Interviews
Nach : “J'adore partager et mélanger ma musique à d’autres univers”

Anna Chedid n’est pas sur scène par hasard. Une famille au talent musical infini, qui ne fait pas exception pour la petite soeur de -M-. Avec son personnage Nach sur scène et la sortie de son premier album éponyme, la voilà plus que jamais en piste pour vous faire chavirer dans ses mélodies.

Tous les Festivals : Nach, c’est la fin d’Anna et le début de Chedid. Pourquoi le besoin de te créer un personnage pour monter sur scène ?

Anna : J’adore le spectacle, tout vient de là. Je suis une fan des comédies musicales des années 50 et 60, j’adore l’image, le théâtre, et je voulais enrober ma musique d’images et de show. C’était évident de créer un personne, même si Nach est le pont entre mon prénom et mon nom, donc c’est au final hyper intime.

Ton frère Matthieu Chedid avait fait son Baptême en 1997 pour son premier album, et toi à peu près au même âge ton Je suis moi, c’est quoi c’est une crise d’ado musicale ?

Ah je ne sais pas ... tout cela est insconscient. Peut-être que oui, je ne me dis pas en tout cas qu’il faut que je fasse mon baptême à moi. Il y a des chansons qui s’imposent, je ne pensais pas que Je suis moi deviendrait un single, ou même qu’elle serait sur l’album. Tout cela se fait naturellement et au delà du conscient.

Tu as fait choriste et pianiste pour ton frère avec -M- pendant trois ans. Comment t’abordes la scène … avec toi en tête d’affiche ?

Cela fait quand même 10 ans que Nach existe, j’ai fait un EP en 2008, j’ai donc d’abord commencé à faire mes chansons avant d’accompagner des gens. La parenthèse enchantée de la tournée avec Matthieu c’était génial mais j’avais déjà commencé mon truc. J’avais aussi hâte de continuer avec cette tournée. Cela a été la meilleure école cette tournée, mais je savais que j’allais revenir à Nach après.

Et avec un nouvel album à faire vivre sur scène… et en festival. Comment tu abordes la tournée en cours ? Tu as déjà dû tester tes titres en live ?

Je suis super contente, la musique est un art vivant. Les disques c’est super, cela pose les chansons, cela grave les choses. Mais si j’ai fait ce disque c’est avant tout pour aller jouer ma musique sur scène et faire une tournée. Le disque c’est une vraie expérience de voir ce qu’il se passe avec, surtout si cela peut me permettre de faire des concerts.

Jouer en festival, cela a une saveur particulière pour toi ?

J’adore joueur en festival parce que j’adore partager et mélanger ma musique à d’autres univers, échanger avec des artistes. En festival c’est génial, tu peux t’inspirer de l’univers des autres, tu peux rencontrer des musiciens, tu peux échanger des choses. T’es pas que toi dans ton petit concert à toi.

Tu as des expériences qui t’ont marqué en festival ?

J’adore les petits festivals de bénévoles, où tu vas parfois manger chez les gens et tu vas rencontrer des gens passionnés de musique. Par exemple le Poupet en Vendée, Scène d’été à Dieulefit dans la Drôme, Cité Métisse à Cholet. des petits festivals familiaux montés par des gens qui sont plombiers le reste de leur vie, mais pour deux jours ils y mettent du coeur.

Toi tu as fait des festivals comme festivalières ?

Oui oui, j’avais fait la première édition de We Love Green, je vais au Pitchfork souvent car j’adore la programmation, et quand j’étais plus jeune j’allais à Rock en Seine voir des gros noms comme Radiohead ou les White Stripes. Mais je vais surtout en festival quand j’y joue.

Si tu avais toi un festival à créer, tu as carte blanche, tu ferais quoi ?

Déjà je crois qu’il serait gratuit, il y aurait des têtes d’affiche mais pleins de petits groupes excellents qui existent en France et qui n’ont pas assez de lumière, je pense à plein de gens. Un chanteur qui s’appelle Kuku qui est un mec incroyable, Djeuhdjoah et lieutenant Nicholson, qui méritent leur place sur des grandes scènes.

Quelles têtes d’affiches tu mettrais ?

Je pense que je mettrais du Camille, son spectacle était une énorme claque, je mettrais du James Blake, peut-être Yaël Naïm, j’adore ce qu’elle propose, et un gros truc d’électro, allez Phoenix.

Cet été tu pars aussi en tournée avec toute la famille. Comment ça se passe vous partez tous les quatre en camping-car et roulez jeunesse ?

On part en tour bus tous les quatre, on est sur scène tous les quatre, on joue les morceaux des quatre, on a vraiment formé un groupe. On joue les morceaux de Nach, de Selim, de -M- et de Louis Chedid, on joue de tous les instruments, c’est une histoire assez incroyable, une histoire courte et intense sur trois mois où l’on va faire pas mal de dates.

Ca va être comme des grandes vacances en famille ?

Ouai ! Même si c’est du taff pour avoir un bon spectacle. Notre démarche est sentimentale, pour un moment musical et familial fort.

Si tu avais un truc à prendre à chacun sur scène, Louis ton père, Matthieu et Joseph tes frères, tu prendrais quoi ?

Matthieu je dirais électrique, dans son énergie, il est magnétique, il est animal, un côté super énergique. Joseph c’est un poète, sensible et d’une intelligence rare, et mon père … c’est un sage.

Et tu as même déjà fait le canapé rouge de Michel Drucker à ton âge, ça promet une belle carrière !

Je l’aurais pas fait sans ma famille, c’était bien parce que familial. Son chien ne m’a pas mordu!

Cet été, on ne voit pas beaucoup Nach en festival. Pourquoi ?

Justement, j’en fais beaucoup avec la famille. Je n’ai pas pu en faire vraiment pour Nach, j’ai décidé de faire une parenthèse enchantée, on a 30 dates en 3 mois. Je fais la famille Chedid à fond et je reprendrais Nach à l’automne, pour une tournée des festivals l’été 2016. Ca me ferait chier de pas en faire.

A retrouver au Printemps de Bourges le 27 avril, à Paroles et Musique le 9 juin et aux Nuits de Fourvière le 21 juin. 

Propos recueillis par Morgan Canda