Il est indépendant, généreux et rockeur dans l’âme, Au Pont du Rock, le festival qui nous fait rêver chaque été, fête cette année ses 30 ans. La trentaine, l’âge de la confiance où l’on a plus rien à prouver à personne et en ce sens on peut dire que le festival a tracé son chemin avec succès pour devenir aujourd’hui une référence dans le paysage des festivals musicaux français. Retour sur l’épopée du plus vieux festival rock de la terre sainte des festivals, la Bretagne.
Naissance et premiers pas
C’est donc en 1989 que deux bandes de potes donnent naissance à un beau bébé pesant quelques milliers de festivaliers, à Roc St-André, une petite commune du Morbihan. Le petiot naît de l’amour pour le mouvement rock alternatif et de la volonté de secouer un village calme le temps d’un week-end, tout ce qu’il faut pour réussir. Se nourrissant exclusivement de ce que la scène alternative fait de mieux, comme les Wampas, les Satellites, Mass Hysteria et autres Louise Attaque, le festival grandit d’édition en édition. Il grandit d’ailleurs si vite que ses parents, l’asso “Les Enfants du Roc” et l’asso “Malestroit Arts et Culture” n’ont d’autres choix que de le déménager sur un nouveau site. C’est en 1995 que le festival débarque sur la digue à Malestroit après deux années d’arrêt, l’une pour cause de pluie, l’autre pour le déménagement. Le festival grandit, change de look, s’affirme toujours plus et ça s’en ressent dans sa renommée nationale. Résolument rock et convivial, il est devenu en une décennie un acteur puissant de la culture et plus globalement de la vie locale, et une référence événementielle au niveau national.
Un soupçon de crise d'adolescence ?
Courant des années 2000, le Pont du Rock fait sa crise d’ado et voit son identité évoluer. Le line-up s’ouvre à d’autres courants et genre musicaux, côtoie des artistes de tous horizons. En plus du punk, du ska, et du hard-rock on voit maintenant le gamin Pont Du Rock flirter avec du blues, du reggae, de l’électro et de la pop… Ça explique certainement pourquoi la fréquentation a augmenté de 25% d’une année à l’autre. A ce stade le jeune festival a un cercle de potes bien étendu, puisqu’il aura vu passer plus de 350 groupes différents sur ses scènes. C’est également le temps de la confirmation de ses valeurs : le festival se veut ouvert à l’autre, prône le respect et le partage, l’éducation populaire et la redynamisation de la région. Fier de son identité, il lutte chaque édition pour la conservation d’un milieu culturel où le profit n’est pas l’objectif. Le Pont du Rock est engagé mais il ne zappe pas pour autant son goût pour la bringue : en 2009 le festival fête ses 20 en foutant un dawa monstre avec le Bal des Enragés. Une édition marquante dont les parents se rappellent encore, on attend donc avec grande impatience de voir ce que le festival nous réserve pour ses 30 ans.
Le bel âge
Ah, la milieu de vingtaine et ses prémices de maturité, où le monde entier s’ouvre et que tout devient possible et faisable. Le Pont du Rock a pas mal vécu et toutes ces expériences l’auront amené à être bien sûr de lui. 2013 sera l’année où il se pare d’une troisième scène, qui sera dédiée aux nouveaux artistes. Elle aura d’ailleurs vu naître Jeanne Added, Last Train ou encore Jambinaï. En 2017 c’est la consécration de leurs ambitions, il remportera le Festivals Award du “meilleur petit festival” et ancre définitivement son statut de référence nationale. Mais son parcours n’aura pas été un long fleuve tranquille pour autant : les 26e et 27e éditions, bien qu’intenses en terme de concerts, n’auront pas rencontré le succès attendu. Le festival est sous pression et le déficit provoqué leur pose un bon challenge : celui de se donner un nouveau souffle tout en conservant ses valeurs et son identité de festival indépendant. Au Pont du Rock ne dira certainement pas son dernier mot et se donnera tous les moyens de résister, ce qui portera ses fruits puisque la 28e édition qui était menacée finira bien par avoir lieu avec succès. Le festival apprend de ses erreurs et ressort de ce coup de mou avec de nouvelles ambitions.
Ce 2 et 3 août prochains, c’est avec un esprit survitaminé que le festival fêtera sa trentaine, avec la fraîcheur apporté par le vainqueur du tremplin en ouverture et l’équilibre de sa prog’ entre têtes d’affiches et découvertes. Charlie Winston et sa pop rock seront de la partie et le très bon duo français fraîchement décoré du prix du meilleur album de musique électronique The Blaze sera aussi là pour souffler les bougies. On croisera également le groupe de rock métissé Delgrès et son énergie du soleil, et la figure montante de la pop française Clara Luciani. Le festival Au Pont du Rock nous promet une édition d’anniversaire en grande pompe.
Le festival se tiendra les 2 et 3 août prochains à Malestroit (56). Le pass 2 jours est disponible pour la somme de 58 €
