On était à
Garorock 2023 : une abondance de concerts, d'activités et de bonheur

Du 29 juin au 2 juillet 2023 se tenait la 27ème édition de Garorock. Cette année, le festival faisait la part belle aux grosses têtes d’affiche tout en tâchant de laisser une place de choix aux jeunes talents. Des prestations enflammées de Poésie Zéro à la générosité émouvante de Worakls Orchestra, en passant par les tubes survoltés de David Guetta, des moments forts ont marqué le festival. Retour sur une déferlante de bonheur en musique, où se sont mêlées émotions, découvertes et souvenirs inoubliables.

Jour 1. Jeudi 29 juin. 17h00, une installation en 2-2

C'est en covoiturage avec d’autres festivaliers qui se rendent à Marmande pour Garorock qu’on arrive sur le lieu des festivités. La queue pour accéder au camping est longue mais elle avance vite. Après une fouille rapide et efficace, on entre dans le camping, on réalise qu’il est énorme… et qu’il n’y a déjà plus de place pour poser nos tentes ! Il y a des bénévoles de partout, prêts à nous aider et à répondre à nos questions, et c’est grâce à eux qu’on arrive à glisser nos affaires entre deux groupes de festivaliers qui acceptent de bouger leur tonnelle pour nous faire une place. Mais il est déjà l’heure pour nous de nous rendre au festival. L’exploration du camping peut attendre, mais le groupe qu’on a envie de voir à 20h00 ne patientera pas ! 

19h50, “ça va percer sur Tik Tok”

Si on est pressées, c’est parce qu’on veut assister au concert de Poésie Zéro. Grâce à l'application Garorock, très efficace, on accède au plan du site et on trouve rapidement la scène rock sur laquelle le groupe se produit. Dès les premières minutes, Poésie Zéro enflamme la scène avec une énergie contagieuse. On est totalement captivées, et aux côtés de la foule on se laisse emporter par les paroles engagées du groupe. Malgré la taille intimiste de la scène, l'atmosphère est électrique et la foule complètement dans le mood (photo), répétant les paroles en chœur. Un véritable zbeul qui ne fait qu'ajouter à l'excitation et à l'enthousiasme général. Et même si c’était ironique, on ne peut qu'être d'accord avec leur phrase “ça va percer sur Tik Tok”. A la fin du concert, c’est l'emblématique figure française du dj rock, Mike Rock, qui prend les rênes de la scène et nous balance quelques mix de hits rock’n’roll. 

22h00, quel est le best job of the fucking world ? 

Direction la scène principale du festival pour voir la tête d'affiche du jour, Macklemore. Le rappeur américain se pointe avec 10 minutes de retard, mais cela n’a pas l’air de frustrer le public qui est dans l’euphorie. Accompagné de son band et de ses danseuses (photo), il va nous offrir ses plus gros hits comme "Thrift Shop", "These Days" ou encore "Can’t Hold Us". Il a même lancé un "dance off", invitant deux filles du public à monter sur scène et partager l'énergie avec lui. À la fin du show, il exprime sa gratitude envers nous, affirmant qu'il avait le “best job of the fucking world”. Mais notre soirée ne s'arrête pas là, puisqu'on attend le set de Boris Brejcha. Le DJ est fidèle à lui-même et nous joue des sons mélodiques accompagnés de visuels sympas, mais la fatigue nous rattrape vite et on coupe court au concert pour aller se vautrer dans nos sacs de couchage. 

Jour 2. Vendredi 30 juin. 9h45, à la découverte de coins et de recoins

C’est un réveil tranquille auquel on a droit ce matin. En chemin pour nous refaire une beauté aux toilettes, on croise pas mal de festivaliers qui arrivent au camping, d'autres qui font un cours de zumba proposé par Décathlon, et certains se prélassant au soleil. De notre côté, on fait le choix de sortir du camping pour s’approvisionner en nourriture et boisson au Carrefour du coin, et en profiter pour découvrir Marmande. On constate vite que Garorock est LE temps fort de la ville quand on aperçoit plusieurs vitrines de boutiques aux couleurs du festival (photo). Une fois nos courses faites, c’est au tour de nos téléphones d'être ravitaillés, mais à notre plus grande surprise, malgré les indications du plan du camping, on ne trouve aucune prise de recharge à part aux toilettes, qui étaient complexes d’atteinte et d’un débit hyper lent. On se rabat donc sur l’une des deux solutions intermédiaires, c'est-à-dire la location de batterie portative au stand de Global Charger. On pouvait aussi avoir recours à My Locker pour la location d’un locker avec prise de charge, mais en discutant avec plusieurs festivaliers mécontents du service, on décide de ne pas tester. En se baladant dans le camping l’après-midi, on tombe sur diverses activités et stands : ventriglisse, jeux de société, rugby, foot, stand de sensibilisation des risques (avec une safe zone !), paillettes, scène DJ… et on en passe, on n’a pas le temps de s’ennuyer ici ! L’offre de restauration est aussi vaste : pizza, burger, pancakes, piadine, tomates locales, rolls, pokebowls, bahn mi etc, il y a du choix, surtout pour les végétariens, et les prix sont abordables. De notre côté, on se pose sur une table et on grignote ce qu’on a acheté à l’extérieur, se la jouant économie au maximum. 

19h45, bif bof

Après l’expérience de la douche froide typique d’un festival et un grand apéro avec nos voisins de camping avec lesquels on a sympathisé, on retourne à la scène rock, pour le duo rennais Gwendoline, et malgré le fait qu'on trouve leur musique chouette et qu’on adhère aux paroles, on trouve que c’est plutôt calme pour un concert de 20h. On s’éclipse vers une scène qu’on n’a pas encore découvert, la Caribbean Stage (photo). Comme son nom l’indique, on tombe sur un set de musique électro/afro/musique carribéenne. C’est Le Kid qui l’anime. La moyenne d'âge est de 35 ans et les gens ont l’air de bien kiffer, mais ce n’est toujours pas notre vibe. On décide donc de tester l’attraction de roller disco à prix libre, qu’on valide pour une parenthèse de grosse rigolade !

21h30, nous voilà servies

Sur la scène principale, c’est la scénographie du spectacle de Phoenix est captivante, mêlant harmonieusement des éléments de décor inspirés par Versailles (photo) avec des touches modernes de néons. Le chanteur lui-même était une véritable attraction, arborant divers accessoires qui ajoutent une dimension théâtrale à sa performance : il chante même à un moment à genoux, comme s’il rendait hommage à une divinité. Pour le closing, il descend dans la foule créant un lien chaleureux et authentique avec nous. On a senti dans la foule que ce geste a été vivement apprécié, d’autant plus qu’il reflète bien l'essence du groupe français, toujours avenant. 

Après l’effervescence de ce concert, on se pose sur la pelouse en face de la scène curatée par Deezer et on se régale avec nos parts de pizza à 4€/pièce et de délicieux beignets farcis à la confiture d'abricot pour 5€, l’unité, le tout en écoutant brièvement le set de The Blessed Madonna en fond sonore. On observe les longues files d'attente au bar et aux toilettes témoignant de l'affluence du festival, et on est contentes d'avoir pris de l'avance. Alors que la nuit est plus que tombée, le froid commence à se faire sentir, confirmant les prévisions météo annonçant de la pluie....

Jour 3. Samedi 1er juillet.12h30, la pluie ne (nous) vaincra pas ! 

Ca n'a pas loupé. Ce matin, c’est sous la pluie battante qu’on se réveille. Cherchant un abri, on se dirige vers le seul lieu couvert du camping, le chapiteau de l’emploi où on découvre des stands de startup en intelligence artificielle, des entreprises locales et même des stands de l’agglomération. Ce qui nous a particulièrement marqué, c'était la présence de nombreux jeux qui sortent du cadre du processus d’un recrutement classique, et après en avoir testé quelques-uns, on valide. On déguste notre repas tout en observant les festivaliers jouer à des jeux de société sur un énorme stand dédié (photo). Au loin, on aperçoit une fanfare et on entend les sons de la scène Jack (Canal +). Quelques heures plus tard, une douche, une session paillettes et un apéro bien arrosé avec nos voisins de camp, on se motive à aller voir ce qui se passe dans les prémices du festival. 

20h30, 1312 tout le long 

Dès notre arrivée sur les lieux du festival, on constate vite qu’il y a bien plus de monde que les jours précédents. Pas étonnant vu qu’on est samedi, et que les têtes d’affiche du jour sont Shaka Ponk, Central Cee et David Guetta. Direction la Wonderland Stage curatée par Deezer. On est très agréablement surprises de voir que c’est l'une de nos plus récentes découvertes musicales qui s'apprête à jouer ! On avait vu pour la première fois Train Fantôme au Printemps de Bourges quelques mois plus tôt, et le groupe de punk-rap hardcore nous avait mis une claque. Et c’est ce qu’on a repris au bout de 45 minutes de concert. Entre les chanteurs qui hurlaient leur rage, les sujets abordés, les images impactantes, les pogos à gogo (photo), la foule qui scandait des slogans militants, tout le monde était transporté par l’énergie du groupe parisien.

Sur la scène principale, c'est Shaka Ponk qui prend le relais, dans le cadre de leur tournée ultime, The Fucked Up Tour. En se faufilant entre les spectateurs, on ne peut pas s'empêcher de noter qu’il y a des gens de tous les âges : 18 ans, 25 ans, 30 ans, 45 ans, 60 ans, c’est un beau melting pot. C’est aussi l’expression qu’on utiliserait pour qualifier le concert de Shaka Ponk. Le groupe a dansé avec ardeur, scandé ses plus gros tubes, ramené une chorale pour son titre "Je ne danse pas", balancé des images du métro, de Zemmour, de l’Assemblée… et le chanteur s’est même invité au centre de la foule pour nous faire faire des pogos de l’espace. Et comme si on n’avait pas fait assez de sport, on décide d’aller profiter des jeux de fête foraine comme l’auto tamponneuse, les chaises volantes, la grande roue, le train fantôme et la mailloche.  

1h30, voyage à Ibiza

30 minutes avant le début du concert de David Guetta (photo) le dancefloor est déjà noir de monde. 45 000 personnes sont là pour voir le DJ, d’autant plus qu’il ne joue en France que 2 dates cet été, chose qu’il ne manque pas de nous rappeler. Il va donc mettre le paquet pour que ce soit mémorable. Durant toute sa prestation, on a droit à un light show coloré, des lasers, un vjing qualitatif, des canons à feu, des canons à fumée, et même à la toute fin un feu d’artifice. On aurait pu se croire à Ibiza malgré la pluie battante qui s’est invitée à 2h30. Mais ici, personne ne s’en va, déterminé à s'en prendre les yeux jusqu’à la fin. Mémorable. 

Jour 4. Dimanche 2 juillet, 12h00, rester sur sa lancée

Le réveil ce matin est plus compliqué que les journées précédentes, mais il est hors de question de se laisser avoir par la fatigue. Un tour de ventriglisse, une bonne douche et une belle grosse pizza végétarienne plus tard, nous voilà devant la scène du camping. La DJ et productrice Dylan Dylan envoie les ingrédients de sa “recette pour captiver le public”, c'est-à-dire des sons à la limite de l’acid, de la house et de la techno, et ça nous suffit pour patienter jusqu'à l'arrivée du spécialiste des FreakyDreamz et Freakingout, Partiboi69. Ses sons sont tellement sales et funs à la fois qu’on attendait de le voir avec impatience. A peine arrivé qu’il se met à nous servir des beats tellement rapides qu’à la fin de son set, on est totalement essoufflées. Pour se remettre de nos émotions, rien de mieux qu’un Ricard accompagné d’une partie de pétanque avec nos voisins de tente (photo).

18h50, “une autre, une autre, une autre !”

On est pile à l’heure pour le concert de Worakls Orchestra (photo). Sur scène, il trône au milieu de son ordiateur et ses machines, entouré de son orchestre. Il fait intervenir une chanteuse, une bassiste et une violoncelliste ce qui nous a particulièrement séduits. Sa volonté de mettre en avant les talents qui l'accompagnent, et notamment les talents féminins, nous a fait adhérer à 1000%. L'énergie dégagée est si incroyable que la foule réclame un rappel. Malreusement, malgré sa demande auprès de la régie, c'est un refus . Il a tout de même rattrapé le coup en descendant dans la fosse pour échanger avec le public et prendre des photos avec ses fans. On se retrouve ensuite devant la fin du concert du trio toulousain de rock Madam. Les 3 titres qu’on a eu la chance d'écouter nous ont convaincues de ne pas les manquer la prochaine fois. Mais le temps passe vite, il est l’heure de se rendre à la scène principale du festival pour rencontrer notre chouchou du moment. 

00h30, les larmes aux yeux

Pour clôturer les festivités, Garorock confie les manettes à la star du moment de la scène électro, aka Fred Again. La foule est dense : la majorité des festivaliers avec qui on a discuté ce soir sont restés ce dimanche pour le voir. Il y a même un groupe qui a fait le trajet aller-retour depuis Paris en voiture juste pour son concert. Le producteur londonien livre un concert marquant, accompagné par son DJ Tony, de son clavier et de son sample. A travers des tubes comme "I am the party", "Delilah (pull me out of this)" et "Marea (We’ve lost dancing)", son engagement pour des causes actuelles et son dévouement à 2000% étaient palpables au point où on a vu autour de nous plusieurs personnes pleurer. Et l'artiste n'hésite pas à prendre le micro pour nous raconter l’histoire derrière ses sons et il donne tellement de sa personne qu’on le voit dégouliner de transpiration. Un show qui donne une autre dimension à son talent dont on était déjà persuadé. La “cherry on the cake” du festival qu’on avait déjà beaucoup kiffé. 

Bilan 

Côté concerts

La scénographie la plus propre

Phœnix, des tableaux poétiques et artistiques, à la limite des chefs d’oeuvres 

Garorock c’est aussi bien qu’Ibiza…

… Grâce à David Guetta, il a mis le FEU !

Comme lui y'en a pas deux

Worakls Orchestra, humble, touchant, généreux 

L'aboutissement parfait 

Fred Again, merci pour la justesse de tes notes et de tes mots 

Côté festival 

On a aimé 

- Les temps morts entre les concerts de la scène principale ce qui favorise la découverte sur les autres scènes 
L’application téléphone du festival, hyper pratique pour retrouver les horaires des concerts, se repérer sur la carte et connaître les prix des produits sur les stands.
La prog sur la scène du camping qui était qualitative avec des têtes d’affiche 
Les nombreuses activités à faire en journée au camping
La gentillesse et la bienveillance de la team de bénévoles
Le gros stand de sensibilisation présent sur le camping et le festival
Les toilettes propres malgré le grand nombre de campeurs

On a moins aimé 

- Le rapprochement des scènes entre elles et les sons qui se chevauchent
Les douches glaciales du camping 
Le peu de zones pour s'asseoir, sans compter la quasi absence d’abris du soleil ou de la pluie 
L’absence de prises pour charger son téléphone 
Les prix...
La stand de puffs au festival qui attirait les jeunes de 18 ans principalement, on n'adhère pas à ce genre d’incitation

Conclusion

Garorock 2023 a été un véritable débordement de concerts, d'activités, de rencontres et de fun. Durant ces 4 de festival, on a été transportées par des performances mémorables et des découvertes musicales qui nous ont marquées. Des concerts enflammés de Poésie Zéro, Shaka Ponk, Worakls Orchestra, jusqu'à l'explosion de sensations avec David Guetta et Fred Again, les émotions fortes et authentiques étaient au rendez-vous ! Mention spéciale pour la scénographie poétique de Phoenix et la générosité de Worakls Orchestra qui nous ont touchées en plein cœur. algré quelques petits inconvénients, Garorock a été une parenthèse enchantée en ce début de vacances d’été où on a partagé notre amour de la musique avec une foule toute aussi passionnée et bienveillante. 

Récit et photos : Ata Dagher