On était à
Nuits Sonores rayonne sur Lyon pendant 5 jours

Le festival indé et électro urbain a profité du long week-end ensoleillé de l'Ascension pour investir la Confluence au sud de la ville lyonnaise. Retour sur quelques instants choisis d'un évènement de près d'une semaine, où le don d’ubiquité serait plus que nécessaire pour profiter du programme dans son intégralité.

Jour 1. 20h03, l’édition 2016 est lancée

Gratuit sur invitation, on commence ces Nuits Sonores version 2016 par la soirée d'inauguration. Située à la Sucrière, le même lieu que la programmation en journée, on découvre l’aménagement mis en place à l'extérieur et la scène centrale de la salle en mode Boiler Room. Le public est un mélange de professionnels, de journalistes, de politiques et de festivaliers, qui viennent échanger et boire leur première pinte devant Ogris Debris et Michael Mayer, avant, pour certains, d’aller tâter l’ambiance de la Nuit 1.

Jour 2. 17h30, Séoul à deux pas de Confluences

La première nuit se fera sans nous, et le festival démarre vraiment de notre côté au Musée des Confluences. 2016 est l’année de la Corée, et c’est tout naturellement que le parc du musée (photo) est investi par le programme Kool Korea dédié aux artistes de Séoul. Parfaitement aménagé, l’endroit est idéal pour un jeudi aprem ferié et se remplit petit à petit. Dans une ambiance chill et familiale, le géant architectural et son parc collent parfaitement. Côté programme, on croisera la route très expérimentale de Su:M. Une quinzaine d'artistes défileront sur la scène entre Rhône et Saône tout le week-end.

On en profite pour charger nos pass Cashless, des cartes pour certains, des bracelets pour d’autres. Les premiers bugs arrivent, certains se voient débités de frais inexistants, d’autres ne se voient pas créditer du tout leur carte au rechargement. Les problèmes liés à l’introduction du Cashless sur Nuits Sonores seront dans beaucoup de conversation ce weekend. Nos premières basses vont résonner quand à elle pendant le NS Day du jeudi. Cette année le festival laisse carte blanche à un artiste par jour : aujourd'hui, place à Motor City Drum Ensemble. A notre arrivée la salle en mode Boiler Room accueille Pablo Valentino pour un set qui sent bon la fin d’apres midi.

23h45, le circuit anime la ville

La deuxième nuit du festival ne se passe pas au Marché de Gros mais dans une quinzaine de lieux de la ville. A 5 euros l’entrée par lieu, difficile de naviguer de scène en scène comme on aurait pu avoir l’occasion de le faire il y a quelques années. Cela dit, cette participation financière a le mérite de permettre aux salles de proposer des programmes de qualité, comme au Transbordeur où on passera une partie de la soirée avec le très bon live de Nicolas Cruz et la cumbia déchaînée de La Yegros. Le Ninkasi, la Plateforme, le Marché Gare ou l’Epicerie Moderne faisaient aussi partie du circuit, et comme au transbo, les files d’attente, malgré les pré-ventes étaient elles aussi de la partie. 

Jour 3. 16h02, Garnier et ses copains ambiancent la Sucrière

Tout le monde ne fait pas le pont, et c’est bien le cas du tonton de la techno qui a décidé de faire bosser quelques copains toute l’aprem avec lui. C'est presque l'heure du goûter quand on débarque à la Sucrière. Sur scène, Jay Robinson et Laurent Garnier ambiancent la foule en distillant de la pure et puissante Uk House. On n'a pas forcement l'habitude de voir Garnier dans ce registre, surtout aux Nuits Sonores, mais les 2h de b2b prouvent qu’il excelle dans tout ce qu’il fait. Les 2 djs enchaînent des titres plus puissants les uns que les autres, on aurait envie de tout shazamer ! La suite est moins réjouissante, le b2b avec Copy Past Soul fait descendre l’ambiance d’un cran au point de nous faire quitter la Sucrière pour profiter du beau temps lyonnais avant la nuit. Dommage, on aurait bien voulu voir Jackmaster et Chassol. Sur le chemin du retour on fait un détour par la place Colbert et l’Extra! Disco Mint, un moment de voyage aux sonorités orientales en plein croix rousse où le public est venu en nombre.

00h50, Moderat retournent le hall

Comme beaucoup, les Nuits Sonores sont un moment de retrouvailles et de fête, ce qui a tendance à faire durer les apéros et à faire manquer une bonne partie du programme. Preuve en est une nouvelle fois avec notre arrivée tardive au Marché de Gros pour notre première nuit. Contrairement à ces dernières années, les flux à l’entrée sont plutôt bien gérés, même si la circulation sur le site est une nouvelle fois compliquée. On arrive tout juste pour la tête d’affiche de la soirée, et probablement un des concerts du weekend, Moderat. Dans un Hall 1 plein à craquer, les Allemands déroulent un live surpuissant devant un public bouillant, entre morceaux de leur dernier III et titres des précédents albums. L’éclairage et les néons nous transportent et complètent parfaitement le son.

A peine le temps de s’en remettre qu’on enchaîne sur Ninos du Brasil dans le Hall 2. Un grand bordel envahit cette grande salle tout en longueur. Après un court passage au bar, histoire de vérifier que les soucis liés au cashless sont résolus en prenant une pinte, on se décide à quitter les lieux, pour profiter pleinement de notre samedi.

Jour 4. 16h45, un aprem Extra!

Notre samedi est un enchaînement d’Extra!, ces événements organisés par différents collectifs et associations de la ville, proposant des concepts plus ou moins originaux et animant Lyon pendant 4 jours. Incontournable du programme, Extra! donne un brin de folie au festival et permet à tous les lyonnais de profiter des festivités sans débourser un euro. Ce samedi après-midi les plus gourmands auront profité du Food Market pour se remplir la panse, d’autres auront navigué sur la Saône pour une croisière animée pendant que certains ont pris de la hauteur à la Tour Rose. De notre côté on a profité du très grand square Delfosse pour revoir nos classiques des années 90 en prenant des cours d’aérobic. Un programme sportif aux petits oignons qui nous donne bonne conscience au vue de la quantité de bières ingurgitée ce weekend.

00h50, une dernière nuit dans le marché de gros

Comme la veille, notre arrivée est tardive à l’ancien marché de gros pour ce qui devrait être la dernière soirée de Nuits Sonores dans ce lieu. Dans le Hall 1, The Hacher est aux manettes pour un set acide techno à l’ancienne. Une fois de plus on peut saluer le boulot des ingé lumière qui transforme cette énorme friche en vrai lieu de fête. Le marché de gros est sold out mais la foule semble plus dispersée entre chaque scène que vendredi. Entre deux sets, on découvre des toilettes sans queue dissimulées entre les halls 1 et 2 et on prend le temps de se poser dans l’espace aménagé comme une bataille navale pour essayer de retrouver les gens perdus. De retour dans le hall 1, Max Cooper présente son live Emergence. On assiste à une prestation majestueuse. En jouant devant un gigantesque écran, il dévoile un set puissant et envoûtant dans une salle encore pleine à craquer.

3H30, djémbé sur le synthé

Rythmes et percussions endiablés orientaux qui frôlent le bouty check, Islam Chipsy au synthé et ses deux batteurs EEK animent le hall 3. L’Egyptien transmet une énergie débordante en tapant sur son synthé comme sur un djembé devant un public motivé, même si moins nombreux que sur les autres scènes. Par sa programmation et sa taille, le Hall 3 contraste complètement avec les deux autres. L'ambiance est plus chaleureuse et la scène fait la part belle aux groupes, ce qui est rare lors des Nuits. Ce soir, c’est l'Afrique et le Moyen-Orient qui sont à l’honneur avec les Israelienne d’A-wa, les Turc Débruit & Istanbul et les Palestiniens 47SOUL. Après avoir dansé non stop, on rejoint la pointure DJ Harvey pour la dernière heure de la soirée. Le hall est moitié plein et la scène aussi. Le gars est entouré des membres du staff pour finir debout sur la table à faire du air guitare. Une fermeture en beauté des Nuits !

Jour 5. 15h45, un dernier tour et puis s'en va

Le physique est bien entamé en ce dimanche après-midi et on se décide à retourner une dernière fois dans le quartier Confluence pour le Sunday Park. Cette année, le rendez-vous dominicale s’installe à la Sucrière. Pendant que le Camion Bazar anime l’exterieur, la brocante du Secours Populaire s’installe dans la salle 1930, à l’endroit même où les festivaliers ont pu danser devant Seth Troxler, Laurent Garnier et Motor City Drum Ensemble les jours précédent. L’ambiance est décontractée, ça sent la fin de festival pour tout le monde alors que la pluie fait quelques apparitions, comme pour marquer la fin du weekend. 

Le Bilan

Côté concert

La confirmation
Moderat, c’était beau. 

La bringue
Jay Robinson b2b Laurent Garnier, chaque drop retournait le dancefloor.

La belle découverte
Islam Chipsy, on en redemande

Côté festival

On a aimé :

- L’extra sonore Aerobic 90, chill et sportif en même temps! 
- La scénographie du hall 1 avec des profilés LED. Efficace, graphique et minimal. Superbe.
- Le cadre de Kool Corea au Musée, magnifique.
- Les flux durant les nuits mieux gérés que les années précédentes.
- L’aménagement extérieur de la sucrière et sa pelouse !

On a moins aimé :

- Les bugs à répétition du cashless. Nuits Sonores est peut-être un événement trop complexe pour passer le festival en tout cashless si tôt...
- La limite de 5 gobelets consignés en retour.
- La queue interminable pour accéder aux NS Days.

Conclusion

Pour sa dernière au Marché de Gros, Nuits Sonores a une nouvelle fois battu tout ses records de fréquentation, dépassant les 138 000 festivaliers entre l’offre gratuite et payante. Avec le soleil au rendez-vous, les 5 jours auront rythmé le week-end des Lyonnais grâce à des extra! créatifs, des journées de qualités à la Sucrière et quelques bons set pendant les nuits. On attend maintenant avec impatience de savoir où l’équipe du festival va nous emmener en 2017 pour occuper notre week-end de l’Ascension.