On était à
Festival du Bout du Monde, dépaysement total en terres bretonnes

A notre tour d’aller goûter aux plaisirs exquis de la Presqu’île de Crozon. L’aventure à la pointe de la Bretagne s’ouvre à nous, colorée de sa diversité musicale et de son ambiance si particulière. Retour sur notre premier week-end d’août avec trois jours de fêtes, de musiques, de rencontres et de soleil.

Jour 1, 15h44, cap sur le Bout Du Monde

Première pour nous au Boudu. En Bretagne depuis déjà quelques jours, à seulement une petite heure de la Presqu’île, nous allons au Bout Du Monde sans véritablement se presser. Mauvaise idée ! C’est ce qu’on dit après 40 minutes de bouchons et 1h30 de queue plus tard. Ceci-dit le parking et le camping sont vraiment proches l’un de l’autre et la fouille de la sécu pas trop contraignante. Du coup, on relativise rapidement dès la première bière fraîche ouverte. Le temps de s’installer, de discuter avec quelques festivaliers (photo), de songer à une potentielle baignade dans le week-end (la mer n’est pas loin), de glander quelques minutes et il est déjà l’heure de larguer les amarres pour le site du festival, lui aussi juste à côté du camping. Cette proximité nous met en émoi, nous sommes prêts à faire une danse de la joie et à chanter à tue-tête mais on se ravise vite car il fait beau chez nos amis bretons et on aimerait éviter de faire venir la pluie.

17h16, premiers pas sur la prairie de Landaoudec

A peine rentrés, que l’on en profite déjà pour admirer le soin apporté à la déco. Mouettes, méduses, poissons, sous-marin et autres symboles maritimes sont parsemés sur un grand panneau de lattes de bois bordant la grande allée menant aux scènes (photo). D’ailleurs on ne s’attarde pas trop afin de voir Gocoo, le groupe qui ouvre cette 18ème édition du Bout Du Monde sur la scène principale. Nous sommes vite impressionnés par la quarantaine d’instruments présents sur la scène Landouadec et par le show livré par ces percussionnistes japonais : ça tambourine, c’est assez hypnotisant mais ça lasse aussi au bout d’un moment. On file avant la fin et on en profite pour échanger de l’argent contre des tickets. Comme il y a deux ans le système n’a pas changé : un ticket vaut 1 euro 25 et valable seulement pour les boissons. Après avoir pris une pinte de Skoll à 6 tickets (on vous laisse faire le calcul) on se pose dans l’herbe devant la scène Kermarrec tout en écoutant d’une oreille Super Parquet, un groupe auvergnat qui propose du “rock psychédélique du Massif Central”. Bizarre mais original. Par la suite, on fait l’impasse sur le britannique Michael Kiwanuka qui se produit sur la grande scène, c’est sûrement dommage car le mec possède une voix magnifique et il est plutôt talentueux mais à vrai dire, on n’arrive pas à rentrer dedans.

20h47, fiesta Espagnole, euphorie et nostalgie

Ce qui n’est pas le cas de Oques Grasses qui joue sous le Chapiteau du Cabaret de Seb. Ce groupe de pop-folk barcelonais enflamme littéralement la scène, c’est ultra-festif, le public se déchaîne au rythme des guitares, cuivres, batterie et synthé, c’est l’euphorie générale ! Une bataille de pistolets à eau éclate parmi un groupe de festivaliers en plein milieu du concert. On en ressort pas complètement sec. Les musiciens ont même droit à une standing ovation à la fin. Nous voici chauds pour le premier “gros nom” du festival : Tryo (photo). Huit ans apparemment que le quatuor ne s’était pas produit au “Boudu”, comme disent les vrais. Pour leur retour le groupe est égal à lui-même et séduit la foule inter-générationnelle sans difficulté, joue ses nouvelles et anciennes chansons, fait monter une personne du public sur scène, joue un morceau avec lui et bien sûr s’amuse des travers de la société, à faire dresser les poils d’Alain Finkelkraut et d’Eric Zemmour. Des paroles naïves pensent certains ? Il est bon d’avoir encore et toujours des groupes engagés sur scène. Le groupe a presque 20 ans, ça fout un coup de vieux pour les (presques) trentenaires que nous sommes.

22h03, le goût du Monde

Bref. Toutes ces émotions nous ont mis en appétit. Et quand on sait que le multiculturalisme musical prôné par le festival est aussi culinaire on en salive d’avance : cuisine africaine, malgache, mauricienne sud-américaine, bretonne, fish’n’chips, burgers, sandwichs, frites, fruits, assiettes de fromages, charcuteries… parmi tous ces stands beaucoup de traiteurs et producteurs locaux. Pour nous ce soir ce sera falafel et fajitas... malheureusement pas très goûtues et pas très garnies il faut bien le dire. Il faut une assiette de fromages et charcuteries locale - un peu chère et pas très fournie non plus - pour rassasier les ogres que nous sommes et une bière pour faire passer tout ça, bien entendu. Rendez-vous donc à la taverne du Sud-Ouest placée sous un chapiteau, on se prend une Coreff bio et on écoute la fanfare du festival qui s’est mise ici pour jouer des reprises d’Aznavour ou d’Hugues Aufray, ça fait patienter ceux qui attendent leur précieux breuvage. L’ambiance est vraiment bon enfant on pourrait presque se croire dans un bar de vieux loups de mer, il ne manque plus que les chants bretons ! On se dirige vers la grande scène en n’oubliant pas au passage de jeter un coup d’oeil sur la déco qui s’illumine sur le festival la nuit tombée. Magnifique ! (photo)

00h57, alors on entend pas Patrice ?

Peu de temps après, notre soirée se poursuit sur la scène Landaoudec avec un autre type de fanfare, allemande cette fois-ci : le groupe Meute (photo). On ne connaissait pas vraiment mais on a bien aimé le concept de fanfare techno qui nous rappelle un peu Parov Stelar, le chant en moins mais avec une énergie toute aussi puissante et communicative. Ca nous met bien en jambes pour Patrice, le dernier artiste qui vient jouer sur la grande scène ce vendredi. Patrice, lui on le connaît bien, il fait le taff, il est bon, rien à dire le public est aux anges et on distingue beaucoup de drapeaux qui s’agitent dans tous les sens. On doit avouer qu’on est plus occupé à discuter avec nos voisins qu’à se concentrer sur ce qu’il joue sur scène. Nous sommes les sales gosses dissipés du fond de la classe, exception faite que l’on ne balance pas des boulettes de papier à l’artiste mais des applaudissements. A la fin du concert, c’est toujours en tant que vilains garnements que nous retournons sur le camping afin de boire un dernier petit apéro avant de se coucher tard dans la nuit.

Jour 2. 13h08, réveil chez le Boudu

Pour nous le réveil sera assez tardif, le fait que notre tente soit à l’ombre y est sans doute pour beaucoup. Quelques échanges avec nos voisines suisses et une collation plus tard nous décidons de nous aventurer dans les toilettes du camping. Problème de taille, on a oublié le papier ! Heureusement que la supérette est là pour nous sauver la vie et nous permettre d’obtenir le précieux rouleau. Pratique n’empêche. En y regardant de plus près on trouve que le camping est pas mal équipé avec en plus de la supérette, un bar, un stand de rechargement en libre-service, un point d’info et quelques food-trucks. Si on excepte les toilettes bouchées qui puent la mort, on trouve que le camping est bien organisé et “relativement” propre, des bénévoles viennent régulièrement distribuer des sacs poubelles et récolter les déchets (triés si possible) dans une sorte de remorque tirée par un cheval, qui devient le chouchou des festivaliers (photo). On ressent une atmosphère à la fois festive et détendue sur le camping. Il y a beaucoup de personnes déguisées, concours de déguisement le lendemain oblige, et surtout, et ça c’est assez rare pour le souligner, pas mal de parents avec leurs enfants. Il y a d’ailleurs un camping pour les familles un peu à l’écart.

17h41, la presqu’île aux enfants

Quelques moments de glande sur le campement plus tard et nous voici de nouveau sur le festival. On prend notre temps, on profite de l’ambiance, qui est comme au camping, familiale. Plusieurs festivaliers que l’on a croisé ont beaucoup insisté sur ce point et le fait que le Boudu donne une grande importance à nos chères petites têtes blondes. Il y a notamment La “Lolotte” un espace destiné aux enfants avec des jeux et des activités encadrées par des bénévoles et une nurserie à disposition (photo). Idéal pour les parents voulant profiter pleinement d’un concert sans avoir leurs marmots dans les pattes. On salue l’initiative même si nous ne sommes pas directement concernés puis nous filons voir Gregory Porter sur la grande scène. Nous sommes en présence d’un grand gaillard qui chante de la soul, le tout accompagné par d'excellents musiciens, on passe un très bon moment à écouter ça allongé dans l’herbe. Ce Porter a une présence incroyable, il possède une voix et un physique qui en impose : britannique, noir, à la fois puissant et doux, on pourrait croire à la description de la bière qui porte le même nom mais pourtant c’est bien de l’artiste que l’on parle.

19h55, elles faisaient pipi debout

C’est d’ailleurs un point qui nous déçoit un peu sur ce festival, le choix de bières n’est pas énorme ni très diversifié. Hormis la Coreff il n y a aucune bière bretonne … dommage quand on sait tout ce que la Bretagne peut nous offrir. On se consolera avec une Grim blanche, un poulet mafé et des accras de thon et de boeuf devant la musique africaine du groupe Orchestra Baobab. Les sénégalais sont venus remplacer au pied levé le collectif Motivés!, le chanteur Mouss s’étant rompu le tendon rotulien lors d’un précédent concert. C’est plutôt sympa même si on ne restera pas jusqu’au bout. Nous nous dirigeons vers la scène Kermarrec en faisant un détour par les WC (photo) où l’attente chez les filles est particulièrement longue. On pense d’ailleurs que dans l’ensemble du festival, camping compris, il y a très peu de toilettes. Au vu des grandes files, une bénévole dit aux enfants de passer en priorité et puisqu’il est assez difficile ici de se procurer un élixir de jouvence pour griller tout le monde, l’une d’entre-nous a la bonne idée de se rapprocher du stand des urinettes. Mais qu’est-ce donc ? Et bien il s’agit d’un petit objet facilement transportable dans un sac de femme, qui permet de faire pipi debout comme les mecs. Cela existe depuis quelques années, mais c’est la première fois que nous voyons ce genre de stand dans un festival. Une Révolution serait-elle en marche? En tous cas pour l’avoir essayé, la moitié féminine de notre binôme trouve que ça change la vie.

21h07, Tété où ? Bah pas là…

Après cette parenthèse, nous arrivons enfin devant la scène Kermarrec en espérant voir Tété que l’on avait manqué en début d’après-midi. Il faut préciser que les artistes programmés sur les petites scènes jouent en simultané et à deux reprises à deux horaires différents. Plutôt intéressant pour ceux qui veulent tout voir. Mais quand on voit arriver le groupe Delgrès on comprend vite que l’on s’est trompé de scène et que Tété joue à l’autre bout du site. Nous sommes ce qu’on peut appeler le plus communément des boulets ! On arrive donc à la scène du Cabaret et le concert a déjà commencé depuis 10 bonnes minutes, impossible d’avancer sous le chapiteau de la scène, on se met alors en retrait pour embarquer dans l’univers poétique du bonhomme. A la fin on a d’ailleurs tous un peu le coeur grenadine quand résonnent les notes de “à la faveur de l’automne” la chanson la plus connue du chanteur. Peu de temps après, c’est une toute autre ambiance sur la grande scène avec Amparanoïa, le groupe de rock alternatif espagnol porté par la chanteuse guitariste Amparo Sànchez (photo). Belle surprise pour nous, cette femme est d’une vitalité incroyable et se donne à fond sur scène, c’est le cas aussi de tous ses musiciens avec une mention spéciale pour le violoniste. Véritable alter-égo féminin de Manu Chao (avec qui elle a collaboré) la chanteuse communique avec le public, le fait danser, taper des mains et chanter en espagnol. C’est dur pour nous (et d’autres) qui avons sécher les cours de LV2 mais on s’éclate bien.

23h41, Keny, au-dessus c’est le cinquième soleil !

Avec Alasarah & The Nubatones, puis Keny Arkana qui enchaînent juste après, les femmes sont décidément à l’honneur ce soir. Pour le concert de Keny Arkana (photo) on décide de se mettre proche de la scène Landaoudec et on remarque clairement en slalomant entre les gens que le site est plus bondé que la veille, tout en restant respirable, odeur de romarin en prime. Mais peu importe, on veut être à fond dedans malgré la fatigue qui nous gagne. On aura ce à quoi on s’attend : la rappeuse possède un flow incisif qui dessert des textes très politisés et engagés. On aime bouger la tête, s’émouvoir ou chantonner sur ses classiques tels que Cinquième Soleil, J’me Barre ou La rage. Le maniement de mic’ est vraiment un sport que la petite marseillaise pratique avec aisance. Les nuits sont fraîches et le vent souffle sur les plaines de la Bretagne armoricaine. Pas le temps de rejoindre femme, fils et domaine, mais plutôt les stands de nourriture une fois de plus. On ne sait pas si c’est le nom de Rodolphe Burger, l’artiste programmé sur la scène du Cabaret qui nous donne faim, mais on se mange un bon gros couscous avant d’aller voir le final de ce fameux Mr Burger. Du peu que l’on a vu ça n’a l’air pas mal, un bon vieux rock français des familles ça fait toujours plaisir, en revanche très peu de personnes présentes, la majeure partie des festivaliers est déjà devant Danakil, le dernier artiste à se produire ce samedi. Nous sommes beaucoup trop nazes pour écouter du reggae à cette heure-ci. On remballe tout et on rentre sur le camping. On peut entendre Danakil au loin crier : “la Bretagne vous êtes fatigués ?”. Oui oui laisse nous tranquille s’il te plait.

Jour 3. 11h32, concours de déguisement à la pointe de la perfection

Les boulets en vadrouille, épisode 2. On se réveille à 11h pour le petit déjeuner des paysans du coin, avec distribution de lait chaud sortant directement du pis de la vache et de tartines de beurre...sauf que c’était à 10h. On se console avec le concours de déguisements du camping ouvert à tous, ce qui donne des moments plutôt mignons et surtout une bonne tranche de rigolade. Près d’une trentaine de groupes participent, on peut dire que pour la plupart les costumes sont assez recherchés, tout y passe : cosmonautes, crevettes, licornes, fées, retraités, travailleurs de la DDE, super-héros, charlie, mille-pattes, sauveteurs en mer, aviateurs, singes, pirates, minions...pour notre part, on retient surtout ce mix improbable entre Rabbi-Jacob et un cow-boy, sans oublier le gagnant de l’année dernière qui remet son titre en jeu et qui se fait appeler La Madone (photo). Et les vainqueurs sont : Blanche-Neige chez les enfants et Mam Boudu (Bigouden) chez les adultes. Ce dernier n’était pas vraiment notre favori mais les juges, qui sont des producteurs locaux ont tranché, c’est sûrement le lancer de crêpes qui les a convaincu, car oui la chorégraphie est importante dans ce concours ! Dans tous les cas, la totalité des participants repart avec des lots et les gagnants remportent leur pass pour l’année prochaine c’est plutôt sympa !

14h23, le dimanche on allait voir la mer, tu vois c’était pas la misère

Le soleil est encore très présent aujourd’hui, c’est le moment idéal pour aller faire trempette. On est quand même sur une presqu’île ça serait dommage de ne pas en profiter, d’autant plus qu’à part avec des lingettes, on ne s’est pas vraiment lavé depuis vendredi. Un peu d’eau ne nous ferait pas de mal. Ne nous jugez pas s’il-vous plaît ! En demandant quelques infos aux bénévoles on apprend que la plage la plus proche ne se situe pas très loin du camping du festival à seulement 20 minutes à pieds. Pas la peine donc de prendre une des quelques navettes mis en place pour rejoindre les différents points d’intérêt de la presqu’île, on  arrive tranquillement sur la plage du Fret en même temps que d’autres festivaliers (photo) et on pose nos serviettes sur des galets car on a beaucoup trop la flemme de continuer pour rejoindre les plages de sable un peu plus loin. Et puis on s’en moque voici la baignade qu’on attendait, une eau bleue turquoise, claire et limpide, quoi qu’un peu fraîche mais qu’est-ce qu’on est bien ici en bord de mer, c’est apaisant. On peut entendre le cri des goélands... parfois couvert par celui des festivaliers qui hurlent pour demander si l’eau est bonne.

17h41, Imany(faïque) ma chérie !

Deux heures de farniente plus tard et il faut déjà retourner sur le festival : Imany nous attend sur la scène Landaoudec. Enfin c’est plutôt nous qui l'attendions et nous ne sommes pas les seuls, la foule est venue en masse pour assister au concert de la chanteuse (photo). Et là, peu de temps après son entrée c’est la claque qu’on attendait. La jeune femme est toute pétillante, elle rayonne et chante divinement bien avec sa voix si singulière. On a le droit à ses compositions originales et connues comme Clap your hands ou Don’t be so shy et  quelques reprises d’artistes comme Bohemian Rapsody. Elle a acquis le public breton à sa cause, elle joue avec et le chambre gentiment, notamment quand elle le compare aux normands chez qui elle jouait la veille. Simple mais efficace. Un excellent moment en tous cas, la magie a bien opéré. Après le concert on fait un rapide tour sur le camping pour prendre une veste, on voit au passage qu’énormément de festivaliers entrent sur le site avec leur gobelet déjà rempli sans aucun problème. On est étonné et un petit peu frustré de pas l’avoir remarqué avant.

22h59 UB-40 & BCUC : deux scènes, deux ambiances

C’est le dernier soir pour profiter des stands de nourriture du festival. Oui nous sommes de véritables estomacs sur pattes. Notre regard se pose alors sur les quesadillas, elles nous font de l’oeil depuis le début les coquines, on ne peut pas leur résister bien longtemps. Bon par contre il y a 40 minutes d’attente pour obtenir le précieux sésame, ces spécialités mexicaines sont victimes de leur succès. Le concert d’UB-40 commence alors que nous sommes juste en train de commander. Pas grave nous écoutons le célèbre groupe de reggae tout en dégustant nos succulentes Quesadillas, le côté nostalgique l’emporte une nouvelle fois, “ça me rappelle mes vacances d’été quand on partait avec mes parents, ils avaient la K7” se souvient l’un de nous. Les jours passent comme les voitures comme dirait l’autre. Après une heure de concert, et le tube “red, red, wine” on décide de passer du côté de Kermarrec où BCUC va se produire d’ici quelques minutes. On peine à se faire servir une bière et on se rapproche rapidement de la scène, on ne connaît pas du tout ce groupe mais les quelques bribes de concert que l’on a pu entendre cet après-midi ont éveillé notre intérêt. Et quand les 7 musiciens déboulent sur scène, c’est la folie générale, le chanteur est vénère, il rentre en transe direct et la foule avec, il ne s’arrêtera jamais, c’est peu dire qu’il envoie du bois (photo). C’est sans aucun doute un des groupes les plus énergiques que l’on a vu ce week-end, ça change du concert d’UB-40, ici on danse et on saute du début à la fin, il faut dire que le mélange de musiques traditionnelles, saupoudré de hip-hop et d’esprit punk-rock est un cocktail original et détonnant. Après pratiquement une heure de concert on est rodé pour la suite des événements.

00h02, un Bout Du Monde au final électrique !

Chinese Man a commencé depuis 20 bonnes minutes quand on rejoint enfin la grande scène. En général on sait à quoi s’attendre de la part du groupe, on est rarement déçus, ici non plus. Pas grand chose à dire, les mecs font largement le taff. On se concentre pas mal sur les vidéos projetées sur le grand écran car, à notre connaissance, c’est la seule visu qu’on ait vu ce week-end au bout du monde. On s’est d’ailleurs fait une réflexion plus tôt dans la journée quand à la programmation de ce dimanche : N’aurait-elle pas été plus appropriée le samedi et vice-versa ? Histoire de goût sûrement. Le concert fini, on regarde un peu autour de nous, on voit les secours de la Croix-Rouge ramasser quelques festivaliers ayant abusé du Breizh Cola, mais jamais rien de bien méchant par rapport à d’autres festivals que l’on a pu faire, du moins c’est l’impression qu’on a. On s’échauffe un peu avec le rock touareg de Bombino avant d’entamer le sprint final. C’est à Crystal Fighters que revient la lourde tâche de clôturer cette édition du Boudu. Et pour nous, le contrat est plus que rempli, la sauce prend. Au-delà des décors et des costumes rappelant la jungle tropicale et Kuzco l’empereur mégalo (photo), on est séduits par la pop électro et la prestation un peu fofolle proposée par le groupe, quelle déception cependant de voir que peu de monde est resté pour voir ça. Si d’autres festivaliers sont déjà loin c’est l’occasion pour nous de repartir sur le camping pour une dernière soirée de fête et de rencontres, retour aux bercailles le lendemain avec des souvenirs - et des maux de crâne - plein la tête.

Le bilan 

Côté concerts

La doublette espagnole
Oque Grasse et Amparanoïa, deux styles différents mais dans les deux cas c’était la fiesta

Le retour gagnant
Tryo, 8 ans après ils conquièrent de nouveau le Bout Du Monde

La bête de live
Keny Arkana, elle transpire l’humanité et la sincérité, à l’image de ses texte

Le coup de coeur
Imany, jeune, belle, fédératrice et talentueuse, on en redemande

La découverte
BCUC, mélange de musiques africaines, de chants et rap bien vénère

Les mecs toujours en place
Chinese Man, ils déçoivent rarement en live

Les showmans
Crystal Fighters, un délire visuel à part, qui nous a bien séduit.

Côté festival

On a aimé :
- Le cadre, de l’espace, des zones ombragées, une déco sympa et la mer juste à côté
- L’ambiance au top, à la fois festive et familiale, tout le monde se côtoie sans soucis
- La programmation variée et un peu différente de ce qu’on peut voir ailleurs
- La place accordée aux bambins, au coeur de l’état d’esprit du Boudu
- La proximité entre les parkings, le camping et le site du festival
- Le concours de déguisements du dimanche matin, on a beaucoup trop ri
- Le pisse-debout pour les filles, ceci est une révolution
- L’offre culinaire très conséquente

On a moins aimé :
- Le faible choix de bières et de cidres, dommage pour un festival qui prône la diversité
- Le manque de toilettes et la gestion des déchets sur le site, malgré l’effort pour sensibiliser au tri, notamment sur le camping
- La prog plus “posée” du samedi qui aurait peut-être dû être inversée avec celle du dimanche

Conclusion 

Cela fait un moment que l’on voulait fouler les terres du Bout Du Monde : le moins qu’on puisse dire c’est qu’on a pas été déçus par cette 18ème édition. Nous en sommes ressortis fatigués mais comblés par cette expérience dépaysante. Ce festival possède une aura toute particulière, il s’en dégage une âme qui lui est propre que ce soit grâce à son cadre naturel, sa programmation diversifiée ou la richesse des rencontres que l’on a pu y faire. En attendant, nous avons hâte de remettre le cap sur la 19 ème édition afin de retrouver les trésors cachés que nous réserve la Presqu’île de Crozon.

Récit de Josselin Thomas et Fanny Fremy
Photo de Josselin Thomas