On était à
Démon d'or, éternellement à la cool

Aller au Démon d'Or, c'est pour nous comme aller manger le pot-au-feu chez mamie Ginette le dimanche midi... avec les basses en plus. Au programme cette année, du très lourd. Décidément, le Démon d'Or a trouvé le moyen de nous diaboliser une fois de plus.

Jour 1. 19h18, comme à la maison

C'est à l'aise ... blaise que l'on arrive sur le site les bras chargés. Mais on déchante vite en voyant la file d'attente de 15 km pour entrer sur le camping. L'explication est simple. Le festival délivre à chaque festivalier un pack eco responsable obligatoire (sac carton, sac verre et un cendrier portatif) en échange d'une consigne de 2 euros pour effectuer le tri des déchets. L'idée est bonne, mais cela a été un peu mal géré puisque nous avons attendu plus d'une heure avant de pouvoir trouver un petit coin paisible sur le camping. A peine installés, on reçoit une drache carabinée pendant une bonne heure. Heureusement notre tonnelle nous a sauvé la mise. Et bizarrement, on s'est fait plein de potes. C'est fou comme un abri peut créer de la proximité !

23h15, le reggae 2.0

Une fois la pluie passée, on prend la direction du festival pour une petite session dub sous la Tanière devant Manu Digital (photo). La prestation est bien ficelée. Des vidéos de nombreux guests accompagnent l'instru de Manu, en mode ciné concert. L'ancien bassiste de Babylon Circus tient bien la foule grâce à son live reggae electro très varié. On avait peur que les morceaux se ressemblent un peu tous et c'est finalement tout l'inverse qui se produit. On ne voit pas le temps passé.

00h25, de la french touch à la musique des Andes

Après quelques glissades contrôlées dans la boue, notre équipe se divise. Certains préfèrent rester devant Dengue Dengue Dengue et d'autres se déplacent pour voir le petit prodige FKJ (photo). Ce multi instrumentiste nous fout la chair de poule. Ca groove dans tous les sens. Impossible de résister, on bouge nos fesses aux rythmes de ses lignes de basse disco surkiffante. Pendant ce temps, le duo péruvien Dengue Dengue Dengue enflamme la scène avec leurs sons psychédéliques melant cumbia et basslines venant tout droit de l'electro et de la drum&bass. L'ambiance est tropicale sous le chapiteau de la Tanière, le public est chaud et complètement délirant tout comme les Péruviens qui terminent leur presta avec les coiffes indiennes de nos voisins de camping.

02h15, l'embrasement de la plaine

On part ensuite à la découverte de la brousse, une nouvelle scène gérée par l'asso Lyonnaise Vibes dédié à la trance music. La déco psychédélique colle parfaitement à l'univers du mouvement. C'est Petra l'israélien qui vient de commencer quand on arrive. Le kick frappe fort. Les mélodies ethniques sont très entrainantes et nos pieds se mettent à taper le sol machinalement. Une pause pipi pour les filles s'impose, elles qui doivent afronter la longue queue des toilettes en attendant le show de Noisia. (photo) Quand les hollandais débarquent on sait déjà que ça va faire très mal. Le duo enchaine les drops entre drum&bass et future hip hop à base de gros beat saccadés. On en prend pour notre grade. Les enceintes aussi qui craquent à chaque montée. Le duo termine en apothéose avec la version VIP de leur célèbre tube Dead limit. On ressort rincé de ce final. L'after prévu au out festival est finalement annulé à cause de l'orage, c'est donc un sage retour au camping qui s'organise.

Jour 2. 11h15, réveil sous le soleil les pieds dans la gadoue

En se levant, on constate les jolies petits dégâts causés par la pluie de la veille. Le camping s'est transformé en véritable champs de boue et aller aux toilettes est devenu une véritable aventure à la Indiana Jones. La concentration est de rigueur si on ne veut pas finir en bas de la pente. Ca devient aussi un jeu pour certains qui s'amusent volontairement à se rouler dedans. On devine même, à l'écoute des rires du campement d'à côté que le prix de la meilleure glissade avait été décerné.

15h15, à la cool au chill out

Ventre rassasié, chapeau sur la tête et lunette vissée sur le nez, on prend le chemin du Out Festival. En arrivant on se jette tout de suite sur le stand de jeux où l'on retrouve l'association Pelpass qui, déjà il y a deux ans avait animé les activité de l'après-midi. Souvenez-vous, cette année là nous avions lamentablement échoué au championnat de passe-trappe. Cette fois-ci nous nous sommes entrainés comme des acharnés et avons finalement décroché le titre dans un olympique stadium chaud bouillant ! Après l'effort on se détend dans les hamacs devant le son oriental de Sheitan Brothers. Pendant ce temps c'est ventre qui glisse, initiation à la slackline, Twister géant, Qui est ce ?, Mastermind ou encore Othello pour les autres. On est pas bien dans les Monts d'Or !?

20h10, Démon d'or vous êtes chaud ou quoi ?​

Après une petite sieste bien méritée et un bon gueuleton avec toute l'équipe , n retourne sur le Out Festival pour bouger nos fesses sur les basses crasseuses et ghettos de Velasquez (photo). Hosté par le hyperactif Matt Tracker l'ambiance est complètement folle pour ce début de soirée. Direction ensuite le festival qui affiche complet pour ce soir. On retrouve Sarah Lugo, sur la scène de la plaine, la seule âme féminine de ce samedi soir. Sa soul et son pep's nous baladent dans un univers magique et envoutant. On aime sa fraicheur et sa voix charmeuse. Une jolie découverte.

23h35, saucisse merguez et Barbie girl

Vient le moment de faire un petit break à la buvette et aux stands restauration. On retrouve comme d'habitude des bénévoles toujours aussi agréables et joviales. L'attente est relativement fluide. Niveau prix il faut compter 1 suppôt (3 euros) pour un demi, ce qui est plutôt habituel en festival. Côté restauration, plusieurs foodtrucks sont présents, dont un qui nous a régalé avec son fameux burger Démon d'Or. Les sandwichs saucisses / merguez proposés par le festival ne nous ont, quant à eux, pas vraiment conquis. Nous avons échappé à l'étouffement avec le pain sec et la garniture peu présente. Sans perdre de temps on se déplace pour voir Naaman (photo) qui commence sous la plaine. Petite chemise sur le dos, les filles du premier rang sont aux anges. Le normand sait y faire, l'énergie monte sous le chapiteau et la foule reprend les paroles de ses tubes avec lui. Malgré la technique et la très bonne performance, on se lasse assez vite. Direction la tanière pour voir l'anglais Pogman qui distille un set dubstep bien calibré. On a même droit à un remix du mythique Barbie Girl version dubstep.

2h05, Panda et Tetra cassent la baraque

On savait que ça serait un des grands moments du festival. La rencontre de Panda dub et Tetra Hydra K (photo) fonctionne à merveille. Le show est surpuissant. Le trio alterne vieilleries, et morceaux de leur nouvel album produit conjointement. Le mélange est fracassant. La basse est ronde et nous fait bondir de nos bottes. La foule est en délire et nous aussi. Juste derrière c'est l'allemand Boris Brejcha qui reprend les commandes avec sa techno minimale incisive. On reste littéralement scotché, bouche bée devant le dj masqué. La plaine se transforme en club géant, on aura rarement vue le chapiteau dans un tel état ! On s'échappe sur la fin pour aller écouter un peu de drum&bass devant Asco le patron du crew local Totaal Rez qui clôture sous la tanière. En repartant au camping on s'arrête quelques minutes devant Submarine FM qui délivre une techno dub affutée et très bien rodée, parfait pour terminer cette soirée en beauté.

Jour 3. 13h35, le Démon est en nous

Réveil difficile en ce dimanche matin, tant pour nos corps que pour notre moral. Nos tentes se sont fait visitées la veille au soir et on apprend que l'on n'est pas les seuls. C'est vrai que nous n'avons pas vu la sécurité faire le tour du camping comme les années précédentes. Mais bon il nous en faut plus pour nous démotiver. Cette année, les concerts du dimanche ne se font pas sur le site du festival comme à son habitude mais sur la partie chill out. Avant de nous affaler dans l'herbe on ramène nos poubelles du week-end, les bénévoles sont nombreux pour récupérer les déchets et pour les trier lorsque ce n'est pas fait. On nous re-donne notre consigne, parfait pour acheter quelques bières. Allongés sur nos transats, on profite des bonnes vibes reggae de King Hifi qui collent parfaitement avec le soleil et l'ambiance détendue de ce dimanche aprème.

Les enfants répondent présent également. Ils courent, dansent et jouent aux ping-pong. Il y en a même un qui nous impressionne avec son diabolo endiablé, un vrai petit prodige. Vient le tour de Nazal, qui remplace El Hijo de la Cumbia ayant raté son avion. On se souvient l'an dernier, d'un General Levy qui avait également eu ce pépin ! Aficionados de la cumbia, c'est "cher" déçu que l'on apprend la nouvelle mais Nazal assure et nous amène à voyager avec sa world musique. Les festivaliers sont devant la scène et donnent toute l'énergie qui leur reste. Puis c'est Dj Fly qui prend le relais. Tout le monde se précipite pour aller au devant de la scène. On voit les corps se plier en deux au rythme du dubstep sacadé et de la trap affolée du Dj. Il nous claque même un "Roots Manuva", du bon vieux hip-hop comme on aime. C'est sur cette bonne note que l'on décide de mettre les voiles.

Le Bilan

Côté concerts

La confirmation
Panda Dub & Tetra Hydro K, le rouleau compresseur

La découverte
Sarah Lugo, de la fraicheur à l'état pure

Le Steppa Dub qui met le smile​
Manu Digital et son reggae 2.0

L'instant UK​
Velasquez & Matt Tracker complètement ghetto

Côté festival

On a aimé :
- Le championnat de passe trappe
- Les jeux et les basses orientales du out festival samedi après-midi
- Regarder les mecs se tôler dans la boue et nous aussi (là on rigolait moins)
- Les WC toujours aussi propres

On a moins aimé :
- La consigne de 2 euros pour obtenir son pack eco responsable, bonne idée mais à revoir pour mieux gérer l'attente
- Le manque de points d'eau
- Les Rapetoux du camping
- Pas d'endroit où s'asseoir sur le site au vue de la boue (de la paille aurait pu faire l'affaire)

Conclusion

Même les pieds dans la boue, le Démon d'Or confirme son esprit convivial et familial avec une édition quasi complète cette année encore. La solidarité et les bonnes tranches de rigolades étaient de la partie. La programmation toujours autant éclectique permet de satisfaire un maximum de monde et les activités proposées en après-midi réussissent à coup sur à changer les idées à tous les festivaliers. Le Out festival, permet de lier amusement et plaisir sonore. Le Démon a tenu ses promesses une fois de plus et démontre qu'il reste le festival le plus cool de Rhône-Alpes. On reviendra probablement l'année prochaine : nous avons notre titre de champion de passe-trappe à défendre !

Un récit de Amélie Dubois (avec Pierre Delahaye)
Photos de Pierre Delahaye