On était à
Electro-choc aux Transmusicales

Un bon Transmusicaliers prend trois jours de congé malgré les fêtes. Un vendredi loin des concerts suivi d’un samedi plus que dense, on était à Rennes pour un week-end “musiques actuelles” pour les 35 ans du festival qu’on appelle les Trans. 

Soirée 1. 21h23, Stromae trop tôt pour nous

Cinq toutes petites heures d’attente au hall 9 du parc des exposition des Transmusiclaes pour voir Stromae ? Soit 17h pétante devant les portes. En partant du boulot vendredi soir et en n'arrivant à Rennes qu’aux alentours de 20h, on n’a pas eu ce luxe. “Ah non mais t’es malade. Ça va être blindé de minettes, de mamies et de familles.” On consent donc à considérer une bonne vieille tournée des bars. Après tout, les Trans se sont épanouies dans les rues de la ville bien avant que que leur épicentre ne soit transféré dans un lointain et austères parc d’exposition.

22h46, Pinte et galette bretonne

Une galette saucisse et quelques bolinettes plus tard, on s’attelle à cette fameuse tournée. Le moins loin étant souvent le mieux, nous nous sommes engouffrés dans la Ty Anna Tavern de la place Sainte Anne. Sympa mais blindé. Pas moyen ne serait-ce que d’entrevoir le groupe de rock qui fait péter les watts dans la salle du fond. Même avec une pinte de “Bonnet rouge”. Ils sont partout.

23H57, Tout serré et tout mouillé

Deuxième tentative quelques rues plus loin au Chantier. A vue de nez, autant de monde, voir plus. A peine sur le piste, une tarée entrée en transe me fais gicler le contenu de mon verre dans la gueule. Et remet ça quelques secondes plus tard. C’est un brin gênant. Trop serrés, trop petit ou pas assez envie de se battre pour passer une soirée à danser ici. Dommage la musique électro était vraiment pas mal. De bon augure pour la suite.

01h23, Un final pour espérer demain

Une dernière tentative au Caveau. On entend tout et n’importe quoi sur cette cave. Que ça bouge pas mal, ou que c’est un repère pour fin de soirée foirée. Le verdict est sans appel et penche lourdement pour la seconde option. C’est un bar à playlists qui passe allègrement de Noir Désir à Shakira en passant par Desirless. Et que dire du prix des consos. Heureusement que demain est un autre jour.

Soirée 2. 18h04, On entre dans le vif du sujet

Après une belle journée à marcher sur le sable de Saint-Malo et manger des fruits de mer, nous revoilà dans le centre ville de Rennes-la-Coquette. Il nous tarde d’aller découvrir la programmation - rarement ratée - des Trans. En traversant la fameuse fête foraine de l’esplanade CDG, voilà que nous tombons nez à nez avec l’un des groupes les plus hypes du moment. Quel coup de pouce du destin. Salut c’est cool. Oui c’est comme ça qu’ils s’appellent. Trois ou quatre mecs qui essayent de conquérir les Internets à base de clips étranges.

23h47, Enfin dans le bus !

Il est temps d’y aller. Chauffés à blanc, voire plus exotique, des centaines de festivaliers attendent plus ou moins sagement de monter dans l’une des navettes qui relient le centre ville au parc des expositions. Malgré le froid, personne n’a vraiment le temps ni l’envie de s’impatienter et tout le monde embarque dans une ambiance de colo. Quelques substances en plus.

02h11, Joris Delacroix envoute les Trans

Le temps s’est accéléré. Personne n’a vu passer les deux heures qui viennent de s’écouler. Le Hall 9 est plein à craqué depuis le début de ce set. Avec sa roue de lumière et son électro épurée et un poil mélancolique, Joris Delacroix hypnotise la salle qui en redemande. En une petite heure il vient de gagner des milliers de vues sur Youtube. On se perd, on se retrouve. Mais là pour le coup on va rester ensemble au moins jusqu’à la fin de cet ovni.

03h43, A fond dans la psychédélisme amérindien

Sur des sons empruntés à la musique traditionnelle amérindienne, les trois DJ du groupe A Tribe Called Red envoient du Hénaff. C’est le coup de foudre. Rarement j’avais été transporté aussi loin. Derrière les trois gros bonshommes, un montage vidéo à base de courtes vidéos de Sioux dansant autour du feu, tourne en boucle et en rajoute encore au psychadélisme de la scène. Du coup, c’est tout le hall 4 qui danse pour rendre hommage à Mère Nature ou à l’Esprit du feu.

04h72, De l’Acid pour les motivés

De fil en aiguille on est toujours dans le hall 4. On a aperçu la fin du show d’un étrange quatuor électronique brésilien. Difficile de se faire une idée mise à part qu’ils portent des costumes sortis tout droit d’un manga SF. Alors que commence le dernier set du festival, il ne reste plus que les vrais. Nouvelle bonne pioche. Les deux parisiens d’Acid Arab distille une tech-house aux accents orientaux qui fait frémir les survivants. Le mariage des sonorités entraîne la salle dans une heure de trémoussements intenses. C’est ce qu’il nous fallait pour terminer en beauté. C’était sans compter le retour, le froid, et la navette qui ne démarre pas. Le bus nous dépose quelque part sur la ligne de métro. Il nous reste plus que 4 stations. Trop loin pour le faire en marchant. C’est dommage, le premier train est à 7h21.

Côté concerts :

Les deux découvertes renversantes :
A Tribe Called Red et Acid Arab, deux purs produits Transmusicales.

Côté festival

On a aimé :

- Une programmation toujours aussi audacieuse tout en restant populaire.
- L'ambiance, pas une seule incartade du week-end.
- Les navettes jusqu’à la Hall.

On a moins aimé :

- Trop d’électro le samedi
- Un parc des exposition un peu glauky.
- Trop faible capacité d’accueil pour la STAR Stromae. Un certain nombre de festivaliers ont eu la chance d'avoir une place et de ne pas pouvoir assister au concert de la STAR des Trans.
- Les horaires du métro. Un métro qui démarre à 7H bien passé c'est pas le top.

Conclusion

Une cuvée assez dingue. Dimanche, on n’a vu que des visages épuisés mais heureux. On fredonne déjà les nouveaux sons découverts, et on est loin dêtre les seuls. Ça faisait longtemps qu'un festival nous avait pas permis de renouveler autant nos playlists.

 

Photos: Julien de Saint-Phalle