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Le Cabaret Vert 2017 : des Ardennes sidérantes !

Le Cabaret Vert est devenu une étape incontournable dans notre tournée des festivals d’été. Pendant quatre jours, Charleville-Mézières devient le centre de toutes les attentions, un véritable carrefour où se mêlent développement durable, artistes internationaux et gastronomie locale. Le rendez-vous est donc pris dans la capitale ardennaise et comme d’habitude on vous raconte notre périple de festivaliers. Retour sur cette édition 2017 particulièrement éprouvante.

Jour 0, 18h57 bienvenue dans la zone 14

Nous décidons, comme lors des éditions précédentes, de venir à Charleville-Mézières un jour avant les festivités afin de s’installer tranquillement sur le camping pour avoir la meilleure place. Bien sûr, nous ne sommes pas les seuls à avoir cette brillante idée, en témoigne la longue file d’attente pour la pose des bracelets. Néanmoins nous arrivons sans trop de difficulté jusqu'au fond du camping “Dormeur du Val”, dans la zone 14. L’emplacement est stratégique : au pied d’un lampadaire, spot idéal pour retrouver les copains et à proximité des sanitaires (et du stand de burgers). On profite un peu du calme des lieux avant la tempête, car nous sommes parmi les premiers à nous installer ici (photo). A peine quelques minutes plus tard des amis nous rejoignent sur le campement et nous entraînent dans la spirale infernale de l’apéritif jusque tard dans la nuit, alors que nous n’avons rien demandé... Ca commence bien !

Jour 1. 12h34 les dormeurs du val

On se lève au son des génériques de dessins animés tels que les Teletubbies ou encore Pokémons (merci à nos très chers voisins) et aussi avec un léger mal de cheveux (merci à nos très chers copains). Pour remédier à notre état, direction le stand de burgers (photo) repéré la veille où l’on obtient un bon gros cheeseburger contre la modique somme de 6 euros. Plus tard, les bénévoles viennent nous saluer et donnent quelques consignes sur le tri au sein du camping, histoire de rappeler que les valeurs écolos sont au cœur du festival. Le reste de l’après-midi est placé sous le signe du soleil et de la détente, on glande sous notre haut-vent, on tape la discute, on boit des coups (avec modération) et on observe le camping qui se remplit peu à peu autour de nous.On s’amuse aussi à regarder des membres de la Team Décathlon venir gonfler gratuitement les matelas des campeurs n’ayant pas voulu s’encombrer d’une pompe. Sympa l’idée ! Mais nous voici épuisé par tous ces efforts surhumains entrepris, une petite sieste s’impose avant de rejoindre pour la première fois du week-end le site du festival.

19h14, aller/retour pour Londres et escale québécoise

Une traversée du camping, un passage par la sécurité et une très légère fouille plus tard et nous arrivons enfin sur le site du Cabaret Vert. C’est l’occasion d’échanger nos euros contre des Bayards, la monnaie du Cabaret Vert, et de faire un rapide tour du propriétaire. A première vue pas de changements majeurs dans la disposition du site même si l’on observe quelques petites décorations ajoutées par rapport à l’année dernière (photo). Mais on a pas vraiment le temps de s’attarder car un de nos amis promet de nous pourrir le festival s'il ne mange pas une poutine immédiatement. Il est vrai que ça fait un an que l’on attend avec impatience le retour du Cabaret Vert en partie pour pouvoir déguster de nouveau ce plat québécois... nous cédons donc, avec un certain plaisir, au caprice avec une poutine au porc confit et une autre au poulet et aux champignons. Une tuerie ! Avec tout ça, on a même pas vu le groupe de rock The Noface et on compte bien se rattraper en allant voir London Grammar sur la grande scène Zanzibar. Pas plus convaincus que ça par la pop proposée par les anglais, un peu mollassonne à notre goût, il faut reconnaître cependant que la chanteuse Hannah Reid ne nous laisse pas de marbre, sa voix est magnifique, rien qu’à l’écouter on entend notre coeur qui fait des boom boom.

22h51, gros pouce vert pour le Cabaret

Après s’être mis en jambe avec le reggae de Chronixx sur la scène des illuminations, nous voici devant le concert que l’on attend le plus ce soir : Cypress Hill (photo). Tout roule pour les californiens, ce sont des vétérans du hip-hop US, ils ont plus de 26 ans de carrière dans les pattes et sont toujours au top. Le groupe prend son temps, joue ses tubes, parle avec le public et livre un show efficace... quoi qu’un peu prévisible, la seule once de suspense résidant surtout dans le fait de ne pas connaître le moment exact où le rappeur B-Real va sortir son joint. Une certaine façon d’aborder le côté “green” mis en avant par le festival après tout.
Il est ensuite grand temps de retrouver un de nos lieux de prédilection du festival : Le Temps des Cerises, la petite scène alternative du festival. Pas mal de changements cette année avec notamment l’apparition d’un véritable dance-floor devant la scène, abritée partiellement par une serre parsemée de plantes vertes. Les lettres du Cabaret Vert, qui cachaient un peu l’endroit, ont déménagé en face de la scène Zanzibar. On déplore un peu ce choix, le Temps des Cerises perdant un peu de son cadre intimiste. Bon il y a moins de charme, certes, mais le bar est toujours là, il ne reste plus alors qu’à se poser avec une cuvée d’Arthur blonde en écoutant les sons old-school de Back in Time, il y a heureusement des choses qui ne changent pas.

00h52, un beau retour de Flume

Nous voici maintenant face à un choix cornélien : la musique électronique de Flume ou le “rap très énervé” de Death Grips (c’est la brochure qui le dit). Ces artistes jouant quasiment en simultané sur les scènes principales, nous décidons de couper la poire en deux et de nous rendre tout d’abord au concert de Flume (photo). Déjà programmé en 2014 sur la scène des Illuminations, l’australien, qui a pris du galon entretemps, a désormais le privilège de jouer sur la scène Zanzibar devant un nombre de personnes plus conséquent. Nous nous ambiançons comme il faut sur le set du DJ pendant une trentaine de minutes avant de changer complètement de registre sur l’autre scène avec Death Grips, dont c’est l’unique date en France. Peu de monde pour écouter les rappeurs de Sacramento, beaucoup sont restés devant Flume. Il faut dire que ça n’a rien à voir avec le beau show tout propre auquel on a eu droit sur Zanzibar, ici c’est particulier, c’est du sale, le chanteur hurle, les enceintes crachent... un peu trop, nos tympans n’aiment pas ça et la sauce ne prend pas. On regrette un peu notre choix. A l’image du son, on commence à saturer mais fort heureusement ça ne brise pas notre motivation et on va faire la fête au camping jusqu’à l’aube.

Jour 2, 12h32 mission ravitaillement chez les carolomacériens

Comme le matin précédent, il est difficile d’ouvrir les yeux et ce n’est sûrement pas le délicieux breuvage raffiné que l’on a bu tout le long de la soirée, que l’on a surnommé le “nectar des anges”, qui en est la cause. On va juste dire que l’on manque de sommeil... cependant pas le temps de niaiser, il faut aller se ravitailler à la superette située à quelques minutes du camping. Sur le chemin, plusieurs food-trucks proposent sandwichs, hamburgers, kebabs et autres produits light pour nous mettre l’eau à la bouche, mais on ne se détourne pas de notre objectif premier. Au vu des énormes palettes de bières à l’entrée et du grand nombre de festivaliers présents dans le magasin, inutile de dire que les commerçants de charleville peuvent avoir le sourire, ils font leur chiffre de l’année.
Sur la route du retour, la pluie se met à tomber mais ce n’est pas une petite averse qui va nous empêcher de ramener nos précieuses victuailles à bon port, au contraire ça fait plutôt du bien à nos corps qui dégoulinent de sueur depuis mercredi. On arrive en zone 14, on à peine le temps de se restaurer et de boire quelques bières que la pluie s’estompe et que l’on se retrouve déjà en train de traverser le camping au rythme des concerts improvisés (photo) en direction du site. 

17h51, les norvégiens mettent le turbo


On a manqué les concerts du début d’après-midi mais pour rien au monde on ne voulait louper Turbonegro (photo). Ce groupe de punk norvégien officie apparemment depuis déjà pas mal d’années mais on doit avouer que l’on en n'avait jamais entendu parler. On adore le look complètement improbable des musiciens et particulièrement celui du chanteur : maquillé et recouvert de tatouages, affublé d’une casquette de marin, d’un marcel jaune, d’un mini-short en jean et de chaussettes longues...on dirait le capitaine Haddock sous acide. Hormis le style vestimentaire, musicalement ça envoie aussi, du rock avec des bons gros riffs de guitare comme on les aime. Les festivaliers présents sont également conquis et manifestent leur satisfaction en sautant à coeur joie dans le peu de gadoue qu’il reste devant la scène Zanzibar. C’est sur cette même scène que joue, à peine une demi-heure plus tard, le groupe de rock The Kills. Le duo fait du rock garage mais lorgne un peu aussi du côté de la pop : on n'est pas contre ce mélange des genres, mais malgré la sublime veste rose saumon du guitariste et le show très énergique de la chanteuse Alisson Mosshart (qui en fait des tonnes) on reste un peu sur notre faim.

20h56, Jain illumine la jungle ardennaise

Une petite escale au Temps des Cerises s’offre à nous, rendez-vous au bar pour enquiller quelques bières locales. Notre choix se porte sur une margoulette nommée “la plus forte” (on comprend pourquoi, plus de 9 % tout de même) et une margoulette ambrée, idéal pour se mettre bien avant le concert de Jain. Quand l’artiste arrive sur la grande scène, avec son allure de petite fille modèle on pourrait croire qu’elle va animer une kermesse d’école. Jain va littéralement enflammer le site Bayard avec sa jolie pop “métissée”. C’est une véritable pile électrique et parvient à tenir son concert toute seule armée de son launchpad, du moins lors des premières chansons, car des musiciens viennent la rejoindre sur scène, la chanteuse ayant voulu s’entourer pour la fin de sa tournée. Quelques notes de Makeba pour conclure et nous voilà séduits. On s’éloigne un peu avant la fin pour aller vers les stands de nourriture et éviter la foule. Car oui c’est noir de monde, toutes les soirées, hormis celle de jeudi,  affichent complets, ce qui provoque inévitablement des bouchons dans les escaliers situés entre les deux scènes principales après les grosses têtes d’affiche. On analyse la situation de loin, satisfaits d’avoir pris de l’avance, tout en savourant un (énorme) croque-maroille.

22h30 (Korn)muse et carpenter


On arrive en plein milieu de Band of Horses qui joue sur la scène des Illuminations. Un peu trop calme alors que nous, on est déjà en mode rock’n’roll pour Korn qui suit juste après. Aux abords de la grande scène, les metalleux et les cornes du diable sont de sortie (photo). “Ca c'est du rock !” peut-on entendre dire parmi les festivaliers. C’est vrai que les mecs sont généreux et livrent un show exemplaire, même si on sent quelques longueurs. On a particulièrement apprécié le moment où le chanteur, Jonathan Davis, vêtu de sa plus belle jupe se met à jouer de la cornemuse. On fait abstraction de la performance de Denzel Curry, dont le nom d’épice a au moins le mérite d’alimenter une session de jeux de mots pourris entre-nous et on part se ressourceravant  la dernière ligne droite de ce vendredi, qui débute avec Soulwaxx. Voilà de l’électro comme on aime, on est face à un vrai live-band pas à un artiste qui met tout son set sur une clé USB. On se déchaîne comme jamais, la scène étant moins remplie qu’auparavant, nous n’avons aucun mal à trouver de l’espace pour laisser librement s’exprimer le démon de la danse qui nous habite. Plus d’une heure plus tard, fatigués, mais toujours vivants, toujours debout, toujours la banane, nous allons vers le concert de Carpenter Brut qui conclut cette soirée. Ce groupe sent bon les années 80 que ce soit à travers les notes de synthé, les riffs de guitare électrique ou la visu diffusant des films au ton très nanardesque. On a l’impression que David Hasselhoff va sortir de nulle part à n’importe quel moment, surtout quand le groupe nous quitte avec la musique d’Alerte à Malibu. On est aux anges !

Jour 3, 15h17, un moment idéal au village asso

Plus raisonnable que la veille, le réveil se fait plus facilement et nous pensons que c’est le bon moment pour prendre une douche... solaire. Car comme l’année dernière la queue vers les douches, les toilettes et les points d’eau est immense. Hors de question de perdre notre temps, on se trouve un coin sur le camping pour se laver tranquillement en faisant quelques envieux. Après un bref passage à l’espace détente du camping, un peu raccourci par rapport à l’année dernière, on décide de se rendre assez tôt sur le festival pour flâner comme il se doit. Car le Cabaret Vert on le rappelle ce n’est pas seulement de la musique : c’est aussi un espace BD où l’on peut rencontrer des auteurs de bande-dessinées, de l’art de rue au Temps des Freaks, un cinéma - totalement réaménagé cette année - et aussi un village associatif nommé l’Idéal. Dans ce village nous trouvons diverses associations faisant la promotion du développement durable, ainsi qu’un coin pour bouquiner ou jouer à des jeux vidéos rétro et aussi un bar proposant des bières des microbrasseries locales. On s’y arrête bien évidemment pour déguster une bière au pain brassée non loin d'ici, surprenante mais pas mauvaise, avant de s’attarder un peu plus sur le stand du marcassol (photo), une monnaie locale destinée au bassin de Charleville-Mézières dont le but est de promouvoir les commerces locaux.

17h28, ambiance mexicaine au Groin-Groin

On nous apprend qu’un groupe nancéien va jouer sur une toute nouvelle scène montée au Groin-Groin, un des bars emblématiques du festival. On est très curieux de voir ce que ça peut donner. Quand les deux lorrains, dont l’accoutrement de zombie mexicain et le nom de scène, Tequilasavate Y Su Hijo Bastardo (photo) qui renvoient plus à la Tequila et la Corona qu’au Picon et la mirabelle, débarquent sur cette toute petite scène, on sent déjà que ça va être une sacrée fiesta. L’enceinte du bar se remplit peu à peu, le public est à fond dedans et on se surprend à pogoter sur le rock brut et sale du groupe. C’est de l’énergie pure, ça nous rappelle les premiers groupes de rock sur lesquels on se déchaînait dans des vieux squatts en buvant de la bière de l’Aldi... toute une époque. En tous cas ce genre de concerts on en redemande. Vient par la suite, le concert de Last Train sur la scène des Illuminations, dont on a déjà apprécié la performance lors des éditions 2016 du Jardin du Michel et du Rolling Saône puis un grand bond dans les années 60-70 avec la pop de The Lemon Twigs fortement inspirée des Beatles, que l’on écoutera tranquillement posé sur la pente d’herbe à côté de la grande scène.

21h22, Franz Ferdinand is back

Après avoir englouti un falafel, une fricassée ardennaise et un cornet de churros nous voici prêt face au retour de Franz Ferdinand. Cinq ans déjà que le groupe a foulé la pelouse du stade Bayard, “ça reste l’un de mes meilleurs souvenirs du Cabaret Vert” se souvient un festivalier. Les rockeurs écossais nous donnent toujours autant de plaisir et on se déhancher sur Take me out ou Do you want to même si il n y a pas de réelle surprise, si ce n’est la sublime coloration blanche du chanteur Alex Kapranos (photo). ALB quant à lui, propose son tout nouveau show en avant-première sur la scène des Illuminations. La pop électro du groupe rémois est plutôt entraînante et accompagnée de très beaux effets visuels que l’on ne verra malheureusement pas jusqu’au bout car on doit rejoindre des amis déjà postéS devant la grande scène pour Justice. Au passage on remarque les queues assez démesurées pour aller aux toilettes sèches, les files d’attente semblent encore plus longues que l’année dernière, il ne faut donc pas s’étonner de voir de nombreux festivaliers uriner un peu partout, même si ceux-là pourraient faire preuve d’un peu plus de civisme.

23h17, rendre justice à Justice

Dire que Justice est attendu est un doux euphémisme, c’est sûrement un des groupes qui ramène le plus monde ce soir, c’est blindé partout, on passe par un réel chemin de croix mais, ô miracle, on parvient à retrouver tous nos amis sans problème  - et un peu par hasard aussi. On est parfois sceptique sur les concerts d’électro, on reproche aux artistes de ne pas trop incarner leur musique, de se contenter de pianoter sur un ordinateur et de lever les mains pour haranguer la foule. Dans le cas présent, le duo de Justice ne fait pas forcément figure d’exception mais on passe pourtant un des meilleurs moments de cette édition. Les jeux de lumières sont déments et l’ambiance est particulièrement folle, ça danse, ça slame, ça pogotte. Certains montent sur les poubelles de tri, on dirait un concert de rock. On ressort de ce concert plutôt content. Quelques bières plus tard et on passe dire bonjour à Vald qui lui nous laisse sur un avis un peu plus mitigé. Le rappeur est barré, provocant et vulgaire, alors même si il n’est pas dénué de talent et que ses textes sont à prendre au second (voire troisième) degré, ça passe ou ça casse. On n'insiste pas plus que ça et au bout d’une quarantaine de minutes on se dirige vers le set de Panda Dub et enfin le camping pour faire une dernière fois la fête jusqu’au petit matin.

Jour 4. 15h13, jusqu’au bout pour l’art de rue

On redoute toujours le dimanche matin quand on fait le Cabaret Vert, on peut repousser l’échéance tant qu’on veut mais au bout d’un moment on doit se rendre à l’évidence : il faut remballer tout notre barda. Direction donc la voiture, sur notre chemin on aperçoit les nombreuses personnes venues faire la queue en espérant obtenir un pass pour aujourd’hui, quelques places supplémentaires étant mises en vente exceptionnellement. Pour notre part, nous arrivons relativement tôt sur le festival, nous pouvons manger tranquillement notre poutine (encore !) et notre assiette de beignets de légumes à la sauce de pois chiches au Temps des Freaks. C’est l’espace dédié aux arts de rue où l’on se rend habituellement le dimanche avant les concerts, c’est l’occasion de se reposer sous les nombreuses zones ombragées tout en profitant des spectacles. En sortant on s’arrête sur une des nouveautés de cette année : le marché. Charcutier, maraîcher bio (photo), confiseur ou fromager, tout y est ! Il ne manque plus que le poissonnier. En tous cas les producteurs locaux sont encore une fois mis à l’honneur cette année et ça, ça n’est pas pour nous déplaire.

16h32, un cabaret vert et familial

Après avoir salivé devant les saucissons du marché on s’allonge dans l’herbe en face de la scène Zanzibar pour écouter le rock mélodieux du très jeune et talentueux Declan McKenna, reposant et idéal pour récupérer de notre soirée d’hier et globalement de tout notre séjour ardennais. De nombreux festivaliers font de même mais beaucoup sont repartis pour laisser place à un public bien plus familial que les jours précédents. C’est en partie due à la politique du festival qui souhaite rendre accessible à tous le dimanche aussi bien au niveau de la programmation que du prix (5 euros). Le thermomètre affiche 32°C , c’est le moment de déguster un breuvage que l’on a un peu délaissé dernièrement : l’eau. Même si c’est dimanche on oublie pas de faire notre escale quotidienne au Temps des Cerises sur le reggae soundsystem de Asher Selector et du Raspect Crew, le Dj suisse est une véritable institution sur ce festival, ça aurait dommage de le manquer. En tous cas ça nous inspire plus que la musique trap du rappeur rémois Pire Mastaa qui joue sur la scène à côté.

20h10, deux femmes fortes pour conclure

On finit notre éprouvant week-end en écoutant Kate Tempest. Quand on voit ce petit bout de femme sur scène, on peine à imaginer qu’elle fait du rap. Une petite femme anglaise, pulpeuse et rouquine c’est complètement aux antipodes de ce qu’on voit habituellement dans le milieu, mais ce n’est pas pour nous déplaire. Surtout qu’elle envoie du bois la super nana, elle possède une énergie débordante et livre un rap engagé. Une bonne surprise. On fait un ultime tour du festival pour s’apercevoir seulement aujourd’hui que le bar à fruits a disparu. Sacrilège ! Finalement nous dépensons nos derniers Bayards dans un sandwich mexicain et une barquette de frites en attendant Catherine Ringer (photo) L’ancienne chanteuse des Rita Mitsoukos n’a plus rien à prouver, c’est une légende vivante et on comprend pourquoi. Elle illumine littéralement la scène avec ses musiciens pendant que le soleil se couche sur Charleville. Un moment magnifique. Et même si les nouvelles chansons sont moins percutantes qu’un classique comme Marcia Baila qui lui, met (littéralement) le public en transe, on se doit de saluer la performance. Merci Madame Ringer. Un dernier détour par le Temps des Cerises puis un dernier salut aux copains puis nous repartons, tristes, le coeur un peu lourd, sur les notes du morceau phare de Petit Biscuit, Sunset Lover qui conclut cette 13ème édition du Cabaret Vert.

Le Bilan

Côté scène

Les trucs à voir

Cypress Hill et Franz Ferdinand, deux shows sans surprises mais terriblement efficaces

La découverte tardive

Turbonegro, du bon vieux rock que l’on regrette de ne pas avoir connu avant

Les patronnes

Jain et Catherine Ringer, deux générations et deux claques artistiques

Les coups de coeur

Soulwaxx et Carpenter Brut, l’électro belge et français à son meilleur

Les magiciens

Justice, même en restant statique les mecs parviennent à créer une ambiance de folie

Le grand n’importe quoi

Tequilasavate Y Su Hijo Bastardo, un rock brut et sauvage qui nous rappelle nos 15 ans

La petite douceur du dimanche

Kate Tempest, un sacré bout de femme au rap engagé

Côté festival

On a aimé :

- La programmation à la fois rock et éclectique, il y en a vraiment pour tout le monde

- Le choix de bières et de nourriture proposées toujours plus conséquent

- Le concert au Groin-Groin, une excellente idée, on en veut plus l’année prochaine

- Toutes les activités mises en place si on n’aime pas certains concerts : cinéma, art de rue, BD, conférence... on a l’embarras du choix

- L’ambiance du camping après les concerts, on a retrouvé le petit grain de folie qui manquait (un peu) l’année dernière

- Le développement durable qui fait partie intégrante de l’identité du festival

- Les toilettes sèches toujours aussi propres même après 4 jours de festival

On a moins aimé :

- La nouvelle disposition du Temps des Cerises qui perd un peu de son charme.

- Les toilettes, les douches et les points d’eau, trop peu nombreux sur l’ensemble du festival et du camping.

- Le manque de civisme de certains festivaliers, heureusement que les bénévoles sont là pour garder le festival propre.

- Le thème de cette année : Ardennes Sidérales, on le cherche encore.

Conclusion

On l’a déjà dit l’année dernière mais c’est de nouveau une édition record pour le Cabaret Vert. Il a pu augmenter légèrement sa jauge et on frôle désormais les 98 000 festivaliers. L’objectif des 100 000 sera surement atteint pour la 14ème édition, on espère juste que le festival saura comme à son habitude, évoluer sans jamais trahir l’identité qui lui est propre. Pour notre part, c’est toujours un véritable plaisir de passer le dernier week-end d’août en terres ardennaises, et cette année aura été, au même titre que les autres, mémorable. Nous avons des souvenirs plein la tête et nous sommes déjà impatient de retrouver 2018 et la prochaine édition du Cabaret Vert qui on l’espère nous réservera plein de surprises.

Récit de Josselin Thomas et Fanny Frémy
Photos de Josselin Thomas