On était à
Fête du Bruit à Landerneau : la pluie ne s’y arrête jamais

C’est au cours de la sixième édition de son festival que Regie Scène - organisatrice de la série de festivals Insolents - parvenait à se fondre une place dans le décor des festivals bretons. Une édition pour le moins réussie, clairsemée d’averses mais vite oubliées par quelques brillantes prestations sur scène.

Jour 1. 18h30, New Model Army, les rockeurs qu’on n’attendait plus.

Les british de New Model Army prennent la relève après le concert de GiedRé, remplaçant Babyshambles. Justin Sullivan et sa bande délivrent un rock convaincant et qui séduit notamment par la présence de l'harmonica. Le public se laisse entraîner par leur performance et rapidement la foule se fait plus compacte. Il n'y a pas de doute, les New Model Army connaissent la scène et exécutent une performance digne de leurs trente années de carrière. Une première partie de soirée qui plonge une partie du public dans un autre temps et qui semble se poursuivre tout naturellement par la performance de The Pogues.

20h40, The Pogues, un show rempli d’émotion et un “au revoir”.

Très attendus, les mythiques The Pogues nous ont livré un de leurs derniers concerts lors de leur seule date en France. Ceux qui auront fait le déplacement n'auront sans doute pas regretté. Malgré la fatigue évidente de Shane Mac Gowan, qui n'hésite pas à se faire relayer au chant pour reposer sa voix, les londoniens ont su animer la foule présente à Landerneau. Drapeau irlandais et ambiance folk étaient de sortie et ont réussi à transporter un public de tout âge. Un beau moment sur l'esplanade du Palud.

22h07, -M- le populaire.

Programmé tard dans la soirée aux alentours de 22h, Matthieu Chedid a comme à son habitude, remporté l’adhésion de son public. Un public qui, d’année en année se renforce convaincu du pouvoir satanique que seul le rockeur détient. Comme toujours, M aura réussi à faire chanter les festivaliers sur ses airs les plus populaires en les faisant largement participer à son show. Pour leur plus grand plaisir.

Jour 2. 16h55, Cats on Trees, la révélation du moment

Après The Red Goes Black, ayant réussi à réveiller des festivaliers éreintés avec leur rock teinté de blues, Cats on Trees prend possession de la scène de Landerneau. C'est une jolie performance que nous a livré le duo toulousain sous le soleil breton. Leur complicité évidente fait plaisir à voir sur scène, et malgré une musique que l'on pourrait penser calme pour le live, Yohan et Nina font bouger la masse de festivaliers venue les écouter. Leur titre Sirens Call est repris en chœur par les festivaliers puis leur reprise de l'envoutant Mad World de Gary Jules achève ce live efficace et teinté de douceur.

22h, The Hives, une prestation live hors normes

Côté rock, c'est sans hésitation le groupe de garage punk suédois The Hives qui fut le coup de cœur de la soirée du dimanche. Chanteur, batteur, bassiste et guitaristes se donnent à fond et enflamment rapidement le public, rendant l'ambiance en fosse brûlante. Tellement exaltante que l'averse glacée est accueillie avec reconnaissance par les premiers rangs. Loin de se laisser déstabiliser, Pelle Almqvist hurle à la foule "si vous chantez assez fort la pluie s'arrêtera" et n'hésite pas à mouiller sa chemise en s'avançant sur le devant de scène. Leur tube Tick Tick Boom est repris avec ferveur par la foule. Après un rendez vous manqué en 2011, leur performance a fait honneur à leur réputation d'excellent groupe live.

23h40, Woodkid, un génie français de la musique “et puis s’en va”.

Considéré par beaucoup comme l'événement de la soirée, le jeune prodige Woodkid entame l'une de ses dernières représentations devant une foule de festivaliers déjà bien compacte. L'émotion est au rendez vous dès le premier titre, et c'est avec patience que Woodkid et ses talentueux musiciens construisent un show dont l'intensité monte crescendo. Des artistes visiblement heureux d'être là qui n'hésitent pas à s'étreindre et livrer un show grandiose avec des lumières et des clips vidéos projetés en arrière de scène. 'Run Boy Run' fait bondir le public mis à contribution sur les chœurs. Chœurs que la foule se refuse à abandonner et reprend encore et encore pour rappeler Yoann Lemoine sur scène. Un moment magique pendant lequel les spectateurs et les artistes présents sur scène sont en symbiose, permettant de finir le concert en beauté.

Côté scène

La claque
Woodkid, vous voulez vraiment arreter la ?

Les betes de scenes
The Hives, une energie eblouissante

La deception
L'annulation de Babyshambles

Côté festival

On a aimé:

- Une programmation populaire et variée chaque soir. Mais on a surtout aimé la soirée du dimanche, celle des deux qui n’affichait pas complet avec un public festif et metteur de bonne ambiance.
- Le site et son aménagement, en ville et à proximité du camping.
- L’ambiance entre les festivaliers, plus qu’amicale et appréciable.

On a moins aimé:

- Sur les réseaux sociaux, les festivaliers pointent du doigt le prix des boissons assez cher, et qui changeait d’une soirée à l’autre. Plus cher le samedi et moins le dimanche. 2,80€ pour un verre de soda, ça fait mal au porte monnaie.
- Le camping payant.

Conclusion

La fête du Bruit se résout d’année en année à toujours vouloir mieux faire, mais en voulant grossir son objectif, elle perd des qualités et des services qu’elle proposait aux éditions précédentes au grand dam des festivaliers. Ceci n’est qu’un point noir parmi la programmation alléchante que le festival propose chaque année. L’ambiance était au rendez-vous, la pluie et le soleil aussi, toujours essayant de lutter l’un contre l’autre sans jamais au final altérer la bonne humeur et les shows des artistes. On sera là l’année prochaine.

Recit et photos Ayla Cunningham et Lucile Moy