On était à
Chaleur et farniente au festival Démon d'Or

Le passage au Démon d'Or est devenu un rituel pour notre équipe et pour les Lyonnais en ce début de saison. Pourtant nous n'étions pas certains de le retrouver cette année, avec une soirée annulée l'année dernière pour cause d'orages, l'avenir du festival était incertain. Mais les organisateurs ont su relever la tête pour que la 11ème édition voit le jour. Retour sur 3 jours à Poleymieux.

Jour 1. 21h00, Comme un oiseau dans son nid

Après avoir rejoint le reste de l'équipe déjà installée au camping, nous nous dirigeons sur le site du festival. Cette année le démon a tout misé sur l'objet déco du moment : la palette. Des cabanes et des structures en bois lumineuses sont érigées dans chaque recoin du festival pour créer des espaces de chill ouverts à tous. Il est 21h, il fait encore chaud, nous nous dirigeons vers la buvette où nous retrouvons, comme tous les ans, des bénévoles toujours aussi souriants et blagueurs. Suppôts en poche (monnaie du festival) et gobelets en mains, on est tout de suite captivé par le reggae de Nai-Jah qui nous emmène tout droit dans l'univers de Tim Burton avec la reprise du célèbre thème de BeetleJuice Banana Boat Song de Harry Belafonte. Une belle mise en jambe.

23h10, Des vibes jamaïcaines au fond du Mont d'Or

On entre tout de suite dans le vif du sujet en rejoignant la scène dub installée sous le chapiteau de la Clairière. Le sound système d'OBF (photo) est installé au milieu des bottes de paille, on est un peu comme à la maison. Il y a déjà du monde, on peine à rentrer sous le chapiteau. Les subs nous font vibrer les narines et le cuir chevelu ! Rico nous envoie une très bonne sélecta reggae dub, idéal pour ce début de soirée.

00h20, La fièvre Balkanique

Petit détour par les toilettes avant de rejoindre la plaine. Faire pipi c'est tout un programme quand on est une fille et au Démon d'or ils l'ont bien compris. Toute une équipe s'est occupée des sanitaires pendant le week-end et on peut leur dire un grand bravo car on a rarement eu des WC aussi propre en festival. Vessies soulagées, nous prenons la direction de la plaine (scène principale) pour ne pas rater l'entrée en scène de Shantel & Bucovina Club Orkestar (photo). Dès les premiers coups de cuivres, la poussière s'envole devant la scène et un air de fête se répand sur tout le festival. Sourires aux lèvres, jambes en l'air, le public est survolté et les farandoles ne cessent de se multiplier. Shantel endiable la plaine, ça slame sur des bateaux gonflables, les gobelets volent dans tous les sens, c'est un gros bordel et on aime ça. 

01h30, Mangeons du Gras 

A défaut de se restaurer, on décide d'aller manger du gras sous la tanière. Ce soir c'est carte blanche aux soirées dubstep "EZ" de Totaal Rez. Quand nous arrivons, Habstrakt (photo) est déjà aux commandes avec une scéno toute particulière. Le jeune producteur français nous balance les tracks de son dernier EP. Ca cogne comme il faut, on en prend pour notre grade ! Puis vint le tour d'Eptic, jeune prodige de la dubstep qui enchaine les bangers à vitesse grand V. La foule est complètement déchainée et le chapiteau est plein à craquer. 

04h10, Le duo français imperturbable 

On termine notre soirée devant le duo français Dirtyphonics (photo). Les 2 Djs nous balancent une performance millimétrée entre drum&bass, dubstep et electro parfait pour clôturer cette soirée. Au milieu du set, la table de Charly, un des deux djs, s'effondre. Pas de coupure de son, Pitchin assure le taff seul, le temps au technicien de remettre la table d'aplomb. Le set se termine en circle pit géant pour tous nous achever. Il est 5h30, la fatigue commence à nous gagner et les quelques mètres cubes de poussières que nous avons aspiré nous poussent vers notre campement. Sur le Out Festival (scène Dj à côté du camping), il y a déjà quelques assoiffés en manque de son qui vident le peu d’énergie qui leur reste. De nôtre côté, il n'y en a plus et le sommeil prend le dessus. 

Jour 2. 9h00, Réveil difficile 

On émerge difficilement le samedi matin entre le soleil et les basses qui résonnent encore. On aurait presque envie d'aller étrangler le Dj qui passe encore de la trance à 10h du matin sur le camping ! Laissez-nous dormir please ! Avec le soleil, on rêve d'une douche, d'une piscine ou d'une rivière mais on devra se contenter de nos bonbonnes d'eau pour nous rafraîchir. On manquera cruellement d'eau pour le reste du week-end. Après avoir avalé un petit dej' bien mérité avec des indiens on va se ressourcer à la fraîche dans les bois. Mine de rien on est plus tout jeune et ça se sent !

17h30, L'heure des jeux et de la détente

Alors que certains de l'équipe s'accordent une sieste (méritée) d'autres se rendent sur le Out Festival qui propose pas mal d'activités. Jeux en bois, ventriglisse ou encore Battle de Ipod avec le Marie Chantal Crew il y avait de quoi nous occuper. Sur le papier l'idée était bonne mais dans les faits cela manque un peu d'animation et de communication. On ne verra, par exemple, pas de ventre glisser, de rois et de reines des sauvages ou encore de Maxi volley ball, comme cela était prévu. Mais il nous en faut plus pour nous décourager, à peine une partie de passe-trappe terminée, nous défions un groupe de Bourguignons aux palets bretons (cherchez l'erreur). Partie que nous perdons lamentablement !

21h50, Le voyage Musical

C'est un mélange sonore très éclectique qui nous attend pour ce début de soirée entre le groove afro des Frères Smith sur la grande scène, la cumbia de Chylorama sur le chill out et les airs jamaïcains d'Aba Shanti sur la scène dub. Finalement on passera une bonne partie de ce début de soirée à bouger nos hanches sur la salsa et la cumbia des mecs de la cabane. L'ambiance est festive et détendue. On est bien à bouger notre boule devant Boolimix (photo) !

00h30, Du flow et du beat

Biga*Ranx (photo) débarque sur scène telle une star. Les jeunes filles en fleurs émoustillées par le déhanché ravageur du jeune français hurlent de toute leur voix. La basse est lourde et le flow enivre la plaine. Du reggae roots, de l'electro dub, du ragga, Biga*Ranx nous montre toute sa diversité musicale. Il nous envoie même un freestyle de grande qualité, avant de faire chanter "Follow me" à toute la fosse. Bonnes vibes ce Biga. 

01h55, Balle de set

A 2h précise Bunk, Faktiss et Jiddy Vybzz débarquent sur scène comme des furies. Les 3 MC's de Set & Match (photo) enchaînent les anciens morceaux et le public réagit au quart de tour. Malgré l'énergie dégagée par les trois montpelliérains, on sent la foule un peu plus réservée devant les titres du nouvel album Cosy Bang Bang. Puis vint la session 2.0 : les 3 rappeurs se lancent dans une séance photos et vidéos interminables  juste avant de réinterpréter Kush pour la 2ème fois devant une plaine remontée à bloc pour ce dernier morceau. 

04h15, Délires Galactiques

C'est dans un autre espace temps que nous terminons notre seconde soirée au Démon d'Or. Sous le chapiteau de la plaine, Alo Wala (photo) nous déverse son énergie et nous transporte dans un univers Ragga complètement déjanté. Le mélange dance hall / hip hop fait fléchir les jambes des festivaliers jusqu'au sol. Les visus sont colorés et complètement excentriques. A la fin du concert, un fan monte sur scène et vient se mettre à genoux devant la chanteuse pour la remercier. On en redemande mais le voyage est bel et bien fini. Il est temps pour nous d'aller assommer le Dj qui squatte le son de l'Out Festival pour pouvoir dormir tranquille. 

Jour 3. 13h00, Le soleil et les basses qui cognent

Après avoir tristement rangés notre campement nous retournons sur le site du festival pour la 3ème et dernière fois. Bizarrement, les lieux sont plutôt vides, les festivaliers ne sont pas venus en masse pour ce bel après midi dominical. Ceux qui sont là se disputent les rares coins d'ombre encore disponibles. Nos derniers suppôts finissent en sandwichs. Nous optons pour un Carnivore à 6 euros. On reste un peu sur notre faim et quelque peu déçu par la qualité du casse-croûte.

14h00, La recharge de Selecta

Le sound system d'OBF (photo) a déménagé de la Clairière à la Plaine. Ça sent la sueur, le sexe et la ganja sous le chapiteau de Satan. A notre regret, on apprend l'annulation de Général Levy. Heureusement High Tone avec leur projet Dub Invaders remplace l'anglais au pied levé. On prend notre dernière dose de basse avec OBF et Projet Nova 6 puis on avale un dernier verre d'eau avant de reprendre la route pour nos lointaines contrées. Le bon temps est terminé, retour à la réalité. 
 

Côté concert 

La pépite : 
Alo Wala, une gonzesse complètement déjantée qui sait réveiller les foules même à 4h du matin

La valeur sûr : 
Shantel, un gros bordel balkanique comme on aime

La déception : 
Dubmatix, décevant par rapport à son live vu en salle, on a juste eu l'impression d'écouter le CD, sans compter les soucis techniques.

Côté festival 

On a aimé :
- Les toilettes très propres et les tablettes au dessus des pissotières pour poser son gobelet
- L'ambiance détendue et familiale
- La décoration du Out Festival
- L'atmosphère latino à la cabane
- Les bénévoles toujours au top 

On a moins aimé :
- La trance jusqu'à 10h le samedi matin
- Le manque d'animation et de communication sur les activités du samedi après-midi
- L'absence d'eau. L'eau c'est la vie ! 

Conclusion

Le démon d'or et nous, c'est une histoire qui a commencé il y a trois ans et qui n'est pas prête de s'arrêter. Le démon des Monts d'or conforte son image de festival familial et bon enfant où il fait bon vivre. Comme à son habitude, l'environnement naturel et la décoration du festival nous dépaysent le temps de quelques jours. Musicalement aussi, le voyage a été réussi, la programmation variée nous a fait vibrer tout le week-end. Croisons les doigts pour que la météo reste clémente l'année prochaine !