On était à
Festival du Roi Arthur 2019, la légende bien vivante

Nouvelle charte graphique et nouveaux décors, le festival du Roi Arthur fête cette année une décennie de légende. Durant trois jours, Bréal-sous-Monfort devient un lieu de rassemblement unique où la fête bat son plein dans les rues du village. Sous un soleil bien brûlant, nous avons passé deux jours mouvementés, histoire de bien finir l’été. 

Jour 1. 20h44, prémices d’une soirée appétissante

Alors que nous sommes pourtant bretons et habitués des festivals, le Roi Arthur est une découverte. On arrive sur le site après un accès rapide, parfaitement signalé et organisé. Le lieu est très vaste, idéal pour pouvoir circuler sans pousser tout le monde ou se faire renverser une bière dessus. On arrive pendant le concert de Jérémy Fréro (photo) sur la scène Excalibur. L’artiste fait chavirer les coeurs du public, devant un décor de voile de bâteau, vers un nouveau cap pour l’ex-chanteur des Fréro Delavega. Aussi à l’aise sur scène que dans la foule, il traversera même son public et montera sur un escabeau placé au milieu des festivaliers pour danser quelques instants. Une belle soirée en perspective s’annonce, dans une atmosphère chaleureuse et vivifiante. 

21h15, quand les pintes sauvent la planète

Problème de taille, la soirée démarre et nos verres sont toujours vides. Il faut vite remédier à cette situation urgente. Du côté des bars, un large choix de consos, entre bières et softs, cocktails et vins, de 12cl, 25 à 50cl et jusqu’au pichet d’1,5L, les festivaliers ont de quoi noyer leur foie. Nous optons pour une "Bonnet Rouge" de 25cl à 3.20€ et un Mojito à 2.70€. Des prix classiques pour une qualité classique. Une des nouveautés liée aux bars cette année, le challenge #FillTheBottle, rendu populaire sur Instagram. En échange d’un gobelet rempli de mégots et rapporté à un point de recharge Kartenn’Go, le prix d’une bière est crédité sur notre puce Cashless ! De quoi donner de belles idées aux autres festivals.

23h23, le secret du bonheur

Dans le grimoire des festivals, une légende raconte qu’au Roi Arthur, il serait possible de se soulager… sans faire la queue ! Vous me direz, les bretons et leurs croyances... En bons vieux sceptiques que nous sommes, on ne croit que ce que l’on voit… Et on est tombés de haut. Des druides ont inventés un système en forme de triskell (comme par de hasard !), permettant à trois femmes de faire leurs besoins en même temps, sans être vues et sans papier, à savoir l'uninoir féminin. Le dispositif existe depuis belle lurette dans d’autres grands festivals dans le monde, mais vieille France oblige, il n’arrive que petit à petit chez nous. Ironie du sort, juste à côté des sanitaires féminins, la file d’attente s’allonge grandement chez les hommes… et on dit bonjour aux bas de barrières immondes.

01h06, les corps et coeurs s’attirent

Entre têtes d’affiche et artistes émergents, le Roi Arthur séduit par sa programmation diversifiée. Pas mordus de Suprême NTM, on préfère aller s'asseoir devant la scène Lancelot, sans quitter des yeux pour autant l’écran géant, où gesticulent Joey Starr et Kool Sten, pour leur dernier festival ensemble. Le show de Jungle nous séduit sensiblement : on découvre un groupe chic et élégant, tant dans leur art que dans leur scénographie. Leurs musiques raffinées et enjouées font néanmoins retomber un peu l’ambiance. Programmés à minuit, le début de soirée aurait été un créneau sûrement plus apprêté... Le show surprenant de Bon Entendeur nous conquiert d’office quant à lui (photo). Dans un décor vintage, aux pointes futuristes, le duo emporte la foule avec des musiques ponctuées de témoignages de stars, revendiquant l’amour, l’amitié, le désir, la liberté. Un grand bol d’air d’ambitions et de pensées. 

Jour 2. 12h45, la fête au village

Après une nuit très fraîche, le thermomètre affiche près de 30° en cette deuxième journée de festival. On avait oublié ce que c'était et la chaleur écrasante nous pousse lentement à rejoindre l’ombre du village du festival (photo). Les rues de Bréal-sous-Montfort s’ouvrent à tous, festivaliers ou non, et y déambulent de drôles de personnages féériques et moyenâgeux. Des dizaines de food-trucks et stands proposent restauration, boissons et ventes diverses : pendentifs, décoration, vêtements, oeuvres d’art, jeux en bois… Le tout dans la bonne humeur caractérisante de ce festival que l’on qualifiera d’enchanteur, tout simplement. Un esprit bon enfant, ça fait du bien. Viviane et Morgane, les noms des scènes, nous feront découvrir des groupes dans une proximité intimiste. 

19h53, un festival haut en couleurs

S'en suit une merveilleuse découverte, Tshegue, et son mélange afro-punk. On se retrouve au milieu de la foule à danser à tout va, entraînés par un vent de folie, soufflé par l'exubérance de la chanteuse. La fin draconienne du concert nous creuse l’appétit, on se dirige vers la restauration où nous constatons un très large de choix de produits, proposés par des stands du festivals et des food-trucks du coin. On opte finalement pour une valeur sûre, la bonne vieille galette saucisse et un cornet de frites, un peu trop sèches à notre goût. Piétinant sur des copeaux, nous nous plaisons, assis sur de larges bancs à l'effigie du festival, à déguster notre festin, les yeux épluchant les nouveaux décors de l’année. Des têtes de punk, faites à base de boules à facettes, reflètent des lumières teintées de couleurs qui se dessinent au sol. Des visions presque psychédéliques. 

21h58, une symbiose tonifiante 

Devant plus de 15 000 festivaliers, le très attendu Youssoupha monte sur la scène Lancelot accompagné de son fils. Un vrai duo, touchant et sincère. Les festivaliers reprennent en choeur les grands classiques, de Dreamin’ à On se connaît. L’artiste, très proche de son public, taquine certains festivaliers venus en couple ou en groupe d’amis. Obéissants, les gens se prennent dans les bras à sa demande ce qui contribue à créer une atmosphère généreuse. C’est au tour de Caravan Palace, accueillis par une foule véhémente et bienveillante, de se déchaîner sur la scène Excalibur. Le public ne se fera pas prier pour danser éperdument. 

00h18, les esprits vagabonds

Un bon verre de cidre plus tard, c’est exténués et de loin que nous observerons le show de Skip The Use, qui sont visiblement heureux d’être là, eux aussi. Bonnet vissé sur la tête, seul, sur scène, Fakear nous livre un spectacle visuellement époustouflant (photo). Y règne un esprit convivial, les bras planent, les yeux sont fermés, on se laisse voleter délicatement. Un concert fulminant, en contraste avec les sonorités plus énervées de Contrefaçon. Pas emballés et les jambes lourdes, nous quitterons le site prématurément. 

Le bilan 

Côté concerts 

La surprise
Bon Entendeur, sublime mélange de vintage, témoignages et électro

Le coup de foudre
Tshegue, une perle rare et explosive en live

La nostalgie 
Youssoupha, et un come-back surprise de notre énergique jeunesse 

Côté festival 

On a aimé : 

- Lapee, les toilettes en triskell pour femmes, la révolution
- Le village du Roi Arthur, une bouffée d’air pur et d’activités récréatives
- La propreté du site et les actions mises en oeuvre par le festival pour lutter en faveur de l’environnement 


On a moins aimé : 

- Des pisse-debout trop vétustes, conséquence d’une file d’attente continue pour les hommes 
- Le manque de points d’eau potable en libre service, nous obligeant à faire la queue aux bars pour un verre d’eau 
- Le manque de cendriers, conséquence de mégots encore et toujours trop nombreux au sol

Infos pratiques 

Prix des boissons : 

Bières et cidres : 25cl : 3.20€ / 50cl : 6.40€ / pichet : 19.20€
Softs : 25cl : 1.60€ / 50cl : 3.20€ / pichet : 9.60€
Cocktails (Mojito, punch…) : 12.5cl : 2.70 / 50cl : 5.40€ / pichet : 32.40€

Prix de la nourriture : 

Kebab : 6€
Frites : 3.20€
Galette saucisse / sandwich jambon-beurre : 3€

Prix du festival : 

Pass journée : 43€
Pass 2 jours : 69€

Transports

Navettes Illeno, depuis Rennes jusqu’à Bréal

Conclusion

Ce n’est pas une légende, le festival du Roi Arthur a décidément une longueur d’avance, tant dans l'organisation générale que dans les actions mises en place pour développer un événement plus vert. En seulement dix ans, ce qui partait d’une fête entre potes de lycée est aujourd’hui devenue un incontournable des étés bretons. Tous les ingrédients pour un festival mémorable y sont rassemblés. Vive Arthur, le roi des festivals ! 

Rédaction et photos : Maxime Riou