On était à
Pitchfork festival électrise la Villette

Ce week-end se tenait dans la Grande Halle de la Villette à Paris le Pitchfork Festival. Pitchfork.com, c’est le site américain de critiques musicales pointu et prescripteur qui a son festival français depuis 2010. Cette dernière édition fut un succès. Deux des trois soirées affichaient complet. Nous y étions, et on vous raconte. 

Jour 1: 19h12, début en douceur avec le RnB d’How to dress well

Ce n’est pas la première fois d’How to dress well au Pitchfork. Ceux qui étaient présents lors de la deuxième édition nous avaient prévenus : sa performance fait frissonner. Sa voix fragile et sensuelle nous offre des ballades RnB d’une rare délicatesse. Belle entrée en matière la soirée s’anime avec the Notwist. Les quatre bavarois se font rares en France. On était très impatient de les découvrir sur scène et on n’a pas été déçu. Leur musique est tellement efficace, elle nous accroche en quelques accords. De belles montées en intensité nous lancent pour une très bonne soirée.

20h46, l'heure des estomacs affamés.

Déjà l’an dernier, on s’était régalé. Le meilleur de la street food parisienne était encore une fois au rendez-vous. Trois étoiles pour le fish and chips. On se sert autour des tables en bois et on constate que le Pitchfork a encore attiré des branchés de toute l’Europe. Tant pis pour The War on Drugs, on préfère parler musique avec nos voisins européens.

22h34, le temps des flottements

Mogwai (photo) et Jon Hopkins ne nous laisserons pas un souvenir impérissable. C’est le moment où on regrette l’absence d’endroits pour se poser. La sécurité nous a prévenus « toute sortie est définitive ». Très bien mais de 19h à 2h un peu de repos ne serait pas de refus. Les festivaliers s’installent sur les pavés, on n'aurait pas refusé un bout de plage en dessous.

23h41, La révélation divine avec James Blake

James Blake (photo), nous l’attendions comme le Messie. Il nous a ravis avec sa voix céleste et ses mélodies divines. Il faut voir ce jeune homme de 26 ans mettre une salle à ses pieds avec ses morceaux   Retrograde et Life round here. Il clôture cette première soirée par un moment de pure beauté.

Jour 2 : 20h32, premier coup d'éclat avec Future Islands

Le chanteur de Future Islands (photo) a toujours son look coincé mais une énergie complètement débridée. Leur quatrième album a une ambition : nous faire danser, et le pari de « Singles » est réussi. Deuxième soirée bien commencée.

21h26, Cri d’amour à MØ

Elle enflamme les foules depuis deux ans. Cette soirée n’a pas fait exception. La jeune (photo), a encore fait des ravages sous la grande halle de la Villette. Pour cette nuit d’Halloween, elle nous a fait frissonner de bonheur avec ses mélodies pop tantôt punchy tantôt langoureuses. Adieu les petites chanteuses fragiles avec leurs voix fluettes.

22h11, Halloween party

Sur Chvrches (photo) et St Vincent, on danse avec des zombies britanniques, des Danois couverts de paillettes. Le must, c’est peut-être l’homme à la guirlande lumineuse. Alors pardon mais l’analyse musicale passe au second plan. Ce qui est certain c’est que cette musique est imparable. Elle fait même bouger les morts-vivants.

00h02, Coup de blues de Belle & Sebastien

Après l’euphorie provoquée par St Vincent, Belle & Sebastien marque un retour au calme, peut-être un peu trop calme. Petit décalage de programmation ou volonté de nous chanter des berceuses pour nous coucher plus rapidement ? Pas facile de trouver la motivation pour enchaîner avec l’after au Trabendo.

Jour 3: 20h11, Regonflés à bloc par Foxygen

On entame cette troisième et dernière journée avec enthousiasme grâce au duo Foxygen. Ils nous ont offert du bon rock entre morceaux mélodieux et passages plus fougueux. Une bonne entrée en matière

22h15, Y’a pas que la musique dans la vie

Le Pitchfork, ce n’est pas que de la musique, c’est aussi une sorte de parc de loisirs pour adultes. Bowling, babyfoot, silent disco, stand de maquillage, tout était prévu pour divertir les grands enfants que nous sommes. On a aussi fait un petit tour au marché des petits créateurs. On a trouvé de très jolis stands de bijoux, de sweats, et autres sacs en toile. 

23h09, Jungle fever

On termine nos emplettes à temps pour l’arrivée triomphale de Jungle.  On les avait beaucoup aimés au We love green , ils ont été magistraux au Pitchfork. Nombreux sur scène, ils dégagent une énergie contagieuse. Le public se laisse entrainer. Pour nous c’est la meilleure performance du festival.

00h06, Un Caribou hors des sentiers

La grande halle est pleine à craquer pour Caribou. Elle ne tarde pas à imploser dès les premiers beats de Our Love. Les tubes s’enchaînent jusqu’à l’apothéose avec Can’t do without you. On danse au milieu des ballons multicolores. C’est le début d’une belle nuit electro en compagnie de Four Ter, Jamie XX et Kaytranada.

Côté concert

La confirmation
Jungle, la meilleure prestation du festival

La découverte
How to Dress Well, du Rnb délicat comme peu savent le faire

La déception
Belle & Sebastien, programmés trop tard dans la soirée, au moment où l'on voulait danser

Côté festival

On a aimé :

- Un festival très européen
- Le meilleur de la street food
- La très bonne organisation. On ne fait jamais la queue.

On a moins aimé :

- Le prix excessif de tout : entrée (49 euros la soirée) , bières ( 8 euros la pinte), nourriture
- Le stand Mini : un festival de musique indé avec des places à ce prix devrait pouvoir se passer de gros stands commerciaux.

Conclusion

Avec ses soirées complètes longtemps à l’avance, sa large programmation et ses festivaliers venus de toute l'Europe, le Pitchfork festival s'installe dans la catégorie des festivals français qui comptent.

 

Récit: Céline Martel
Photos: Vincent Arbelet et Pitchfork Music Festival