On était à
Deux semaines de festival avec les Aventuriers

Nous ne savions pas réellement à quoi nous attendre et nous avons été conquis. La localisation de ce festival aurait pu faire fuir plus d'un parisien, mais quelle erreur cela aurait été ! Nous revenons sur nos cinq soirées de festival à Fontenay-sous-Bois.

Soirée 1. 19h30, Arrivée à Fontenay-sous-Bois

Festival Les Aventuriers - ©Anja Dimitrijevic

Lorsque nous arrivons à l'Espace Gerard Philippe de Fontenay-sous-Bois, nous sommes un peu confuses. L'espace, en soi, est très restreint, il n'y a vraiment pas beaucoup de monde et tout semble être un peu dernière minute. La salle ? Toute petite. La buvette ? Très familiale. Le public ? Quelques pèlerins. Heureusement, l'équipe organisatrice est très sympathique.

21h20, mise en bouche entre dépression et déception

©Anja Dimitrijevic

Nous nous dirigeons donc impatientes vers le premier concert de la soirée : Poni Hoax. Les dandys négligés dépressifs ont l'air de très franchement s'ennuyer sur scène. Ils auront beaucoup de mal à capter notre attention de plus que les réglages son ont décidément été faits à la va vite. Le public se fait rare et ne semble pas péter la forme ce mardi soir. Les jeunes déjantés de La Femme (photo) prennent la relève par la suite avec un peu plus d'entrain, bien que nous devons quasiment prier pour voir la jolie chanteuse sourire. Le public danse mais ce n'est pas le crowdsurf de leurs plus beaux spectacles Un peu déçues par le menu proposé, nous rejoignons Nation dans notre chère navette gratuite.

Soirée 2. 20h30, Jeux de jambes avec Motorama

©Anja Dimitrijevic

Quelque peu déçues par les performances de la première soirée, nous attendrons le 3e jour pour retourner chez les Aventuriers et y découvrir une toute une autre ambiance. Motorama, le groupe de rock russe lance les festivités. Une sorte de Joy Division plus déjantée que dépressive, des jeux de jambes délirantes du chanteur-guitariste et une salle qui se remplit vite, très vite en remuant les popotins sans complexes. Comme on l'entend durant l'entre-deux concerts, le public est d'accord : on les reverrait bien ceux-là !

22h40, Ambiance « so rock n' roll »

©Anja Dimitrijevic

En deuxième partie de soirée, les très sexy Dum Dum Girls (photo), nous font rêver du haut de leurs talons gothiques et au son de leurs guitares électriques. Ça sent le girl power à fond et c'est pas les jeunes filles du collège Luc Ferry de Fontenay-sous-Bois, venues interviewer les chanteuses pour leur journal scolaire, qui diront le contraire ! Nous avons exceptionnellement le droit à quelques morceaux de leur nouvel album et, âmes de poètes obligent, nous sommes particulièrement friandes de « Rimbaud Eyes » qui ne loupera pas de figurer sur notre playlist Spotify.

Soirée 3. 20h45, le Liban s’invite à Fontenay

©Anja Dimitrijevic

Nous nous attendons à voir une foule bien plus dense le 4e soir mais que nenni. Bien que le festival soit quelque peu pris d'assaut par des lycéens hipsters arborant de fantastiques « ugly xmas jumpers », on est toujours plutôt 'entre nous'. Les concerts débutent ce soir là par l'hypnotique Bachar Mar Khalifé (photo), un pianiste-chanteur-percussioniste-dj en solo. Ses mélodies nous transportent quelque part entre le Bouddha Bar, le désert et l'océan ... nous finissons par céder, fermer les yeux et nous laisser transporter vers le Liban natal de l'artiste, bercés par ses chants orientaux. Les applaudissements n'en finissent plus.

21h54, On se grimpe dessus pour Juveniles

©Anja Dimitrijevic

La deuxième partie de la soirée sera radicalement différente. On n'en attendait pas moins de la part des bons moustachus souriants arborant des chemises aussi « Fantasy » que leur chanson, j'ai nommé Juveniles (photo). Ils réussissent sans trop d'effort à endiabler Fontenay-sous-Bois au point où le public commence à se grimper sur les épaules avant de se faire arrêter par les agents de sécurité : Faut pas déconner, on n'est pas à Dour ici. On a le droit à quelques morceaux de leur album à venir : Mickael Jordan et Where U Want Me, un peu plus electro que leurs précédents tubes, ça tombe bien, l'Espace Gerard Philippe on ne demande qu'à se défouler.

Soirée 4. 20h34, Dom La Nena sourit aux aventuriers

©Anja Dimitrijevic

La 5e soirée aux Aventuriers commence avec la brésilienne Dom La Nena (photo). Elle nous faitde suite craquer. Avec son sourire permanent elle nous mène en chorale telle une vraie maîtresse dans une cour d'école sur ses douces mélodies entre violoncelle et ukulélé. Les fontenaysiens se laissent volontiers entraîner dans cette école du micro en sucre d'orge et la chanteuse finira son concert dans la fosse, entourée du public.

21h54, Skip & Die met le feu à Fontenay

©Anja Dimitrijevic

Skip&Die (photo) frappera bien plus fort par la suite avec un concert détonnant. Entre percussions, dégaine 'j'ai-tué-un-mouton-en-chemin' et autres danses effrénées, les aventuriers sont en extase, les murs de la petite salle transpirent et le public finira par se déhancher sur la scène avec la chanteuse sud-africaine pleine d'énergie. Ils s’étaient déjà bien acclimatés à la France avec Solidays et les Charrues cet été. Une chose est sûre, M.I.A. n'a qu'à bien se tenir, le braai afrikaaners de Skip&Die ne fait que commencer.

Soirée 5, 20h44, les jeunes talents prennent le contrôle

©Anja Dimitrijevic

Notre dernière soirée débute avec les gagnants des scènes ouvertes européennes tenues deux mois plus tôt à Fontenay : les jeunes niçois nommés The Kitchies (photo) que nous prenons beaucoup de plaisir à découvrir. Une pêche contagieuse, un son à mi-chemin entre Metronomy et Housse de Racket, il nous suffit d'une chanson pour tomber sous le charme. Une affaire à suivre! Leurs copains niçois de Griefjoy prennent le micro par la suite mais auront moins de succès dans nos petits cœurs. Un peu trop hautains, moins de feeling avec le public, des « Eskevouzèt'lààà » déjà dignes de Joey Starr... Bref, on en a profité pour recharger nos batteries et nos verres consignés dans le hall de la salle Jacques Brel.

21h49, la diva Ebony pour conclure

©Anja Dimitrijevic

Fin de soirée avec Ebony Bones (photo), l'anglaise pétée de la cafetière, dont le concert commence avec pas moins d'une heure de retard. Arrive sur scène une diva accompagnée de ses danseurs, les chevaux pailletés pour s'adonner d'avantage à un défilé de mode loufoque qu'à un concert proprement dit. Une voix qui fait rêver mais une performance quelque peu mitigée même si les Aventuriers suivent volontiers les chorés qu'elle nous enseigne. Fin du concert, tout le monde entame un bon petit sprint pour avoir les derniers métros : tu es un Aventurier ou tu n'en es pas un.

Côté concerts

La claque:
Skip&Die, un concert feu d’artifice et un public en furie.

La confirmation:
Juveniles, toujours une patate qu’on leur envie et une présence irréprochable.

La déception:
Poni Hoax, un peu trop déprimant pour nous.

La découverte:
Motorama, le rock-electro venu du froid pour réchauffer l’ambiance.

Les petits nouveaux:
The Kitchies, son très British pour mettre ses Dancing Shoes et se laisser aller.

Côté festival

On a aimé:

- Un festival très abordable : navettes gratuites, soirées 7€ pour les moins de 25 ans, pinte à 4€.
- Des concerts de plus d’une heure pour un plaisir qui dure.
- La proximité avec les artistes qui se jettent dans la foule et signent leur merch en fin de concert
- Des toilettes propres en festival, une innovation !

On a moins aimé:

- Un manque de com' sur les réseaux sociaux, dommage pour attirer le public!
- La régie du son pas toujours au top de sa forme
- Des concerts qui commencent très tôt et nous obligent à partir du bureau en mode Usain Bolt
- Devoir sortir de la salle entre deux concerts

Conclusion

Lors de sa 9e édition, le petit festival de banlieue a su nous prouver qu'il s'y connaîssait un peu en matière de bonne musique. Bien que l'ambiance soit loin de la transe des festivals d'été, on s'y sent bien et on a envie d'y retourner. On attend le line-up éclectique de la 10e édition avec beaucoup d'impatience. Longue vie aux Aventuriers !