On était à
3 jours en Belgique: on était à Pukkelpop !

Voilà maintenant 28 années que Pukkelpop affiche  une programmation d'excellence que l’on pourrait décrire comme une des plus belle  d’Europe. Eminem, Nine Inch Nails, The XX, Paul Kalkbrenner, Chase and Status, The Prodigy… bref on pourrait citer la liste complète ! On a donc passé le weekend à Hasselt pour le rendez-vous du mois d’août ! On vous raconte 3 (enfin 4) jours au milieu des dizaines de milliers de spectateurs et devant une centaine d’artistes.

Certains en parle comme la plus belle programmation du mois d’aout… c’est discutable. Ceci dit au vu de l’affiche et à la vitesse à laquelle les billets sont partis (moins vite que l’an dernier quand même), on n’est pas les seuls à avoir décidé de passer la frontière pour le weekend du 15 août ! Commençons par le début : 160€ les trois jours, plus le transport, et tout le reste : Pukkelpop est un vrai budget. Mais un budget qui vaut le coup musicalement ! Petit point annulation quand même, une semaine avant le début du festival, on apprend l’annulation d’une des têtes d’affiche Neil Young & the Crazy Horse… Déception des fans, le groupe est remplacé par Major Lazer, on ne touche pas au même public, mais cette annonce est loin de nous déplaire !

L’échauffement du mercredi

On a fait notre premier Pukkelpop l’an dernier, pour la nouvelle version d’après tempête. Et si il y a bien quelque chose qu’il faut noter, c’est la qualité de l’organisation : les organisateurs pensent à tout (trop en fait, on en reparlera plus bas). Dans les bonnes nouvelles, il y a l’ouverture du site dès le mercredi soir 20h, avec pose des bracelets et dj set dans la Boiler Room ! La première claque vient de la déco de la Boiler ! Des tubes de Led ont remplacé les guirlandes de l’an dernier, en pleine nuit l’effet est maximum ! Une façon de passer une bonne soirée à la veille du lancement, après l’installation au camping, et de commencer à faire tourner les bars (aussi bien dans le site et en dehors!). Bref une mise en bouche qui nous rend encore plus impatients ! Pour l'anecdote on a fini sur le camping en compagnie de sympathiques flamands à améliorer notre néerlandais ! 

Jeudi : The Eminem « Bruxelles » show

Avant de commencer, il faut préciser un détail qui a son importance : à Pukkelpop on ne voit pas seulement un concert, mais on en rate aussi 7 ! C’est donc des choix permanents, des débats de plusieurs heures avec les camarades de festivals (quand ce n’est pas de plusieurs jours !) et bien souvent quelques amitiés brisées… Il existe quand même une solution qu’on a failli adopter : faire chacun un concert et se le raconter, mais on avait peur de ne pas se retrouver après… on a donc fait des choix !

C’est donc avec beaucoup de volonté qu’on décolle du camping en début d’après-midi pour tenter de voir Mac Miller, mais entre le temps de prendre la navette (système très bien organisé et au passage régulier) et de prendre une dernière bière avant de rentrer (la vie est bien faite, la route est remplie de bar devant le festival) on finit par arriver sur le site pour naviguer entre la presta pas très convaincante de Kendrick Lamar et le très bon live de Klangkarussell, parfaite intro au reste de la journée. Le premier jour, les muscles vont bien, on ne s’économise pas, on a donc aucun problème à se balader de scène en scène pour voir ce qu’il s’y passe. C’est comme cela qu’on se retrouve devant une Main Stage de plus en plus pleine pour un début de Deftones tout en guitare et batterie à toute vitesse ! Le show est là, et la formation américaine fait le boulot, les adeptes sont ravis, pour notre baptême on n’est pas déçus. Influencés par l’électro, on a quand même jeté un œil à Wilkinson pour un set Dj Set dans la magnifique Boiler Room. Un bon moment, on est partant pour le revoir, et en entier cette fois-ci ! Vient un des moments qui devait arriver… 3 concerts en même temps : Fall Out Boys, Miles Kane, AlunaGeorge… la réflexion fut longue, le choix difficile… (attention séquence un poil macho) Mais on se dit qu’au vu de la chanteuse d’AlunaGeorge, si ça ne ravit pas les oreilles, ça ravit au moins les yeux ! Après coup on s’est peut-être trompé… à part le ft avec Disclosure et « Your drums your love » le public n’est pas forcément impliqué et le concert manque de rythme… et de voix ! Première déception, mais c’est aussi ça un festival !

Avant un des grands noms de la soirée, Nine Inch Nails, et une claque en concert (pas forcément fans du groupe, on a quand même été pris !) on s’est offert notre séquence jazzy du jeudi. L’autrichien Parov Stelar en configuration « Band » avec chanteuse et cuivre nous ont offert, dans une dance Hall remplie, leurs meilleurs morceaux du dernier album « The Invisible Girl », avec le morceau phare du même titre en fin de set ! C’est donc cuivres en tête qu’on se dépêche d’atteindre la Main Stage pour « NIN » en loupant au passage une bonne demi-heure de show. Un beat électro au début, des claviers et une batterie ensuite, un vrai gros show, le groupe ne déçoit personne et conquiert les novices comme les fans ! Le plus qualitatif de cette première journée sans doute ! 

Vient ensuite le tour de LA STAR du weekend : Eminem. En tant que rappeur, il prend sa demi-heure syndicale de retard mais reste acclamé par le public (une grande scène pas loin d’être aussi pleine que devant Foo Fighters l’an dernier). Programmé en 2011 (mais n’ayant pas joué à cause de la tempête), il fait donc son apparition devant un public (presque) conquit d’avance, sur une impressionnante scène à deux niveaux. Ses musiciens en haut, lui et un MC en bas, Eminem fait donc le show à l’américaine, mais globalement sans saveurs… On avait eu cette impression il y a quelques années avec Kanye West aux Eurockéennes, même constat, le playback en plus… Cerise sur le gâteau, les « Whats Up  Brussels » à tout va… moyen pour un festival à une heure de la capitale Belge… On retiendra quand même des bons moments avec ces morceaux « Stan », « My name is » ou  « Sing for the moment ».


Crédit Photo: Mathieu Golinvaux pour Le Soir

Pour l’ambiance on choisira ensuite Crystal Fighters à Rudimental (surtout que ce n’était qu’un Dj set !) pour un show une fois de plus à bloc où il manquait cependant quelques morceaux du dernier album (formule festival sans doute) avant de lâcher nos dernières forces du jeudi sur un live de Chase and Status et un défilé de tube avec « no problem » ou « time ». C’est là qu’on se dit que rares sont les festivals à oser mettre les anglais sur une grande scène, mais à voir le nombre de personnes devant, ça vaut largement le coup !

Un vendredi avec Prodigy en ligne de mire

La Nuit est courte à Pukkelpop, mais ça ne nous empêche pas d’arriver de plus en plus tard sur le site, en loupant au passage Dop D.O.D que l’on croisera sur la Boiler Room devant l’excellent set de Duke Dumont pour un petit foot improvisé sous le deuxième chapiteau ! On entre donc, direction le remplaçant de Neil Young, Major Lazer, qui comme l’an dernier a fait un show comme eux seuls savent le faire ! Des confettis, un drapeau de la Belgique, Diplo qui nage sur la foule dans une boule en plastique, les tubes de l’album de « Get Free » à « Jah No Partial » (dont le clip avait d’ailleurs été tourné à Pukkelpop l’an dernier) en passant par « Watch out for this » et « Original Don ». Le groupe a bien grandi depuis l’an dernier, et après avoir rempli la Dance Hall, c’est la Main Stage qui est envahie par la bande à Diplo ! Une grosse claque comme toujours !


Crédit Photo : Headshot

Entre une discussion avec Dop D.O.D, nous racontant à quel point ils avaient été surpris de voir la Dance Hall blindée à 14h, et une dose de Duke Dumont, on goute un peu de Rone dans une Dance Hall au trois quart vide, la concurrence est rude, Girls in Hawaii joue sur la Marquee. Après le très bon set de Zeds Dead (qui méritait mieux que de jouer dans la Boiler, scène un peu impersonnelle), on a fait nos premier pas dans le bouillant Castello (chapiteau en bois) pour Totally Enormous Extinct Dinosaurs, au visuel retro disco et au live envoutant. Comme prévu, on terminera la soirée par les cinglés de The Prodigy ! A chaque tournée un nouveau visuel, cette fois-ci ils se la jouent « circus » pour une fois de plus un show toute en violence où « Smack My Bitch Up » reste l’apogée du concert. Pendant une heure les anglais ont retourné Pukkelpop, fait sauter les plus jeunes, remué les moins jeunes et probablement donné des envies d’exécuter des poussins à chaque basse ! A 2h, on est rincé, et on se rassure qu’il ne vaut mieux pas les voir le premier jour si on veut tenir les 3 soirs sans créer une rupture de stock chez Red bull.

Samedi : feu d’artifice final

Vers une heure du matin, dans la nuit de samedi à dimanche, la grande scène est illuminée par un feu d’artifice après le live de Goose. C’est déjà la fin, pendant que la Boiler raisonne jusqu’à 4h, les techniciens s’activent déjà pour commencer à remballer les chapiteaux. Avant cela on sera passé par toutes les étapes. La sensation de se retrouver en pleine rave à Berlin avec le Live à la perfection de Paul Kalkbrenner et ses beats épurés. Simple et efficace l’allemand, vêtu du maillot du Bayern Munich (on me souffle à l’oreille que Robben n’est pas mauvais en live !) a fait voyager le public, et on s’interroge sur la pertinence de ne pas le mettre sur la grande scène quand on voit le monde autant dedans qu’en dehors du chapiteau ! On sera aussi retourné quelques années en arrière avec Franz Ferdinand et leurs tubes « Take Me Out » et « The Dark of the Matinee » mais avec d’excellents extraits du dernier album, le groupe nous a prouvé une nouvelle fois qu’il ne faut pas parler d’eux au passé ! On est passé par la déception également, car retardés, le duo de Crystal Castle se sera produit en même temps que Franz Ferdinand. Envoutés par deux excellents concerts que l’on recommande vivement : Foals, pour qui la grande scène n’était pas de trop, et !!!. Dans un style opposé, le set de Noisia a finalement peu évolué, et on attendait plus des Djs, car programmés dans la Dance Hall.


Le Petit Bazar, un joyeux bordel au milieu de Pukkelpop !

Un bon samedi, qui avait commencé avec le Dj set de Redlight dans le Boiler et qui s’est continué dans le « Petit Bazar », endroit qui redonne un peu d’humanité au festival. Car en effet, l’organisation est rodée, rien ne peut déborder et c’est peut-être ça le plus grand défaut du festival, ce manque de folie qu’on a pu retrouver pendant quelques temps dans cet endroit complétement à part où l’on peut aussi bien voir un tigre faire un Karaoké qu’une « reine » portée par des hommes peints de blanc comme si une cérémonie était en marche. Un vrai coin à part, un peu moins standardisé que le reste du festival, ça fait du bien.

Côté concerts :

La claque :
Chase and Status qui a réussi à faire bouger la grande scène !

La découverte :
Parov Stelar dont on découvrait la version « Band » sur scène

La déception :
Eminem, on en attendait peut-être trop…

La confirmation :
Paul Kalkbrenner est bel est bien un des meilleurs dj du monde

Le trop :
La trap dans la Boiler, comme si chaque dj se sentait obligé de faire son quart d’heure

Ceux qu’on a raté et qu’on irait bien voir à l’occasion :
Miles Kane, Fall Out Boy, Duck Sauce, TNGHT, Dop D.O.D, Girls in Hawaii, Local Natives, Eels, James Blake…

Côté festival :

On a aimé :

La programmation riche et diversifiée
- L’organisation au millimètre du parking au camping en passant par les navettes
- Le Petit Bazar, coin de folie du festival
- Les stand de nourritures et vente de bière dans la rue de l’entrée du festival qui permettent de sortir à tout moment pour manger ou boire une bière sans appeler sofinco après la 3ème tournée
- La grande scène avec un son étalé sur toute la plaine permettant de profiter du concert même tout au fond
- Les écrans en dehors des chapiteaux pour profiter des lives allongés dans l’herbe
- La décoration de la Boiler Room

On a moins aimé :

- Le parking payant (5€ par jour !)
- Aucun point d’eau potable pour se désaltérer gratuitement (!!)
- Les interdictions de « slamer » et les vigiles aux aguets pour faire respecter la règle

Conclusion

Le beau temps était de la partie, les gros noms aussi. Pukkelpop 2013 ne sera peut-être pas le meilleur des crus, mais la qualité de la programmation et les 3 jours sold-out parlent d'eux-même, le public a répondu présent ! Une organisation (presque) parfaite, rien n'est laissé au hasard et tout est fait pour qu'on se sente en sécurité. Comme tous les ans, on y a vu plus ou moins ce qui se fait de mieux dans les tournées estivales, on attend avril 2014 avec impatience pour les premiers noms de la prochaine édition ! Une chose est sure, on y sera l'an prochain, Pukkelpop sounds better with us !