L'année 2023 n'est pas encore bouclée est déjà plusieurs festivals majeurs de l'Hexagone annoncent ne pas pouvoir assurer une édition 2024 de leur événement. En cause, la tenue des Jeux Olympiques, d'une part, mais aussi des déficits budgétaires majeurs pour certains suite à l'inflation et à la fragilité du secteur culturel.
En octobre, l'organisation du Montjoux Festival, qui devait se tenir à Thonon-les-Bains, a annoncé qu'il n'y aurait pas d'édition 2024, et ce malgré une édition record en 2023. En cause, notamment la tenue des JO 2024 en France et le déploiement massif de dispositifs de sécurité dans le cadre des Jeux, mais aussi la concurrence culturelle dans la région, avec par exemple le festival Musilac qui a déplacé ses dates à la période du 10 au 13 juillet 2024.
Début octobre, c'est également le festival rémois Magnifique Society qui annonçait ne revenir qu'en 2025, en grande partie en raison de l'organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques et le passage de la Flamme Olympique à Reims le 30 juin. Evoquées, les solutions de délocalisation et de changement de date n'ont pas été retenues car elles ne constituaient pas "une solution envisageable pour l’ADN et l’image du festival associés à son écrin traditionnel : le site naturel du parc de Champagne". Néanmoins, la collectivité et l'organisation ont d'ores et déjà annoncé qu'un événement de substitution serait organisé aux abords de la Cartonnerie pour célébrer la musique et le sport.
Outre les Jeux Olympiques, des raisons financières ont poussé plusieurs festivals à annuler leurs éditions 2024. Le Vyv Festival dijonnais fait lui aussi une pause en 2024 afin de repenser en profondeur son modèle économique. L'événement avait accueilli cet été 8 000 festivaliers de plus qu'en 2022 mais les comptes voient rouge et son investisseur principal, le groupe Vyv, a gelé la subvention 2024. Durant cette année de pause, "l'équipe du festival travaillera à l'identification et l'implication de nouveaux mécènes et aux renforts des partenariats existants, s'entourera de nouveaux complices sensibles à la démarche culturelle, sociale et environnementale". Le festival devrait annoncer d'ici le début de l'été si ce travail portera ses fruits pour 2025.
A Lyon, l'organisation du festival Wintower, petite soeur hivernale du festival Woodstower, déplore également "des difficultés financières". Suite à une édition estivale compliquée, entre canicule, orages et une affluence en-dessous des espérances, l'événement avait annoncé des pertes allant jusqu'à 300 000€, une somme conséquente pour cet événément associatif. Le festival qui aurait dû se dérouler à la Halle Tony Garnier comme l’année précédente, en février, s'éclipse pour laisser la place de préparer au mieux les 25 ans du festival Woodstower.
De son côté, le Summer Vibration, qui se tient à Selestat, qui avait annoncé son annulation dès cet été afin de "repenser le projet dans sa globalité avec les valeurs qui nous animent et discuter avec les partenaires et les pouvoirs publics". En effet, en 2023, l'association organisatrice de l'événément avait fait le choix de maintenir une politique tarifaire accessible, avec des billets jour à 40€ en dépit de l'augmentation des frais du festival qui atteignaient 30%. le festival accuse un déficit de 220 000€, représentant plus de 10% du budget de l’événement.
De nouvelles annonces d'annulations ou reports devraient suivre prochainement.
Crédit photo : Arthur Fargeot
