On était à
Au fil du son, étoiles filantes et pieds dans l’eau

La 13ème édition du fil du son se déroulait du 28 au 30 juillet dans la charmante petite ville de Civray, dans la Vienne. Sous des teintes reggae, les festivaliers ont pu découvrir et redécouvrir une multitude d'artistes passionnés et chaleureux. La météo a bien voulu jouer le jeu et prodiguer un temps idéal pour que l’on puisse profiter à fond du site et de ses alentours.

Jour 1. 21h32, direct dans le bain

Arrivés au camping sous les coups de 20h, on se dépêche de récupérer nos bracelets et d’installer nos tentes. On est jeudi soir, les festivaliers sont encore en nombre très raisonnable et nous avons de la place. Après un sandwich mangé sur le pouce nous nous rendons sur le très joli site du festival, qui se situe au sein même de la ville, à dix minutes à pieds du camping. Pas d’attente, mais une fouille minutieuse à l’entrée, on croise beaucoup d’agents de sécurité et de gendarmes. On arrive devant la scène, c’est alors Biga* Ranx (photo) qui se produit sur scène, un habitué des festivals qui nous plonge directement dans l’ambiance roots jaune verte et rouge.

22h51, monnaie locale

Au fil du son, c’est à l’ancienne ! Pas de cashless ici, la soif se faisant sentir nous allons donc au bureau de change situé à l’entrée du festival pour prendre des jetons à 1,25€ l’unité. Et c’est donc en dégustant une pinte de kro à 5 euros que nous découvrons la musique de Papa style (photo). C’est sur un flow irréprochable et une musique bien pêchue que les membres du groupe mènent la danse sur la petite scène temporaire du jeudi soir. En effet, le jeudi ne ramenant qu’un nombre limité de festivalier, une partie du site - et notamment la deuxième scène - reste fermée au public.

23h18, le déhanché de l’année

Nous continuons la soirée en ouvrant une parenthèse électro funk. General Electrik (photo) et leur pep’s nous font sourire jusqu’aux oreilles et vibrer nos coeurs. Tandis que les membres du groupe font des sauts de puce un peu partout au rythme des chansons alléchantes, le déhanché à la fois nonchalant et sexy du bassiste reste gravé dans bien des esprits ! Le dernier groupe de la soirée, Culture dub sound & sista bethsabee ne nous convaincra pas de rester et nous retournons donc continuer la soirée au camping au niveau du stand bar/bouffe/chill out. On papotera avec quelques bénévoles en pause et de fort bonne humeur.

Jour 2, 13h24 échauffement horizontal sous duvet aéré

Après une première nuit extrêmement festive, nous nous offrons une grasse matinée digne de ce nom. La température est agréable, notre camp se trouvant ombragé, nous baignons dans une torpeur récupératrice. Après un petit déj brioche et café à 1,50€ au stand chill, nous nous promenons dans le camping où nous croisons des festivaliers dont la motivation ne faiblit jamais, puis allons faire quelques courses dans le centre ville de Civray. L’accueil des commerçants y est bienveillant, souriant et chaleureux. On profite également des douches rudimentaires du festival, avec des séparations en rideau de douche pour les plus pudiques. Un bonne douche d’eau froide qui ragaillardit les corps et les esprits.

19h47, un trio plein de charme

Après un peu d’attente pour les filles à l’entrée du festival due à une organisation un peu aléatoire au niveau des fouilles, nous commençons la soirée avec LEJ (photo). Les gens se massent pour ces trois amies d’enfance passionnées de musique et leurs très belles reprises et autres mash up. L’espace du site est agrandi, la deuxième grande scène est accessible, ainsi qu’un espace chill mis en place par Ekinox, une association de prévention, qui sera bien utile comme point de repaire pour retrouver les copains. Le groupe Catfish ne verra pas le même engouement de la part du public et c’est fort dommage. Sur un mode White stripes ou encore The Kills, le duo mérite que l’on s’attarde sur leur rock aux teintes subtiles de blues.

21h33, le daddy du rock

Puisque le rock nous va bien au teint, nous allons ensuite nous placer pas trop loin de la scène pour aller voir le doyen du festival, Hubert Félix Thiéfaine (photo), qui nous offre en famille un concert réussi, comme lors de ses différentes dates l'an passé. Aux côtés de son fils guitariste, ce papa du rock français n’a pas dit son dernier mot, il est en grande forme et vient le montrer à son public nombreux. Dommage que le son n’ai pas trop suivi sur ce concert, le chant était à peine compréhensible, et c’est plutôt dommage quand on connaît un peu les textes poétiques et mélancoliques de ce monsieur. Nous laissons de côté le Hip-hop d’Entourloop pour aller manger un américain à 6 euros, pour une attente raisonnable.

00h22, l’eau c’est quand même la vie

Pas facile de s’hydrater sur ce festival, on cherche pas mal de temps le bar à eau pour s’apercevoir qu’il s’agit d’un cabanon situé au fond du site, équipé de deux jerricanes à remplir à peu près toutes les 30 secondes à cause de l’affluence des gens. Une rangée de robinet aurait été sûrement plus adapté pour ce festival, que ce soit pour boire ou se rafraîchir le visage. Avec nos gobelets remplis d’eau, nous retournons vers la scène pour voir Naâman (photo), un autre habitué des festivals, qui poursuit la soirée avec brio devant une foule conquise. Avec un nouvel album à son actif, le jeune homme poursuit humblement mais sûrement sur sa lancée, progressant en valeur ajoutée dans le genre musical du reggae.

Jour 3. 16h02, intervilles de Civray

En ce samedi après-midi, les options des festivaliers sont nombreuses : entre repos au camping, balade au centre ville avec expos et spectacles de rue, ou encore activités sur structures gonflables, impossible de s’ennuyer. Notre âme d’enfant sauvage nous fait nous diriger vers l’espace jeux, situé à environ 10 minutes de marche, non loin du parking réservé aux camions. Et c’est parti pour une aprèm totale wipe out, baignade et fou rire, accompagné d’un DJ set et un stand bar pour les plus desséchés. Le beau temps étant présent, on a profité à 100% de cet espace que nous avons partagé avec des familles venant du camping de la ville, et ce dans une bonne ambiance et bonne humeur.

21h38, une petite larme de nostalgie

C’est avec un peu d’émoi que nous allons assister au concert de Tryo (photo), principale tête d’affiche du festival. Ce groupe qui a su s’imposer sur les radios mais aussi dans nos coeurs d’ados de l’époque nous a fait revivre un peu nos années collège/lycée. On chante bien évidemment l’hymne de nos campagnes par coeur et c’est un très chouette moment. Plusieurs générations s’entremêlent ici et sont pourtant rassemblées sur le même fil musical. On découvre ensuite un excellent groupe de métal reggae. Oui oui, c’est possible, ils s’appellent Skrinded. Ce groupe est une énorme surprise, une énergie inextinguible, on aurait bien aimé que le concert dure plus longtemps !

00h13, coucou de la Bosnie

Il est difficile de naviguer en ce samedi soir au fil du son, au fil de la soirée, au fil de la fatigue. Le nombre de festivaliers est important et il faut véritablement se frayer un chemin sans trébucher sur les personnes assises ou allongées ici ou là. On trouve de l’attente un peu partout, il faut être patient. On garde quand même un esprit curieux en allant voir le groupe Dubioza Kolectiv (photo), un groupe qui nous vient tout droit de Sarajevo. On peut vous dire que ces gars ont la pêche ! Avec eux la barrière de la langue n’est pas un problème. Une forte interaction avec le public, des sauts, des danses endiablées, ce crew nous arrose de rythmes vibrants de reggae, ska, hip hop et autres mélanges heureux. La foule en redemande, et de toutes façons, les artistes se succèdent avec un peu de retard par rapport aux heures initialement prévues.

01h08, petite par la taille, grande pour le reste

On continue sur la grosse techno fat des Russes rigolos de Little Big ! (photo) Ce groupe n’est pas sans rappeler un peu les Sud-africains de Die Antwoord, dans un univers bien décalé et volontairement grotesque. Ca bounce à pleine puissance, il faut savoir que ces joyeux lurons qualifient leur musique en tant que ‘ Funeral Rave ‘, ce qui donne une idée bizarre de l’ambiance scénique. Ce dernier soir se clôture ensuite avec le son non moins puissant de SBCR des Bloody Beetroots. Du gros son jusqu’à la fin pour épuiser les plus énervés, qui feront bien évidemment un after jusqu’au petit jour en sirotant des bières et s’allongeant devant une pluie d’étoiles filantes.

Le Bilan

Côté concert

La bonne surprise
Skindred, on a juste envie d’y retourner

Les gros bourrins
Little Big, ne pas se fier à la taille

Le reggae dépoussiéré
Naâman et Biga* Ranx, souffle de jeunesse

La nostalgie des jours heureux
Tryo, des hymnes qui traversent les âges

Côté festival

On a aimé :
Les activités du samedi, grosse marade. Et pourquoi pas le vendredi d’ailleurs ?
Les coins chill sur le site et sur le camping
La bonne humeur générale des gens de Civray, des bénévoles, de la sécu, des festivaliers bref on aime tout le monde.

On a moins aimé :
Le manque de point d’eau sur le festival
Le manque d’espace pour se déplacer le samedi soir
Le camping un poil trop petit

Conclusion

Un doux parfum de vacances a une nouvelle fois soufflé sur ce festival à taille humaine et ambiance familiale. Malgré une programmation ultra reggae, le festival a su régaler ses festivaliers en ouvrant des parenthèses éclectiques un peu partout. Civray vie et vibre comme jamais, et ce n’est sans doute pas prêt de changer.

Récit et photos de Solenne Guellier