On était à
Electrobeach Festival, sea, electro and fun

L’Electrobeach Music Festival ou EMF ouvre cette fois encore ses portes au Port Barcarès en face du seul paquebot au monde à être ensablé, le Lydia. David Guetta, Martin Solveig, Don diablo, Yellow Claw ou encore Tiesto étaient présents du 13 au 15 juillet 2017. Nous y étions et nous vous racontons le festival comme nous l’avons vécu.

Jour 1. Jeudi 13 juillet. 17h30, camping sur une aire d’autoroute.

Nous voilà garés dans l’un des nombreux parkings mis à disposition pour le festival. Nous partons, sac à dos, duvet et tente en mains vers le camping Greenbeach. Un camping créé pour l’occasion et payant, à 60€ en plus du pass 3 jours. A ce prix-là, on s’attend à du confort mais quelle ne fut pas notre déception en voyant que le camping était situé entre deux voies routières en plein soleil à 30°C. Le moral reste pourtant bon et après une fouille plus que sommaire, on aperçoit d’abord des casiers sécurisés, puis, un peu plus loin, des toilettes plutôt propres, des stands de nourriture et un espace détente à base de hamacs : sympa. On plante notre tente façon Tetris entre une multitude de tentes déjà installées sous les arbres. 18h46, ça y est, notre tente est sardinée, le campement est installé et nous avons fait la connaissance de nos voisins. Il est maintenant temps de se rendre au cœur de l’action à 10 minutes à pieds.

18h59, la première claque

On arrive devant une belle entrée aux couleurs bleu-blanc-rouge. Aucune attente, la fouille est très rapide, peut-être trop… Une grande allée se dresse devant nous, on y trouve divers stands de nourriture et une boite de nuit. Un peu plus loin, on fait la queue pour récupérer nos jolis bracelets. Deuxième fouille, nous voilà dans le vif du sujet. Et là c’est la claque, on reste bouche bée par la monstruosité de la scène : le paquebot immense qui se dresse devant nous. C’est Julian Jordan qui mixe sur la scène principale. Nous décidons de faire un tour dans le festival afin de voir ce qui nous est proposé et nous trouvons rapidement notre stand préféré… le stand de la marque Eristoff, qui dispose d’une scène « The Wolf » (photo) avec un Dj et un espace pour danser. Dans ce même stand, on trouve différents cocktails  à 6,5 crédits EMF soit 8,45€. Santé !

19h46, la peur bleue

Les crédits Emf sont la monnaie du festival. Comme dans beaucoup de festivals, on paye avec son bracelet que l’on peut recharger en espèces ou en CB aux points Bank (photo). Vu les prix aperçus durant notre petite ronde, on décide de mettre suffisamment d’argent pour satisfaire nos "petits" besoins. Au moment du bip du bracelet, il ne reste déjà plus que 46 crédits. Un peu sur les fesses, nous demandons s’il nous sera possible de récupérer l’argent qu’il restera sur le bracelet. On ne sait que nous répondre… ça promet. Rien n’est indiqué sur place à propos des crédits, si ce n’est qu’ils servent à payer. Il nous faudra aller sur le site après le festival pour comprendre la démarche pour récupérer nos sous.

20h15, ascenseur émotionnel

Les bracelets chargés et notre cocktail en main, c'est parti pour Nervo (photo) le duo féminin qui enflammera la piste durant 1h30. En effet, Eric Prydz, programmé entre Nervo et Tiesto étant absent, le duo à profité d’une demi-heure de show supplémentaire et a laissé la deuxième demi-heure à Tiesto. Ce dernier, a peine monté sur scène suscite applaudissements, cris et autres manifestations de joie. Le show est rôdé, drops qui vont bien, feux d’artifices, foule en délire, lighting impressionnant... C’est la star de la soirée sur le papier et il remplit bien son rôle. 

00h27, la souris se fait manger par le serpent

La programmation affiche ensuite un guest surprise et c'est sans trop de surprise mais ravis que l'on voit débarquer DJ Snake (photo) sur scène. Le serpent met une ambiance de folie comme il sait si bien le faire. Fier de sa patrie, il le fait savoir « enfin de retour au pays les amis ! ». Après un show bleu blanc rouge, c’est au tour de Deadmau5 de nous faire vibrer et on en attend beaucoup. Malheureusement, le début se fait long, à base de trap sans drops et il s'attire même des sifflements... En plein concert, les gens autour de nous se mettent à tousser, de la poussière ? Un léger mouvement de foule crée un trou dans la fosse. Une femme aurait été contrainte d'utiliser sa bombe lacrymogène contre un festivalier trop entreprenant. C'est bien fait pour lui, mais on aurait préféré éviter ce genre de situations compliquées. Le show de Deadmau5 lui, continuera comme si de rien n’était. Le DJ réussira à remonter l’ambiance et malgré un début mitigé, on en gardera tout de même un bon souvenir.

Jour 2, Vendredi 14 juillet. 19h37, quand on s'balade

Après un apéro-rencontre dans une petite forêt de pins, nous décidons de rentrer sur le site. Aujourd’hui au menu de gros poissons entre Martin Solveig et David Guetta. Avant de rejoindre la main stage et malgré le set de l’excellent Malaa, nous décidons de faire un tour sur les autres autres scènes. On découvre Cyber a la scène Revolution by Che (photo) située derrière le Lydia au bord de la plage, puis Dario M à la Beach Stage, qui était d’ailleurs bien moins "beach" que la précédente. Ici on trouve un stand Desperados mais la bière à 5,5 crédits EMF soit 7,15€ - n’oubliez pas la conversion ! - c’est un peu abusé. On va finalement voir Nicolas Masseyeff à la Technostage située dans un grand chapiteau de cirque. Là encore, le prix des boissons tournant autour de 10€ étant trop élevé pour notre porte-monnaie, on préfère se contenter de l’eau aux robinets qui sont eux, gratuits.

20h34, célébration nationale et festivaliers ingrats

On finit par rejoindre la Main Stage pour le concert de Martin Solveig. Le show est de qualité et c’est un Martin fier de sa patrie et ému qui fait chanter la Marseillaise à son public en l'honneur du 14 juillet après le passage de la patrouille de France. Après Tchami, c’est David Guetta qui prend les commandes. Bien que souvent raillé, il est pourtant à la hauteur de sa réputation et balance des mix de folie dont un spécialement conçu pour EMF avec une technique incroyable, lumières, pyrotechnie et écran géant.
Malheureusement la bonne humeur s'estompe au fil de la soirée alors qu'on rencontre de plus en plus de personnes nous racontant avoir été victimes de violence sur le site du festival : une festivalière s’est fait arracher son collier en or, une autre a dû repouser un festivalier sous substances se frottant à elle... D'ailleurs le nombre de consommateurs de drogues dures est impressionnant et très visible. On est bien d'accord, chacun fait ce qu’il veut de ses narines mais maleureusement le comportement de certains festivaliers nous font déplorer une fouille plus efficace et un système de sécurité plus présent sur le site. A noter aussi des festivaliers n'ayant jamais dépassé le stade anal, entre ceux qui urinent dans des gobelets pour les jeter dans la foule et ceux qui défèquent depuis le haut de la grande roue... 

00h40, On espère qu’Armin à de meilleurs burgers

Le show d’Armin Van Buuren aurait pu se dérouler sans accrocs. Un show de qualité pour le dernier artiste de la soirée, et encore une bombe lacrymo utilisée dans la foule... Décidément, certains festivaliers ne sont pas venus là pour apprécier le son mais pour pourrir la vie des autres. Après le show, la fringalle : à 6 crédits EMF le cheese et sans frites on s’attend à un minimum de qualité. Pas de bol, le burger est ultra fadasse et surgelé… Tant pis, cela a au moins le mérite de combler nos estomacs qui crient famine.

Jour 3, Samedi 15 juillet. 20h30, l’ambiance monte crescendo

Après notre petit apéro dévenu en ce troisième jour une tradition, nous découvrons Alok, le Dj brésilien qui chauffe le public de la main stage (photo) avant Don Diablo. Nombreux sont venus voir le Dj Néerlandais qui mettra le feu a la scène principale. Encore une bombe lacrymo dans le public... Décidément... Don Diablo laisse sa place à KSHMR pour qui le challenge est de taille après un show de qualité mais il réussit sans difficultés à nous mettre une bonne claque. Un spectacle énorme qui en met plein les yeux, scénarisé avec des animations portées par l'histoire de deux frères qui se partagent un royaume. Bluffant. 
Afrojack par la suite n'en fera pas moins avec un show explosif et une fosse en délire. Un pétard explosera dans la foule créant une nouvelle fois un petit mouvement de panique, mais on commencerait presque à être habitué à cette ambiance guerilla EMF... A quoi elle sert la fouille déjà ? 

23h46, grow pogow Yellow Claw

Le duo Yellow Claw (photo) peine à débuter et voyant que l’ambiance retombe, un des DJ décide d’organiser un énorme pogo. Au moment du drop, tous les festivaliers se précipitent au centre de la fosse. On note alors la présence de quelques festivaliers au bon esprit de camaraderie qui s'amusent à faire des croche-pattes dans le pogo puis à marcher sur leurs victimes. On en prend des belles mais on en ressortira presques indemnes, avec juste un nez en sang à déplorer. Normal quoi. L’ambiance reste tout de même à son beau fixe après ces réjouissances et le groupe déchaine les passions pour un final grandiose.

Jour 4. Dimanche 16 juillet. 16h, Timmy pompette

Pour le closing de l’EMF, direction la day party dans le club Le Marina (photo). Au programme, des DJs autour d’une piscine et du soleil à foison. Nous, on est surtout venu voir le dj australien Timmy Trumpet, Alors pendant le set de Dimmi, nous partons piquer une tête à la piscine et faire du toboggan. L’eau de la piscine n’est pas vraiment ce qu'on peut appeler translucide en ce troisième jour, nous essayons de l'oublier avec quelques cocktails. Malheureusement alors nous pensions pouvoir payer avec nos bracelets cashless et n'ayant pas prévu de liquide, la route vers la désalteration est barrée devant nos yeux. Pour le set de Timmy Trumpet,c’est le drame. Une des enceintes lâche et se met à vibrer créant un son désagréable tout le long du show. On a rarement vu un Dj boire et bouger autant : il danse dans tous les sens, vient voir son public, boit sa bouteille de vodka, prend des shots avec ses amis et joue de la trompette. Clap de fin hyperactif. 

Le bilan

Coté concerts

La surprise
KSHMR, des étoiles dans les yeux

Les chauffeurs de salle
Yellow Claw, ou comment rebooster une armée en 2-2

Le show son et lumière
Martin Solveig et la patrouille de France, bleu-blanc-rouge-étincelles

L'hyperactif
Timmy Trumpet, toujours la bouteille pour rire

Coté festival

On a aimé :

- Les toilettes et stands bien répartis sur le site
- L'atmosphère sur le site avec la grande roue, le manège, le cirque et le magnifique Lydia.
- L’enchainement des DJ sans beaucoup d’attente
- La monstrueuse Main Stage et ses show de lumière bluffants

On a moins aimé :

- Le manque flagrant de sécurité sur place et des fouilles beaucoup trop primaires
- Le comportement de certains festivaliers immatures, violents et débiles
- Les tarifs de nourriture et boissons de mauvaise facture
- Les crédits EMF à la conversion impossible
- Le prix exorbitant du camping

Conclusion

Un festival réussi grâce à des guests de qualité, des shows impressionnants et un lieu magnifique. Néanmoins de nombres éléments restent encore à régler au niveau de l'organisation. Gros bémol sur la sécurité inefficace sur le site, les violences et le racket sur place mais aussi le mauvais esprit de certains festivaliers qui n'ont visiblement pas encore intégré le savoir-vivre d'un beau festival estival. Avec quelques efforts, le jeune festival de bord de plage aura sans aucun doute de beaux jours de fête devant lui.

Récit et photos : Thomas Vero