Plus de quatre jours de son étaient prévus pour cette 6ème édition du festival biarrot. Au programme un line-up alléchant, des spots très sympa, mais des problèmes d’organisation qui gâchent un peu la fête.
Jour 1. 21h50, dur de trouver l'entrée
Arrivée à Biarritz. Direction le stade d’Aguilera où joue en ce moment Metronomy. Avec avoir écouté l’album à fond dans la voiture, on n’a qu’une hâte, c’est les voir sur scène. Malheureusement le stade est mal indiqué, et on tourne pendant 30 minutes avant trouver l’entrée, en entendant les tubes s'enchaîner au moins. On arrive à la pause, beau timing. Sur la pelouse, les gens s’asseoient, entourés de stand de nourriture : basque, argentine…. Et de bière. Qui ne se vend hélas qu’au demi (à 3 euros, bien mais pas top) !
23h30, un Placebo inefficace
Le concert de Placebo (photo) bat son plein. Le live est propre, mais un peu trop, et le public ne suit pas du tout. Malgré une moyenne d’âge d’une trentaine d’année, on est visiblement pas entourées de fans. Même les gros tubes comme The bitter end ne déclenchent que des timides mouvements de tête. On dirait que le groupe de british se fait des rappels lui-même –à deux reprises.
1h15, l'énergie du Fauve
Quelques bières et un sandwich au brebis basque plus tard, on enchaîne sur Fauve. On attendait une horde de fans, on n’y est pas encore. La foule est un peu plus grosse que pour Placebo mais le stade est encore à moitié vide. Si on nous avait parlé d’un groupe brouillon musicalement à leurs débuts, ça se tient déjà bien mieux et la musique est très sympa. Plus que les paroles, mais c’est notre point de vue. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils ont de l’énergie à revendre ces « gamins » énervés dont on connaît peu le visage. Mais c’est déjà l’heure de filer à la Big Boîte, à quelques kilomètres de là. La halle d’Iraty est desservie par une navette, et encore une fois, on espère arriver à temps pour la fin de The Magician.
03h00, Electro et lycéens
Raté pour The Magician. Quand on arrive dans la halle, les gens en sueur sortent de la grande salle, et vont profiter de la terrasse extérieure. La bière est passée à 4 euros le demi, malheur ! La moyenne d’âge est elle bien redescendue, et on sentirait presque vieilles au milieu des lycéennes en mini-short. Heureusement, l’ambiance est arrivée avec les mineurs ! Cassius livre un live (aux platines) très efficace, techno mais accessible, et fait danser la halle pendant une bonne heure. Nouvelle pause avant le célebre producteur americain Kerri Chandler qui a enfilé sa casquette de DJ pour l'occasion. Ses très bons sets de techno s'enchaînent et enivrent la foule. Cependant quelques uns rechignent, c'est un peu trop énervé compare à Cassius. C'est indéniable mais est-ce vraiment une tare ?
Jour 2. 18h05, plage et platine abandonnée
On décide d’aller jeter un coup d’œil au Big Village (photo), installé sur la côte des Basques, après un tour dans le centre-ville très BCBG. Avec la plage juste en contre-bas et les falaises de part et d’autre, le lieu fait rêver. Restos, bars, boutiques, cours de surf, c’est un vrai petit village. Des ateliers sont même proposés pour les enfants. Par contre, on n’y vient pas pour danser ce jour-là… Deux dj balancent un très bon set : hip-hop, funk, puis plus électro, mais la piste de danse en sable aménagée devant reste vide. On se sent un peu seules, tous les festivaliers regardent le set comme un concert, très en recul de la piste. De toute façon, l’orage approche - on n’est pas au Pays Basque pour rien - et tout le monde remballe.
22h21, Stromae fédère
Retour au stade d’Aguilera. Et comme c’est une habitude, arrivée à la fin du concert de Patrice, qu’on entend en marchant vers l’entrée. Le stade est bien plus rempli que vendredi. Il faut dire que le prochain sur la liste c’est Stromae (photo). On attend le Belge avec impatience, car il est connu pour offrir des shows incroyables. Et c’est vrai. Même Alexia, plutôt réticente à la base, est conquise. Stromae dialogue avec le public, change de costumes entre les chansons, se tortille comme une liane. 1h30 n’est pas de trop pour redécouvrir ses chansons, interprétées par des musiciens qui portent nœud papillon et chapeau melon. Le final est superbe : « tous les mêmes » est repris a capella par le chanteur et quelques musiciens, dans le silence général.
00h45, le plan boisson au top
Kavinsky arrive. On s’est glissées devant, le public est jeune. « Je ne connais pas trop », avoue un garçon de 18 ans. Une heure de live est livrée par le génie de Testarrossa Autodrive et Road Game. Avec les très beaux jeux de lumière, on se croirait dans une boîte en plein air, tout le monde danse sur les boucles électro enivrantes du DJ grisonnant. Entre temps, on a découvert le meilleur plan boisson du festival : au stand d’une association, le gros gobelet de vin est à 3 euros – 2,5 euros si on est sympa. Kavinsky derrières ses célèbres wayfarer noires aux lasers rouges, entouré d'une épaisse fumée, s'étend juste assez sur une transition pour qu'on puisse apprécier Nightcall a sa juste valeur et non comme un tube qui a fait le tour de toutes les radios de France pendant 6 mois.
2h45, une fin de soirée à oublier
Arrivée à la halle d’Iraty, en forme pour la deuxième partie de soirée. Une foule attend devant les grilles, mais personne ne rentre. Presse ou pas presse, même combat : pas possible d’entrer, trop de monde à l’intérieur. Pourtant le line-up est moins aguicheur que la veille (Claptone, Klingande, the Mekanism, dOP et Androma, contre DJ Falcon, The Magician, Cassius…). Fin de partie pour nous, pourtant bien échaudées par les concerts.
Côté concert
Le claque
Stromae, une prestation superbe sur scène découverte
La déception
Placebo, on s'est franchement ennuyé
Côté festival
On a aimé :
- Le Big Village au bord de la plage, un concept très sympa
- Les godets de vin à 2,5 euros, sans consigne
On a moins aimé :
- L'organisation. Pas facile de trouver le stade, la halle, et même le Big village qui ne sont pas indiqués. Apparemment, il faut être initié.
- Impossible de rentrer avec des places en boîte samedi, c'est pas très cool.
- Pas de parking au stade Aguilera.
- Les gens un peu mous, que ce soit aux concerts du vendredi, ou au Big village où rien n'empêchait de danser
Conclusion
A la croisée de Calvi on the Rocks, des Vieilles Charrues et des Solidays, on a quand même bien aimé le Big. On y retournera, parce que c’est un vrai festival vacances où on croise des vieux - et moins vieux - surfeurs à chaque coin de stand et que l’ambiance est plutôt bonne. D’année en année, la programmation tend à rivaliser avec certains gros festivals et les prix restent encore raisonnable, même s’ils augmentent comme ailleurs.
Un récit de Juliette Dubois et Alexia Elizabeth
Photos du Big Festival, par Julien Binet (Placebo, Stromae), Inès Boulous (Big Village), The Magicien (Romain Bourven)