On était à
Soirs d'été : du rock, du rock, et encore du rock

La Place de la République à Paris est en mode festival. Soirs d’été s’est installé pour six soirées aux couleurs rock’n roll, entre bêtes de scènes et révélation pop-rock de l’année. C’est même gratuit : let’s go !

Jour 1. 19h30, The Dukes balancent les décibels

Sortie du métro, la place de la République est timidement remplit de parisiens finissant leurs balades du dimanche. C’est The Dukes (photo) qui ouvrent le bal, un groupe de rock français que l’on découvre. Une belle énergie même si cela reste classique dans les morceaux. On notera que l’on ne lésine pas sur le niveau sonore. De notre côté, on aime en prendre plein les oreilles.

20h20, Première bière en attendant du son

Fin du premier concert, c’est le moment d’aller prendre une pinte (photo). 5 euros le gobelet, très correct. Après ils n’ont pas trop choix face à la concurrence supermarché. Le duo Cats on Tree prend le relais. Rien de nouveau par rapport à Solidays, sauf que l’ambiance n’est pas aussi chaude. Les ballades n’envoûtent pas plus que ça le public, qui attend sans doute de la guitare saturée et des solos endiablées.

21h25, on ne demande qu’à entendre

Shaka Ponk pourraient alimenter les lumières de la Tour Eiffel avec la quantité d'énergie qu’ils produisent sur scène mais l’ingé son de Oui FM ne doit pas être du même avis. On est parfois obligés de lire sur les lèvres des deux bêtes de scène au micro alors qu’on n’est qu’à quelques mètres de la scène. Le public n’est pas la pour accepter ce genre de médiocrité sonore et des pogos se forment à gauche et à droite faisant peur à certains mais réchauffant très certainement l’ambiance de ce premier soir.

Jour 2. 19h34, Le rock français Two Bunnies in Love + Gush

Il est bon se détendre en musique après une journée de taff. On arrive alors que le concert de Two Bunnies in Love a déjà commencé. Les cinq garçons tentent de remuer la foule qui n’est pas du même avis. Pourtant leur pop-rock est plutôt entraînante. Pour la suite, l’animateur de OUI FM qui présente la soirée annonce une “révélation” rock. Il ne se sera pas trompé. Ils sont quatre cette fois et s’appelle Gush (photo). On entre dans le vif du sujet avec leur concert : ils sont sur-motivés, viennent arranguer la foule, et échangent de place et d’instruments. Clavier, guitare, chant, batterie, tout est bien ficelé. En plus ils sont beaux gosses. Le rock à un bel avenir.

20h52, Manque de festival à Répu

Les parapluies sortent et la pluie s’abat sur Soirs d’été. Pas de gadoue à République, place qui vient d’être refaite à neuve. Certes, on ne s’attendait pas au tente et autres duvets de camping. Mais cela manque d’activité autour et entre les concerts. On s’imagine bien quelques foodtrucks originaux, des bazars où fleurissent des vinyles, ou encore des jeux autour du thème rock de l’évènement.

21h13, Triggerfinger s'éclate

Le groupe suivant nous surprend : Triggerfinger (photo). Trois “quinca” débarquent sur la scène de Soirs d’été plus motivés que jamais. Perfect match, leur titre connu, leur va comme un gant : un batteur fou style Angus Young, un bassite mi Blues Brothers mi mafieux corse, et un leader charismatique à la mèche grise rebelle. Leur rock est mélodique et envoie du bois aux bons moments. La pluie n’y peut rien, on en redemande. Cela a beau être gratuit, mais les concerts durent moins d’une heure.

22h06, Didier Wampas est le roi

Intervention des intermittents pile avant le concert. C’était prévu par les organisateurs, et ils sont largement applaudis par la foule. La suite se fait avec le retour des Wampas (photo) sur scène. Didier chante toujours aussi faux, mais c’est toujours autant le joyeux bordel dans le public. Ça pogotte comme il y a 20 ans. Un petit Sarko en prison et puis ça redémarre. Non, il n’a pas peur des skinheads grecs Didier. Mais il n’arrivera pas à vaincre la sécurité de la scène, qui l’empêchera farouchement d’aller slammer sur la foule. Il y arrivera à quelques reprises, montant sur une chaise avec poney dans les mains et chapeau sur la tête. Il tentera sur le final - après avoir fait monter une vingtaine de filles sur scène - de grimper sur la statut de Marianne qui trône au milieu de la place. En vain, mais on ne lui en veut pas : il a littéralement enflammé cette soirée comme jamais.  

Jour 3, 21h00 : Kodaline trop prévisible

Abrités sous les K-Ways , les parisiens n’ont pas le moral ,et cette  soirée s’annonce comme la couleur du ciel : morose. Pourtant Kodaline (photo) est dans la place à essayer de mettre l’ambiance. Certains - rares- dansent sur quelques titres qui passent à la radio . Nous on regrettera un groupe un peu trop “mainstream” , sans surprises malgrès des refrains bien entrainants. Le groupe irlandais s’écoute , mais on attendra l’arrivée de John Butler Trio pour un reveil du public , et l’arrêt de la pluie par la même occasion.

22h00, John Butler Trio fait remonter la sauce après Kodaline

C’était LA tête d’affiche de la soirée . Et John Butler et son trio (photo) ont encore une fois enchantés la foule . La dernière fois , on s’en souvient, c’était à Beauregard, la semaine dernière. Entre temps, leur setlist a changé et la magie est toujours la même. Un John Butler qui ravit avec sa guitare et ses solos , son batteur qui respire la joie de vivre et le troisième membre du trio qui enchaîne les instruments, de la basse à la contrebasse en passant par les claviers. Par contre, pas sûr que tout le public est retenu son attention sur le concert jusqu’au bout avec, à gauche de la scène , un acrobate qui tentait d’escalader le haut de la statue de la la place de la République. En tout cas pour Zebra , tout le monde était là . On l’aura même entendu chanté en choeur sur le chemin du retour jusqu’au métro Chatelet.

Jour 4, 19h54 : Les skateurs next-door

Sous une vieille pluie digne d’un lugubre automne, une petite foule se groupe devant la scène Place de la République. On ne voit pas grand chose à la scène à cause de tout cet arc-en-ciel de parapluies. C’est le jeune groupe franco-finlando-luxembourgeois Natas Loves You qui remplace ce soir les Struts annulés au dernier moment pour cause d’extinction de voix. Ils sont bien là les jeunes et décidés à nous faire oublier la précipitation abondante avec leur douce pop tropicale qui n’a rien à envier à la nouvelle scène pop française. Le chanteur nous avoue que Répu, c’est habituellement plutôt l’endroit où il vient faire du skate (mesdemoiselles, à vos carnets!) mais on l’aime bien aussi dans ce contexte là.

20h56 : Soirs K-Way

On aurait espèré qu’ils nous rammènent le soleil niçois, malheureusement on ne peut pas tout faire. Griefjoy (photo) commencent leur live sous une pluie torrentielle en prenant bien soin de se préoccuper du public qui prend une bonne douche. L’instru va bien avec la danse des parapluies dans la fosse et ça donnerait même un petit  air de mélancolie de la soirée.

22h03, les parapluies se ferment

Cette pluie de merde, Klaxons (photo) nous la feront définitivement oublier dès les premières notes de leur live. Non, effectivement, ce n’est plus le groupe plein de peps qu’on a connu a leurs débuts et leur prestation en soi ne marquera pas tant les esprits mais c’est leur son impeccable qui fera opérer la magie. Jamie Raynolds nous fera des compliments tout le long et on n’aura qu’une envie, c’est d’aller s’abriter sous sa guitare pour l’admirer de plus près.

Jour 5, 19h57, (anti)dépresseurs de fin de semaine

Quand on arrive sur place en ce 5e jour, c’est un groupe dont on n’a jamais entendu parler qui ouvre le bal. Mustang, un air de pseudo country, mi rockabilly, un style Texas et gomme dans les cheveux, des chansons qui ont l’air de raconter la vie d’Elvis (Lexomyl et Cuba Libre). Ça a l’air original comme ça mais en réalité ça paye pas vraiment de mine. Le groupe a d’ailleurs énormément de mal à emballer la foule qui, ce soir, semble bel et bien endormie à République. Nous on part à la recherche de vivres et on tombe sur un stand qui vend des bouteilles d’eau à 4€. Très bien, ce sera sandwich de rue à l’arrache un peu plus à l’écart du festival.

21h16, Bienvenue chez les batteurs

Une longue pose pendant qu’on installe les palmiers gonflables sur la scène, c’est bel et bien les Naive New Beaters (photo) qui prennent le relais. Le décor est le même que l’année dernière mais leur prestation sera toujours originale. Et cette année , ils mettent le paquet ! Ils ont invité tous les copains à les rejoindre et c’est pas pour nous déplaire : Dj Pfel, Izia, Mo Laudi, Beat Assaillant … On devient presque addict aux nouveaux noms qui apparaissent sur scène pour faire une chanson ou deux avec les parisiens déjantés. On remerciera cependant encore une fois la régie d’avoir baisé le son, on aurait préféré moins entendre Mustang à vrai dire.

22h18, les années collège

Le public est déjà bien chaud quand le grand nom de la soirée prend possession de la scène. On a encore du mal à y croire mais c’est bel et bien le groupe qu’on a tous écouté dans notre tendre enfance, et qui aura bercé bien d’autres Coupes du Monde que celle de 2014, qui arrive : Zebda (photo). Les toulousains sont chauds et lancent immédiatement une danse endiablée qui ne cessera pas pedant les 50 minutes de leur concert. Des artistes très proches du public et très engagés, des sons qui nous rappellent de bons souvenirs et que tout le public connaît par coeur (si, si, on t’a vu toi jeune demoiselle à la queue de cheval, hurler comme si ta vie en dépendait !). Ce sera la parenthèse sport des soirs d’été, on rentrera chez nous des fourmis dans les pieds et dans le bassin.



Côté scène

La claque
Naive New Beaters, ils sont chez eux et on voudrait qu’ils y restent.

La découvertes
Gush, le rock a de l’avenir dans nos oreilles avec eux.

La bête de scène
Didier Wampas, entre malaise et fou rire, une prestation inoubliable !

Le gros qui assure
Shaka Ponk, mais donnez leur du son !

La déception
Mustang, un son waddafuck et un manque de charisme.

Côté festival

On a aimé :

- La gratuité du festival qui n’enlève rien à la qualité du line-up
- Des artistes que la pluie n’arrête pas
- Une très belle courte animation sur le statut des intermittents du spectacle diffusée le jeudi soir et une équipe engagée dans la lutte
- Beaucoup plus de toilettes par rapport à l’année dernière, merci !

On a moins aimé :

- Très peu de foodtrucks officiels, des tarifs de boissons déglingués et une bière très médiocre
- La pluie incessante toute la semaine qui aurait pu gâcher la fête.
- Un son pas assez puissant pour certains artistes. Certes, on est en pleine ville mais Shaka Ponk sans puissance, c’est un concert sans saveurs.

Conclusion

Alors que l’été a encore beaucoup de mal à s’installer à Paris, nous goûtons tout de même les joies des événements estivaux gratuits et nous y prenons beaucoup de plaisir. Merci à la Mairie du 3e arrondissement et bravo à Oui FM pour cette organisation !