On était à
Francofolies 2015 : Sous les festivaliers, la plage

L’appel de l’océan, il n’y a que ça de vrai. Le combo gagnant ? Voyage à la mer + périple musical ! De retour pour leur 31ème été, les Francofolies sont le lieu idéal pour le marin mélomane en quête d’expédition festive. Traversant les styles et les générations pour fêter ces français aux mélodies qui entêtent, le festival nous invite dans son port pour un voyage musical de cinq jours et cinq nuits. On y était, voici notre journal de bord !

Jour 1, 19h : Embarquement immédiat

« Arrivée dans 15min ». Alors que nous roulons en voiture à quelques kilomètres du centre historique rochelais, les fenêtres ouvertes laissent passer l’air chaud, et on accueille avec le sourire ce périple au bord de l’océan. Débarqués ici sur un coup de tête de début d’été, une insolation sûrement, on a laissé tomber les campings alentours (trop tard !) pour un hébergement en famille (pas cher !) dans la région. Arrivés à bon port, on abandonne notre voiture le long des remparts au coeur de la ville, on prend le maillot de bain dans le sac à dos, sait-on jamais, et en avant !

20h : Le Capitaine est une femme avec Théodore, Paul & Gabriel 

À peine le temps de faire le tour du propriétaire, le top départ du festival est lancé sur la scène principale Jean-Louis Foulquier. Comme leur nom ne l’indique pas, « Théodore, Paul & Gabriel » (photo) sont trois nanas au caractère rock-folk bien trempé. Léger et musclé à la fois, elles ouvrent le festival de manière idéale. Ça sent bon le sable chaud, ça commence bien. Bien chauffés par ce premier bain de foule, on accueille la performance d’Angus & Julia Stone comme une douche froide. Les deux Australiens déroulent sagement leurs chansons sans trop se mouiller. On lève le camp et on part explorer les lieux.

21h30 : Huîtres, moules, plancha et patates de l’Île de Ré

Nouveauté du cru 2015 : les produits du terroir sont à l’honneur. Pour qui voudra la jouer chic, plateau d’huîtres et assiettes régionales bien fournies (7-15€) trouveront preneurs. Les incorruptibles festivaliers, eux, trouveront leur bonheur dans le hot-dog revisité à la sauce charentaise : saucisse du coin, fromage régional et confit d’oignon (7€). Pour les gourmands fauchés, le cornet de pommes de terres de l’Île de Ré à la fleur de sel (3€) calera le plus grand des estomacs.

Pendant ce temps, de l’autre côté du port au Village Francofou, ça mixe à plein régime avec Everydayz, mélange de pop et hip-hop aussi furieux que savoureux mais qui tourne vite à la répétition.

22h30 : Le Bon, la Diva …

De retour au coeur de la foule, la soirée s’engage dans un joli crescendo. Devant Etienne Daho, deuxième temps rock de la soirée, le public chante en choeur, la bouche en coeur. Les tubes s’enchaînent et il assure le show comme une bête de scène. Pas besoin d’être accro pour s’émouvoir : 10 000 personnes qui chantent « Le dernier jour du reste de ta vie », ça en jette quand même.

Un oeil sur le programme nous apprend que la prochaine à monter sur scène sera Christine and the Queens (photo). On accueille la nouvelle mi-boudeurs, mi-sceptiques, pas convaincus d’avance de partager l’engouement qui l’accompagne partout où elle va. Trente minutes plus tard, on a tout oublié : on danse, on chante, et on se chuchote à quel point on avait tort. De la même manière qu’on avait le « projet Stromae », il y a le « projet Christine » : un personnage à part entière, fabriqué mais touchant, une femme fantasque et possédée. Tout ça, elle le choisit, l’incarne, le revendique : elle alterne humour, chorégraphies ultra-travaillées et interventions théâtralisées. Cerise sur le gâteau côté scéno : des néons suspendus animés mécaniquement font un effet à la fois riche et minimaliste.

1h : ...  et le Génie

Alors que la nuit commence à franchement s’assombrir, une grande partie du public plie bagage. Honte à ces francofans : ils ne savent pas qu’ils se privent de l’une des performances les plus impressionnantes du festival : c’est Rone (photo) qui fermera la marche de cette première soirée. Seul sur scène au milieu de ses claviers, consoles et machines, il déploie son attirail de sons plus riches les uns que les autres en une fulgurante envolée electronica limpide et grandiose. Il n’a pas une seconde pour jeter un oeil vers le public : pas la peine, la foule est avec lui, émerveillée. Au milieu de la nuit, le rêve s’arrête et nous laisse tout hébétés au milieu de Saint-Jean d’Acre. Il est l’heure de rentrer.

Jour 2 : On prend le large

Alors que le soleil est encore haut, et nous au chaud sous nos couettes, les Francofolies se réveillent sur cette deuxième journée. Dès 11h, les kids ont rendez-vous à la Coursive pour la programmation des Francos Juniors. Les plus âgés, eux, prennent la direction de la Chapelle Fromentin.

18h : FrancoFou, village d’irréductibles ?

En journée, beaucoup d’événements affichent complet. On salue le carton des Francos et on choisit de profiter des animations sous le soleil. Direction le Village Francofou, scène en quête de format : cette année, l’accès est gratuit entre 16h et 18h, payant entre 21h et 0h30 (8€). Ce fonctionnement avait déjà été testé en 2014… et abandonné le soir du premier jour. Le Village tente un véritable grand écart : concilier un espace de visibilité pour les partenaires  (photo), présentés de manière ludique et participative, avec un lieu festif et culturel (scène FrancoFou, caravane du Verbe de Dick Annegarn…). Mais le premier prend clairement le pas sur l’autre et une fois fait le tour des stands et profité des (super) concerts, on s’échappe.

20h : Fakear prend l’eau et on se désoiffe 

Grosse soirée à l’horizon pour Saint-Jean d’Acre : le public familial semble avoir un peu laissé sa place aux plus jeunes. Jeune et rasé, Fakear débarque et l’on s’attend à un grand voyage. Mieux, ils sont cinq sur scène. Le beatmaker attaque ses hits. D’abord on danse. Puis, très vite, ça manque de relief et quelque chose semble gêner. On distingue mal ce qui est joué live de ce qui est de la musique diffusée. Fakear n’a que deux consoles mais gesticule dans tous les sens. La seconde d’après, il est debout en train de danser avec ses musiciens, mais la musique continue sans lui. Autour de nous, personne ne semble s’interroger, du moment que la musique est là. Perplexe, on part faire un tour.

Un ballon jaune entre alors dans notre champ de vision : signe qu’un Désoiffeur (photo) est dans les parages. On presse le pas pour qu’il nous abreuve et on en profite pour saluer l’effort : 11 L de bière sur les épaules par 35°C, bravo les Drink men !

22h : Le grand plongeon

Après Naâman, parenthèse reggae dans ce monde de rock et de variété, une voix résonne sur la grande scène : « Welcome on board, i’m your captain ». Le duo de The Do et son groupe débarquent sur scène avec une énergie de feu. Tous super multi-instrumentistes, ils reviennent pour la troisième fois aux Francofolies avec un show plus rôdé et authentique que jamais. On adore !

On part casser la croûte pendant que le public acclame Selah Sue. On creuse ensuite notre chemin dans la foule, impatients de savoir comment Chinese Man (photo) fait la fête. On ressort la tête de l’eau 1 heure plus tard, sans avoir rien vu passer, baladés par les MCs dans un immense bordel-organisé. Parmi la dizaine d’artistes sur scène, A State Of Mind a fait le déplacement. La fiesta se termine par un plongeon de MC dans le public survolté.

23h30 : Panique à (ba)bord

Non loin de là, de l’autre côté du port, on part vérifier que Salut c’est Cool n’a pas totalement fait imploser le Village Francofou. Public en folie furieuse, des arbres sur scène, une personne sur deux torse nu, tout semble sous contrôle pour les quatre parisiens délurés.

Jour 3 : Chasse au trésor

Encore un jour se lève sur la planète Franco. Après deux premiers jours plus jeunes en termes de programmation, le public a pris un coup de vieux, et les filles sont dans la Place. Aux Francofolies, il y a les anciens et les nouveaux, ceux qui collectionnent leurs passages, et ceux qui fêtent leur première fois. Pour ce quatrième jour, pas vraiment de nouvelles têtes sur la Grande Scène, malgré les 50 nouvelles recrues annoncées sur l’édition du festival. On regrette un peu que les découvertes se fassent nécessairement sur les plus petites scènes.

18h30 : La vie en Rose et Véro à la plage

On rentre dans la danse avec Rose. Toudoutoudoudoudou, elle enchaîne ses ritournelles avec sincérité et auto-dérision, et sort quelques blagues improbables où l’on apprend que « Jean-Louis Murat avait poney ». Dans La Liste des choses qu’elle veut faire apparaît « Aller à La Rochelle » : Ouf ! On a tout bon. Rose passe ensuite le relais à Coeur de Pirate, et quand vient le tour de Véronique Sanson (photo), on craint une légère overdose, et l’on redoute que ce qui était de la « variété française féminine qui fait le job » ne devienne « un condensé de bon sentiment indigeste ».

Et puis non. Véronique Sanson nous surprend là où on ne l’attendait pas avec son show “Les années américaines”. Un grand sourire au lèvres, et du cuir de la tête au pied, elle débarque en parfaite cow girl pleine d’assurance et nous prouve qu’elle connaît son métier. Pas de doute, elle est comme à la maison et navigue à vue. De ses 66 ans à la Road 66 il n’y a qu’un pas et elle le franchit admirablement. Elle gambade autour de ses musiciens et sort le grand jeu. Le concert se transforme rapidement en karaoké à 10 000 participants et ça en jette pas mal.

20h : Temps suspendu dans la Salle Bleue

Loin de la frénésie de la Grande Scène et du Village Francofou, certains sont venus chercher le calme dans l’enceinte de la Coursive. Peut-être ne s’attendent-ils pas à en trouver autant. Dans la Salle Bleue, Baden Baden s’installe dans une semi-pénombre bien trop apaisante. La faute à l’acoustique ou à la position assise du public, on ne sait pas, mais les cinq jeunes hommes ne parviendront pas à nous sortir de notre torpeur. Les textes pourtant accrocheurs sont inaudibles, et le groupe manque de pep’s.

23h30 : La tempête se lève !

 

Juste le temps de faire un saut pour apercevoir Julien Doré et nous voilà repartis prendre notre shot quotidien de Francofou. Et quel shot ! Il n'en faut pas moins de 2 chansons pour que Hyphen Hyphen (photo) nous emporte dans son tourbillon. Ils ont 22 ans de moyenne d’âge, et sûrement autant de cordes à leur arc pour faire bouger le public. Marques tribales sur les joues, chants guerriers ou incantatoires, tout en échos et résonances, ils mettent claque sur claque à leur audience. Chaque morceau est le prétexte pour une nouvelle explosion sonore et on en redemande. Dans le public, on ne sait plus comment manifester son hystérie : on s’accroupit, on bondit, on acclame. La chanteuse joue avec nous et s'octroie un bain dans la foule en folie. On est convaincus d’avoir trouvé la pépite de notre voyage.

1h30 : Cabane sur Piloti, drapeaux et Îlot

Tous les soirs après la fin du grand Ramdam de la Grande scène, Bison Vinz investit la Place des Copains d’abord pour prolonger la nuit. Habitué des hauts lieux parisiens, il occupe ici une cabane en bois sur pilotis de laquelle il balance ses vinyles. Alors on danse.

Jour 4, 18h : Mal de mer ? Même pas

On attaque notre quatrième jour la tête encore remplie des souvenirs de la veille et les épaulent rougies par le soleil. Dans les rues de la ville, des artistes de rues et petits groupes s’installent librement pour le plus grand plaisir des passants. On attrape une glace chez Ernest et on va la faire fondre au soleil en regardant les jongleurs de feu.

19h : Là ou pas là ?

Les réseaux sociaux nous apprennent le nom de l’artiste surprise de la Grande Scène : C’est Vianney qui sera là (ou pas là) pour ouvrir le bal. De notre côté, on a plutôt repéré Faada Freddy sur le programme, et on compte bien aller acclamer celui qui enchante tout le monde. On se pointe en avance à la Coursive, mais l’artiste a déjà trouvé son public et le concert affiche complet (photo).

21h20 : Escale au pays de l’exotisme  

Sur la grande scène, on jette l’ancre au pays des tigres et de la jungle festive de Brigitte. Le duo est plus glamour que jamais, et hypnotise le public en ondulant dans un style mi-sirène mi-Cléopâtre. Il leur faut peu de temps pour embarquer tout le monde sous leurs tropismes au rythme de sons tout droit venus des 70s. Leur appel à l’évasion nous a convaincu : on part manger une assiette de spécialités charentaises sur la plage en épluchant la presse locale.

22h10 : Traversée sonore et visuelle

Prochain arrêt de l’aventure : Thylacine. Véritable artisan de la musique électronique, sa performance est parfaitement ciselée et faite main. Le public habituellement éparse du Village Francofou s’est densifié pour l’accueillir. Sourire aux lèvres, il happe par vagues le public et l’entraîne dans son univers singulier à mi-parcours entre musique tribale et clubbing. Must du must, le vjing génératif parfaitement synchronisé signé Laeticia Bely fait du concert une véritable épopée visuelle.

23h : Pagny-que à bord !

On arrive juste à temps pour griller Arthur H en train de se moquer de celui qui va le succéder à la fin de son concert : Florent Pagny. Ce dernier arrive sur scène parfaitement en tenue pour son séjour au bord de l’Océan : lunettes de soleil et chemise ouverte (presque) jusqu’au nombril. Mais son nombril, pas besoin de nous le montrer pour ne voir que lui. Ses musiciens dans l’ombre, il est seul sur le devant de la scène sous les projecteurs et se lance dans un show télévisuel alternant anecdotes, chansons et blagues dans un ensemble qui respire la frime… On repart avant d’avoir le mal de mer.

Jour 5 16h30 : Passagers en attente

Dernière journée sur le port de La Rochelle ! Dès l’arrivée, les tentes Quechua installées devant le porche de Saint Jean d’Acre ne laissent pas de doute : la venue de Johnny fait encore bouger les foules. La file d’attente est déjà longue, et on a peur de regretter notre tour au Village Francofou. On tente tout de même. Au Village, les portes de la scène sont ouvertes en format gratuit : la foule y est plus nombreuse. On découvre If the Kids devant un public certes plus nombreux mais pas conquis par le concert. Il est temps d’attraper un verre auprès de la buvette aux stocks dévalisés (il fait chaud !) pour aller attaquer la file d’attente au soleil. 1h30 plus tard on rentre enfin dans l’esplanade J.L Foulquier, ravis de dire au revoir aux camelots qui croyaient nous régaler en balançant avant l’heure du Hallyday à plein tubes.

19h : Voyage Gospel

La bonne surprise du jour vient du Sénégal et s’appelle Faada Freddy (photo). Raté la veille à la Coursive, il est l’artiste surprise de la grande scène. Devant l’armada de projecteurs installés pour les concert de la soirée, lui va à l’économie de matériel : le soleil qui perce derrière la scène pour seule lumière, il embrase la scène Jean-Louis Foulquier en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Du milieu de la foule, on entend les beats d’une batterie, une ligne de basse rageuse, un solo insolent de trompette émanant du groupe. Sauf qu’il n’y a pas un seul instrument sur scène, mais des torses frappés, des doigts claqués, des bouches réinventées. Après une ouverture grandiose tout en vocales et beat box, Faada Freddy présente les chanteurs un à un, faisant s’ajouter petit à petit les différentes nappes de voix. Leur talent fait se secouer la foule qui ne peut pas se (re)tenir. 10 000 fans de Johnny et Noah qui chantent du gospel sous le soleil, c’est de l’or (...entre tes mains).

20h : Naviguer à vue dans la marée humaine

Alors qu’on s’apprête à quitter la fosse pour chercher un morceau à manger, ce sont les garçons de Radio Elvis qui pointent le bout de leurs nez. Après s’être frotté lundi au Village Francofou et mardi à la Chapelle Fromentin, les voilà qui tâtent de la Grande Scène avec leur rock lettré. On finit tout de même par attraper rapidement un sandwich, une salade et une bière au stand central pendant que Yannick Noah assure un concert assez rock. On jette un oeil à la scène pile au bon moment : Noah danse le twerk, le public se régale.

À l’entracte, Laeticia Hallyday, Jean-Pierre Raffarin et Ségolène Royal font une apparition au balcon de l’une des (trop) nombreuses loges partenaires. Pendant que tout le monde les regarde, on se faufile tant bien que mal dans le troupeau compact. En attendant le roi du rock’n’roll, les négociations vont bon train pour avoir la meilleure place : devant nous, un homme achète son passage avec une bière auprès d’une dame.  

22h : Twiste toujours, tu m’intéresses !

“Je vais vous graver dans ma vie”. Sacré promesse pour attaquer un concert. Mais Johnny Hallyday n’est pas n’importe qui et il le prouve : choristes, claviéristes, guitaristes, bassistes, batteur et même organiste (joueur d’orgue, si si) l’accompagnent sur une scène habillée de plus de 120 panneaux de LEDs animés. Mazette ! “ Ça fait longtemps que je suis pas venu ici”. 19 ans ont passé depuis son dernier passage aux Francofolies en 1996, et le temps a bien travaillé. Comme un bon vin, Johnny a mûri et la qualité de sa performance confirme qu’il twistera tout le restant de sa vie : un coup de hanche, un regard, et sa main vers la foule suffisent à faire voir en lui l’homme, la rock-star et la légende. Il suffit d’un rien, d’un geste... À chacun de ses grands tubes, ce n’est pas seulement la chanson que le public salue, mais tout ce qu’elles emportent avec elles de souvenirs personnels et de patrimoine. Il “allume le feu” et on revoit nos plus grandes victoires ; il ouvre les “portes du Pénitencier” et les slows défilent devant tous les yeux. Et puisqu’on parle de grands moments, le concert laissera lui aussi son lot de souvenirs : l’ahurissant solo d’harmonica sur Gabriel, le twist de folie avec Yodelice sur Au café de l’Avenir, les jets de flamme devant la scène, et même l’interlude délurée du groupe reprenant Sly and The Family Stone.

00h10 : Au feu !

Minuit à peine passé, le concert prend fin après 2h de folie et 2 rappels. Les 12 500 spectateurs commencent à se diriger vers la sortie quand retentit le premier feu d’artifice. Entre les festivaliers voulant sortir et les partenaires descendant des loges, ça bloque. Un vent de panique s’empare d’abord de la foule, coincée-compressée dans les passages sous les gradins. Puis, un cri perce dans la foule : “Allumeeeezzz le feuuu, aallumeeezz le feuu” et tout un groupe de personnes se met à chanter pour oublier l’inconfort. On quitte le port de La Rochelle le sourire aux lèvres, ravis d’avoir passé notre épreuve du feu aux Francofolies.

 

Côté scène

Oh Capitaine, mon Capitaine
Pour Rone aux commandes, on donne tout !

Le trésor
Hyphen Hyphen, jeunes pépites pour tempête musicale !

Au creux de la vague
Florent Pagny, au bord du naufrage

Les petites sirènes
Brigitte, ondulant dans leurs robes en écailles

Ulysse et Pénélope
Le duo visuel et sonore de Thylacine et Laeticia Bély

Les bonnes ondes
Faada Freddy, et les corps-instruments

Marin d’eau douce
Fakear apprend encore à naviguer

Les vieux loups de mer
Véronique Sanson et Johnny Hallyday, toujours au top

Côté festival

On a aimé

- Des scènes et styles pour tous
- L’identité 2015 : solaire et marine
- Les délices de la mer et du terroir dans notre assiette
- Réaliser la richesse de la scène musicale française
- Des nanas du tonnerre : The Do, Christine, Hyphen Hyphen, Théodore, Paul & Gabriel,...

On a moins aimé

- Les loges partenaires trop présentes au détriment du public et des gradins
- Le peu de place pour se (re)poser entre deux concerts alors que la plage est si près
- L’absence d’esprit “Village festival” hors de la scène J.L. Foulquier et des Francofou
- On n’aurait pas craché sur une petite bière de l’île de Ré. Trop de Kro tue la Kro.
- Le manque de découvertes et figures montantes sur la Grande Scène 

Conclusion 

Fort de ses 30 étés passés à offrir une place au soleil à la scène musicale française, le festival rochelais navigue comme un grand dans la régate des événements de l’été. On vient y chercher le beau temps, la musique et l’Océan, on repart avec un goût de sel sur la langue, des couleurs sur les épaules et l’air marin dans les cheveux. Sans parler de nos oreilles qui auront vu du beau monde : les Francofolies sont simples et plurielles, on vient comme on est, l’esprit grand ouvert, avec l’assurance de trouver une scène, un style ou un concert qui nous plaira.


Récit et photos: Millie Servant et Benjamin Bartholet
Photo Veronique Sanson : Xavier Leoty