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Voyage au Jue festival, la puissance d’un festival chinois

Europe, USA, Rock, Steampunk, Techno… Bon. On a eu envie de changer un peu d’air ce mois-ci. On avoue que cette fois ça a été une sacrée mission de dénicher LA perle du festival étranger, mid-size et alternatif. On a donc choisi la voyage vers l’Est, et de prendre le large pour l’extrême-orient et la Chine.

Fondé en 2009 pour protester contre l’émergence des gros festivals chinois présentant sans cesse les mêmes artistes internationaux, le Jue Festival se pose en tant que challenger dans les villes de Beijing et Shanghai, pour rapprocher les communautés créatives de ces deux cités et organiser un évènement qui puisse catalyser toute cette puissance créatrive. Ainsi, entre un concert de punk et un atelier bijoux, vous pourrez aller prendre un cours de cuisine (chinoise, bien sûr) puis dépenser vos Yuans dans le Jue Creative Market.

C’est tout Kawai, tout joli. Mais qu’on ne se laisse pas avoir, du côté musical, vous aurez du fil à retordre : la direction artistique est tout simplement en béton armé. Vous y trouverez des artistes internationaux qui ont déjà conquis les festivaliers par les médias, ainsi que toute une programmation du cru, originale et pas vraiment mainstream. Amateurs de nouveautés, emmenez-y vos oreilles, ça décrasse.

Jay Electronica, Emilie Simon, ou encore Miss Ko, suprenante rappeuse américano-taiwanaise déjà aperçue dans cette pub aux côtés de MC HotDog et Soft Lipa : le line-up ne manque pas d’air. Si vous voulez quelque chose de plus électrique, le groupe de rock Japonais Boris vous apportera avec joie votre dose de guitares amplifiées et de larsens vindicatifs. Encore ? Ma foi, entre The Bug & Manga, Awesome Tapes From Africa ou les ricains de Sontag Shogun

La programmation la plus pétée de l’année 2015

Enfin, si vous lisez cette chronique c’est que de base vous aimez à la fois le dépaysement, la découverte et les subcultures : en partant de ce postulat, comment ne pas succomber à une affiche qui soit autant fissurée du bulbe et pourtant si cohérente ? Bon, d’accord, ça c’était l’édition 2015, aucune information ne circulant encore sur 2016. Mais un petit conseil, si comme moi vous êtes du genre à écumer les tags Bandcamp jusqu’à la 42ème page pour trouver LA mixtape du siècle (au moins pour vous-même, les cinq followers de l’artiste et l’artiste lui-même), cherchez pas, prenez un billet d’avion. Ils ont même embauché un groupe qui s’appelle Fratricide. On n’a pas réussi à trouver des infos dessus, d’ailleurs : sombre groupe de Slam Death coréen ? Producteur de Noise hongrois ? La question reste ouverte.

Si on ne devait pas investir au moins un mois de salaire juste pour l’avion, très franchement on aurait déjà nos places. L’incongruité de cet évènement - organiser depuis 6 ans un festival porté sur l’artistique donc forcément un peu subversif sous gouvernement chinois, chapeau - et son caractère à la fois éclectique et pointu, plus l’immersion totale en Chine nous ont complètement conquis. On aime bien Fakear, Andrew Bird, Jamie XX et consorts. Vraiment. Mais ce n’est pas pour rien qu’on fait cette chronique : on aime le croustillant. On aime être surpris, quoi, et nécessairement, on aime vous surprendre. On espère vraiment qu’avec le Jue Festival, on a réussi. Un petit bonus photo pour finir, et on se retrouve le mois prochain !

Infos & Réservations :  http://2015.juefestival.com