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La circulaire Gérard Collomb a tué le festival Champs Libres

Coup dur pour les organisateurs de Champs Libres contraints d’annuler la première édition de leur festival, prévue le Samedi 11 août 2018, à Saint Molf. Et pour cause, la circulaire de Gérard Collomb. 

Des scènes extérieures, treize artistes programmés, des animations pour enfants, une chasse au trésor pour les plus téméraires, et un cadre champêtre, celui du Bois Pierrot à Saint Molf... Voilà ce qu'était censée être la première édition du Champs Libre festival annoncé le samedi 11 août 2018. Mais la circulaire du ministre de l'intérieur Gérard Collomb et de son homologue à la Culture Françoise Nyssen est venu plomber la fête.

La circulaire qui met en péril les festivals français

La circulaire de Gérard Collomb apposée le 15 mai dernier et mise en application cet été, répond aux risques des menaces terroristes et inhérentes au monde des festivals en soumettant aux organisateurs l'indemnisation des forces de l'ordre. En d'autres termes, cette circulaire impose aux festivals de régler eux-mêmes les frais de sécurité déployés pour l'évènement : policiers aux abords des lieux et certains types de matériel... Autre particularité : tout celà sans aucun devis émis en amont du festival, qui permettrait d'évaluer les frais et d'ajuster les dépenses en fonction pour ne pas finir l'événement dans le rouge. Les orgnisateurs de festivals se retrouvent désormais avec une facture envoyée par l'Etat à la fin du festival, avec les frais de sécurité à rembourser dans les plus brefs délais. 



Évidemment, cette circulaire menace les festivals aux programmations pointues, plus indépendantes, ainsi que les festivals naissants qui se retrouvent face à une réelle mise à mort. Mais même pour les mastodontes tels que Les Eurockéennes ou Les Vieilles Charrues aux 280.000 festivaliers l'an dernier, le coup est dur à encaisser. Les factures augmentent, les budgets se resserent et tous se retrouvent au pied du mur. Pour les plus petits, qui restent dans le flou et l'incertitude, l'inconnu semble beaucoup trop risqué. Et l'annulation semble parfois être la seule solution face au défi financier. 

Un coût fatal pour le Champs Libres Festival

C'est ce qui est arrivé au Champs Libre Festival. À l'aube de cette circulaire, les petits festivals tels que Champs Libre s'etaient vu réclamer des sommes équivalentes à 20 000€ : un risque que ne pouvaient prendre les organisateurs du festival en faisant exploser leur tirelire avant même de connaitre les effectifs de leur premiere édition. L'Asso'salée, qui organise le festival, ainsi que la municipalité de Saint Molf qui lui avait apporté son soutien, déplorent tous deux la mesure du Ministère de l'intérieur et le manque d'informations concernant le budget de telles missions. « Le dispositif sécuritaire n’est pas précisé et la facture n’arriverait qu’a posteriori », affirmera Oleg, de l’Asso’salée dans une interview pour le site web Actu.fr

"Nous ne baissons pas les bras, et vous disons à l'année prochaine"

Et il y a de quoi rester digne, car pour une premiere édition l'affiche était prometteuse, et comptait notamment Hoshi, Tagada Jones, Orange Blossom et bien d'autres. Dans le communiqué d'annulation du Champs Libre festival, la déception se fait sentir, mais la determination tout autant. Les messages de soutien d'autres festivals fleurissent sur les réseaux sociaux, et une rencontre est en cours de préparation. 

Après cette mésaventure, les organisateurs de Champs Libres semblent encore plus résolus à faire naitre cette jeune pousse des festivals de reggae sur les terres de Saint-Molf, en Loire-Atlantique.  "Nous ne baissons pas les bras", disent-ils. À nous de rajouter "Et nous sommes tous derrière vous"

Crédit photo : L’Echo de la Presqu’île