On était à
On était aux Eurockéennes, vers l'infini et au delà

Un an après avoir fêté en grande pompe ses 25 ans, le festival des Eurockéennes avait à cœur de relancer la machine pour un autre quart de siècle et montrer à ses fidèles que le spectacle n'est pas prêt de s’arrêter. Avec des éditions comme celle de cette année, ça ne fait pas l'ombre d'un doute !

Jour 1/ 20h16, Des hommes et des cris 

De nouveau organisée sur trois jours, cette édition 2014 commence sous la pluie et on chausse les bottes dès le parking ! Après s'être installé rapidement grâce à une entrée fluide sans queue et sans contrôle au camping, on suit un peu le match de l'équipe de France que beaucoup de festivaliers suivent par portable ou à la radio. On apprend la défaite sur les rails mais on fonce voir la fin de Salut C'est Cool pour faire passer la pilule…La pluie s’arrête, on enchaîne directement avec les Pixies (photo) sur la grande scène. Gros nom rock de cette édition, le groupe américain régale le public avec des riffs ravageurs même si les aiguës déchirent nos tympans encore un peu fébriles en ce début de festival. Les voix multiples du chanteur habillent un show parfait pour commencer la soirée.

21h32, Metronomy contre vents et marées 

Si les Pixies nous avaient presque fait oublier la pluie, Metronomy (photo) préfère déchaîner les éléments ! À quelques minutes de leur concert un déluge s’abat sur nous et tous les festivaliers tentent de s'abriter pour ne pas finir noyés. Trempés jusqu'aux os, on est néanmoins réconforté par les anglais qui proposent un live dynamique et coloré qui s'appuie sur leurs nouveaux et anciens succès. La foule n'est pas tout à fait sèche, mais elle est au moins prête pour le show Stromae.

22h34, La Belgique au Zénith

Il nous avait bluffé au festival Europavox et on était impatient de le revoir. On arrive devant une grande scène pleine à craquer malgré la pluie ! Sous les k-ways, ponchos, sacs poubelle ou parfois même juste en caleçon, le public se met à chanter en cœur avec le prodige belge dès les premières notes. Le concert est le même qu'il y a un mois, mais pourquoi changer une équipe qui gagne ? La foule est en feu, danse, chante et la pluie s'est même arrêtée ! Stromae (photo) nous dévoile encore une fois tout son talent et prouve par la même occasion qu'il a les épaules assez larges pour les gros festivals.

01h03, Gramatik prend le pouvoir

Avant d'aller voir le Glitch hop du duo slovène, on passe devant le groupe de rap français Odezenne dont le début du concert a visiblement été retardé. On a quand même le temps d'écouter quelques morceaux d'un rap énergique et percutant qui ne semble ne laisser personne de marbre devant une loggia pas remplie mais réactive !  Puis on fonce à la plage pour le très attendu Gramatik (photo), dont les rythmes funky (et une énorme reprise de Superstition) soutenus par des basses puissantes font chavirer la foule venue en nombre.

02h10, Flotte avec Flowteur 

Pour conclure cette belle première soirée humide, on passe par Casseurs Flowteurs (photo) sur le chemin du retour qui comme à son habitude met le feu à une Green Room pleine de fans ! Il pleut, nos mains sont fripées comme après être sorties du bain mais on est déjà pressé de revenir le lendemain !

Jour 2. 18h00, Tous les rails mènent au bonheur 

Aux Eurocks, c’est sur des rails qu’on marche pour aller du camping au festival, on peut aussi prendre les navettes à la sortie du camping mais c’est moins drôle pour les chevilles. Si la météo de la veille nous a joué des tours, le ciel semble être plus clément ce samedi, mais les bottes restent de rigueur. On arrive sur le site pour 18h30 et on s'installe devant le live de Jagwar Ma. Bon concert et bonne nouvelle, le groupe australien semble avoir ramené le soleil dans ses bagages. L'ambiance électro pop psyché qu'il propose lance parfaitement la soirée.

18h53, Lake, Sun and Bass, c'est Kaytranada qui régale 

Impatient de voir l'étoile montante canadienne pour son premier festival en France, on s'installe sur la plage pour les derniers morceaux de Cashmere Cat, dont la trap nous laisse sur notre faim. Heureusement Kaytranada est là pour nous régaler dans une atmosphère West Coast américaine, on se croirait presque dans un clip avec les hors-bord en arrière plan. Le genre d'ambiance comme on en rêve sur cette plage chaque année. Un vrai concert groove du dj montréalais qu'on espère croiser de nouveau sur la route des festivals cet été.

21h06, Les papas restent les patrons 

Avant de rejoindre la grande scène et le groupe Franz Ferdinand, on fait un détour par une Green Room bien remplie pour Little Dragon. On n'a eu le temps de voir que deux ou trois morceaux mais on a vraiment apprécié l'atmosphère proposée par le groupe suédois. On se dirige ensuite vers Franz Ferdinand (photo), des habitués du festival. Si on a été plutôt déçu par leur prestation au Pukklepop l'été dernier, le groupe anglais nous a cette fois démontré que le temps n'a pas de prise sur eux grâce à une grosse performance qui a chauffé la foule à blanc.

22h15, Bondax sait charmer les foules 

Pas le temps de souffler après le rock de Franz Ferdinand, on reste Outre Manche avec la house UK de Bondax (photo) ! A la sauce Disclosure en live comme en musique, le beat entrainant proposé par le duo britannique et le charme de la chanteuse…suffisent à nous combler et on ressort de ce concert avec le sourire aux lèvres.

23h30, Saliver donne faim

Cette parenthèse anglo-saxonne nous a ouvert l'appétit et on décide d'aller recharger les batteries car la soirée est loin d'être finie ! De la spécialité Franc-comtoise aux saveurs du monde, on trouve beaucoup de stands et un grand choix pour boire et/ou manger à des prix raisonnables.  C'est aussi à cela qu'on voit que les Eurockéennes restent un festival abordable et humain malgré l'énorme structure que cela représente.

00h45, Mia l’ensorceleuse

À peine sorti des stands que Mia (photo) nous attend sur la grande scène pour un show qui intrigue nombre de festivaliers ! Accompagné de ses danseurs, Mia enchaine les chorégraphies sur ses rythmes déstructurés et percutants et on en redemande ! Les basses sont dans le rouge, la foule tremble et l’appareil photo aussi! On peut dire qu'avec Mia, les Eurocks ont fait un pari, et nul doute que ce pari est réussi !

01h45, Skrillex, cet extraterrestre

C’est le prodige du dubstep pour certain, pour d’autre il l’a tué…Skrillex (photo) a la lourde tâche de clôturer cette deuxième soirée. Mais ça n'a pas vraiment eu l'air de déranger cet extraterrestre musical installé dans son vaisseau et prêt à tout péter ! Laser, strombo, jet de fumé, Skrillex est bien déterminé à faire voyager la foule dans des contrées souvent inexplorées via des mélodies électrisantes dont il a le secret. Seul bémol, la puissance sonore semble manquer un peu sur cette fin de soirée. On rentre de ce deuxième jour grâce à la navette gratuite les jambes lourdes mais le cœur léger à l'idée de la troisième journée qui nous attend !

Jour 3. 17h40,  Patrice maintient le soleil 

Cette fois c'est sûr, le beau temps est de la partie et c'est la chaleur qui nous réveille dans nos duvets. Porté par le soleil, on se dirige un peu plus tôt vers le festival pour retrouver Patrice (photo) dont l’énergie reggae cadre parfaitement avec le soleil de plomb. Devant un public nombreux, l'artiste enchaîne ses succès et nous gratifie même d'une reprise de « I like to move it » qui met le feu à la foule une bonne fois pour toute.

18h30, Pause régionale

Pour rafraîchir nos ardeurs après le concert, on s'offre un petit interlude charcuterie franc-comtoise au soleil. On est si bien dans ce stand dédié aux produits régionaux  qu'on commence déjà à voir venir la fin de ce festival dont on regrette qu'il ne soit pas resté à quatre jours...

19h30, Scoolboy Q en retard mais efficace

Pour éviter de se morfondre et pour savourer cette dernière soirée, on se dirige vers une plage prête à accueillir le rappeur californien. Malheureusement (et comme le font bien souvent les rappeurs ricains) il est en retard, et le Dj censé combler l'attente n'est pas très inspiré. Mais une fois sur scène, Schoolboy Q (photo) nous prouve que tout le bien qu'on dit de lui est justifié et nous offre une prestation solide. Un vrai bon concert de rap US comme on en voit malheureusement trop peu en festival.

22h15, Sbtkrt, un vrai live machine 

Après avoir profité de l'énergie communicative des Américains de Foster The People sur la Green Room, on se retrouve de nouveau sur la plage pour le concert de Sbtkrt (photo). La foule n'est plus très compacte mais le Britannique accompagné de 2 compères nous offre un live frais et planant à l’image de sa musique. Même si la plupart de leurs morceaux ont déjà deux ans, les versions lives proposées sont très travaillées et on reconnaît parfois à peine les titres originaux. On ressort un peu rêveur mais quand même prêt à jeter nos dernières forces dans la bataille I Am Legion !

00h, I am Legion, une fin furieuse 

Après avoir assisté au 15 premières bonnes minutes de The Black Keys, on choisit la bass music pour terminer le festival en beauté. On fonce vers I am Legion (photo) pour leur première date dans un festival Français. Dès le début, on est pris par l'énergie débordante qui se dégage du groupe formé par les maîtres de Noisia et les rappeurs de Foreign Beggars. Le dubstep et parfois même la drum’n’bass du groupe néerlandais parvient à tirer les derniers cris, sauts et slams d'une foule gonflée à bloc et qu'on croirait prête à faire trois jours de plus ! Finalement, c'est sur leur remix de Smack My Bitch Up en rappel que la foule jette ces dernières forces dans la bataille avant de quitter pour de bon cette édition 2014.

 

Coté scène 

La claque
I am legion, ces mecs là vont faire des dégâts !

La confirmation 
Stromae, rien ne peut l'arréter.

La surprise
Mia, bien plus percutante en live qu'en cd.

Le retour gagnant 
Franz Ferdinand, en forme et communicant !

Les bêtes de scènes  
Les casseurs flowteurs chauds comme la braise !

Coté festival 

On a aimé :

- Les intermittents qui se sont mobilisés sans pour autant annuler les concerts. Merci à eux !
- Les concerts qui commencent à l'heure
- La diversité des stands et la bière qui reste à 2€50
- L’organisation et la gestion des flux maitrisés pour une édition Sold out.
- Le camping ! De loin le meilleur de France grâce à une gestion humaine et non commerciale !
- Le Pèlerinage annuel des 20 mins de marche sur les rails pour aller sur le site.

On a moins aimé :

- Le temps le vendredi, on cherche toujours le coupable
- Le stylisme des t-shirts du merchandising
- Toujours pas de bracelets de festival! Allez les gars, on le veut notre petit souvenir!

Conclusion :

Encore une fois l'expérience a parlé cette année aux Eurockéennes. Que le beau temps soit de la partie ou pas, que les intermittents décident de se mobiliser ou de rester en retrait, la machine très bien huilée des Eurockéennes semble parée à toute épreuve pour le plus grand bonheur de ses fidèles, prêts à enchaîner un deuxième quart de siècle sur la presqu’île.

Récit et photos : Vincent Maniey  et David Beltramelli