On était à
La Fête du Bruit a bien bruissé dans Landerneau

Nouvelle édition de la Fête du Bruit dans Landerneau pour une nouvelle équipe. Une découverte pour nous, Franciliens, attirés jusque dans le Finistère par les têtes d’affiche de la 9ème édition du festival. Même s’il est relativement récent, le festival à réussi à convaincre une flopée d'artistes internationaux à faire escale à Landerneau et c’est pas pour nous déplaire.

Jour 1. Vendredi 11 août, 16h32, mission n°1 : trouver la Fête du Bruit

Tout commence par l’arrivée en voiture. Le Parking 1, a priori le seul du festival, est bien indiqué. C’est pour rejoindre les entrées du festival que ça se gâte : le gardien du parking nous dit de suivre les gens devant nous, mais manque de pot, ils allaient en fait... chez McDo. Après quelques tours dans la ville nous voici devant l’entrée, mais ce n’est pas la bonne... car réservée à ceux qui ont déjà leur billet. On va finir par y arriver.
Il est temps de prendre possession de la Fête du Bruit pendant que les Dionysiennes de L.E.J. (photo de couverture) jouent. Il y a déjà foule devant elles, le festival affichant complet depuis quelques semaines. Pour l’instant ça reste timide malgré les reprises ultra connues que propose le trio. On fait le tour du propriétaire, bouffe, boissons, et on passe à la caisse : ici l’unité monétaire est le ticket boisson d’une valeur d’1€30. Une Skroll, un Breizh Cola et c’est parti.

18h37, l'indémodable pause galette saucisse

Il est déjà venu le temps de se restaurer. Direction le fond du festival où sont regroupés tous les stands de nourriture. L’offre est classique en termes de restauration : sandwich raclette, burgers, kebab, rougail saucisse, mais aussi les fameuses galettes saucisses bretonnes. 5€ la crêpe – pardon, la galette – avec saucisse bretonne, moutarde, confit d’oignons et fromage, le tout vendu depuis une roulotte aux couleurs du drapeau breton, c’est honnête. C’est plutôt bon, et ça aura même un goût de reviens-y plus tard dans la soirée. Le tout sur fond du reggae de Naâman.

20h22 la bonne humeur de Boulevard des Airs

On était impatients de découvrir un long set de Boulevard des Airs (photo) qui ensoleille cet été la bande FM. Le groupe est très festif et joue ses grands tubes (Ce gamin-là, Demain de bon matin...). Avec tous les musiciens, on dirait une banda. Le groupe originaire du sud-ouest livre une grande fête qui n’arrive pas à faire venir le soleil mais qui réussit à éclipser les quelques gouttes de pluie qui tombaient au début du concert.

Par la suite, en attendant Texas, les festivaliers du premier rang entament un bon petit J't’emmène au vent de Louise Attaque. A ce moment-là, ils ne savent pas encore ce qu’ils auguraient pour le lendemain... Sharleen Spiteri et les musiciens qui l’entourent déversent quant à eux leurs tubes, plus ou moins vieux et nous font la même impression qu’il y a deux ans à la Fête de l’Humanité : le groupe fait le job, Sharleen se donne, mais ils n’arrivent pas à capter les spectateurs les plus éloignés. On ne leur en veut pas, pour la plupart, les festivaliers attendent vraiment S-Crew. On repart mi-figue mi-raisin du set. Un nouveau défi nous attend : retrouver la voiture dans le noir total. Eh oui, petite originalité, pas de lumière sur le parking !

Jour 2. Samedi 12 août, 17h30, allez viens faire un p'tit tour à Landerneau

Après une visite de Meneham, ancien village de pêcheurs qui sera au programme de notre virée tourisme, nous reprenons la direction de Landerneau. Cette première à la Fête du Bruit, c’est l’occasion aussi de visiter la ville traversée par l’Elorn. Les quais qui longent la rivière sont agréables et le festival fait littéralement vibrer toute la ville. Les cafés ont installé des terrasses, profitant de l’affluence de l’événement. La rue piétonne est très animée à l’heure de l’apéro. On dirait presque un contre festival aux allures d'apéro géant. 

18h19, mise en jambe avec Mat Bastard

On l’avait quitté avec Skip The Use, le revoilà en solo. Toujours monté sur ressorts, Mat Bastard (photo) fait décoller le public entre "walls of death" et majeurs brandis en l’air. De toute manière, les doigts d’honneur ça marche avec toutes les générations, à 7 ou 77 ans. Dans son set, quelques reprises, dont le fameux J't’emmène au vent, qui a certainement fait plaisir aux cantatrices du premier rang de la veille. Il livre aussi quelques titres de son cru perso et d’autres de Skip The Use. Très bavard, il nous raconte un peu - beaucoup - sa vie, mais nous met surtout une bonne grosse claque.

19h50, sandwich raclette antisocial

Mat Bastard nous a creusé l’appétit avec ses chorégraphies. Ce soir ce sera sandwich raclette à 6,50 euros, ce qui nous permettera sans doute d'être les mieux parfumés du festival en ce samedi soir. Particularité du sandwich raclette Landernéen : jambon blanc à la place du jambon de pays, la présence suspecte de crudités et pas d'appareil à raclette traditionnel qui fait scintiller dans les yeux la meule de fromage qui fond. Finalement, avec du pain en carton, ce sandwich raclette est le pire qu’on ait trouvé en festival. A peine le temps de l’engloutir, c’est l’heure d’aller voir Trust (photo) : tapis, pots de géranium, bienvenue dans le salon de Bernie le hippie. Bob sur la tête, chemise à fleurs sur tee-shirt à étoile rouge, Bernie Bonvoisin, toujours avec Nono Krief et leurs musiciens, jouent leur rock à l'ancienne. Le set est assez long, mais la sauce ne prend pas trop avec nous. 

22h43, Manson, king of the métalleux

Caché derrière un rideau noir, le roi Marilyn Manson (photo) est venu avec son trône et toute sa panoplie d’accessoires - échasses, micros en forme de couteau ou de boulet pour n'en citer que quelques uns. Il propose des titres de différentes époques et bien quil ait lui aussi pris de quelques années dans la tronche, il continue de faire le show et se montre proche du public. Il reçoit une petite culotte en cadeau, preuve que sa capacité de séduction ne se détériore pas avec l'âge. Le show est dark et enfumé mais semble faire l’unanimité dans le public.

Place ensuite au concert de Placebo dans le cadre de la tournée des 20 ans du groupe. Ils commencent par balancer quelques images d’archive, avant de livrer un show très lumineux. Loud like love, Protège-moi, The Bitter End... toute leur discographie depuis deux décennies y passe. Le set est long et assez statique. Placebo, contrairement aux autres artistes, n’utilisent pas l’avancée de scène. Ben alors, ça vieillit ? 

Jour 3. Dimanche 13 août, 20h12, le festival de gourmandises

Dernier jour de festivités à Landerneau. Même si le festival accueille a priori sensiblement le même nombre de festivaliers chaque jour, il y a beaucoup plus de voitures ce soir-là et le parking 1 est déjà complet. C’est galère de trouver une place et pour cause, ce soir au programme il y a Matmatah. Lorsqu’on arrive, Big Flo & Oli sont sur scène et ce qu’on entend ne nous donne pas forcément envie de nous approcher. Ça sature, et puis on a faim. Ce sera donc pause sucrée chez "Les Glaces de Rosalie", un stand qui nous fait de l’œil depuis le début et surtout le seul stand de produits locaux artisanaux. Le stand propose des glaces au lait de la ferme et surtout plein de pâtisseries (tartes, carottes cakes, muffins, cookies…) vendues pour la modique somme d’1€50.

21h23, les brestois de Matmatah rois en pays du Léon

Une marée humaine attend Matmatah (photo). Aussi étonnant que cela puisse paraître, le groupe originaire de Brest n’avait encore jamais joué à Landerneau. L’erreur est réparée. C’est sans aucun doute le concert le plus énorme de cette édition 2017 de la Fête du Bruit. Les Bretons sont venus en masse pour voir la tête d'affiche de la soirée et après leur concert, un certain nombre de festivaliers quitteront définitivement la fosse. Le public est en folie, un mec est complètement à poil, les drapeaux bretons flottent.... Le groupe brestois termine par un chant traditionnel et la Fête du Bruit prend alors des airs de fest noz. Une bien bonne riboule !

22h53, adolescence éternelle avec The Offspring

C’est enfin au tour de The Offspring (photo) de monter sur scène. Avec notre sweat à capuche et à la poche kangourou, on retrouve nos 15 ans sur les titres du groupe de punk rock californien. Même si eux aussi ont pris un petit coup de vieux des familles, ils sont toujours plaisants à voir et arrivent à nous faire croire qu’on est encore des collégiens en goguette. Après ce flashback rêveur du début des années 2000, c’est l’heure de rentrer. Beaucoup de monde, sans ticket, profite tout de même de la musique depuis les abords du festival. Petits malins ! 

Le bilan

Côté concerts

Les valeurs sûres pour électriser et ambiancer ton festival

Mat Bastard et Boulevard des Airs, dans des styles différents, ils fédèrent la foule

Le groupe qu’on aimerait voir dans une petite salle

Texas, un groupe qui gagnerait à être vu en intérieur dans un cadre plus intimiste

Après 20 ans, ils en ont toujours sous la pédale

Placebo, comme le vin, ils s’améliorent en vieillissant

Les rois du fest-noz rock’n roll

Matmatah, sans hésitation, le concert le plus dingue du festival  

Côté festival

On a aimé :

- La scène haute (on voit bien aussi quand on est loin) et son avancée
- La taille humaine du festival et sa localisation, les jardins de la Palud forment un cadre agréable.
- Les sets assez longs pour plus de plaisir
-Un son plus que potable pour un événement en extérieur malgré quelques saturations

On a moins aimé :

- Les jets de gobelets sur scène pendant que les artistes jouent, on n’a toujours pas compris
- Le manque d’indications pour trouver les entrées du festival
- L’absence d’agents de sécurité féminins
- Le manque d’activités autres que les concerts pour les festivaliers. On n'est pas venu ici pour souffrir, okay ?
- La saturation du réseau. Non mais allô ? 

Conclusion

Pour notre première incursion à Landerneau, on revient avec une impression positive de la Fête du Bruit et ravis qu’un festival aussi récent et de cette taille puisse attirer autant de têtes d’affiche. On a bien profité des concerts grâce à un bon son et une scène bien construite. En revanche, on a beaucoup moins apprécié la bière sciemment renversée dans la sacoche de l’appareil photo dès le premier soir. Mais, heureusement pour nous, il est plus résistant qu’une binouze. Même bretonne.