On était à
Les Déferlantes 2019, vie de château et caprices météo

Situé dans le majestueux parc du château de Valmy, pourvu d’une programmation touchant toutes les générations, les Déferlantes signent à nouveau cette année pour faire trembler les pins des Albères. Entre cadre idyllique et surprises logistiques nous étions dans les montagnes catalanes et nous vous racontons notre séjour.

Jour 1, Vendredi 5 juillet, 20h42, la pile du festival.

C’est devenu une habitude nous voilà en retard. Cette fois-ci on a une bonne excuse, promis, la route est longue de Bordeaux à Argelès et les bouchons auront eu raison de notre départ pourtant bien anticipé. Tellement en retard que nous ne prenons pas le temps de nous installer au camping direction immédiate pour le festival histoire de ne pas rater notre artiste préférée de la soirée. Nous arrivons sur la fin du concert de Bigflo et Oli mais ayant déjà vu le show, on se dirige vers la banque du festival pour recharger nos bracelets. Problème technique, pas de réseau sur les machines créditant les Deferl’cash ; on nous fait poirauter dans la queue un peu plus de 1h15. Alors que notre chouchoute Jain a débuté depuis quelques minutes nous sommes encore loin d’être sortis de l’auberge coté banque. Enfin c'était sans compter sur l'aimable festivalier qui nous rappelle que nous pouvons payer grâce à l'app LyfPay, en montrant un QR code aux différents stands. Génial, mais on aurait préféré l'apprendre par l’organisation, consciente du problème technique dans les banques. Côté Jain, la Toulousaine est pétillante. Pourtant seule sur scène elle nous transmet l’énergie de toute une armée. Interaction avec le publique, drops, flow enchantant, tout y est.

22h47, scène El bosque, tu nous plaîs !

C'est -M- qui prend la suite. Le chanteur à la coiffe improbable installe un bon mood, le show est de qualité, mais on préfère faire un tour redécouvrir le magnifique cadre du château de Valmy. Large choix coté nourriture dans le village dédié. Les prix sont ceux d’un festival mais on mange bien pour 10€. Cependant... on a comme un air de déjà-vu coté boissons avec la pinte à 8€. On se croirait à Garorock, et ce n’est pas la seule ressemblance ! Cette année, les Déferlantes ont pris un virage au niveau de leur identité visuelle. On se rappelle avec nostalgie des jolis logos aux formes de monstres fantastiques. Pour cette édition nous avons le droit au logo 2016 de Garorock revisitée. D’accord, Déferlantes/Garo, même groupe, mais quand même.

L'autre problème est au niveau des boissons : le camping n’étant pas facilement accessible depuis l’espace concert (25 minutes de navette avec des horaires plus qu’aléatoires), nos habituels aller-retours concerts/apéro camping sont impossibles. Obligés donc de consommer sur place avec une facture qui atteindra donc des records. Aïe.

On découvre par la suite la scène El bosque avec Abstraal. Enfin de l’électro ! Notre squat du week-end est défini. Petite scène perchée un peu plus en hauteur dans la montagne, le cadre est sympa et arboisé, la scène porte donc bien son nom.

00h13, Feder c’est vénère.

Notre artiste de prédilection ce soir c’est Feder. On connaît bien le bonhomme et nous savons déjà que le concert va être de qualité. C’est donc naturellement qu’on se place en première ligne pour son show. Le Niçois met la foule en délire, pogos et dance déchaînés dans tous les coins. On est loin d’une ambiance chill et nous, ça, on aime. En faisant de nombreuses connaissances durant le spectacle, on se rend vite compte que personne ne reste très longtemps aux Déferlantes. C’est bien simple, nous sommes les seuls avec un bracelet pour le weekend. Ce sera donc des amitiés éphémères, autant profiter à fond de ces derniers moments de la soirée. N’ayant pas pu nous installer à temps au camping, nous dormons chez l’habitant, bien décidés à planter notre tente le lendemain.

Jour 2, Samedi 6 Juillet, 14h02, cauchemar au camping.

La question du logement aux Déferlantes ? Un véritable casse-tête. L’offre est loin d’être claire. Plusieurs campings privés dits « partenaires » sont proposés sur le site ainsi que des hôtels et chambres d’hôte. Un camping « Def’family » est également mis en avant. Le camping officiel du festival ? Oui et non, le lien nous renvoie vers le site du camping « le Roussillonnais ». 20 € l’emplacement en tente par personne pour la durée du festival affiché sur le site des Déferlantes contre 26 € la nuit par personne sur le site du Roussillonnais. Comment fait-on ? On appelle donc le camping qui nous confirme le 2e tarif. Mais alors d’où sortent ces billets « camping Def'Family » à 20 € sur le site du festival ? « En fait le camping Def family est dans le camping du Roussillonnais mais est indépendant du camping. Nous gérons le camping Def'Family dans le Roussillonnais eux n’ont rien à voir avec ça. » Un camping officiel dans un camping partenaire en soit ? Plus compliqué, tu meurs...

On prend donc nos billets à 20 € et direction le Roussillonnais… Ou le Def'Family on n’a toujours pas compris. 

Arrivés au camping, on nous montre le chemin vers le fameux Def'Family. En effet, c’est très différent du Roussillonnais ! nous sommes placés tout au fond du camping entassés dans un tout petit espace. Une partie de Tetris pour placer sa tente en festival, c’est classique, mais d’habitude l'air de jeux est bien plus grande. De toute façon vu le nombre ridicule de festivaliers campeurs dans cet espace «Def family » pas besoin de plus grand. Nous sommes à peine une centaine, l’expérience festival en prend un coup. Et ceci sans compter les navettes aux heures approximatives en fonction du camping. Bon, bon, bon...

19h56, casser la voix

Zaz campe sur la scène du château mais comme on n'est pas forcément fan, on se réfugie à la scène el Bosque. Ici, on trouve une nouvelle fois notre plaisir électro avec Blackbass & Jo Peirano. La foule s’accumule petit à petit devant la petite scène, mais pas encore assez pour une grosse ambiance. Au tour de... Patrick Bruel ! La superstar française fait chanter les Déferlantes. On connaît ses titres malgré nous, on chante par réflexe et... ça marche. Côté scène électro, déjà la différence est flagrante en à peine une heure. L’espace se remplit et on assiste à de nombreux pogos, et même des battles de dance improvisés au milieu de la foule. Le public est chaud et les DJ Cosmic Boys et Ben Candel bouillants.

23h18, amour jaune

Alors qu’on écoute le concert de Boulevard des Airs au loin, nous retrouvons avec grande joie nos "anges jaunes" les fameux Désoiffeurs : parcourant le festival de long en large un bidon de bière sur le dos, tout de jaune vêtus, ils rafraîchissent les festivaliers assoiffés. On profite donc de l’occasion pour éviter les queues interminables au bar et avoir une bonne bière fraîche et servie pour une fois à ras bord et sans mousse. 

Ce soir, ce sont les ZZ Top que l’on attend. Le groupe à la réputation légendaire nous fait kiffer quelque-uns de ses sons, mais pour une fin de soirée, on aurait aimé quelque chose de plus costaud. Alors ce sera à nouveau El Bosque pour les derniers pogos de la journée en compagnie de Jack Ollins

Jour 3, Dimanche 7 juillet, 8h03, du Johnny et du luxe ?

Vu le petit nombre de campeurs festivaliers, naïvement, nous avons cru judicieux de ne pas mettre de boules Quiès cette nuit. Réveillés à 8h par des voisins fans de Johnny Halliday et équipés d’un gros ampli, on regrette vite cette décision. Tant pis, le camping étant à quelques mètres de la plage, nous profitons de cette proximité pour bronzer toute la journée. Cotés sanitaires, on pourra profiter des douches et toilettes du camping le Roussillonnais. Du coup, la qualité est au rendez-vous : chasse d’eau, eau chaude dans des douches individuelles et une supérette dans le camping pour faire le plein. En festival, c'est le grand luxe. Pour rejoindre notre navette, il n'y a que quelques pas à faire depuis le camping et à l’intérieur, c'est ambiance de férias. On chante, on danse, on joue avec le chauffeur : merci Stéphanie pour ces tours de ronds-points ! Une bonne mise en jambes avant les concerts.

18h07, 50% des casseurs flowters, 300% d’ambiance

Déjà à la plage le temps avait quelque peu tourné, quelques gouttes se faisaient ressentir. Mais une fois dans le bus, c’est la catastrophe : bourrasques de vent et fortes pluies au rendez-vous. On craint un orage et donc l’annulation de la journée, mais sur les réseaux sociaux, le festival se veut rassurant. Pour autant, lorsque l’on descend du bus, il nous reste encore une longue marche avant le festival. C’est donc complétement trempé que nous arrivons en haut. La météo aura eu raison de plusieurs concerts qui seront soit annulés, soit décalés. On se terre donc sous un pont le temps de l’averse.

Une fois l'averse passée, c’est Gringe qui monte sur la scène trempée. Une nouvelle fois le sidekick d’Orelsan met le feu en solo. Enfin en solo... Toujours bien entouré de DJ Pone et son backeur Sidney tout de même ! L’ambiance est folle pogos et levé de mains en l’air au programme. Toujours un plaisir. Du côté de notre scène préférée, Chick Luv Us, envoie aussi du très lourd. Le public n'est vraiment pas déçu de cette scène qui nous parait maintenant bien sous-exploitée.

21h48, une foule en délire… un peu trop

Décidément le festival fait dans les légendes cette année : c'est au tour du groupe de rapfrançais mythique IAM. Énorme budget sur scène, l’espace devant la scène est remplis à craquer. Un véritable succès.

Pour la fin de soirée, on restera sur du rap avec Nekfeu. Le rappeur et son crew relèvent encore plus l’ambiance. Tellement que le public se lancera dans d'énormes pogos de toutes parts. Nous on adore, lui, un peu moins : "Oula, calmez-vous les gars ! Ce n’est que le début !". En bas, on évacue beaucoup de personnes non habituées aux pogos qui étouffent dans la foule et font des malaises. Nekfeu demandera même au public de se calmer à plusieurs reprises. On passe un bon moment malgré tout, mais il nous manquera quand même quelque chose sur la fin.

Jour 4, Lundi 8 juillet, 12h03, le calme avant la tempête

Cette fois-ci, pas de réveil avec Johnny. Tout le monde commence à fatiguer du week-end et ça se ressent dans le petit camping. Au programme plage et petit tour dans la ville d’Argelès. Le cadre est très sympa, mais une nouvelle fois la météo nous fait des caprices. Entre vagues d’averses et pics de chaleurs, on est un peu perdu. 

Mais il nous en faut bien plus pour nous arrêter. Nous revoilà en route pour les hauteurs des Albères. Aya Nakamura nous attendait dans sa tenue de cycliste mais nous on est fan de Niko Gullo, alors on manquera une nouvelle fois les rendez-vous des scènes principales pour se rendre à notre habituel squat dans les hauteurs. Pour nous substanter, on redescend au village. Rien de mieux qu’un plat de carbos devant le John Butler Trio, diffusé en direct au village sur un écran géant.

20h40, 30 secondes jusqu'à Mars, 5 jusqu'à notre coeur 

Les papas de la chanson "Antisocial" sont en place : légendes du hard rock, on en attend beaucoup du groupe Trust. Comme superman met son slip par-dessus son collant, Bernie Bonvoisin, met quant à lui, son marcel par-dessus son t-shirt. C’est rigolo, mais contrairement au vin, à notre sens, le rock ne se bonifie pas forcément avec le temps sur scène... 

On se replace donc pour 30 Seconds to Mars. Le groupe de Jared Leto balance ballons dans le public, confettis, mais aussi rythmes entraînants pour nous faire passer un très bon moment. Plus habitués à le voir à l’écran que sur scène, on salue la prestation de l’interprète du Joker qui est aussi à l’aise et déjanté dans les 2 rôles. 

00h02, bouquet final

Macklemore is on the stage. Le showman américain sait décidément y faire avec le public français. Le monde est impressionnant et l’ambiance tout autant. Comme à son habitude, il organisera une battle de dance sur scène et cette fois, on aura le droit à un petit garçon fan de Fortnite et un strip-teaser bien portant. Le rappeur nous déclare son amour, passe son message de paix et d’acceptation des différences, un brin cul-cul, mais on ne lui en tiendra pas rigueur. Un beau bouquet final que s’offrent les Déferlantes.

Le bilan

Coté concerts :

La boule d’énergie
Jain, la puissance d’un groupe de metal dans une jeune prodige.

L’électro dans la peau
Mention spéciale pour Chicks Luv Us, Ben Candel et le maintenant classique Feder.

Rap contenders
Nekfeu, Gringe, IAM, même si on a parfois été un peu déçu de la fin de certains concerts, on ne peut leurs enlever l’ambiance.

Douceur et volupté
John Butler Trio, un show délicat, parfait en mangeant pour faire profiter nos oreilles en même temps que nos papilles.

America f*ck yeah !
Thirty Seconds to Mars et Macklemore, des showsmen américains qui cartonnent en France. 

Côté festival :

On a aimé :

- Le cadre du parc du château de Valmy, verdoyant et resplendissant.
- Les "Déssoiffeurs", on vous aime fort nos petits anges jaunes.
- La diversité des stands de nourriture. Ça fait plaisir d’avoir le choix.
- La prog' : l’air de rien, il y a le choix et tous les styles sont représentés.

On a moins aimé :

- Le casse-tête du camping : pourquoi ne pas réunir tous les festivaliers dans le même camping ?
- Le prix des boissons, la facture est salée
- La scène du village ne sert uniquement quand il n’y a personne.
- Des festivaliers qui ne restent qu’une soirée... On voulait se faire des amis nous !

Infos pratiques :

Transports :

4h32 de Bordeaux en voiture via l’A61.
4h de train pour 50€ Depuis Orange à la gare d’Argelès.
Des navettes sont mises à disposition pour les trajets campings-festival.

Prix de la nourriture :

3€50 les frites
10€ le burger
8€50 les pâtes carbo

Prix des boissons :

8€ la pinte de Kro
9€ le mojito
3€ la bouteille d’eau 50cl
4€ les softs

Conclusion 

Malgré une grosse déception côté camping, nous avons quand même passé un bon moment le weekend dernier. De belles rencontres dans la fosse comme sur scène, une ambiance qui passe souvent du tout au tout sans laisser personne sur sa faim pour autant, un cadre magnifique et une diversité remarquable. Sur un ton fin d'année scolaire, on aurait pu dire que Les Déferlantes a encore beaucoup de potentiel qui ne demande qu’à être plus exploité. On reviendra avec plaisir trembler aux sons des concerts entre les pins. 

Récit et photos : Thomas Vero