Immense instant de musique sur la Main Stage de l'Ultra Music Festival, à Miami. DJ Colonel Sanders a livré un exceptionnel set de 5 minutes des meilleurs bangers EDM.
DJ Colonel Sanders : ce nom avait mis la puce à l'oreille à de nombreux participants de l'Ultra. Programmé le vendredi 29 mars à 15h55, la mascotte de KFC a bien joué devant des milliers de spectateurs pour une performance entre art expérimental et stratégie marketing digne de la plus innovante start-up.
Malheureusement, ni la qualité du DJ set, ni l'esthétique travaillée du masque du DJ rappelant inexplicablement celui de Deadmau5 n'ont réussi à capter l'attention du public. Peut-être ce dernier n'était-il pas assez élitiste pour comprendre l'émotion dissimulée derrière cette campagne de pub ? Ou pourrait-on alors supposer qu'ils n'ont tout simplement pas saisi la profondeur des slogans affichés, tels que « Finger lickin' good » ou encore « I am Colonel Sanders, I am everywhere. Are y’all hungry for some beats? Do you want deep-fried or finger lickin’ bangers ? » ? (ndlr : « Je suis le Colonel Sanders, je suis partout. Avez-vous soif de beats ? Voulez-vous vos bangers frits ou à s'en lécher les doigts ? »).
Avec ce type de prestations, nous entrons définitivement au sein d'une nouvelle ère, que même Orwell n'avait imaginé dans 1984. On attend désormais avec la plus grande impatience les sets de Ronald McDonald's et de Jeff Bezos à Coachella et à Tomorrowland, et l'acquisition du festival Burning Man par le géant Google. Si l'on nous avait dit il y a 15 ans de cela que les grandes corporations mondiales remplaceraient les artistes, nous n'y aurons probablement pas cru ou du moins, nous n'aurions pas pensé qu'ils seraient parvenus à dépasser qualitativement les producteurs et autres DJ's de musique électronique, en particulier ceux des scènes underground.
En effet, Marshmello a maladroitement communiqué au sein d'un tweet (bien évidemment supprimé quelques temps après) : « Cette performance du DJ KFC Colonel Sanders est bidon. Je peux penser à plein d'autres artistes qui mériteraient bien plus d'être sur scène. » Mais il semblerait bien plus pertinent de confiner les petits artistes aux petits festivals et de faire la part belle au marketing dans les plus grands événements. Capitalisme vaincra !
