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La Fête du Bruit résonne dans Landerneau

C’est dans la ville de Landerneau, non loin de Brest, que le festival Fête du Bruit s’installe chaque année au début du mois d'août. Malgré sa seule scène, la diversité musicale est au rendez-vous dans un cadre festif et familial. Retour sur nos deux jours de festivités.

Jour 1, 17h53 la Bretagne, ça nous gagne

Arrivé sur le site vers 17h30, on trouve une place de parking avant de récuperer nos pass pour pouvoir accéder au camping. On en profite aussi pour faire un tour dans l’enceinte du festival, mais Lilly Wood and the Prick ne nous passionnent pas vraiment. C'est donc vers le camping que l'on se dirige pour y planter notre toile de tente et faire connaissance avec nos voisins du weekend. Une bonne vingtaine de minutes de marche pour s'y rendre, l'echauffement se fera sur le chemin !

19h21, au rythme très posé de la Jamaïque

On revient sur le festival pour Stephen Marley (photo). La voix du fils de Bob s’y prête tellement qu'on pourrait croire entendre son père en fermant les yeux, d'autant qu'il enchaîne les reprises. Il faut quand même être amateur de reggae pour apprécier l'histoire. On se dirige donc vers notre première bière, il nous faut tickets et gobelet consigné. Plusieurs spots de ventes sont disponibles, les tickets vont de 2€60 pour de la Kro, des vins et sodas, à 3€60 pour de la 1664. Pas vraiment pratique pour calculer... Installé en longeur avec les stands de nourriture à l'opposé de la scène, le site permet d'avoir très rapidement accès aux bars et l'attente est quasiment inexistante. Sur le chemin on croise des structures gonflables qui habillent les lampadaires. On ne comprend pas bien le principe ni l'effet visuel.

21h23, du Lollipop au Snoopy flop

Une barquette de frites à 4€ et un demi plus tard, et on revient avec curiosité pour voir ce que donne Mika (photo) sur scène. C’est une agréable surprise : l’univers est certes pop rose bonbon, mais le chanteur britannico-libanais sait comment conquérir un public avec son sourire et sa voix. On chante sur ses tubes, on hurle sur Grace Kelly, ce qui nous met d’excellente humeur. Les canons à confettis nous en font voir de toutes les couleurs,  c’est clairement plus mignon que rock & roll.

C’est donc sur cette bonne lancée qu’arrive Snoop Dogg, que l’on attendait particulièrement pour sa seule date française. Et c’est la douche froide. Le rappeur arrive devant un public tellement conquis qu'il ne fait aucun effort. Chansons en play-back, Snoop se contente d’arpenter mollement la scène en lançant un ‘Yeah’ de temps à autre, un joint aux lèvres. On entend même I love Rock & Roll de Joan Jet pendant le concert : Snoop a peut-être confondu sa playlist de voyage avec la bande son de la scène. On a tout de même bien ri pendant le concert en écoutant les classiques du Dogg, c'est déjà ça.

00h25, la foudre scénique des fauves

Place ensuite à Fauve (photo), groupe dont on n'est pas vraiment fans. Sans vraiment d'autres choix musicale, vu que le festival n'a qu'une seule scène, on se rapproche. Et là opère la magie des festivals. Fauve sur scène c’est une claque, une vraie. Après le rap tout mou du touriste américain viennent des gars qui en veulent, qui se déchainent et qui savent pourquoi ils sont là. Merci pour la réconciliation ! Pas convaincus par la version Youtube du collectif, on préfère largement le Fauve version live. Le groupe nous fait rapidement oublier le froid et l’humidité des nuits bretonnes, très vite arrivés après le soleil de la journée.

La soirée se termine sur le son électro pechu de Gramatik : rien d'extraordinnaire, mais un set parfait pour clore la soirée en beauté. On note la qualité sonore des concerts, de la fosse à l'autre bout de l'enceinte, le son y est parfait. Le périple retour s'organise vers 2h30, mieux vaut ne pas s’endormir sur place, il ne fait pas plus de 12°. A l'arrivée sur le camping on débrief une dernière fois de notre première soirée avec quelques festivaliers. On est seulement à la moitié.

Jour 2, 11h32 vols de nuit

Le réveil s’accompagne d’une mauvaise nouvelle puisque le camping a été visité : des smartphones, des fringues, des chaussures et autres ont disparus. Le dispositif de sécurité était pourtant présent mais cela n’a pas suffit. Nous avons été épargnées grâce à cette bonne vieille loi tacite des festivals “Aucun objet de valeur dans les tentes!”. On décide de se tenter une petite douche pour se sortir de la torpeur. Le camping se situant sur le stade de foot de la ville, on a donc droit à des sanitaires en dur, un grand luxe en festival ! Aucun stand de boisson ou de nourriture sur le camping, ça sera donc canette avec les voisins pour l'apéro pendant que d'autres profitent de l’unique stand du lieu, celui des jeux de société.

16h38, chaleur et joyeux bordel

Les concerts débutent tôt à Landerneau, trop tôt peut-être et l’on arrive pour voir la fin de Shake Shake Go. On a malheureusement pas le temps de se faire un avis, mais on est placé, au tacquet même, pour voir les Wampas (photo) que l’on attend au tournant. Et on est pas déçu ! On se prend un bon vieux rock old school, celui avec le chanteur qui gueule en chantant ou qui chante en gueulant, on ne sait jamais. Didier fait des bains de foule, marche sur la foule, marche avec une chaise sur la foule, slame sur la foule, il est fou et on aime ça. Bonus mode pour Mr Wampas, son boom boom short est vraiment trop sex !

Le concert nous ouvre l'apetit. Le choix de nourriture est large mais classique, de la barquette de tartiflette jusqu’au kebab. Mais l’attente est trop longue, plus de 45 minutes, on ressort donc pour voir les stands en dehors du festival. Un stratagème seulement possible pour les pass deux jours, évidemment. On trouvera des fajitas à 7,50€, qui nous feront tenir toute la soirée.

19h03, le calme après la tempête

On regarde Naâman de loin en buvant une bière, ayant déjà eu notre dose de reggae la veille. L’artiste est impressionnant par sa voix et son flow, livrant un set bien huilé, pour un public ravi. On change totalement d’ambiance avec l’arrivée d’Hubert Félix Thiéfaine (photo) et ses chansons à textes calmes, un peu trop peut-être. On reste sceptique de le voir sur l'affiche. On ne sait pas trop ce qu’il vient faire là, même si cela n’enlève en rien son talent d’interprète à l’identité marquée, et sa chanson Les dingues et les paumés nous filera toujours des frissons.

Le temps d’attente entre chaque concert tourne autour de 15 à 25 minutes, on a le temps d’aller aux toilettes et de se balader sans le stress de rater les lives. On en profite d'ailleurs pour aller régulièrement au bar à eau, qui se présente sous la forme d’une rangée de robinet à disposition des festivaliers. Une excellente idée qui permet de se désalterer à sa guise.

22h38, ambiance zen et psychédélique

On poursuit la soirée avec un autre papi du rock, Robert Plant (photo), ex chanteur emblématique de Led Zeppelin, accompagné désormais des Sensational Space Shifters. Ils nous plongent dès le début dans une ambiance rétro, entre son nouvel album et, forcément, des titres de Led Zep. Des classiques plus calmes, toujours très techniques, mais même avec sa tignasse blonde, Robert n’est plus aussi dynamique qu’avant. Néanmoins, l’artiste rassemble jeunes et moins jeunes, il parle un peu français et fait des blagues. Il reviendra même pour un rappel. On regrette cependant de ne pas avoir eu droit au classique Stairway to Heaven, même si Whole Lotta Love a lui résonné sur les plaines de Landerneau. Au fait, quelqu’un a compris qui était Pascal ?

00h16, en avant la jeunesse!

Après ce retour dans le passé, on revient enfin dans le présent et dans le jus avec Shaka Ponk (photo). Le public se remet à faire des vagues au rythme des rugissements de Frah et Samaha. Le set est ambiancé, très punk et ça réveille, il était temps. On aurait aimé avoir les Wampas après Thiéfaine et Plant, ça aurait fait monter la journée crescendo plutôt que l'inverse. La fin de la soirée sera d'ailleurs décevante avec le dernier concert, Simian Mobile Disco, une techno pas très relevée et assourdissante. On regrette l’électro mélodique de la veille. La majorité du public en profite pour quitter les lieux, comme nous après une dernière bière et quelques discussions entre festivalier. Le lendemain, le camping fermera ses portes à midi. Mais comme d’habitude, si une majorité de campeurs laisse un camp propre après les deux nuits, certains irrespectueux, suffisent à pourrir le terrain et les sourires des bénévoles.

Le Bilan

Côté concerts

La claque imprévue
Fauve, si on peut les revoir on n’hésitera pas

La bonne surprise
Mika, assez fédérateur

La déception
Snoop Dogg, le décalage horaire peut-être?

Les bêtes de scène
Les Wampas, à fond les ballons.

Côté festival

On a aimé :
La qualité sonore de chaque concert
Le bar à eau. Une vraie bonne idée.
La diversité de la programmation, pour toute la famille!

On a moins aimé :
Le prix du pass deux jours à 80 euros, un budget si l’on rajoute nourriture et boisson.
Les vols au camping, c’est quand même moyennement rassurant…
Des tickets boissons peu pratique. L’heure ne serait-elle pas au paiement dématérialisé ?

Conclusion

Cette septième édition de la Fête du bruit aura été un franc succès avec près de 33 000 festivaliers sur deux jours. Des artistes engagés, et un public fédéré qui aura montré une motivation sans faille. Le jeune festival breton se taille petit à petit une place dans la tête des festivaliers français.