On était à
FCKNYE Bruxelles 2022 : un nouvel an... qui grésille

Après 2 ans d’absence, c'était le retour du nouvel an en festival dans la capitale belge. Cette année, pas moins de 25 000 personnes se sont déplacées pour passer le cap de 2023 aux côtés de leurs artistes préférés. Avec une programmation pointue en techno et des gros nom du rap francophone, le festival n’a pas eu de mal à convaincre pour faire le déplacement. Mais alors, est-ce que cette dernière soirée de l’année valait le déplacement ?

Jour 1. Samedi 31 décembre. 17h30, ça tape déjà fort chez les belges 

Après un long périple en train, c’est avec impatience que nous nous engouffrons dans le Palais 12 pour vivre le grand retour du FCKNYE festival dans sa version la plus belge qui soit. Le festival a pris de l'ampleur depuis notre dernier passage en 2018 : une grande salle est maintenant dédiée à la scène Countdown, qui accueille essentiellement du rap et est animée par le média Raplume, et un gigantesque hall sert de hub entre les scènes. On y trouve quelques stands de nourriture, un grand bar, des casiers et des écrans qui indiquent le taux de remplissage de chacune des salles. Premier arrêt pour nous devant la scène Loud Machine où Hysta fait l’ouverture devant un écran géant. Elle réussira à rassembler de nombreux fans de hardcore qui en moins de 20 minutes auront déjà rempli une grand partie de la fosse. Le show et l’ambiance sont déjà électriques, mais c’est trop violent pour nous pour un début de soirée.

18h45, quelqu’un a pensé à prendre un sonotone ?

Direction donc la scène Countdown pour une mouse party animée par Mehdi Maïzi. Ici, la foule est calme. Peut-être trop. On comprendra vite pourquoi : le volume est bien trop faible et il y a une grosse résonance dans la salle. Sur la scène The Box, nous découvrons pour la première fois Regal qui rassemble déjà un beau petit monde. Ici, le son est impeccable et on peut profiter pleinement du set techno du DJ madrilène.

Comme nous sommes prévoyants, on décrète l'heure du dîner un peu tôt pour pouvoir profiter de notre soirée. Petit malaise devant le food-truck qui propose des burgers et des croques-monsieur : ces derniers sont emballés dans des savhets plastiques et empilés en montagne les uns sur les autres, puis simplement réchauffés. Il nous en faut pas plus pour comprendre que c'est pas ici que nous allons nous régaler. Le plus tragique dans tout ça ? Même les frites sont médiocres, alors que nous sommes tout de même en Belgique !

On est aux premières loges pour le concert de Ico, un rappeur au flow nonchalant, avec des paroles décalées et drôle. La scène est nichée dans une grande salle avec très peu de hauteur sous plafond et la configuration rappelle beaucoup les showcases en club. Quand Ico s'empare du micro, on ne comprend pas un mot. Il ne reste plus qu'un charabia avec une musique de fond qui résonne dans la salle. Dans la fosse, tout le monde se regarde periplexe. 

Dépités, on fonce voir Kerchak (photo), le nouveau phénomène du rap et grand représentant de la Jersey Drill. Là encore, le problème de son n’a pas été réglé depuis la fin du show de Mehdi MaÏzi sur la scène Coutdown. Les déceptions s'enchaînent et se lisent dans les regards des festivaliers venus principalement pour voir les artistes rap. Heureusement, on n'est pas trop difficile de notre côté alors on va se remonter le moral avec le duo 999999999, habitué des performances live. Un show impactant de hard techno avec kicks tonitruants et des sonorités sombres et profondes. Enfin le kif.

21h00, quand Bruxelles déboule, la fête bat son plein

Caballero et Jeanjass débarquent devant un large public ne priant que pour qu’enfin un concert de rap sera doté d'un son convenable. Mais, là encore, il y a un faux départ. Quelques minutes suffisent au duo pour comprendre le souci et demander à la régie de réagir. On obtient alors un son légérement plus fort et les rappeurs s'attellent à réveiller la foule, sensiblement saoulée. L'ambiance prend enfin, le public scande les refrains et s’élance dans quelques pogos.

Roméo Elvis (photo) est lui aussi réputé pour ses prestations live, et n'aura pas trop de mal à nous faire oublier la qualité médiocre du son pour transformer la fosse en grosse poissonnerie.

00h01, et bonne année surtout !

Après tous ces concerts qui font monter la température de nos corps, on se donne rendez-vous devant la scène The Box pour profiter d'une farandole de sets qu'on attend de voir depuis un moment. Le premier, c’est I Hate Models, aussi impressionnant par son énergie débordante que par son set détonnant. Il arrive à passer d’une mélodie brutale et industrielle à une ambiance envoûtante et inversement.

Un problème technique empêche Adam Beyer de commencer son set à l’heure prévue, mais dès le lancement, le suédois nous fait entrer dans son univers avec des drops puissants et des mappings lumière de plus en plus dingues. Et c'est pendant son set, que les deux aiguilles de l'horloge se superposent et qu'on passe discrètement à la nouvelle année. Discètement puisqu'ici, rien ne se passe. Il faudra attendre quelques minutes après minuit pour qu'explose une pluie de feux d’artifice. C'est quand même ballot de louper l'heure fatidique sur un festival qui célèbre le nouvel an... 

2h, Turn up dans le club

Nous nous retrouvons devant la scène Countdown où Vald, à son tour, demande à la régie de bien vouloir respecter le public en amplifiant le son, mais rien n'y fait. En plus de ça, maintenant, il crépite. L’ambiance réussit quand même à monter notamment grâce au tube "Désaccordé" que l'artiste joue deux fois d’affilée. Mais au fur et à mesure de la soirée, on croise de plus en plus de personnes dans de sales états à cause de l’alcool ou de drogues, et qui commencent à poser souci dans la foule.

On retrouve Popof et Space 92 sur la scène résolution. Vous commencez à connaitre la chanson, le son n'est pas bon, la configuration de la salle fait que tout résonne et on n'arrive pas à apprécier à leur juste valeur les sonorités des deux DJ réputés pour leurs sets dansants et efficaces. Tant pis.

Le bilan :

Coté concerts :

Le roi de la soirée :
Adam Beyer, impressionnant du début à la fin.

Les sauveurs du début de soirée :
Caballero et JeanJass, toujours une excellente ambiance dans leurs concerts

Côté festival :

On a aimé :

Le mapping lumière extraordinaire sur la scène The Box
- La programmation qui réunit de nombreuses têtes d’affiche
- L’espace dans les salles de concerts, on ne se sentait pas enfermé 
- Les nombreux bars avec peu d’attente de manière générale.

On a moins aimé :

- Le manque de poubelles et l’absence d'éco-cups : résultat en quelques heures le sol était dégueulasse avec des déchets partout. Toujours la même chanson chez les voisins belges... 
- L’absence de cendriers dans les zones fumeurs qui s'ajoute à l’absence de cendriers de poche sur les stands
- La qualité du son sur 2 scènes sur 4, un vrai couac
- Quel est le comble pour un festival qui célèbre le nouvel an ? De rater le décompte de minuit.
- Les food-trucks, en plus de proposer de la nourriture pas glorieuse, ont été en rupture de stock
- L’absence de toilettes sèches encore et toujours… 

Infos pratiques :

Prix des boissons :
Soft : 3,5€
Bière : 25cl : 4€ / 50cl : 8€
Cocktail : 12€
Shots : 6€
Eau : 3€
 
Prix de la nourriture :
Cheese burger : 7€
Frites : 6€
Croque monsieur veggie : 7€
Menu cheese burger + frites : 11€
 
Prix du festival :
Billet regular : 65€
Billet VIP : 95€

Conclusion :

Après une édition plus que réussie en 2018, nous avions à cœur de revenir fêter le nouvel an au FCKNYE de Bruxelles. Avec une programmation aussi alléchante, il n’aura pas fallu longtemps pour nous convaincre de faire le déplacement. Alors que la taille du festival qui a plus que doublé depuis, on sent que la qualité du festival n’a pas suivi. Un grand nombre de festivaliers qui étaient venus pour le rap sont repartis très déçus, les réseaux sociaux le prouvent. La propreté des lieux nous a un peu fané éggalement : absence éco-cup, manque de poubelles et de cendriers... Malgré tout, on aura quand même apprécié notre soirée grâce à certains lives qui dépotaient bien comme il faut !

Récit et photos : Arthur Fargeot et Mélanie Tardy