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Tomorrowland Winter : les festivals électroniques français s'opposent au financement

Après les acteurs culturels locaux, ce sont les festivals qui s'insurgent contre les subventions publiques de la région Auvergne-Rhône-Alpes octroyées à l'édition Winter du géant Tomorrowland qui s'installera du 13 au 15 mars 2019 à l'Alpe d'Huez.

La récente annonce de l'implantation du géant de l'électronique en France a fait l'effet d'une bombe sur les toiles à l'affût d'Internet. Et pour cause, à l'heure où la culture peine à financer ses projets dans l'Hexagone, la région Auvergne-Rhône-Alpes et son président Laurent Wauquiez annoncaient une participation publique à hauteur de 400 000 euros pour le projet du Tomorrowland Winter à l'Alpe d'Huez. Un geste généreux qui n'a pas tardé à faire réagir les acteurs culturels locaux dans le but d'exprimer leur incompréhension quant au manque d'aide fourni aux petits projets du secteur. Le combat continue comme dirait Kery James, c'est au tour des festivals d'hausser leur voix.

Tommy Vaudecrane, président de Technopol, association pour la défense et la reconnaissance de la musique électronique, s'est exprimé à travers un billet publié sur le site de nos confrères Trax. Un papier d'opinion co-signé par 37 festivals français dont les Nuits Sonores, le Macki Music Festival, Astropolis ou encore le Weather Festival. Ces acteurs culturels remettent en cause l'activité commerciale et lucrative que l'on connaît du Tomorrowland et le manque de moyen pour le développement national : "Si nous voulons faire face à l'hégémonie des multinationales du divertissement qui s'implantent en France et se livrent une guerre à coups de millions d'euros, et préserver notre patrimoine culturel, il serait judicieux que les institutions, au-delà de leurs engagements verbaux, soutiennent le développement de nos acteurs des musiques électroniques qui travaillent d’arrache-pied à créer de la valeur et n’ont pas pour seul objectif le profit et la satisfaction de leurs actionnaires". L'association en profite pour souligner le peu de financement public fourni aux festivals vis à vis des coûts de productions élevés, ou encore des taxes constituant entre 15 et 20% du budget d'un événement. 

Technopol enclenche l'alarme sur le risque de fuite des talents vers de nouveaux horizons dans le schéma actuel et souhaite remettre au centre des discussions le financement des acteurs culturels au profit de l'émergence artistique : "Sans une prise de position ferme de l’Etat sur le même modèle que la French Tech, le cinéma, la gastronomie ou encore l'industrie automobile, notre entrepreneuriat culturel électronique risque de disparaître au profit des multinationales du spectacle qui disposent de fonds quasi illimités pour occuper le terrain dans le monde entier". Affaire à suivre. 

Crédit photo : Tomorrowland