On était à
Art Sonic 2019, entre découvertes musicales et concerts mémorables

Pendant deux jours, le village de Briouze, dans l'Orne, vit au rythme de l'événement qu'il accueille. Pour la cinquième année consécutive, le festival affiche complet en proposant une programmation éclectique qui s'adresse principalement à un public jeune. Nous y avons passé un weekend entre gros rap, walls of death et sandwich saucisse. 


Jour 1. 17h58, pliage de sardines et cassage de nuques

On arrive au camping jaune aux alentours de 18 heures. Après avoir tordu de nombreuses sardines et fait connaissance avec nos voisins, nous nous rendons directement sur le festival. On est un peu déçu, le site n'est pas spécialement décoré pour l'occasion. Sur scène, les Caennais de The Eternal Youth ouvrent le festival. On regardera le concert de loin en attendrant Pogo Car Crash Control. Le grunge acéré du groupe fait mouche, les festivaliers se massent devant la Sonic Stage et s'en donnent à cœur joie dans les pogos, walls of death et autres circle pits.


21h00, du hip-hop en veux-tu en voilà

Kikesa est bien décidé à nous emmener sur Plage 80. Le "nouveau hippie" du rap venu de Nancy et révélé par Seb la Frite l'année dernière délivre un concert dansant. On rejoint l'autre scène où il y a déjà de l'électricité dans l'air : le groupe de rap rennais, Columbine (photo) est attendu par bon nombre de festivaliers. Lujipeka et Foda C reprennent leurs titres devant une foule en délire qui connait les paroles par cœur. On profite du concert de Jain pour se poser et se rafraîchir d'une bière artisanale et d'un Sonic, cocktail du festival. 
 

00h35, one, two, three, viva l'Algérie

L'heure est à la fête. On apprend la victoire de l'Algérie en CAN pendant le show de Bagarre. L'occasion pour eux d'emmener le public en Kabylifornie, nom de leur dernier titre en hommage aux origines algériennes du batteur Mus. On rejoint ensuite Møme (photo) pour un concert chill et planant. Le musicien, littéralement dans sa bulle (photo), emmène le public dans son univers. Pour le dernier concert de la soirée, on nous sert Vladimir Cauchemar. La nouvelle coqueluche de l'electro, vient conclure ce premier jour de festivités en proposant un set plus dansant et moins hip-hop qu'à Rock'N Solex ou nous l'avions croisé en avril


Jour 2. 19h07, mais qui est cet enfant ?

Après une journée passée au camping, on prend le temps d'aller découvrir les différents stands à l'entrée du festival : un peu de prévention en matière de contrôles d'alcoolémie et plusieurs stands de vêtements, bijoux faits mains et même beignets et chichis. On entend un groupe de campeurs sortir des douches en se plaignent de l'eau froide alors même qu'elle est facturée 2€ par le festival. D'autres, préférant s'amuser que se cryogéniser, organisent un jeu d'alcool avec des cartes géantes. Les hostilités sont déjà lancées sur le site. Le groupe Redemption propose un rock'n'roll décoiffant et rassemble petit à petit une foule. Le batteur, âgé de seulement 12 ans impressionne les spectateurs - et nous par la même occasion - qui saluent la prestation impressionnante du trio.


20h34, Bruxelles est bien arrivé

Après un passage au stand restauration et au stand Gillot pour déguster un camembert au barbecue et un sandwich saucisse, avec une saucisse malheureusement bien trop petite pour le morceau de pain qui l'accueillait, 47ter débarque pour gâcher nos classiques. Le groupe de rap connu du public pour ses freestyles sur les réseaux sociaux nous emmène sur la côte ouest. Le groupe reprend également « La Corrida » de Cabrel pour le plus grand plaisir des festivaliers qui reprennent tous en chœur les paroles. La Belgique est également représentée puisque c'est Caballero & JeanJass qui sont programmés pour le prochain concert. Le duo belge joue devant une foule déjà conquise et propose un set rafraîchissant avec une mise en scène déjantée et remplie d'humour. 


23h06, les jedis au milieu du Far West

Dionysos s'installe sur la Art Stage. Le groupe de rock français est la tête d'affiche de la soirée et la foule est déjà bien compacte devant la scène. On s'amuse a reprendre leur chanson la plus connue, « Song for Jedi », qui fait ressortir les apprentis guerriers de l'espace qui sommeillait en nous depuis notre tendre enfance. Par la suite, Steve'N'Seagulls qui nous enflamment avec leurs reprises des classiques du rock en version country. Parfait pour chanter et danser une dernière fois avant de rejoindre la sortie du festival.


Le bilan


Côté concerts

Le turn-up
Vladimir Cauchemar, le DJ qui retourne le public à chaque apparition

La découverte rock
Redemption, rock'n'roll puissant joué entre père et fils

Le duo incontournable
Caballero & JeanJass, les tontons du rap belge


Côté festival

On a aimé 

- La programmation éclectique et de qualité
- La proximité entre les deux scènes et la taille humaine du festival
- Le choix de bières et de boissons assez conséquent

On a moins aimé 

- Une identité peu marquée
- Une offre nourriture peu diversifiée


Infos pratiques

Prix des boissons
3€60 le demi, 4€ le cocktail Sonic

Prix de la nourriture
3€20 le sandwich jambon-emmental, 3€20 la poêlée de légumes 

Prix de l'entrée (en prévente)
1 jour 36€ / 2 jours 55€

Conclusion

Art Sonic vient de prouver une nouvelle fois qu'il fait partie des évènements musicaux estivaux qui secouent la Normandie, attendu chaque année pour sa programmation dynamique, éclectique et rafraîchissante. Le festival reviendra en 2020 pour fêter son quart de siècle. Nous on sera de la partie, on s'y croise ?

Récit et photos : Ailvin Tourtelier