On était à
Vieilles Charrues : festivaliers au pays des merveilles

Bretagne, nous revoilà ! Après une odyssée 2014 mouvementée, nous repartons à l’aventure des Vieilles Charrues. Des festivaliers chauds comme la braise et une ambiance festival pure et dure comme l’on aime, au coeur de la fraternité bretonne. L’affiche était moins belle que les années précédentes, mais la volonté de faire de ce rendez-vous un moment unique était toujours présente. Récit de nos quatre jours.  

Jour 1. 19h55, arrivée au campement

Après une petite heure cul à cul à la sortie de la départementale, nous arrivons à Carhaix, ville hôte des Vieilles Charrues. On laisse notre charette au parking, et se dépêchons d’aller jeter nos affaires au camping. Et quoi de mieux que d’aller retrouver le même emplacement que l’année dernière ? Conjurons le sort après notre vol de tente de l’édition précédente ! Et retrouvons nos chers voisins bretons. On pose nos valises au camping 11, où il y a encore très peu de monde… En effet seuls quatre groupes de musique sont proposés aujourd’hui, contrairement à la dizaine du jeudi 2014. Il nous faut environ 20 minutes pour rejoindre l’intérieur du festival. Sur fond de Soprano au loin, on reprend les bonnes habitudes avec une pinte en face de l’entrée. Les portes des charrues franchies avec succès, nous voilà au pays des merveilles. La fête peut commencer.

21h30, monnaie dématérialisée au pays des merveilles

Oui, Alice se la joue festivalière ces temps-ci. Après les Gaulois, c’est le conte de Lewis Caroll qui est le thème 2015. A côté d’une grande roue, un château est installé au milieu de lampadaires tordus et de miroirs déformants. On distingue au loin des lumières en forme de fleurs géantes et des bougies suspendues en référence au Joyeux non-anniversaire, ainsi que des visages du chat de Cheshire qui s’illuminent dans les arbres. En retard ! En retard ! On a rendez-vous quelque part ! Pas de temps à perdre, il faut charger notre bracelet : on doit passer par la case "Moneiz". Cette année les Vieilles Charrues suivent le mouvement du paiement dématérialisé qui gagne le terrain dans le monde des festivals. Une puce est installée sur notre bracelet, et plusieurs points de chargement sont disposés dans le festival. C’est gratuit, plus simple, et contrairement au Hellfest, tous les stands sont équipés du système.

22h10, Muse s’amuse

On va se placer sur la scène Glenmor, grande scène du festival, pour notre premier concert. Le public est venu applaudir Muse ce soir, pour leur troisième et dernière date française. Même show qu’au Main Square, mais une ambiance quinze fois plus forte. Le joyeux bordel est lancé, alors que le groupe enchaîne les tubes repris en coeur par le public, d’Uprising à Time is Running Out. Pas de folie sur scène mais une très belle dynamique, avec un Matthew Bellamy venant gratter ses cordes au plus près des fans. L’happy end se fera avec des gros ballons, des serpentins géants et des confettis (photo), avant un Knight of Cydonia final qui fera allègrement sauter 60 000 personnes.

A peine Muse achevé, on va se chercher une bière à l’une des multiples Tavern : malgré une immense queue, le système Moneiz fluidifie et accélère les échanges. On patientera un peu pour découvrir LA véritable innovation 2015 : la pinte de bière ! Oui, enfin, on peut boire des pintes aux Charrues, à 5€ l’unité, avec au choix Kro ou Coreff, une bière locale. Des sirops, fraise ou citron, sont même disponibles pour faire passer le goût.

23h46, t’as pas du blé noir ?

Côté scène Kerouac, la deuxième en taille qui fait face à la grande, le début du set de Brodinski est poussif. Une fois passé la demi-heure, l’artiste enfile une casquette et mixe alors avec ses samples rap et hip-hop, au coeur de son album Brava, avec xylophones, et battements de tambours du Carnaval de Rio. Bref, on voyage un peu et surtout on danse. Vers 1h, fermeture des portes pour cette journée apéro, construite autour de la venue de Muse. On n’aurait pas dit non à quelques lives de plus. Un pipi sans attente et on retrouve notre stand de crêpes favori à la sortie du festival (photo). Le blé noir, c’est la cam’ du coin. Elles sont ici faites avec amour qu’on en oublierait presque avoir attendu 25 minutes pour les manger. Le crachin breton fait son apparition : on savoure notre crêpe complète, et au lit.

Jour 2. 10h34, ciel gris et lèvres blanches

On se lève tôt, sans savoir trop pourquoi. La nuit n’était pas de tout repos, il faut se réhabituer au confort spartiate de la tente 2 secondes. Les ponchos sont de rigueurs, le temps gris parcemé de fines gouttes s’est abbatu sur la Bretagne. Des petits Dej’ sont proposés, mais c’est la traditionnelle distribution de lait gratuite par les agriculteurs locaux qui trouve toujours un succès bien mérité. Le petit blanc du matin, et du calcium pour renforcer nos os martyrisés. Certains festivaliers sont déjà sur le départ, seulement venus pour Muse, mais énormément arrivent pour les trois jours à suivre. On a le sentiment que le festival commence véritablement aujourd’hui.

14h21, Accueil en fanfare

Après avoir trainé dans le camping on se lance pour le pélerinage obligatoire : des courses à l’hyper de Carhaix. C’est parti pour une longue balade dans une ville métamorphosée à l’occasion du festival, avec ses multiples bars qui balancent de la musique à fond. Mais l’ambiance n’est pas folle, la pluie est venue tremper les ardeurs des festivaliers. On passe devant la gare de Carhaix, et le train de 14h24 arrive. C’est Boogers Guetto Blaster Party qui fait le chef de gare (photo). Accompagné d’une trentaine de transistors, cet étrange homme-instrument joue ses musiques à travers des postes de radios qu’il fait porter à des festivaliers. Il déambulera les autres jours dans le camping et sur les pelouses du festival.

Après ce moment participatif musical, nous reprenons notre quête. Sandwichs, salades, pastis, bières et glacière sont les investissements du jour pour notre salut au camping. On repart chargé comme des mulets mais le soleil réapparaît. Le chemin du retour nous semble une éternité, au loin on entend le début de Feu! Chatterton. On est bien triste de les rater. Mais une fois arrivé au camping on se détend, en attaquant un saucisson au comté acheté aux stands à l’entrée du festival.

17h34, le monde enchanté des Charrues

Un repas, une sieste, et nous revoilà repartis au festival. On se promène pendant que Pierre Lapointe, Caravan Palace ou Fragments étourdissent les premières heures de l’après-midi. Mais ce sont surtout les festivaliers qui attirent nos yeux. Comme tous les ans, les nombreux déguisements sont de sortis. Et le thème d’Alice au Pays des Merveilles se retrouvent partout, chacun ayant bricolé son personnage : des lapins blancs sirotent une mousse pendant que des Reines des Coeurs sont tranquillement posées au soleil (photo). Ses serviteurs les cartes à jouer sont bien là, comme les flamands roses, le Chapelier Fou et pas mal de chats blanc et violet. Quelle belle famille !

19h03, dégustation de houblon

On se pose au loin vers la scène Glenmor (photo). Archive résonne plutôt comme une sieste, et nous fera repartir dans les limbes du sommeil. Au bout de 30 min, pas bien convaincu on décide d’aller vers la zone de la troisième scène, Grall. Entre un bar à vins, un autre de champagne, et pas mal de nourritures (Tartiflette, pizza, kebab, croque-monsieur …), notre âme de festivaliers sera de suite attirée par le stand de bières bretonnes. Avis à tous ceux lassés de la Kro évantée, vous avez huit choix de bières très locales. Et au même prix. Avec un petit groupe rencontré accoudé sur le bar, on s’amuse à tester les différentes teintes de houblon proposées en s’échangeant nos verres. Une dégustation qui fera de la bière De Launay rousse la gagnante ! Pendant ce temps sur la scène Grall, Laetitia Shériff débute son concert. Une belle voix, mais une douceur musicale hélas dépassée par des basses trop imposantes.

Le temps file, et un crooneur arrive. C’est le vétéran Tom Jones qui fait son apparition, barbe et cheveux blancs. Ambiance calme et détendue pour sa seule date française. Ca manque quand même de rythme pour nous conquérir, même si Sex Bomb et It’s not Unusual sauront nous faire chanter.

21h52, Salut c’est Christine !

On retourne à Grall. C’est la première fois qu’on y voit autant de monde, tous sont dans les startings block. Passoire sur la tête, distribution de pêche, les quatre trublions de Salut c’est Cool font leur apparition (photo). Ceux qui n’accrochent pas au délire seront vite poussés vers l’extérieur, d’autres apprennent vite à crier les paroles. Ils nous rappellent qu’il est Interdit de jouer au foot au boulot. Premier moment de folie à Carhaix. Leur style techno ringarde et paroles déjantées gagnent de plus en plus d’adeptes au fil des festivals, pour un concert qui s’assimille tout de même plus à un gros bordel qu’à de la musique.

On ira ensuite retrouver Christine et ses Queens : elle fait son retour en reine du pays des Merveilles. Sur la plus petite scène Grall l’année dernière, c’est sur la grande qu’elle déroulera son show. Chorégraphies pointues et calibrées, on commence à la connaitre après l’avoir vu  partout cette année. Il n’y a plus vraiment de surprise, pour nous en tout cas. Un coup de Christine, une envolée R’n’B, un brin d’humour, elle sait choyer son public et aller chercher un par un les festivaliers.

00h02, en mode perfect

Mais ceux qu’on ne voulait pas louper apparaissent en face à Kerouac. Nous voilà embarqué avec The Dø (photo) dans une superbe performance live, où l’on est très vite envouté par le charme et la présence de la chanteuse Olivia, qui nous emmène direction leur album Shake, Shook, Shaken, très présent dans leur set. Une musique aérienne, rock et psycho-électrique pour un concert complet et prenant. On filera à l’anglaise pour partir dénicher l’un de nos mets préférés, les patates au lard ! Elles nous réchauffent un peu, la fraîcheur s’étant emparée des lieux. C’est surtout les Chemical Brothers qui sauront faire bouger nos jambes, même si on ne voit pas trop ce qu’il se passe sur scène tant la fumée est imposante. Début sur Hey boy Hey girl. Here we go ! Le public danse dans tous les sens, et prend dans la gueule lasers verts et basses puissantes. Fatigue et froid se faisant de plus en plus sentir, ca sera dodo direct pour nous après.

Jour 3. 13h05, apéro entre voisins

On profitera un peu plus de notre duvet. L’apéro se fera devant notre tente avec des bénévoles du festival, membre de l’association qui vient trier les poubelles. Ils travaillent quatre heures par jour et profitent ensuite du festival. Des lots sont à gagner en échange de nos détritus, poncho, goodies, jusqu’à une voiture et un voyage en Irlande. Notre voisin marin-pêcheur Miguel est aussi de la partie. On a plaisir à le retrouver cette année, lui qui nous avait recueilli l’année passée. Sa femme n’est pas venue, le système de paiement dématérialisé l’ayant refroidie. Ils n’ont pas de carte bancaire, et ne souhaite pas “être fichés” via ces puces pour profiter de la fête. Des irréductibles gaulois.

15h37, Pas une minute à perdre

Pas question d’arriver trop tard sur les lieux du festival. La chanteuse Aurora se révèle au loin. Cette toute jeune artiste norvégienne élève sa voix avec de calmes balades. George Ezra fédère lui quelques fans version pop, mais la grande scène est loin d’être pleine, c’est encore l’heure de l’apéro au camping. Pourtant, la scène Grall est pleine, encore plus que la veille. Arrive l’une des révélations de l’année, Bigflo & Oli. Un rap accrocheur, frais, qui change des soupes à la NRJ, et propulse les festivaliers dans une euphorie démonstrative (photo). Leurs textes sont désormais connus du public. Les deux frères s’amusent aux Charrues, Oli portant un t-shirt pokémon, faisant monter un festivalier-banane sur scène, ou s’amusant à couper le public en deux et faire un clash. Ils sont vraiment bons ces deux là.

17h32, Tonny, Damon, Oxmo et les autres

On en aurait presque oublié l’un des concerts qu’on ne voulait pas rater. Sur Kerouac débute Tony Allen, merveilleux batteur et précurseur de l’afro-beat. En super guest, Damon Albarn, très attendu mais qui ne fera que trois chansons, et le rappeur Oxmo Puccino. Très beau musicalement, mais peu de gens sont présents pour voir cette performance pourtant originale.

Retour sur la scène Grall pour assister à la fin du concert d’un de nos chouchous 2015, Thylacine. C’est sur de l’électro que bouge désormais le public, toujours aussi savoureuse. Sans son écran vidéo, il craque son slip pour son final, et fait monter sur scène une vingtaine de personnes et des membres de son équipe pour mettre le feu (photo). Ça marche du tonnerre. On aura une pensée pour la sécu de la scène Graal, qui aura affronté un bordel continu.

20h46, les tambours de Gwerning

Et là c’est le vide. Enfin 40 minutes où seul Calogero joue sur la grande scène. On préfèrera rester en apesanteur le plus loin possible. Le vide s’est également fait dans notre estomac, qui ne regrettera ni la tartiflette, ni la galette saucisse. Yalla ! Nouvelles bières en main, voilà Isaac Delusion qui débarquent. Décidément la programmation de cette scène est des plus parfaites. Quelques morceaux pour le dessert, mais le moment est venu pour nous d’aller découvrir ce qu’il se passe sous le chapiteau mauve de Gwerning, la plus petite des scènes des Charrues, avec musiques traditionnelles, jazz et musique du monde. C’est un groupe réunionnais qui met l’ambiance, Lindigo (photo). Ca bouge à fond avec des rythmes de tambours et percussions, jusqu’au final où le groupe descendra dans le public.

22h00, Enfin du gros son sur Glenmor

C’est enfin l’heure d’aller sur la grande scène pour un classique festival, Prodigy (photo). La recette idéale pour secouer un public avide de gros son. Après Ezra et Calogero, ça dépote un peu plus ! Quand les basses suivent, c’est toujours aussi efficace, pour un déchaînement massif des esprits. Oui, c’est une musique qui donne envie de se battre. En famille, avec les copains, bien sûr.

Après 1h30 de pagaille, les jambes font mal. Pas possible d’enchaîner direct. On décide d’aller vers Gwerning, où le fest-noz a pris ses quartiers. On tombe sur une ballade version biniou, un peu trop local pour nous à cette heure-ci. Les quelques ribs par contre ne seront pas de trop. De ce côté là du festival, on peut également déguster du riz, des nems et des salades. Et un stand de café. On croisera un peu plus tard l’organisateur d’un festival fest-noz, qui nous prouvera que même bourré, le breton peut tenir un discours logique et cohérent.

02h00, cris de jaguar

On chopera la fin de SBTRKT. On retourne vers la grande scène, où le festival a eu la bonne idée pour nous faire patienter d’y mettre une découverte du Label Charrues, les bretons de Krismenn & Alem. Ils sont deux pour du rap en langue bretonne avec du putain de human beatbox. On est pas mal impressionné. Le calme tombe, avant la tempête. Celle-ci est incarnée par un homme, Joey Starr. Son nouveau projet porte le nom de Caribbean Dandee (photo), où il s’est entouré de Nathy, Cut Killer et Dj Pone. C’est Joey la star, et le public sera surtout présent sur les tubes de NTM. C’est vrai que c’est de la bombe bébé. On ne voit pas trop la nouveauté de ce crew. Surtout que le jaguar ne laissera pas beaucoup de temps aux DJ pour s’exprimer, sachant qu’il lâche des cris ou des “les mains en l’air!” toutes les 30 secondes pendant le live. Et quand Joey gueule “les mains en l’air”, vaut mieux le faire si tu ne veux pas retrouver une hache dans ta voiture. On s’executera donc, avant de finir notre soirée à discuter devant les stands à l’extérieur du festival.

Jour 4. 11h49 Cinq fruits et légumes par jour

Dernier jour. Toujours pas de soleil à l’horizon, c’est plutot les nuages qui grondent. Après le petit blanc, on ira prendre notre dose d’énergie avec une barquette de fruit pour 3 euros, avec pastèque, melon, pêche, abricot … pour un grand succès chez les festivaliers (photo). On ira faire un tour au village camping, là où des marques partenaires ont planté leurs barnums. Chez Decathlon, c’est concours de pliage de tente. Record détenu par Valou pour 31,68 secondes. Chez Pringles, c’est la folie karaoké devant des festivaliers en nombre, et des jeux pour gagner … des chips ! Mais surtout des ponchos qui seront les bienvenus pour la suite de la journée.

15h15, tous sous le chapiteau

On débute notre dimanche chanson par Lolomis à Gwerning (photo). L’ambiance est très studieuse, le public peu nombreux écoute assis, tandis que d’autres en profitent pour faire la sieste sous le chapiteau. Avec ses chants serbo-croates et ses musiciens aux instruments parfois étranges, le groupe nous emmène dans une contrée lointaine et onirique. La pluie commence à s’abattre sur nous et une vague de ponchos multicolores vient nous rejoindre. Au final c’est plutôt une bonne chose pour le groupe qui voit son audience se multiplier par dix. La pluie redouble. On est content d’avoir laissé nos oreilles se ressourcer musicalement avec de nouveaux sons comme la flûte et la harpe. On attendra presque une heure sous le chapiteau, avec au loin Dominique A.

17h30, la paix entre les gouttes

Après un passage par le stand de bières bretonnes et Puts Marie, direction la grande scène pour une grande dame. Guitare à la main, folk simple et juste, Joan Baez (photo) débarque avec classe, marinière et tasse de thé. Sa voix porte, touche nos coeurs et emporte l’adhésion des Charrues. Et peu importe la pluie qui s’intensifie, on reste là, stoïque devant ce beau moment. Elle fera dans le local, avec une reprise - en breton s’il vous plaît - de Tri Martolod, une autre de Brassens, avant de terminer à capella sur Le déserteur de Boris Vian. Un splendide silence s’installera, entre passion et respect. Sous des torrents de pluie, il sera plus compliqué d’apprécier London Grammar, tant leur concert sera calme du début à la fin.

20h21, Le gendre idéal

Retour sur la scène Glenmor, après Joan, voici Lionel Richie (photo). C’est la seule date française pour celui qui a cartonné à Glastonbury. A côté de nous, un groupe de copines anglaise septuagénaires a fait la route, ça papote et ça fait des commérages sur la tenue de leur Lionel. Il y a de l’amour dans l’air, avec des chansons qui contiennent “I love you” dans chaque refrain. Ses cul-sec de rosé lui vaudront des ovations, et ses tubes de beaux moments de tendresse pour tous les amoureux. C’était le moment de pécho. Pour le final, Lionel nous offre un We are the World accompagné par une chorale locale, et repris en coeur par tout Carhaix.

22h16, Guetta pour la boum final

Ce n’est pas parce qu’il pleut qu’on ne peut pas boire d’eau. Après avoir repéré des petits points d’eau sur notre carte, on trouve difficilement deux boutons surmontés d’un tuyau en plastique encastré dans le mur. Peut-être un peu trop discret. Pendant ce temps là, Flume commence son set, où il enchaine ses tubes avec des gros passages hip-hop. On ne comprend pas trop où il veut nous emmener …

C’est à David Guetta de conclure le festival. Il y avait du monde amassé devant la grande scène au moment où nous partons. On leur laissera le soin de donner leur avis. De notre côté, on finit nos quatre jours avec Stand High Patrol, qui proposait un set électro et dub de 3 heures. Rien que ça ! Avant de quitter le pays des merveilles, on aurait aimé nous faire rembourser nos verres “consignés” avant de partir, mais ce n’est désormais plus possible. On est vraiment hyper heureux de pouvoir garder ces verres aux couleurs de l’édition 2010 ! Car aucun nouveau n’ont fait leur apparition cette année, si ce n’est des pintes avec le visuel 2014. De retour au camping, pas un chat, c’est vide. Comme quoi Guetta a fédéré la Bretagne ce soir. On entendra au loin les boums d’un feu d’artifice signant la fin du 24ème épisode des Charrues.

Côté scène

La perf’ du week-end
BigFlo & Oli, le renouveau du rap est bien là

Le live parfait
The Do, Olivia et Dan

La colombe de la paix
Joan Baez, la voix qui apaise les consciences

Le show qui déménage
Muse, c’est facile quand on s’appelle Muse

Le set qui en jette
Brodinski, des mixs savoureux touchant différents styles

Le papy crooneur
Tom Jones, il était plus en forme dans Mars Attack

La découverte
Lindigo, quand on aime danser

Pour une bonne sieste
Archive et London Grammar, pour une dose de somnifère

Côté festival

On aimé :
- La chaleur humaine de la Bretagne et des Bretons
- Le système Moneiz : simple, rapide et efficace
- L’arrivée de la pinte de bière
- La décoration et les déguisement du thème de l’année
- Un camping au top. Il n’était pas meilleur camping au dernier Festivals Awards ?

On a moins aimé :
- Une programmation moins folle et plus grand public, malgré une scène Grall au top
- Une journée de jeudi trop tournée autour de Muse
- Pas de nouveau visuel pour les verres, qui ne sont plus consignés

Conclusion

Moins fou, mais toujours aussi bon. Les Vieilles Charrues nous ont une nouvelle fois montré de quoi elles étaient capables. Avec 250 000 Alice cette année au compteur du  pays des merveilles, il reste le plus grand festival de France. Une grande famille qui sait toujours aussi bien s’unir autour de la fête et du partage, dans des terres bretonnes chaleureuses même si la programmation était moins à notre goût. On attend avec impatience les 25 ans, pour on l’espère, une édition qui saura nous emmener au delà du réel.

Un récit de Victoria Le Guern et Morgan Canda
Photos de Morgan Canda