Actualités
AfrikaBurn, Le Burning Man Sud-Africain

«Ah, Max. Tu es enfin sorti de ta tanière. Toi, qui arpente le désert. Toi, le survivant. Toi, le solitaire. Toi, le dégénéré qui n’a pas besoin de balles dans son canon scié pour commander à l’autre. Toi, le plus badass de tous les héros du cinéma post-apocalyptique. Toi, la charpente branlante de ce qui peut rester d’humanité dans un monde hostile où l’eau et l’essence se paient en organes. Oui, toi, tu as ton festival»

Le désert. Un homme. Une route. Des bagnoles. Ouais. Ca, c’est du spectacle. Aujourd’hui on t’emmène loin, là où il fait vraiment chaud, là où il n’y a pas de kebab ouvert à quatre heures du mat’, là où il faut faire attention où on met les pieds, là où ton smartphone ne capte pas la 3G. Perdu, c’est pas le Loir-et-Cher.

Tu as aimé Fury Road. Tu as aimé Mad Max 1 et 2. Tu as aimé Waterworld. Tu as même aimé Postman, avec un petit arrière-goût d’inévitable culpabilité et de temps perdu. Tu as un penchant pour la culture post-apocalyptique et le Steampunk. Tu attends Fallout 4 avec impatience mais tu préfères le 2 dans les situations sociales, parce que ça fait connaisseur. Alors, oui, tu as peut-être l’âme d’un Burner.

Cape Town, 2007

Le premier AfrikaBurn a eu lieu il y a huit ans. Après trois ans de réunions, d’organisation, de tractations avec la Black Rock Art Fondation - créée en 2001 par une partie des organisateurs du Burning Man -, le festival peut enfin voir le jour. De toute la surface du globe, débarquent des amateurs de la culture Steampunk, de la survie dans le désert, du grand n’importe quoi libertaire, de véhicules customisés à la Fallout - sans les Super Mutants, on se rassure -, bref, l’Afrique du Sud a enfin son Burning Man. Les Burners de notre continent pourront profiter de l’ambiance de ce festival mythique sans traverser l’Atlantique. Et les autres pourront découvrir ce que peut donner un évènement du genre dans le semi-désert du Tankwa Karoo.

Attention cependant, nous recommandons ce festival uniquement si vous avez déjà voyagé sur le continent Africain hors des circuits touristiques. Si vous souhaitez découvrir l’univers des festivals participatifs, dans une logique d’auto-gestion et de Leave No Trace, on vous conseille de commencer par l’Arbre qui Marche, le Festival de l’Arborigène ou le Souffle du Rêve. Ou alors, si après cet article vous souhaitez avoir un premier contact avec la culture Burner, vous pouvez vous renseigner sur le Nowhere, en Espagne.

Tankwa Karoo National Park, 2016

«Oui. L’eau arrive. Ne tombez pas, mes amis dans la dépendance à l’eau. Elle fera de vous des esclaves. Et vous ressentirez son absence.»

Cinq litres d’eau par personne et par jour. Sacs poubelles. Extincteur. Kit médical. Duvet. Lampe frontale. Lampe torche. Vêtements chauds (nuit). Vêtements légers (jour). Tente. L'AfrikaBurn Survival Guide est précis, profiter de l’évènement nécessite un minimum de préparation. Comme dit sur le guide, qui cite magnifiquement les Talking Heads au passage : « This ain’t no party. This ain’t no disco. This is one serious desert fandango. » 

Cependant, nul besoin de ramener le Mossberg ni la batte cloutée. L’atmosphère entre les USA et la Russie n’est pas (encore) assez froide pour précipiter la planète dans une ère de haine globale et de brutaux ravages. On se calme. C’est culturel, c’est tout. L’Homme aime voir des grosses motos custom complètement défoncées qui roulent à balle dans le désert. En même temps, on comprend : ça a de la gueule.

Un désert dont vous êtes le héros

« You are. You build the camps, the art and the mutant vehicles. You’re the performer – and the audience. There’s no ‘them’ – there’s just us, and we’re all in it together. » traduiez « tu existes. Tu construis les camps, l’art, et les véhicules mutants. Tu es l’artiste - et le public. Il n’y a pas de « eux » - il n’y a que nous, et nous y sommes tous ensemble.» - Extrait du AfrikaBurn Survival Guide

On voulait peut-être voir Nicky Minaj ou Beyoncé : peut-être qu’on s’est trompé. Les célébrités c’était le mois dernier au Bestival. Mais qu’on se rassure : si on n’est pas musicien/mécano/saltimbanque/performer ça passe quand même. On peut juste y aller, et profiter de ce que tout ce que les Burners ont à offrir de plus spectaculaire, grandiose, beau, complètement barré ou juste absolument stupide.

En se débrouillant bien, le billet d’avion peut ne pas être plus cher qu’un Paris-New York en saison creuse ; et en ce qui concerne le billet d’entrée du festival, à 1000 Rand, soit environ 75 euros, c’est pour l’instant le moins cher de cette chronique. Ca compense le transport, et ils ont aussi un système de réduction pour les Sud-Africains, pour permettre à tout le monde de profiter de ses vacances. Et si vous voulez faire le trajet dans votre avion, ou bien en ULM ou par n’importe quel moyen de transport aéroporté, il suffit de remplir le formulaire, et vous pourrez atterrir sur la route qui traverse le Tankwa Kwaroo. Si vous vous demandez si vous n’avez pas déjà un festival à cette date, oubliez ; c’est du 25 avril au 1er mai, pas en plein été.

Si cette date est d’ores et déjà réservée dans vos projets, soyez sympas, allez saluer le Lapin Géant de notre part, et profitez-en pour aller voir un match des Springboks !

Infos & Réservations : afrikaburn.com