Interviews
Worakls, N'To, Joachim Pastor : « Sur l'affiche on était avec Stevie Wonder et Pharrell Williams »

Worakls, N’to et Joachim Pastor, ces trois noms s’inscrivent de plus en plus sur les affiches de festivals, et pas seulement les événements électro. A l’occasion de leur tournée en commun pour célébrer leur label « Hungry » nous avons rencontré les trois djs avec qui l'on a discuté festivals, I Love Techno et projets futurs.

Tous les Festivals : Salut Worakls, N’to et Joachim. On sait que Worakls et N’to sont très amis et les voir monter ce projet de label ensemble n’est pas surprenant, comment tu es entrés dans l’aventure Joachim ?

Joachim Pastor : C’est vrai que Antho (N’to) et Kevin (Worakls) se connaissent depuis plus longtemps, mais on avait des connaissances en commun, on a été mis en contact au moment où ils pensaient créer un label ensemble et je les ai rejoins pour lancer avec eux ce beau bébé. 

N’to : Avec Kévin on est sur la même longueur d’onde, quand on a écouté les morceaux de Joachim on a tout de suite compris qu’on était dans le même état d’esprit. On s’est lancé tous les trois dans l’aventure Hungry

Justement on vous connaît en tant que dj, c’est quoi votre rôle dans le label ?

Worakls : On est avant tout des artistes. On écoute beaucoup de démo, on fait attention à ce qu’il se fait, c’est notre métier. Il y a des managers et une équipe qui s’occupe du reste.

Donc votre rôle est de faire signer les artistes chez Hungry ?

Worakls : Oui mais on ne veut pas que Hungry soit un moulin avec des dizaines d’artistes, on a une approche très familiale et humaine

Joachim Pastor : On veut créer une pate Hungry, que les gens reconnaissent l’artiste du label sans pour autant que tous les djs aient le même style

N’to : On marche au coup de cœur musical, à l’originalité, à l’identité, on n’est pas dans une recherche éfreinée de nouvelles signatures.

Worakls, on a vu ton projet avec l’orchestre à l’occasion du festival We Are Together à Marseille, c’est une performance qu’on aura la chance de revoir ?

Worakls : Ce projet tombait sous le sens. Mon live se situe de plus en plus entre la musique de film et un set électronique, donc le fait d’avoir pu jouer avec des musiciens sur scène c’est un peu un rêve qui se réalise. Pour répondre à la question, ce n’est pas une finalité et effectivement il se peut que cela se reproduise, j’ai envie de travailler avec des musiciens. Par contre il doit être rare pour rester précieux.

C’est un projet qui t’a pris pas mal de temps ?

Worakls : Oui ça m’a pris 6 mois, il a fallu que j’écrive les partitions pour chaque instrument. J’ai été aidé par le chef d’orchestre Phillipe Gache car mes connaissances en solfège s’arrêtent à un certain niveau.

Parlons festival maintenant, vous avez pas mal tourné, lequel vous a marqué?

N’to: On a joué au Montreux Jazz Festival, pour moi il fait partie des Graals en termes de festivals. J’ai vu des dizaines de vidéos d’artistes jazz là-bas. Il y a quelque chose d’exceptionnel, sur l'affiche on était avec Stevie Wonder et Pharrell Williams !

Joachim Pastor: Montreux nous a tous marqué. Mais à titre personnel le Picnic Electronique à Montreal est sûrement mon meilleur souvenir. J’attendais cette date depuis six mois, mais le jour de mon passage on a reçu un coup de téléphone nous indiquant l’annulation pour mauvais temps. Finalement l’organisation a décidé de retarder l’ouverture de deux heures en espérant que mille ou deux milles personnes feraient le déplacement. Au final il y avait plus de 5000 personnes, j’ai fait la fermeture et l’ambiance était dingue ! (Joachim Pastoe doit quitter l’interview pour monter sur scène)

Worakls : Montreux c’est clairement le plus prestigieux qu’on ait fait. Mais sur scène j’ai vraiment adoré le We Are Together à Marseille, jouer avec l’orchestre reste un super souvenir. 

Vous profitez des festivals pour aller voir des groupes ?

Worakls : Oui, par exemple le lendemain de Montreux N’to jouait à Dour, je l’ai accompagné et j’en ai profité pour voir quelques groupes, c’est toujours intéressant.

N’to : Mais en dehors de ça, maintenant qu’on a un weekend de libre on préfère rester chez soit à jouer à la console !

En parlant de festival, on était à I Love Techno France en décembre, annulé quelques minutes avant l'ouverture, comment ça s’est passé pour vous ?

N’to: Ce qui est assez incroyable c’est que nous avons appris la nouvelle sur facebook en même temps que tout le monde. Ça a été la déception totale.

Worakls : J’imagine que les organisateurs avaient autre chose à gérer que d’aller faire du porte à porte pour prévenir chaque artiste. C’était tellement présent sur les réseaux sociaux qu’on a vite été au courant.

N’to : Il fallait vite rebondir et proposer quelque chose, au moins pour le public.

Worakls : Donc notre équipe à passé des coups de fil aux clubs de la région. Le Break Club a eu la gentillesse de nous accueillir. Ce qui nous a fait de la peine c’est qu’il y avait 1300 personnes dans le club et plus 4000 devant la porte, c’est dommage que tout le monde n’ait pas pu en profiter.

On va attaquer une série anti-portrait chinois, je vous pose une question vous me répondez ce qui vous vient à l'esprit. Si vous étiez un serial killer ?

N’to : Keyser Söze ! Usual Suspect c’est une vrai référence et lui est particulièrement flippant !

Worakls : Je ne suis pas connaisseur… (N’to lui souffle Jack l’Eventreur), oui tiens, Jack L’Eventreur !

Une maladie ?

N’to : La Dysenterie, c’est vraiment hardcore, il n'y a pas pire !

Worakls : je serais plutôt un truc chiant qui ne sert à rien, un vieux rhume.

Un dictateur ?

Worakls: Kim Jong Um sans hésiter !

N’to: Sérieusement vous avez déjà posé cette question à quelqu’un qui a osé répondre Adolf Hitler ? Non parce que ce serait inquiétant ! (rires)

Une insulte ?

Worakls: Con de tes cheveux, avec l’accent marseillais !

N’to: Figure de pain sucé ou va t’acheter un beignet !

Un alcool ?

N’to: De la vodka

Worakls: Et moi du red bull comme ça on se mélange ! (rires)

Un peu plus sérieux, un artiste des années 2000 ?

N’to: Là je suis sérieux, j’aime beaucoup Revolver, j’adore c’est ce que j’écoute le plus en ce moment.

Worakls: Quand j’étais plus jeune j’écoutais à mort Linkin Park, j’ai d’ailleurs acheté leur dernier album !

On vous retrouve souvent ensemble, vous avez pensez à faire une tournée à deux, être les Souchon et Voulzy de la musique électronique ?

Worakls (Rires) : On a chacun nos univers, c’est peut-être un peu tôt pour penser à ça.

N’to: On collabore beaucoup ensemble à travers des remix ou autre mais pour le moment ce n’est pas au programme, on va déjà sortir nos albums. Et puis on joue déjà ensemble, sur notre tournée Hungry à la fin du live de chacun, les deux autres (avec Joachim Pastor) pour jouer un morceau à trois avec des instruments.