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Etude : vers une uniformisation des festivals

La programmation à toujours été un choix cornélien. Mais depuis quelques années, la sélection semble devenir uniforme et beaucoup de festivals s'accordent à détenir les artistes du moments, en dépit d'une certaine singularité. Le Parisien titrait en une de son quotidien "Musique : existe-t-il encore un festival original ?". 

En avril dernier, Sourdoreille publait son étude annuelle sur les squatteurs de festivals, non plus en pointant spontanément du doigt le punk à chien, mais bien les têtes d'affiches qui défilent de long en large sur toutes les scènes festivalières de l'été. Les squatteurs de festivals sont nombreux, et en 2018 la médaille est attribuée aux deux frères toulousains Bigflo & Oli, suivis de près par Les Négresses Vertes, Eddy de Pretto et Shaka Ponk. Pour le Parisien, très peu de gros festivals jouent sur l'originalité et les starlettes se choisiraient presque en fonction de leur présence sur les festivals concurrents. On comprend mieux l'assiduité de Bigflo & Oli sur 25 festivals différents cet été.... Parmi eux, Garorock, les Eurockéennes et Rock en Seine, dont la tendance à l'uniformisation bat des records d'incohérence avec l'ADN de leur évènement. On retrouvera alors Nekfeu, Synapson ou encore Tryo chez Garorock, PNL, Macklemore et Yelle à Rock en Seine... Même si Le Parisien admet malgré tout que certains festivals s'accordent à se distinguer des autres avec des artistes plus rares tels que le Hellfest ou Jazz à Vienne, beaucoup se laissent tenter par des têtes d'affiches "courantes" qui rameuteront un public plus large. Ainsi, sur une étude basée sur les 20 plus gros festivals de l'été (Solidays, Vieilles Charrues, Francofolies, Eurockéennes...) force est de constater qu'en 2008, 27 artistes se sont produits dans trois ou plus des 20 festivals différents. En 2018, en on compte 48. "Il y a donc depuis dix ans, de plus en plus d'artistes incontournables" démontre le Parisien. 

Capture d'écran, Source Le Parisien 

Néanmoins, deux choses restent à préciser : ce constat s'applique aux mastodontes, aux gros poissons qui voient leurs recettes s'engraisser d'année en année, pouvant alors se permettre de détenir sur leur édition 21 des têtes d'affiches du moment. Du côté des petits festivals indépendants, moins enclins à débourser des sommes astronomiques pour les vedettes du moment, les programmations semblent étrangement beaucoup plus inédites... Avec des artistes plus indépendants ou locaux, moins connus du grand public et éloignés de ces géants dévenus, au délà du "festival", de véritables marques internationnales. 

Finalement, la programmation est-elle le seul dénominateur commun à l'originalité d'un festival ? Beaucoup se concentrent indéfiniment sur le choix des artistes programmés... Mais il semblerait tout aussi pertinent de déplorer les animations de plus en plus insignifiantes et redondantes qui gorgent certains festivals, du stand de couronnes de fleurs au mariage adoubé par Elvis Presley... 

Pour lire l'intégralité de l'étude, rendez-vous sur le site du Parisien

Crédit photo : Fotolia