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Y aura-t-il des festivals à l'été 2024 ?

Alors que la tenue des festivals de l'été 2024 pourrait être fortement impactée par l'organisation des Jeux Olympiques dans l'Hexagone, à la même période, les inquiétudes des organisateurs ont pris de l'ampleur après les déclarations du Ministre de l'Intérieur sur les probables reports et annulations des événements culturels. Mercredi dernier, la Ministre de la Culture réunissait les responsables des festivals pour faire un point sur la situation. 

Après la déclaration du Ministre de l'Intérieur, Gerald Darmanin, lors d’une audition au Sénat le 25 octobre, sur de probables annulations ou reports d'événements culturels à l'été 2024, pour cause de mobilisation massive des forces de l’ordre pendant la période des Jeux Olympiques, les organisateurs des festivals estivaux ont massivement fait entendre leurs inquiétudes après deux saisons très complexes de la période Covid. Les équipes organisatrices des festivals, déjà bien conscientes des difficultés que les JO pourraient engendrer, notamment pour disposer des moyens techniques et humains nécessaires à la bonne tenue de leurs événement, n'avaient vraisemblablement pas suffisament appréhendé les complications liées aux forces de sécurité. Face à cette vague de mécontentement, la Ministre de la Culture, Rima Abdul-Malak a convoqué les responsables ce mercredi 2 novembre, pour faire le point sur la situation et essayer de trouver ensemble des solutions. 

Les organisateurs des festivals ont tenu à revenir sur les déclarations du Ministre de l'Intérieur et ont vivement manifesté leur incompréhension, malgré l'enthousiasme général d'accueillir un événement prestigieux à l'instar des JO, dans l'Hexagone. La remise en cause d'évènements culturels, qui sont une particularité française et font état du même état d'esprit d'accueil et de partage que les valeurs qui guident l'esprit olympique, surprend. D'après Aurélie Foucher, déléguée générale du Syndicat professionnel des producteurs, festivals, ensembles, diffuseurs indépendants de musique : « Ce n’est ni précis ni rassurant. Pourquoi l’Olympiade culturelle pourra-t-elle exister s’il faut pour cela annuler les festivals, le cœur battant de la culture qui fonctionne chaque été ? ». Les organisateurs ont également regretté qu'il n'y ait pas eu de concertation préalable à ces déclarations, qui semblaient omettre les capacités d'adaptation des festivals, largement démontrées depuis 2020.

Durant la réunion, la Ministre a fait le point sur quatre phases distinctes dans l'organisation des Jeux Olympiques qui pourraient avoir un impact plus ou moins important sur la tenue des événements culturels de l'Hexagone dont une phase pré-JO avec le passage de la flamme partout en France durant laquelle les événements ne devraient pas être impactés et une deuxième phase, qui s'étend du 18 juillet au 11 août, et qui serait la plus critique. Il faudra également ajouter à cela la commémoration des 80 ans de la Libération de Paris, la célébration des débarquements en Normandie et en Provence et, l’organisation de fan-zones à l'occasion de la coupe d’Europe de football qui de tiendra en Allemagne.

Rima Abdul-Malak a demandé aux festivals de faire un point sur la situation et lister les éventuels ajustements à mettre en place avant de se rapprocher des préfets concernés dans l'idée de travailler ensemble sur des solutions. La ministre a également confirmé que les dossiers seraient traités au cas par cas et que l'annulation d'un événement ne serait imposée qu'en tant que solution de dernier recours. Néanmoins, les autorisations ou interdictions n'étant pas délivrées par le Ministère de la Culture mais bien par chaque Préfet, les festivals se sont montrés inquiets de l'appréciation qui pourrait différer d'un département à l'autre.

Les festivals ont quant à eux proposé plusieurs solutions dont une mutualisation des équipes de sécurité ou une coopération européenne en matière de sécurité pour pallier le manque de forces mobiles, comme cela est le cas dans le cadre des catastrophes naturelles, et ont demandé des orientations plus précises, et ce rapidement, afin de pouvoir commencer à travailler dessus dès aujourd'hui, alors que certains ont déjà signé des artistes pour l'édition 2024. 

Enfin, la Ministre a indiqué souhaiter travailler sur un panorama de la situation des principaux festivals et a donné à nouveau rendez-vous aux représentants des festivals mi-décembre pour faire le point sur la situation. 

Photo : Bruno Bamdé