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Europavox  2022 : gros turn-up en terres auvergnates

Europavox est de retour à Clermont-Ferrand pour faire trembler l'Auvergne. Cette année, la jolie programmation nous a fait faire le déplacement jusqu'au festival pour la première fois. On vous emmène avec nous pour trois jours de turn-up sous le soleil clermontois. 

Jour 1. Vendredi 1er juillet. 19h25, Clermont-Ferrand, nous voilà ! 

On arrive pile pour l’heure de l’apéro dans le centre de Clermont-Ferrand, place du 1er Mai. Au loin, on entend déjà les riffs de guitare d’Ottis Coeur, qui remplacent Yseult au pied levé après l’annulation de son concert. Après un passage par la pose des bracelets, assez rapide en ce début de soirée, on décide de faire un premier tour de l’événement. Premier constat : le public est un peu mou en ce premier jour de festival, mais Claire Laffut semble déterminée à les réveiller (photo). Après une prestation qui nous avait un peu déçu à Papillons De Nuit, c’est à un tout autre show qu’on a l’impression d’assister. L’artiste belge, qui se retrouve cette fois sur une scène plus intimiste, enchaîne les morceaux issus de son premier album “Bleu”. La foule semble regagner de l’énergie, et réagit aux interactions de la chanteuse.

Nous n’avons pas de temps à perdre, Oboy s’apprête déjà à rentrer sur la scène principale  et la fosse est blindée. Le rappeur aux flows lancinants délivre une performance plus proche d’un showcase que d’un concert. Heureusement, la foule est là pour backer les sons de l’artiste et nous plonger une bonne fois pour toute dans l’ambiance du festival.

20h15, on a soif, on a soif, on a soif ! 

On a déjà bien dansé et il fait chaud en ce premier week-end de juillet, alors on profite de la fin du concert d’Oboy pour aller boire une pression et se désaltérer. La place s’est bien remplie depuis notre arrivée, et la queue du bar principal aussi. Après une (très) longue attente, on arrive enfin à atteindre le comptoir et attraper une pinte de blanche à 8€. Si on a attendu aussi longtemps, c’est aussi car Europavox n’a pas mis en place de moyen de paiement généralisé. Pas de cashless ni de ticket, les bénévoles derrière le comptoir sont obligés de perdre du temps à sortir les TPE et à rendre la monnaie. Pas très pratique pour un festival ! On déguste cette bière en observant de loin Go_A, groupe ukrainien qui retourne la scène Factory avec son mashup entre techno et musiques traditionnelles du pays.

21h52, pogos mal timés et tapage de pieds

De l’autre côté du festival, c’est l’une des têtes d’affiches du week-end qui est attendue. Vald a posé ses valises à Clermont-Ferrand pour la soirée et compte mettre le zbeul à Europavox. Le rappeur entre sur un morceau de son dernier album et enchaîne pendant une heure nouveautés et anciens hits de sa discographie. Le public est déchaîné et les pogos n’arrêtent plus, quitte à ne plus attendre les drops et à se rentrer dedans sur des sons plus chill. S’il vous plaît les artistes, apprenez à votre public à faire des moshpits dans les temps !

Après cette dose de rap, on a envie de faire des découvertes. On se pose donc devant le concert de Romane Santarelli qui joue à domicile, et on découvre une techno psychédélique accompagnée d’une scénographie impressionnante. On danse, on tape du pied et on prend une bonne claque musicale. Pour le dernier concert de la soirée, le festival reçoit Woodkid. Si une partie du public est complètement absorbée par l'electro organique du groupe, on a du mal a rentrer dans le concert et on préfère rentrer se reposer et garder de l'énergie pour les concerts du lendemain.

Jour 2. Samedi 2 juillet. 18h05, good vibes sous le soleil clermontois

Aujourd’hui, on a décidé de se rendre plus tôt au festival et pour cause, l’un des groupes que l’on attend le plus ce week-end se produit en fin d’après-midi. Les londoniens de Jungle sont à Clermont-Ferrand et il fait beau, un temps parfait pour (re)découvrir leur funk ensoleillée. Les musiciens ont toujours l’énergie scénique qu’on leur connaît, et c’est un public qui ne semble pas connaître les morceaux qui se laisse emporter, se met à danser, à reprendre les refrains entrainants et à répondre aux nombreuses intéractions du groupe. Un concert plein de good vibes, et qui laisse de nombreux sourires sur les visages des festivaliers.

On profite de ce début de soirée pour s’attarder sur la partie “village” du festival et ses stands. On s’attarde notamment sur celui dédié à la fourme d’ambert pour découvrir cette spécialité locale, et surtout car un peu de nourriture gratuite, ça ne se refuse pas ! 

20h20, un bon burger et on repart danser

Après cette mise en bouche, on décide d’aller se remplir la panse pour de vrai. Pour cela, il y a du choix : sandwich saucisse, spécialités locales, wraps… On regrette tout de même une offre peu diversifiée pour les copains végés et vegan. De notre côté, on se délecte d’un délicieux burger au cantal à 9 euros et d’une barquette de frites à 2 euros au food-truck “Taylor’s” puis on s’installe dans l’herbe en attendant le prochain concert.

Si vous êtes un lecteur assidu de Tous Les Festivals, vous savez déjà qu’elle est sur toutes les programmations cette année. Clara Luciani est aussi à Europavox et le public est encore plus nombreux, et surtout plus familial qu’hier devant la main stage. De notre côté, on décide d’assister au spectacle de loin, n’étant pas de grands fans de la pop de la chanteuse. On se surprend tout de même à chanter les paroles de ses hits que l’on connaît à force.

Pour la suite de la soirée, la moyenne d’âge du public de la main stage descend en flèche : sur scène, on attend l’une des nouvelles têtes d’affiche du rap français. Le oulousain Laylow arrive avec une vingtaine de minutes de retard, dû à un problème technique au niveau de la scénographie. Un retard que le rappeur fait vite oublier en proposant un show millimétré, enchaînant ses plus gros morceaux mais aussi quelques pépites tout droit sortis de ses premiers projets. La foule est aussi plus respectueuse que la veille : ici, pas de pogos sur les sons mélancoliques mais des festivaliers qui reprennent en chœur les paroles du digital-lover. Le concert se termine sur le featuring de l’artiste avec Nekfeu “Spécial”, qui vient prouver une bonne fois pour toute que Laylow a gagné sa place aux côtés des gros noms de ce jeu. 

00h05, "Ici, ici, c'est Mont-Ferrand !"

On reprend des forces en descendant une bonne bière et on attend un DJ lui aussi bien habitué des festivals. Pour accueillir le mystérieux Vladimir Cauchemar, un public chauffé à blanc qui reprend à l’unisson le cri de guerre de la ville “Ici, c’est Mont-Ferrand”. Dès les premières notes de flûte, la foule clame le nom du DJ qui proposera un set survolté pendant plus d’une heure, dépassant même la durée prévue pour le concert. De notre côté, on a du mal à se mettre dedans : la setlist est identique à celle proposée par le DJ quelques semaines plus tôt à Papillons De Nuit. Il arrivera tout de même à nous faire plaisir en invitant Laylow sur scène pour interpréter le titre “BRRR”, issu du dernier projet du producteur masqué. C’est sur ce dernier morceau qu’on prend la sortie du festival pour rejoindre un after endiablé dans la campagne auvergnate. 

Jour 3. Dimanche 3 juillet. 16h35, ça rappe du côté de Clermont ! 

Pour ce dernier jour de festival, le soleil est toujours bien présent dans le ciel clermontois. On décide d’aller chiller à l’ombre des arbres de la place du 1er mai. Malgré sa position au cœur de Clermont-Ferrand, on se retrouve quand même dans une bulle, et Europavox parvient même à nous faire oublier qu’on se trouve dans le centre-ville d’une grande métropole. On s’installe à proximité de la main stage pour assister au concert de Sopico. Le rappeur et guitariste débarque sur scène entouré d’une formation qui ressemble plus à un groupe de rock qu’à un concert de rap. Et on ne s’est pas trompé : l’ancien membre de la 75ème Session a travaillé sur un show incisif qui laisse la place à de gros headbanging et des pogos endiablés. La main stage se remplit peu à peu de nombreux curieux attirés par les riffs de guitare et les flows énergiques du rappeur.

C’est avec un tout autre registre, beaucoup plus pop et planant, que Lujipeka débarque ensuite sur scène. Scénographie colorée (photo) et refrains entrainants, l’ex-membre du collectif Columbine apporte sa dose de good vibes au festival en présentant les titres de son premier album solo “Montagnes Russes” et se permet même un retour aux sources en jouant trois sons de son ancien groupe. Le rappeur instaure une ambiance festive qui colle parfaitement à ce début de soirée. 

19h55, une soirée sous le signe des découvertes

C’est notre troisième jour à Europavox et on a quand même réussi à passer à côté d’une scène. L’Echappée est la seule scène en intérieur, un endroit presque caché accessible par la scène Factory, où le public peut prendre un verre et s’asseoir par terre pour découvrir des pépites dénichées par le festival. Le concert de Lash & Grey vient de commencer (photo). L’ambiance intimiste de la salle colle parfaitement à l’atmosphère planante du duo et à la voix soul de sa chanteuse. On avait seulement prévu d’y jeter un œil, mais on se surprend même à rester jusqu’à la fin du live, totalement envoûtés par le lieu et par le groupe.

A peine remis de nos émotions, on est déjà en place pour le prochain concert de la soirée. C’est Terrenoire qui s’installe sur la scène Factory. On connaît seulement le groupe pour son morceau “Jusqu’à mon dernier souffle”. On ne s’attendait donc pas à un live avec beaucoup d’énergie, pourtant le duo aux bouclettes brunes est venu faire sauter Clermont-Ferrand. On passe donc une bonne partie du concert à danser comme des fous furieux sur l’electropop du groupe.

21h37, et toi, t’es plus reine de la pop ou reine du kuduro ? 

On croise beaucoup de parents avec des enfants sur les épaules quand on arrive près de la main stage. Le public est encore plus familial que pendant le concert de Clara Luciani, et c’est bien normal, puisque Europavox s’apprête à recevoir LA tête d’affiche du week-end. C’est la reine de la pop belge Angèle, qu’on a déjà croisé plus tôt sur notre tournée des festivals, que le public est venu voir en nombre. Le spectacle est toujours aussi maîtrisé, la scénographie également, mais on a du mal à revoir exactement le même concert en copier-coller. On préfère donc regarder le concert de loin et chiller dans l’herbe en attendant la deuxième reine de la soirée.

Pongo est aussi à Clermont pour transformer Europavox en dancefloor à ciel ouvert. La chanteuse angolaise est en forme et met rapidement le feu sur la scène Factory, complètement blindée pour l’occasion. On sent que le public se lâche pour le dernier concert du festival, tout le monde danse et se laisse emporter par les sonorités entraînantes. On ne voit pas passer le concert, et on est presque déçus que ça se termine si tôt. On aurait bien dansé une heure de plus ! Mais il est déjà temps de dire au revoir à Europavox et de rentrer à la maison.

 

Le bilan 

Côté concerts 

Le plus ambiancant 

Pongo, sa prestation électrisante et sa musique parfaite pour faire remuer les bassins. 

Le rappeur du moment 

Laylow, il prouve en live qu'il est l'une des plus grosses pointures du rap actuel. 

La découverte tout en douceur 

Lash & Grey, la voix hypnotisante de sa chanteuse et les riffs envoutants de son guitariste qui nous auront transporté dans leur bulle. 

Côté festival

On a aimé : 

- La programmation éclectique. De jolies têtes d'affiches, et de la musique pour tous les goûts et pour tous les publics.
- Le cadre du festival. Malgré sa position en plein centre-ville, Europavox arrive à nous transporter dans sa bulle et nous fait même oublier son côté urbain.
- La scène L'Echappée. On a adoré l'ambiance de cette petite salle cachée, idéale pour faire de jolies découvertes musicales. 

On a moins aimé :

- La queue trop longue aux bars.
- L'organisation à l'ancienne avec des TPE et la possibilité de payer en liquide à chaque stand gêne leur fluidité.
- Les prix élevés pour se restaurer. La nourriture étant uniquement gérée par des prestataires extérieurs, il est difficile de trouver de quoi casser la croûte à petit prix. 

Infos pratiques

Prix des billets : 

- Ticket à la journée : 45€
- Pass 3 jours : 99€

Prix des boissons :

- Bière :
Heineken : 25cl, 3€. 50cl, 6€.
Bières spéciales : 25cl, 4€. 50cl, 6€. 
- Softs : 3€
+ 1€ de consigne pour le gobelet
 
Prix de la nourriture :
- Entre 10 et 15 euros pour un repas complet (burger/frites, salades, poke-bowls...)
Conclusion 
Pour notre première année à Europavox, on a été conquis par cette bulle musicale au beau milieu des volcans d'Auvergne. Le festival a mis le paquet pour proposer une programmation éclectique mêlant découvertes et têtes d'affiches, tout en suivant les tendances musicales actuelles avec un virage plus hip-hop adopté par l'événement. On attend la prochaine édition avec impatience, en espérant retrouver une aussi belle affiche et des queues moins longues pour pouvoir déguster encore plus de bières !
 
Récit et photos : Ailvin Tourtelier et Océane Boisseleau