On était à
Les Transardentes réchauffent la Belgique

Grand rendez-vous belge de musique électronique, les Transardentes investissaient cette année encore les Halles des Foires de Liège pour une douzaine d'heures de live. Pays à l’accueil incomparable, nous avons encore une fois passé la frontière pour la soirée la plus chaude de l'hiver.

Jour 1. 15h30, Visite de la cité ardente

Notre séjour à Liège débute avec une arrivée à la gare des Guillememins, bâtiment à l’infrastrucuture impressionnante dessiné par le célèbre architecte Santiagio Calatrava Valls. On décide cette année de profiter un peu de cette ville que l’on appelle « La Cité Ardente », plutôt que de partir directement pour le festival. Au menu: visite du centre historique, découverte de la Meuse (photo) boulet liègeois (le plat, pas les joueurs du Standard) et gauffre pour la pause repas. Et, évidemment, quelques bières belges pour rythmer le tout.

19h45, En bus vers les Halles

Après une journée passée dans le froid et sous quelques flocons de neige, on se décide enfin à prendre la route pour les Transardentes. Les organisateurs ont bien fait les choses, sur présentation du billet d’entrée le bus est gratuit vers le festival (photo). Il n'est pas encore 20h, ce n’est pas encore un bus de festivaliers cannettes dans en mains que l’on trouve mais des gens plutôt calmes, décidés à profiter des premiers concerts de la soirée avant que la foule n’arrive.

20h20, Worakls en porte drapeau

Car si on s’est décidé à arriver si tôt c’est parce que notre compatriote Worakls (photo) joue sur la Pyramid Room, grande scène du festival. A notre arrivée cette immense salle sonne creux, le public est peu nombreux devant la scène. Malgré tout le jeune français n’hésite pas, il déroule parfaitement son live avec énergie et talent, n'oubliant pas ses tubes Bleu et Porto. La soirée commence très bien.

22h15, Daniel Avery la techno made in England

En direction de la Pyramid pour ne rien rater de Daniel Avery, on profite de la fin du show Ten Walls. C'est alors qu'on réalise, bêtement et tardivement, que le dj qui nous disait vaguement quelque chose en voyant la programmation n'est autre que le producteur du superbe Walking with Elephant. Tant pis, on n'aura pas vu grand chose mais on se console avec l'excellente prestation de Daniel Avery (photo) accompagné par des jeux de lumières aussi impressionnants qu'éblouissants, devant une salle (enfin) remplie.

23h30, Pause bière dans l'Elektropedia

Depuis notre dernière venue, rien ou presque n’a changé sur le festival. Le plan est le même, la Sphere Room à l’entrée des Halles est toujours dédiée à la drum and bass et la Red Bull Elektropedia fait place aux jeunes pousses belges. Pendant notre "tour du propriétaire", c'est devant Crash (photo) qu'on profite de notre première bière. Déception tout de même, dans LE pays de la bière aucune pinte n'est servie !

00h30, Sigma seul... et mal accompagné

La chaleur monte proportionnellement au nombre de festivaliers. Dans la Sphere Room Calyx & Teebee terminent leur set et c’est Sigma (photo) qui prend le relais. Surprise, un seul des deux Sigma est aux platines... On s'en contentera, c'est devenu une habitude chez les djs... Cela dit il faut reconnaitre que le dj assure ! Entre ses tubes Nobody To Love et Changing il nous gratifie de quelques perles drum and bass pour un set qui restera à nos yeux le plus abouti de la soirée. Seul point noir, le Mc qui semble découvrir les morceaux en même temps que nous, ce qui ne l’aide pas vraiment à être dans le rythme.

01h55, Une frite sauce Gesaffelstein

Notre dernier repas remontant à ce boulet liègeois en début d’après-midi, il est temps pour nous de se remplir l’estomac avant la dernière ligne droite. Les Transardentes ont à cœur de proposer un choix varier de nourriture : pita, spécialité cambodgienne, chicken burger… Mais evidement c’est vers une fricadelle accompagnée d'un cornet de frites (photo) qu’on se dirige presque par reflexe, on n’est pas en Belgique pour rien ! L’espace restauration à côté de la grande scène nous permet quand même d’écouter le set de Gesaffelstein pendant que l’on part à la recherche de nos frites sous le kilo de mayonnaise mis gracieusement par-dessus.

03h00, Claptone assure

Ormis quelques passages par curiosité on ne s’était pas vraiment posés dans la Cube Room. Pour Claptone (photo) c’est chose faite. Sur une scène cubique où les lumières sont nombreuses, le dj habillé de son masque d’oiseau au long nez et son chapeau haut de forme balance son set house tout droit venu de Berlin. C'est notre belle surprise de la soirée, jusqu'à la dernière minute l'ambiance ne retombe pas.

04h45, Black Sun Empire nous achève

Si on est encore debout après plus de huit heures dans les Halles des Foires c’est principalement pour le dernier set drum and bass de la soirée. En clôture de la Sphère Room, les néerlandais de Black Sun Empire (photo) font crier pendant plus d’une heure les enceintes. La salle s’est vidée, on est de moins en moins nombreux devant le duo. Le set est technique et sombre, on est à mi-chemin entre Andy C et Noisia. Après une heure de set nos jambes nous supplient: comme beaucoup on prend le chemin du retour peu avant la fermeture du festival, toujours en bus.

Côté concert

La claque :
Sigma, même seul le dj fait toujours mouche

La confirmation :
Worakls, un futur grand

Le gars sûr :
Gesaffelstein, que ce soit en live ou en set, Gesa est incontournable

"Tu sors ou j'te sors" :
Le Mc présent sur le set de Sigma, en décallage avec la qualité du set

Côté festival

On a aimé :

- L’espace dans les salles, pas de bousculades on respire
- Un point de distribution d’eau gratuite
- Le choix dans les stands de nourriture, le trio kebab-pizza-frites trop présent en festival n'existe pas aux Transardentes
- La boulot des ingénieurs lumières, la scène n'est pas seule à être éclairée, merci !

On a moins aimé :

- Les toilettes payantes, encore et toujours en Belgique...
- Au pays de la bière on ne sert que des 25cl, où sont les pintes !?
- Une vraie salle "chill-out" ne serait pas de trop pour respirer entre deux concerts

Conclusion

Dans des Halles des Foires qui n’ont rien de sexy, les Transardentes arrivent toujours à nous plonger dans un univers à part où la techno, la house et la drum and bass sont reines. La programmation sans fausse note aura ravie les amateurs du genre même si le public a semblé moins nombreux cette année. Ce qui est sûr c’est que le festival reste le prétexte idéal pour venir se réchauffer un week-end dans la cité ardente malgré le froid et la neige belge. Prochaine étape: découvrir la Wallonie en plein été ?

Récit et photos : Quentin Thomé & Justyna Piotrovicz