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Festival Le Kraken 2019, la pop-rock fait chavirer les Sables d’Olonne

Après avoir célébré pendant 10 ans les traditions de la mer avec des chants marins et des animations sur le thème de la voile, l’évènement “La Grande Bordée” opère un virage complet en 2019 en devenant le premier festival de musique de la ville des Sables d’Olonne : “Le Kraken”. Pendant deux soirées, six groupes rock, électro et pop se sont succédé devant un public majoritairement familial et local venu assister à cette toute première édition. Entre découvertes scéniques, bar à huîtres et ambiance bon enfant, on vous raconte cette première édition au bord de l’eau. 

Jour 1. 20h10, un festival les pieds dans les marais !

Après avoir passé les guichets d’entrée, on découvre le petit terrain des Sauniers, où a été installé le festival.  Nous sommes ici au pied des marais salants et la vue sur les champs et les salines environnantes donne une ambiance bucolique à l’ensemble. Rien d’étonnant donc qu’un bar à huîtres ait été installé tout près de la scène. Un peu plus loin, on découvre un food truck proposant frites, sandwiches et burgers et une petite aire de pique-nique où l’on peut manger et se reposer entre deux concerts. Pendant qu’on fait le tour du propriétaire, le groupe nantais Elephanz distille sa folk mélodieuse devant le soleil couchant.  

21h45, la bonne surprise

C’est au tour de Diva Faune de s’emparer de la scène lorsque la foule commence à devenir plus compacte. Aux premiers rangs, on croise des enfants en bas âge ou des sexagénaires et le fossé générationnel empêche un peu l’ambiance de décoller. Néanmoins, le groupe de pop-rock parvient à réveiller les foules. En proposant un show de grande qualité, alternant entre ballades et sons pêchus, le trio est une bonne pioche dans la programmation pour ce festival définitivement familial. Le nom du groupe nous était inconnu avant que résonnent les premières notes du titre “Get up” et que certains festivaliers lancent ces fameux “Aaah mais c’est eux qui chantent ça !” avant d’entonner les paroles du tube. Le festival a fait le choix de n’inviter que des groupes francophones pour cette première édition et le pari semble déjà gagné. 

22h25, un nouveau bonnet pour les marins

On voit dans la foule des dizaines de personnes porter des bonnets rouges munis d’une clochette. On n’a pas souvenir d’avoir vu passer un dress-code particulier pour le festival… On finit par résoudre le mystère : il s’agit en fait d’accessoires étiquetés “Chouffe”, la fameuse marque de bière partenaire de l’évènement. C’est d’ailleurs l’une des deux marques de bières proposées au bar, à un tarif plutôt correct (7€ la pinte). Des nains gonflables de plusieurs mètres de haut, symboles de la brasserie belge, trônent même fièrement devant les piliers du bar : ici, la Chouffe est partout ! 

23h55, les showmans entrent en scène 

Hyphen Hyphen (photo) se laissent désirer mais l’attente est vite pardonnée lorsque le groupe niçois déboule avec ses guitares et son énergie débordante. Ce sont de véritables showmans débordants de talent qui sautent à chaque coin de la scène, lèvent le poing en l’air et interagissent avec leur public. Santa, la chanteuse, finit carrément par adopter le bonnet rouge en clin d’oeil au festival. Même le show pyrotechnique est à la hauteur, avec lance-flammes, fumée et pluie de confettis. Pour interpréter leur hymne “Just need your love”, ils invitent une dizaine de personnes à monter sur scène et à hisser le drapeau arc-en-ciel LGBT en symbole de paix. Il est minuit trente et c’est déjà l’heure de quitter le Kraken avant d’attaquer la deuxième journée. 

Jour 2. 20h20, “elles sont bonnes mes huîtres !” 

Pendant que le groupe lyonnais Yeast joue sur la scène, on attaque ce deuxième jour avec la faim au ventre. Un petit food truck propose un burgers-frites et divers sandwiches à des prix très raisonnables, mais forcément, un seul food truck pour 1500 personnes, ça crée une file ! Les festivaliers découragés par le temps d’attente pourront opter pour une option plus originale et locale : le bar à huîtres.

21h05, l’électro plonge le Kraken dans une nouvelle dimension

Alors que la première soirée était résolument orientée pop-rock, ce samedi est placé sous le signe de la musique électronique. Et on le ressent dans la foule, avec une forte majorité de jeunes venu applaudir Jabberwocky. On est d’abord un peu déçu d’apprendre que le trio ne se produit pas en live, mais leur DJ-set ne tarde pas à nous convaincre et au bout de trois morceaux ils parviennent à faire déhancher le public. Pour la première fois du week-end, on a vraiment l’impression d’être dans un festival et plus dans le petit concert de la ville : les gens pogottent, on entend passer les fameux “t’aurais pas un briquet ?” et la bière coule à flots. 

23h20, un air de Tibet flotte sur les Sables d’Olonne

Pour finir en beauté, c’est Hilight Tribe qui se charge d’assurer le closing du Kraken. Le mythique groupe de natural trance qui parcourt le monde depuis plus de 20 ans a encore une fois soulevé les foules et tout emporté sur son passage. Des sonorités tibétaines, un didgeridoo, un bougarabou, quelques autres instruments aux noms imprononçables et le tour est joué : le public entre dans un délire fou qui ne laisse personne indifférent. Jusqu’au fameux remix de Vini Vici aux sonorités psytrance, le groupe assurera un final magnifique pour cette première édition prometteuse. 

Le bilan

Côté concerts

La découverte scénique 
Diva Faune, le groupe parfait pour ambiancer le début de soirée 

Les showmen
Hyphen Hyphen, un groupe survolté 

Les fouteurs d’ambiance 
Jaberwocky, même derrière des platines ils assurent 

20 ans de carrière et la même énergie
Hilight Tribe, on se demande encore comment on peut autant mettre le feu avec des percussions et des instruments inconnus

Côté festival

On a aimé :

- une envie d’insuffler un vent de fraîcheur aux Sables d’Olonne avec des organisateurs motivés
- des bénévoles extrêmement nombreux et aux petits soins avec le public
- une programmation à la fois grand public et de bon goût avec découvertes et têtes d’affiche, toutes francophones, et un système son et un spectacle pyrotechnique de grande qualité
- des tarifs corrects pour les boissons et la nourriture en plus des produits proposés issus de l’artisanat local, bonus pour les huîtres !
- le joli cadre avec la vue sur les marais salants 

On a moins aimé : 

avec seulement six groupes au programme, l’impression d’assister à deux jours de concerts plutôt qu’un vrai festival
- un public très familial et local qui a eu du mal à donner une véritable ambiance de festival, notamment le vendredi soir
- le manque de signalisation pour trouver l’endroit : si on n’est pas originaire des Sables d’Olonne, on peut vite tourner en rond ! 

Infos pratiques

Prix des boissons : 

5€ la pinte de bière "Océane"
- 7€ la pinte de "Chouffe Soleil"
- 2€ le verre de vin (+ verre consigné)

Prix de la nourriture : 

- 7,50€ le hamburger maison avec frites

Prix du festival : 

30€ le pass 2 jours
- 17€ la soirée

Transports :

En voiture à 1h20 de Nantes

Conclusion 

Avec près de 2000 entrées par soir, cette première édition du Kraken a réussi à séduire le public vendéen. Evidemment, on est loin d’un festival de haut standing et ce n’était de toute façon pas l’ambition des organisateurs :  ici, on a voulu créer un événement à taille humaine pour les habitants des Sables d’Olonne, et le pari est réussi. Avec une programmation de qualité, une équipe de bénévoles adorable et une organisation maîtrisée, le Kraken nous laisse de bons souvenirs. On espère de tout coeur voir une deuxième édition !

Récit et photos : Maxime Thué