On était à
Imaginarium Festival, toujours plus pro, toujours plus grand, toujours plus vert

Il est une tradition que l’on cultive sur les terres picardes lors du week-end de Pentecôte : l’Imaginarium Festival. A l’occasion de sa sixième édition, nous nous sommes rejetés dans la gueule du tigre et vous racontons notre aventure au coeur du festival organisé par les étudiants de l’Université de Technologie de Compiègne.


Jour 1. 16h50, chamboule-tout

Après avoir passé plutôt rapidement les contrôles de sécurité, nous pénétrons sur le site du festival et découvrons que celui-ci a été en partie réorganisé. En effet, le village association est désormais à l’entrée du festival (anciennement le camping) et le camping se retrouve derrière la scène sous le chapiteau. Un choix logique puisque les organisateurs espèrent accueillir 15 000 personnes soit 2000 de plus que l’année passée. Côté concerts, on retrouve les trois scènes habituelles (Main, SG Arena, Cosmodocks) et au niveau des bars toujours un central et un au niveau de l’espace détente du festival : le Chillarium.


18h02, sous l’océan

Premier concert de la journée pour nous, Vendredi sur Mer (photo), nous emporte au fond de l’océan entre coquillages et crustacés pour une performance où le public est souvent invité à reprendre les chansons et les chorégraphies associées à celles-ci. Pour renforcer l’immersion dans le monde sous-marin de l’artiste, la pluie commence à tomber. Aussi, nous en profitons pour nous diriger vers le stand goodies à la recherche d’un habit de pluie. Mis à part une casquette, nous ne trouvons pas de quoi nous abriter de ces légères gouttes qui s’intensifient au fur et à mesure de la prestation. Finalement, nous optons pour une éco-cup collector et partons nous réfugier au bar le temps que le crachin cesse.

 

19h53, retour vers le futur

L’accalmie n’est que de courte durée; juste le temps de faire le trajet sous la SG Arena pour le début du concert de Devi Reed. Avec son reggae qui donne envie de partir loin de tout, sur une plage à Cuba, cocktail à la main et doigts de pied en éventail, il parvient à faire revenir le soleil. Vers le milieu du concert, nous partons explorer le festival dont nous n’avions eu qu’un bref aperçu depuis notre arrivée. Notre point de chute s’avère être le Chillarium où nous découvrons grâce à une frise chronologique agrémentée d’anecdotes, le beau chemin parcouru par le festival depuis sa création en 2014 (photo).


21h10, oh Djadja, nous on a faim Djadja…

Pas fan de Jazzy Bazz, nous restons tout de même devant la Main Stage pour échanger avec quelques festivaliers. Ceux-ci nous confient venir de Rennes, Reims et Lyon pour retrouver d’anciennes connaissances et des potes de fac. Nous décidons de les suivre à l’espace restauration (photo). Point noir du festival l’année dernière, l’organisation pensait avoir résolu le problème en rajoutant un food-truck. Malheureusement, nous ratons totalement la prestation d’Inuit pour une pizza aux quatre fromages. quarante-cinq minutes d’attente dont quinze à entendre un groupe hurler le répertoire d’Aya Nakamura, dommage…


22h35, dans ma bulle

Après cette pause gustative, nous retrouvons des amis ayant spécialement fait le déplacement pour découvrir le nouveau live de Møme. Au premier rang pour ne rien rater du show, nous découvrons l’artiste enfermé dans un dôme (photo). Une scénographie inédite pour un live innovant où l’artiste multi-instrumentiste quitte de temps à autre sa bulle pour des solos de guitare électrique sur ses titres phares comme « Alive » et  « Playground ». Nous sommes totalement conquis par le spectacle qui nous en met plein les yeux et les oreilles. Certains diront que l’artiste met une barrière entre lui et son public. Nous, crions au génie tant le choix concorde avec la personnalité de Møme. Pour conclure son panorama, il dévoile quelques titres qui sortiront prochainement et finit en apothéose avec « Aloha » qui ne manque pas d’enflammer les festivaliers.


00h08, « Fuck les racistes »

La nuit est tombée sur l’Imaginarium et L’Or du Commun (photo) fait son apparition sous le chapiteau avec un objectif clair : que le public finisse le concert « sale et abimé ». S’enchaînent alors les pogos et walls of death dans une ambiance survoltée. Originaires de Bruxelles, les rappeurs en profitent pour passer un message suite aux résultats des élections européennes : « Ils ne nous diviseront pas » s’écrient-ils avant de reprendre leur show. Par la suite, s’enchaînent Joachim Pastor et Contrefaçon qui élèvent les BPM jusqu’au bout de la nuit pour le plus grand bonheur des amateurs de musiques électroniques.


Jour 2. 16h37, back to the 70’s

Avant d’arriver au festival, nous avions écouté la playlist Spotify de l’Imaginarium et repéré un artiste : Saë (photo). Son titre « Wild » et sa biographie nous ont donné envie d’en savoir plus sur le jeune talent vainqueur du Tremplin Electro de l’Imaginarium Festival. Avec un show electro-funk d’une grande qualité, l’artiste jongle avec brio entre sa basse, sa guitare électrique, son drum pad et dégage une énergie naturelle communicative qui séduit totalement les deux mille festivaliers. En oubliant quelque peu l’endroit dans lequel nous nous trouvons, nous pouvons nous croire dans un épisode de « Soul Train ». 


17h54, fanfreluche, Philippe, concombre de mer, pétoncle et chocolat

Tandis que la squatteuse de festivals, Suzane, « laisse tomber les filles » avec son electro-pop assez sympathique, nous partons faire un tour dans le village des associations. Axé développement durable, on apprend grâce aux organismes présents à adopter un comportement éco-responsable. On assiste à une conférence des Jeunes Ambassadeurs pour le Climat puis à un spectacle de théâtre d’improvisation où deux comédiens sont chargé de monter un sketch avec des mots imposés par le public (photo). Pari réussi, on rigole bien, tout comme ceux participant à l’hypnose ou aux jeux picards. Enfin, sont annoncés les gagnants du défi Civitime (jeu basé sur des missions de développement durable à effectuer sur les 2 jours du festival) alors que nous entendons au loin la fin du concert de Suzane.


18h37, un duo inattendu

Nous nous apprêtons à rejoindre la SG Arena pour Voyou lorsque nous passons devant la Cosmodocks où se produisent les rappeurs SNG & VICCI (photo). Totalement happés par l’ambiance nous décidons de nous arrêter et prenons une grosse claque. Le duo isarien en plus de mettre une ambiance de folie est très talentueux et l’on se demande même pourquoi ils ne sont pas programmés sur une scène plus importante. On accroche totalement à leur rap et notamment à leur track « Ride » que l’on classe directement dans notre playlist de titres de l’été 2019.


20h43, un truc de din-din-din-din-din-din-din-dingue  

Finalement, nous arrivons au milieu de la prestation de Voyou mais n’accrochons pas plus que ça à un live, pourtant réussi, mais trop calme par rapport à ce que l’on a vu auparavant. Calme, c’est tout le contraire du concert de PLK qui retourne la mainstage (photo). Pogos, pyro, le rappeur place la barre très haute et s’impose comme le meilleur artiste urbain de cette édition. Aussi, nous profitons de la foule massée devant la scène pour aller manger. Nous prenons un burger/frites et sommes servis en dix minutes. Comme quoi à certains horaires et selon les food-trucks, il est possible de manger assez rapidement tout en ne loupant aucun concert.


22h12, superdiscoteca

Il existe des artistes qui, tant qu’on ne les a pas vu en live, restent mystérieux. Myd en fait partie. Signé chez Ed Banger, nous ne le connaissions que par ses clips déjantés. Beaucoup plus posé en live, il distille son nu disco avec aisance et concentration derrière ses platines. Seul couac, aucune scénographie, pas même un écran, pour égayer sa prestation pourtant intéressante musicalement parlant. A la suite, la foule très dense se place stratégiquement devant la scène principale pour apprécier le concert de la tête d’affiche du festival : Caravan Palace.


00h37, Funky Town

Une scénographie impressionnante, des morceaux inédits, un live exceptionnnel et des basses trop fortes qui couvrent la délicieuse voix de la chanteuse, voici ce que nous retenons du concert groupe disparu du paysage audiophonique depuis 4 ans. Impossible pour nous de vous montrer ne serait-ce qu’une seule image du show mais on ne peut que vous conseiller d’aller les voir sur l'une de leurs nombreuses dates en festival cet été. Nous achevons notre IF 2019 avec Folamour qui livre un set house/funk sublimé par les lasers de la SG Arena (photo). Sa prestation nous fait digérer notre queue de castor, danser pendant plus d’une heure et clôture parfaitement notre festival. Pour les plus téméraires, Oktober Lieber succède à Folamour pour un live aussi étonnant que la fréquence d’activation des stroboscopes.

Bilan


Côté concert

La relève de l’electro-funk
Saë, Breakbot n’a qu’a bien se tenir

Le rap-pop qui sent bon l’été
SNG & VICCI, un duo isarien qui sait ambiancer une scène 

Le génie qui réinvente le live
Møme, il fait soulever les foules.

Les gars qui ont oublié la scèno
Joachim PastorMydFolamour, en 2019, ça ne passe pas.


Côté festival

On a aimé :

- L’aspect écologique du festival avec le village asso, le Civitime et le travail abattu par l’équipe développement durable.
- La programmation qui nous permet chaque année de découvrir des jeunes talents.
- La réorganisation du site du festival (village des associations et camping déplacés, chapiteau agrandi...)
- Les navettes plus régulières que l’an passé.
- Les lasers de la SG Arena.

On a moins aimé :

Comme l’année dernière, il est parfois long de se restaurer malgré les 9 food-trucks présents.
- Trop de basses sur les concerts de la scène principale, cette démonstration de force n’est pas nécessaire messieurs les techniciens.
- L’impossibilité de se faire servir dans l’éco-cup collector.
- Aucun habit de pluie au stand goodies.
- L’absence d’un bar dans le chapiteau désormais agrandi.


Infos pratiques

Prix des boissons (30 cl)

L’incontournable : Delirium Tremens à 4 €
La sentimentale : Delirium Red à 4 €
L’écolo : Silly Pils Bio à 3,5 €
Le comeback : Silly Blanche à 3,5 €
La nouveauté: Vins blanc/rosé à 4€
La rafraîchissante : Mojitos à 5 €

Les softs

Jus et Sirop : 1,50€
Soda : 2€
RedBull : 2,50€

Stand SAM : 3 softs/jour offerts aux conducteurs laissant leur permis au stand

Prix de la nourriture

Entre 5 et 9€ en moyenne, présence de 9 foodtrucks (burgers, kurtos, crêpes, falafels, pizzas, fouées, poutines, queues de castor…)

Prix du festival

Pass 2 jours : 55€ (avec camping = 61€)
Camping seul = 7€

Transports

En train 40 minutes depuis Paris, arrivée gare de Compiègne,
En voiture à 1h00 de Paris et à 1h30 de Lille via l’A1.
En bus : navettes vers le Tigre et depuis le Tigre du début à la fin du festival.

Conclusion

Plus écolo que l’année dernière, l’Imaginarium Festival est encore une fois organisé par des jeunes très investis dans leur mission. Jouissant d’une programmation diversifiée qui oscille entre urbain, pop-rock et électro, l’évènement étudiant continue de s’agrandir et attire un public venu des quatre coins de la France. Cependant, le festival se veut à taille humaine et compte bien le rester. Incontournable pour démarrer tranquillement la saison des festivals, sa septième édition devrait se tenir le week-end du 30 et 31 mai 2020.

Un récit d’Alban Sauty
Photos : Jules DUTEIL (Photo 1,2,5,6,7,9,10 et 11), Alban SAUTY