordables coté nourriture mais pas coté boissons ? La petite bouteille d’eau à 2.50€ sous 40° on s’en rappellera.


Infos pratiques

Prix des boissons

Soft : 4€
Skoll : 9€
Eau : 2,50€
Jäger bomb : 8€

Prix de la nourriture

Burger + frites : 10€
Sandwich serrano + frites : 12€
Pâtes carbonaras : 8,50€

Transports :

En train 8€ pour un Bordeaux-Marmande en moins d’une heure. La gare est desservie par des navettes.
En voiture des parkings sont mis à dispositions également desservit par des navettes.

Conclusion

Encore une belle réussite pour Garorock cette année, et cela grâce à de très bons artistes, une expérience camping bien complète et la diversité et la gentillesse ambiante du festival qui nous ont fait passer une GaroExpérience inoubliable. On a vu ce festival évoluer et on le reverra encore l’an prochain et les années suivantes. Garo et nous, c'est pour la vie. 

Récit et photos : Thomas Vero