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Delta Festival 2021, Woodstock débarque à Marseille

C’est sous le thème de Woodstock que le Delta Festival fait son grand retour. Après une édition annulée en 2020 et un report, le festival initialement prévu du 2 au 4 juillet s'est finalement déroulé du 27 au 29 août 2021. Installé sur la plage du Prado, l'événement tenait de belles promesses : un open air dans un cadre magnifique sous le soleil de Marseille, de nombreuses animations, des jeux gonflables et une programmation de folie. Le cocktail parfait pour passer un week-end dément. Préparez-vous, ça va envoyer du lourd ! 

Jour 1. Vendredi 27 août. 22h30, allez, on se dépêche !

Après une bonne journée de travail et 4h30 de route, nous arrivons sur le festival avec Bob Sinclar qui joue sur la scène Woodstock, la grande scène du festival, devant une foule qui est déjà en feu. De notre côté, on fonce au cashless pour charger notre carte et récupérer une première boisson. Rosé et bière en mains on tente de retrouver nos potes. Le set est dansant, festif. Bob Sinclar joue certains de ces classiques entremêlés de remixes house et de tubes. C'est Mandragora qui prendra la suite avec un show qui démarre immédiatement sur du gros son, mais la foule reste assez calme par rapport à ce qu'on pourrait imaginer. En cause, le volume trop bas de la scène qui ne nous permet pas de s’ambiancer convenablement. 

00h10, voyage dans les années 2000

Autour de nous, de nombreux festivaliers sont apprêtés de leurs plus belles tenues "hippie". Le dj Sefa démarre un set bouillant, rempli de grosses basses au BPM endiablé. Le public amoureux du genre Frenchcore s'en donne à cœur joie pendant 1h de live surpuissant. Pour la clôture de cette première soirée, nous avons de très grandes attentes puisque la programmation annonce l'arrivée de… accrochez-vous, ça va envoyer du lourd… Colonel Reyel ! Et oui, sans déc'. Nous aurons droit à ses plus grands tubes,  « Celui » ou encore « Aurélie », le public chante à s’en déchirer les cordes vocales et on a l’impression d’être au milieu d’une soirée karaoké géante même si on doit bien le reconnaître que l’artiste semble un peu rouillé sur scène. Il n'empêche que tout est pardonné, puisqu'on aura quand même bien kiffé notre soirée. 

Jour 2. Samedi 28 août. 14h30, que les jeux commencent !

Sous le magnifique soleil de Marseille la faim se fait sentir. Au Village Gastronomique, on trouve de nombreux food trucks : burgers, hot-dogs, pizzas, wraps… Pour nous, ce sera pokébowl et burger avant d'aller nous dépenser à l’espace des jeux gonflables qui n'a pas encore été assailli de monde. Au programme : un labyrinthe à faire les yeux bandés, une partie de baby-foot où nous sommes les joueurs et tout un tas d'autres jeux géants. L'idée de l'espace est originale et permet de faire des rencontres. Big up aux bénévoles du festival qui nous auront donné l’impression d’être entourés de monos dans une grande colonie de vacances. 

16h, les bronzés à la plage

Côté plage, sur une scène 360° construite au bord de l’eau,  joue Imako. Sur place, on trouve également de nombreux stands d’associations avec parfois des mini-jeux pour apprendre en s’amusant et sensibiliser les festivaliers au développement durable, mais aussi le Village des Possibles, un chapiteau sous lequel on trouve un espace de conférences où des personnalités viennent expliquer leurs projets et discuter avec les festivaliers. Enfin, le Village Artistique nous propose des expositions de photos et de peintures. Du côté de la Scène Live, on trouve une super scénographie, des toiles tendues au-dessus de nos têtes, et Moxo qui est en train d’enflammer la fosse. Le dj,  présenté comme la relève de la scène électro française, nous fera danser tout l'après-midi au cœur de la foule.

19h, méga sunset

Sur la grande scène, le live de Danakil commence directement sur des sons reggae planants. Malheureusement, le concert manque un peu d’énergie pour un public qui n’est pas vraiment adepte du genre et ça se ressent dans l’ambiance générale. Côté scène live Droplex et Markus Volker, reconnus pour leur techno minimale, auront droit à 30 minutes de live supplémentaires suite à l’annulation d’Undercover programmé plus tard. On sera rapidement pris dans l’ambiance alors qu'un coucher de soleil magnifique s'entremêle aux lumières de la scène. 

22h, c'est la chenille qui redémarre

Le concert de Hilight Tribe nous plonge directement dans l’univers tribal du groupe, bien habitué des festivals. Un show parfaitement millimétré et surtout très efficace pour retourner une foule. Les pogos sur le devant de la scène ne se font pas attendre. Le duo légendaire Boris & Moris fera ensuite bouger foule avec des remix de tubes comme la Macarena, la Chenille, Bande Organisée ou encore des sons de Daft Punk. Nous aurons le droit à des chorés endiablées projetées sur l’écran géant de la scène qui nous évoqueront quelques souvenirs de Just Dance. Après une bonne trentaine de minutes.

00h00, je sens que ce matin va être une pure soirée

On ne réussira pas à accrocher au dj set de The Bloody Beetroots, alors on opte pour la scène live où Miss K8 fait exploser les enceintes. L’artiste de techno hardcore envoie du très gros son pour un public en plein kiff. C'est bien échauffés qu'on retrouvera donc la grande scène où une surprise est annoncée. Après quelques minutes d'attente, l’écran de la grande scène s’allume enfin et on voit défiler le nom Dj Raoult alors que trois personnes habillées en infirmiers arrivent sur scène pour jouer les chauffeurs de salle. Pendant un peu plus de 10 minutes ils tenteront d'ambiancer le public avec des tubes, mais la sauce ne prendra pas vraiment. Faut dire qu'on s’attendait à une surprise plus exceptionnelle que ça. Le dernier concert de la soirée n'est pas assuré par Colonel Reyel mais par les PZK qui font leur grand retour sur scène. Le groupe commence par ses meilleurs classiques entrainant le public le temps de quelques minutes en adolescence. 

Jour 3. Dimanche 29 août. 14h, ambiance sportive

Ce sont les jambes bien fatiguées que nous arrivons sur la plage du Prado, après une courte nuit de sommeil. Ca nous empêchera pas de nous lancer sur notre plus beau match de foot en boule gonflable géante avec quelques bonnes chutes puis de tenter de battre le record de rapidité du parcours d'obstacles affiché à 45 s. Nous partons comme des fusées mais sans surprise, on sera très loin de détrôner les festivaliers sur le haut du podium. En revanche, on aura tapé de très nombreux fous rires et surtout on y aura laissé quelques poumons. La musique qu'on entend au loin ne nous laisse pas indifférents. Sur la scène live, nous arriverons au cœur du dj set de Raphaël Pallaci, un jeune artiste électro qui a remporté un concours tremplin. Le voilà donc tout feu tout flamme devant un public qui semble, tout comme nous, bien apprécier son set.

17h, let’s go matelot

Pas convaincus par les concerts de Bon Entendeur et Chilla, on opte pour la scène de la plage où on sera embarqué dans le concert incroyable du groupe Golden Parachute, lauréat de l'un des tremplins du festival. Le groupe de ska, dont les membres sont tous déguisés en vieux pirates, nous emmène au travers de leurs chansons sur une traversée en mer. En quelques minutes on se sentira à bord d'un navire accompagnés de vieux soûlards entonnant de fières chansons pirates. 

18h, comment ça, c'est déjà la fin ?

On est face à un dilemme d'envergure : Rakoon ou Thylacyne ? Pas de compromis, ce sera Thylacine pour l'entrée et Rakoon en dessert. Le premier nous servira un set bien sympa et dansant, mais pas assez punchy à notre goût. Quant à Rakoon, sa dub électro mélangée à ses talents de guitariste, nous transporteront sans difficulté au coeur de son univers. Polo & Pan, ne déceveront pas non plus, avec l'enchainement de plusieurs morceaux issus de leur dernier album ainsi que des remixes aux sonorités estivales qui tombent à pic. Mais l'heure fatidique approche pour nous qui devons quitter les lieux à 20h. La frustration était évidemment énorme car nous allons manquer à 15 minutes près le légendaire Jeff Mills ou encore l’énorme Malaa. Une prochaine fois, on espère...

Bilan

Coté concerts :

La surprise :
Golden Parachute, un univers bien à eux.

Le show à ne pas manquer :
Hilight Tribe, une expérience qui n'est plus à prouver.

L’énorme claque :
Droplex vs Markus Volker, et un set incroyable.

Coté festival :

On a aimé :

- Le cadre magnifique du festival.
- ​Le village d'animations avec son parc de jeux gonflables géants.
Le village durable et le village des possibles avec tout un tas d'associations représentées.
- L
a scène de la plage avec un son à 360°.
La scène live avec ses énormes caissons sur les côtés ainsi qu'une scéno bien soignée.
Les festivaliers qui auront bien respecté le thème "Woodstock".

On a moins aimé :

- L’absence de camping.
L’absence de toilettes sèches.
Le volume de la grande scène qui était vraiment trop bas.
Le terrain très poussiéreux. Après trois jours, notre gorge nous l’a bien fait sentir. 
Le prix de la nourriture, un peu trop élevé par rapport à la qualité de l'offre.

Infos pratiques :

Prix des boissons : bière 50cl - 8€, verre de vin - 5€, softs - 3€

Prix de la nourriture : burger - entre 10 et 16€, pizza - 15€, hot-dog - 6€, pokébowl - 12€

Prix du festival : pass 1 jour - 60€, pass 3 jours :- 168€, pass VIP - 220€

Conclusion : 

Une belle réussite et une honorable reprise pour le Delta Festival qui aura réussi le pari de rassembler 85 000 festivaliers venus de la France entière. Pour nous, un week-end plus que réussi qui fait monter l'impatience pour 2022...  d’autant plus que l’édition promet d'être encore plus explosive avec une version annoncée déjà comme "XXL''.

Récit et photos : Arthur Fargeot